Libération signale une étude sur la copie illégale de livres (je ne sais pas si l’article de Libé est payant, je suis récent abonné et ne distingue pas encore les gratuits des autres). En gros, elle dit quoi ? Qu’il y a peu de livres piratés à ce jour, pour des raisons essentiellement techniques (c’est long à scanner). Qu’on ne peut exclure que le phénomène prenne de l’ampleur. Que les oeuvres copiées ne sont pas diffusées en ebook dans un catalogue légal. Le livre et la musique sont différents techniquement et culturellement. Mais l’édition a intérêt à devancer le P2P si elle veut éviter la situation ubuesque de la production musicale. La sortie très commentée du Kindle d’Amazon hors des Etats-Unis n’est-elle pas un premier signe que les choses bougent ? L’enjeu est d’en faire un vecteur d’achat de livres, pas un outil de copie illégale. Rendre l’achat au moins aussi séduisant que la copie (pas seulement en vendant moins cher, d’ailleurs, même si cela semble un argument important pour beaucoup de titres). A noter aussi l’intérêt pour les journaux (article de février dernier).
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il est payant…
Ils sont allés sur la page d’accueil d’un célèbre portail bittorent néerlandais pour faire leur étude?
Alors il faut le copier gratuitement. Comme ça je pourrai le lire illégalement sur mon Kindle. Que je n’ai pas.
mon sentiment est que pour les copies, si chacun fait un peu, tout le monde y gagnera beaucoup. Après, cela se fera-t-il à la mode wikipedia (ie 5% des gens scannent 95% des bouquins ?)
Copier un livre, une bd, ne deviendra plus très longtemps pénible : avec un appareil photo tenu au dessus et un autre qui tourne les pages, il faut quelques minutes tout au plus pour photographier proprement chaque page. D’ici à ce que quelques applications apparaissent, permettant pour n photos, de les mettre sous format pdf (ou autre…), il n’y a qu’un pas qui sera vite franchi si l’intérêt existe.
Dans ma branche, les sciences, le truc un peu fou est que, en cherchant un peu, et pour ne prendre que O’Reilly (mais c’est valable pour bcp d’autres…), il n’est pas rare de trouver des .rar contenant les docs parfaitement scannées, voir OCRisés (ce qui permet, hors formules de maths, les copiés collés), .rar de parfois plusieurs Go, parce qu’ils contiennent des _centaines_ de livres d’un coup !
L’article semble indiquer qu’à l’été 2009, il y aurait de 4 à 6000 titres. A mon avis, c’est très largement sous estimé. Sauf peut être à n’avoir compté que les BD du top 100 des BD les plus vendues depuis 10 ans.
Comme ici, on aime bien reprendre des vieux billets de deux ans avant, je fais la prédiction que la copie de livres va exploser, puis que tout le monde va s’insurger, puis qu’un DRM-like fera son apparition, puis que ce drm sera enlevé une fois que les producteurs se rendront compte que a) cela ne change rien, b) que les ventes ne décollent pas pour autant.
RDV dans 5 ans. (oui, parfois, il faut savoir être patient 🙂
Il ne me semble pas que c’est la seule étude. J’en avais lu deux autres, donc une récemment qui est celle-là (je crois):
http://www.actualitte.com/actual...
L’étude montre, par l’intermédiaire de l’éditeur O’reilly que la mise à disposition en version pdf téléchargeable sans DRM, faisait ré-augmenter le nombre de ventes de (vieux) livres.
À contre-courant des idées reçues quand même…
Je pense que sur la question des livres libres en ligne et du piratage, une référence à regarder est l’expérience de la Baen Free Library (ou entre autres il existe une corrélation entre la mise en ligne de titres gratuits et leur vente au format papier).
Quand au piratage des livres, il est endémique dans certains pays (pour ne parler que de mon expérience: livres informatiques en Inde, Indonésie et Malaisie). A faible cout du travail, photocopie économiquement viable (et depuis longtemps).
Là, la réponse efficace (et effective) sont les éditions "international students" de Mc Graw Hill. Il y a un cout au piratage, et il suffit de baisser les tarifs de l’officiel pour tuer le piratage.
J’imagine mal l’homme productif du futur se promener avec cent appareils électroniques sur lui : un libre électronique, un ipode, un ordinateur portable, un téléphone mobile, une pile à combustible, etc.
Pour protéger ses marges, l’industrie culturelle, traditionnellement segmentée par secteurs (livres, disques, bédés, films, etc.) et qui semble souhaiter le rester, poussera un type de terminal, de format, et de protections anti-copie pour chaque catégorie de produits numérisé. Au point de spécialiser l’affichage comme dans le cas du Kindle.
Le particulier, lui, verra une chose : il perdra du temps et de l’énergie à gérer ses innombrables appareils et préfèrera un tout en un commode, tel ces netbooks qu’on voit fleurir dans les TERs pour permettre aux lycées de regarder des films pendant les transports scolaires, de faire leurs devoirs, ou de prendre connaissance du contenu de fichiers PDFs tout aussi confortablement que sur Kindle.
Etant donné les obstacles théoriques à surmonter pour obtenir les DRMs que l’industrie désirerait et étant donné les embarras qu’elle se créé elle-même pour éviter de les surmonter par la recherche, je doute qu’un secteur commercial de la culture dématérialisée émerge effectivement un jour.
@vicnent : une partie non négligeable du catalogue O’reilly est (était ?) offerte en téléchargement gratuit sous forme de PDF (et ce, depuis des années), ce qui explique en partie son énorme succès (bien supérieur à celui de ses concurrents) sous forme de compilations rar/tgz.
Curieusement, cet éditeur est aussi souvent cité en référence pour la qualité de ses ouvrages. Un rapport de cause à effet ?
N’est-il pas tout simplement illusoire de penser que le piratage des livres peut-être évité ?
D’ailleurs, on dit piratage mais il y a copie et la copie entraîne une certaine créativité et invention. Il faut que le système reste ouvert pour que les utilisateurs puissent s’approprier les oeuvres.
O’Reilly l’a bien compris puisque ce qui compte en premier, c’est d’être diffusé (mais à condition de conserver un modèle économique viable….)