François, j’étais pas là, mais t’as dit quelques trucs bien, on dirait

Bonne année François et bonne année à nos lecteurs.

Alors, je te l’avoue, quand tu as dit tes voeux à la télé, je n’étais pas devant la télé. Enfin, si, j’y étais, mais elle était éteinte. Enfin, non, elle n’était pas éteinte, on avait mis un concert de Garbage en fond pour l’apéro. Très classique l’apéro : foie gras bon marché et saumon bon marché, en quantité limitée. J’ai pas été augmenté depuis je sais plus quand, donc je la fais à l’économie. En plus, après, on avait fondue savoyarde (bon marché), donc pas la peine de se charger. Tu ne connais pas Garbage, peu importe. On a passé une bonne soirée, merci.

Je voudrais d’abord te dire que ton histoire de “soubresauts” et de “contretemps” m’a bien fait rire. J’ai imaginé un gouvernement sans Montebourg, sans Duflot et quelques autres et j’ai réécrit ton texte. Il y avait moins de soubresauts et de contretemps, mais finalement, je me suis dit qu’il n’y aurait plus de François non plus. Donc, j’ai rangé mon bidule et lu un compte rendu du reste. L’autre truc qui m’a fait à moitié rire, c’est ton histoire d’inversion de la courbe du chômage. Tu as raison, amplement raison, de le dire. Tu envoies le signal que tu te préoccupes du chômage et que tu es volontariste. Subtil, tu n’as pas envisagé d’aller chercher les emplois avec les dents, comme ton prédécesseur voulait croquer la croissance avec ses quenottes. Si tu es chanceux, tu pourras dire que l’action de ton gouvernement a permis de contrecarrer cette laide tendance à la hausse du nombre de gens sans emploi. Si ça se goupille moins bien, tu n’auras qu’à invoquer cette grave crise et le lourd héritage du sarkozysme. Quelques-uns et moi-même penserons simplement dans ce cas que si le gouvernement précédent n’a pas fait grand chose, tu ne pouvais pas non plus produire de miracles en un an. Non, globalement, plutôt que de compter sur ta compétence ou ton incompétence pour prévoir la courbe du chômage d’ici un an, je préfère tirer à pile ou face (à moins que tu n’aies sous le coude un plan de révision du calcul du nombre de chômeurs). Un an, c’est court dans le contexte actuel.

Ensuite, tu as parlé de réformer le marché du travail en en appelant aux partenaires sociaux. C’est très bien. Tu as déjà senti que ça pourrait foirer en annonçant que tu légiférerais le cas échéant. Je ne sais pas du tout si ce serait une bonne chose. Puisqu’il s’agit de mettre en place une nouvelle forme de protection sociale s’inspirant des scandinaves, tu sais bien que loi n’est pas la plus appropriée. Mais faut de mieux, dira-t-on… Après tout, si on compte sur la démocratie sociale française, on ne fait plus rien. Et leur dire qu’ils vont encore plus se faire marginaliser, c’est pas bête. Plus globalement, si tu réformes le marché du travail sans toucher à d’autres éléments fondamentaux, comment boucler la boucle ? Je pense à la fiscalité et au financement de la protection sociale. Je pense aussi aux questions de syndicalisation. Or, sur la réforme fiscale par exemple, jusqu’ici, tu nous a montré une belle envie de ne pas faire grand chose.

Donc, même si je suis un peu sceptique sur ce qui va suivre, je te remercie pour ton idée de faire en sorte de “conjurer une double peur: la peur du licenciement pour les travailleurs, la peur de l’embauche pour les employeurs”.

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3 Commentaires

  1. Youpi ! Les commentaires sont de retour ! Et bonne année par la même occasion !

    Réponse de Stéphane Ménia
    Oui, de retour, mais je ne vous garantis rien… C’est tendu et je bricole. Meilleurs voeux.

Commentaires fermés.