Nouveaux marchés

Celui des parrainages présidentiels. Très intéressant ! Et quoi de plus égalitaire qu’une dotation forfaitaire ? Normalement, tous les parrainages devraient se vendre au même prix. Ainsi, chaque grand électeur a la même dotation. Sauf que, évidemment, on comprend bien que le parrainage est un bien économique comme les autres : il se caractérise par des qualités intrinsèques, une date et un lieu de disponibilité. Question qualités, pas de problèmes, il donne un parrainage… Niveau lieu de disponibilité, pas de souci a priori, la France n’est pas si grande. Mais côté date de disponibilité, la vente d’un parrainage la veille de la clôture du dépot des parrainages ne pourra pas se faire au même prix que trois mois avant. Et alors ? N’est-ce pas pareil pour une crème glacée ? Alors, vous allez me dire que les plus riches exclueront les moins riches par une surenchère sur le prix ? Hum… A voir.

Le co-fumage et les extracteurs de fumée embarqués. Si la voiture devient un lieu privilégié pour fumer, les constructeurs automobiles pourraient bien finir pa installer des extracteurs en option. Et si vous avez des collègues de travail qui viennent fumer à l’oeil dans votre twingo, faites les raquer. Ils seront ravis de vous offrir le café pour éviter de marcher 5 minutes et rester au chaud…

Après le marché des amis, voilà une journée bien remplie en innovations…

NB : sur la photo, c’est Joseph Schumpeter.

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6 Commentaires

  1. Du point de vue de la théorie économique, peut-on raisonnablement employer la règle d’Hotelling pour évaluer le juste prix d’un parrainage ?

    Euh, un “juste” prix, je ne sais pas. Pour un prix de marché, il est imaginable d’utiliser le modèle de différenciation d’Hotelling (à ne pas confondre avec sa règle concernant les ressources naturelles). La différenciation repose sur le choix de la date d’achat. Mais ça plaide pour l’ouverture de marchés à terme…

  2. Du point de vue du bon sens, peut-on raisonnablement se féliciter de ces "innovations" ?
    Je résume :
    1 – La démocratie est à vendre, une espèce de retour du suffrage censitaire, en somme; c’est vraiment génial !

    Oui, enfin, on peut aussi voir cette anecdote comme le symptome d’une inadaptation du système des parrainages. Je note qu’un système de vente, s’il poserait d’autres problèmes, éliminerait probablement les pressions. C’est exactement le message de cet élu.

    2 – Les échanges de bons procédés et les simples services entre amis monétisés; fantastique !
    3 – Le recours à de faux amis dans les réseaux sociaux virtuels n’est pas vraiment une nouveauté; au Japon, la location d’invités pour un mariage, un anniversaire ou une quelconque fête existe déjà depuis quelques années.

    Moralité : Courage, fuyons !!!

  3. Il y a un élément perturbateur qui exclut que tous les parrainages aient le même prix : tous les parrainages ne sont pas interchangeables. En effet, ils faut qu’ils émanent des élus d’au moins 30 départements ou collectivités d’outre-mer différents, sans que plus de 50 (un dixième de 500) d’entre eux puissent être les élus d’un même département, d’une même collectivité d’outre-mer ou d’un des deux "départements virtuels" que constituent, d’une part, les sénateurs représentant les Français établis hors de France et les membres élus de l’Assemblée des Français de l’étranger et, d’autre part, les ressortissants français membres du Parlement européen élus en France.

    Un candidat très implanté localement (pensons à un Villiers) aura du mal à trouver des parrains loin de ses terres : faiblesse de l’offre, hausse des prix.

    J’ignorais ça, évidemment… Super, ça complique un peu !

  4. "Je note qu’un système de vente, s’il poserait d’autres problèmes, éliminerait probablement les pressions"
    Ben voyons ! Pour nous soigner de la peste, inoculons-nous le choléra !
    Dans tous les cas, il est évident que le système de sélection des candidats autorisés à se présenter est à revoir. De là à abandonner tout esprit civique au profit d’un pur mercantilisme, il y a une marge.

    Descendez de vos grands chevaux… D’une part, entre le marché et la pitrerie actuelle, je ne sais que choisir. D’autre part, j’ai seulement signalé un des avantages de ce système que je n’ai pas l’intention de promouvoir. Ce qui me fait surtout marrer, c’est de constater que lorsque des solutions bancales sont adoptées, le marché pointe le bout de son nez. Si vous n’êtes pas aussi amusé que moi, tant pis.
    Tenez, allez vous payer Geoffard sur Libé, histoire de bien finir la journée.

  5. Dans la famille des nouveaux marchés (qui font toujoours plaisirs aux économistes), j’ai vu un reportage à la télé récemment que les espagnols avaient créé un marché des points à permis. Il y a des sites internet où les chauffeurs prudents proposent de vendre leurs points aux chauffards : Derrière la mise en place de ce marché officieux, on trouve une idée assez simple : il n’est pas tout à fait normal que ceux qui prennent souvent la route et ont besoin de leur véhicule pour le travail aient le même nombre de points que les autres. Leur probabilité de commettre une infraction est en effet plus élevé.

    Sur le marché des signatures, on voit que l’on fait porter aux maires une responsabilité dont ils ne veulent pas : donner des signatures aux petits candidats et en particulier à Le Pen. Ils demandent à être compensés pour assumer cette responsabilité.

  6. Avoir ces 500 signatures, et être officielement candidat c’est ce voir allouer une prime de 800 000 euros. Donc le prix moyen des signatures doit être inférieur à 1 600 euros.

    Cela suppose que les candidats concourent pour obtenir 800 000 € et seulement pour ça.

    mais il y a des candidats qui ont décidé qu’il y avait des méthodes plus économiques que d’acheter ces fameuses signatures : http://www.liberation.fr/actuali...

    Oui, pour faire une campagne courte et engraisser son avocat, c’est idéal…

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