Une prochaine chanson pour U2?

Via l’excellent blog consacré à l’économie internationale Trade Diversion, cette nouvelle :

La campagne “Red” lancée par Bono, chanteur de U2, a selon Advertising Age coûté jusqu’à présent 100 millions de dollars pour placarder la photo de Bono et d’autres célébrités dans différents médias, et a levé… 18 millions de dollars pour la lutte contre le Sida en Afrique.

Oui, vous avez bien lu : 100 millions de dollars dépensés pour en lever 18. Je ne suis pas Bono et je ne suis pas musicien, mais voici quelques paroles d’un écossais célèbre qui pourraient l’inspirer pour une prochaine chanson :

It is not from the benevolence of the butcher, the brewer, or the baker, that we expect our dinner, but from their regard to their own interest. We address ourselves, not to their humanity but to their self-love, and never talk to them of our own necessities but of their advantages. Nobody but a beggar chuses to depend chiefly upon the benevolence of his fellow-citizens.

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Alexandre Delaigue

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4 Commentaires

  1. Je lis souvent ou plutôt je crois lire que l’économie consiste à trouver comment allouer au mieux des ressources inévitablement insuffisantes pour couvrir des besoins potentiellement illimités.

    Du coup, je m’étonne à avoir tant de mal à trouver un discours économique analysant le caractère généralement suboptimal (sous l’angle macro) des mécanismes courants de promotion/défense d’une cause, communication institutionnelle, sponsoring, c’est à dire, d’une manière générale, d’à peu près toutes les logiques caritatives : celles qui consistent en gros à dire que plutôt que donner à Y, mieux vaut dépenser l’argent pour inciter d’autres à donner plus à Y. Un conseil ?

  2. oui mais justement, n’est-ce pas le "self-love" qui est à l’origine de ce gâchis…
    bon ceci dit, la science économique peut garder espoir: c’est une initiative de long terme alors, on peut penser qu’elle finira par être "rentable" même si le chemin a l’air sacrément long…

  3. Il y a un passage de bel-ami de Maupassant où l’auteur, après avoir décrit le déroulement chaotique d’un gala de charité, raconte comment les frais d’organisation engloutissent la quasi-totalité de l’argent récolté en faveur des orphelins d’un arrondissement de Paris.

    Rien de nouveau sous le soleil, hélas.

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