Mintzberg, Crozier, la théorie des organisations et moi

Quand j’étais jeune, des gens me dirent que je devais apprendre des choses en économie d’entreprise.

Edit (12/11/07) : Suite au commentaire d’Etienne W., je me sens obligé de préciser qu’en matière de jargon débilitant, utilisé par des gens autoritaires, creux et médiocres, je n’ai encore rien recontré de pire que l’IUFM. Et là, pour le coup, j’ai passé une très sale année. Comme quoi, on s’en sort pas à tous les coups… N’envoyez pas de commentaires pour me dire qu’il y a des gens bien dans les IUFM, je le sais. Ils souffrent aussi de la situation. Mais, dans mon cas, ce n’était pas eux qui tenaient les manettes.

“Pas de problème”, que j’ai dit. Si j’étais un garçon sensible, j’aurais pleuré peu de temps après. L’économie d’entreprise, que je découvrai ébahi, c’était peut-être de l’entreprise, mais très peu d’économie. D’affligeantes portes ouvertes enfoncées allègrement. Du jargon[1] creux, option trendy, management à donf et facturé une fortune à l’heure. Même le prix des bouquins était incroyablement cher, comparé à ce qui se faisait de mieux dans des tas d’autres domaines. Je compris seulement plus tard que ce n’était pas parce qu’ils en vendaient peu, mais parce qu’il y avait des gens – ou des personnes morales – qui aimaient payer cher ce genre de livres. C’était un incroyable signal de qualité que de vendre 300 F (environ 45€) ce que je n’aurais pas osé mettre sur le marché à plus de 70 F (oui, y a des coûts quand même). J’aimais particulièrement ceux qui disaient qu’ils avaient enfin découvert le graal de la bonne gestion d’entreprise. Parmi eux, les meilleurs étaient sans aucun doute ceux qui disaient en introduction que la théorie, c’était de la connerie et qu’il fallait une approche pragmatique, pratique et éclairée de l’entreprise. Les 10 pages de blabla introductif terminées, on avait droit à 114 ou 216 pages de théorie pratique, pragmatique et éclairée.
Alors, il y avait des choses moins lourdes, plus modestes, moins triviales. Mais pas de quoi m’occuper spontanément un après-midi entier. J’ai traîné mon mal-être d’économiste d’entreprise contraint et forcé pendant deux ans, me contentant d’avoir vaguement la moyenne à des examens où ceux qui m’évaluaient avaient très certainement une approche pragmatique, pratique et éclairée de l’évaluation. Et puis vint l’année de l’agrégation. “Pas de blagues, mon gars”, que je me dis. “Coefficient 3 à l’écrit et à l’oral, tous ces trucs de management, faut que tu les maîtrises correctement, c’est pas en compta que tu vas cartonner[2] !”. L’économie dite “générale” ne comptant pas assez, il fallait bien assurer le coup. C’est donc avec force et détermination que je me plongeai au coeur du système. J’avais bien compris que certains trucs pouvaient être pas mal foutus et éloignés de la pipeautique usuelle. Pas mal de gens me disaient que Mintzberg et Crozier, c’était pas mal. Et le peu que je connaissais d’eux me laissait envisager de bonnes choses. Je commençai donc par ces deux, dans le texte. Et là, le soulagement. Ben ouai, c’était bien. Intelligent, synthétique, efficace, trouvant le bon équilibre entre approche théorique et observations empiriques. Des ouvrages dont on sort avec le sentiment qu’on n’a pas appris à dire des choses connues avec des mots juste plus compliqués. La suite de l’histoire, c’est qu’à partir de ces deux lectures de base, j’ai pu me frayer un chemin dans la “bonne économie d’entreprise”, en repérant assez rapidement ceux dont la démarche ressemblait à mes références génériques.
A ceux qui s’étonnent que mon parcours ne m’ait pas amené à rencontrer des auteurs issus de la science économique qui parlaient de l’entreprise, je dirais qu’à l’époque, ces théories de l’entreprise n’avaient pas le même statut. Elles ne faisaient pas partie intégrante des références incontournables en sciences de gestion. Les choses ont assez rapidement changé par la suite, et c’est très bien ainsi. Un ouvrage comme celui d’Olivier Bouba-Olga donne un excellent panorama de la question. A l’époque, des ouvrages ouvrages de qualité, comme par exemple celui de Claude Ménard, n’étaient pas aussi utiles qu’il peuvent l’être aujourd’hui pour asseoir la culture standard de la discipline. La convergence opérée durant la période entre microéconomie, économie industrielle et théorie des organisations est, pour autant que je sois qualifié pour en juger, une évolution aussi naturelle que bénéfique.

Mais pourquoi vous parler de ça un samedi soir, alors que je suis abruti de médicaments, rapport à un truc qui ressemble à une rhino pharyngite ? Parce que je lis en ce moment Théories des organisations de Jean-Michel Saussois, publié dans la collection repères de la découverte. En parcourant la table des matières, j’ai rapidement compris qu’il était de ceux qui m’avaient aidé à comprendre une chose quand j’étais plus jeune : dans chaque domaine (ou presque) de la connaissance humaine, il y a des gens qui cherchent la vérité. Même si la plupart de ceux qui les entourent cherchent l’argent, le ppouvoir et les honneurs avant tout, ceux-là existent, il faut juste les trouver.
J’ai hésité à faire une note de lecture de l’ouvrage. J’ai finalement décidé de ne pas le faire, parce que j’estime ne pas avoir assez de recul sur ce domaine. C’est donc un simple témoignage que j’apporte ici. L’ouvrage reprend, à mon sens, tous les apports sérieux de la théorie des organisations, avec cette logique de convergence que j’évoquais précédemment. Dans la bibliographie, on retrouve des gens comme Mintzberg, Morgan, Chandler, Berle, Means, Le Moigne, Woodward, Emery, Trist, Cyert, March et des tas d’autres encore, issus de ce que j’appelerais les théories de la gestion ou du management[3]. Mais on trouve également des Crozier, Friedberg, Etzioni, Granovetter ou autres Boudon, sociologues ayant contribué à la compréhension du fonctionnement des organisations. Enfin, H. Simon, North, Williamson, Nelson, Winter, ou Aglietta, Favereau et Orléan, qui sont autant d’économistes dont les travaux ont parfois (ou souvent) croisé la route des organisations. Sur la rédaction, c’est tout ce que j’apprécie sur le sujet : pas de blabla, pas de répétitions pour remplir. Sobre. Attention : il ne faut pas se fier au premier chapitre. Il est une mise en perspective épistémologique qui est, comment dire ? Epistémologique… Donc, assez rébarbative quand on n’a pas l’habitude. La suite est beaucoup plus facile d’accès. Elle est structurée autour de ce que l’auteur considère comme les grands axes des théories des organisations. On note au passage l’utilisation du pluriel pour “théories”, qui tranche avec l’habituel “Théorie des organisations”, pour mieux montrer que la discipline emprunte à plusieurs méthodologies qui forment ensemble, bon an mal an, un réseau d’analyse des organisations. Je le redis encore : ce qui m’a frappé dans le découpage, c’est justement cette mise en évidence d’à peu près toutes les choses intéressantes que j’ai pu connaître pendant les quelques temps où je me suis intéressé d’un peu plus près au sujet. Si le sujet vous intéresse, le bouquin de Saussois est probablement un de ceux qui peuvent être retenus. En français, j’aime bien aussi ce que fait Yves-Frédéric Livian. Plus anecdotiquement, je m’étais vraiment régalé en lisant un bouquin de Christophe Midler, monographie sur le projet Twingo. Et comme je suis loin de rendre justice à tous les talents dans ce domaine, je vous invite à faire part de vos conseils de lecture en sciences de gestion, sur un fil de discussion du forum que j’ouvre pour l’occasion.

Notes

[1] Ah, chers lecteurs qui regrettez le jargon de la science économique, lisez un peu certaines publications du domaine des sciences de gestion et vous comprendrez que le pire n’est jamais certain (si peu certain que Dieu a inventé les sciences de l’éducation…).

[2] A l’époque, j’étais littéralement nul en techniques comptables. Depuis, ça va nettement mieux. Que mon employeur se rassure.

[3] Cette classification n’est pas forcément celle usuellement retenue. Ce qui m’intéresse est plus de savoir par quel milieu ils ont été reconnus que le contenu de leurs travaux. Parfois, il est d’ailleurs assez compliqué, à mon sens, de classer les auteurs

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15 Commentaires

  1. C’est exactement le sentiment que j’ai eu lors de ma préparation de l’agreg d’éco-gestion. Pour l’épreuve de management des organisations à l’oral, je me suis bouffé des dizaines d’articles de la Revue Française de Gestion et… comment dire… j’ai souvent eu l’impression de lire du vent. Par exemple, le truc à la mode en ce moment, c’est tout ce qui tourne autour du thème de la "responsabilité sociétale de l’entreprise", prétexte pour nous sortir tout un tas de jargon, de concepts creux et de schémas comliqués qui, au final, ne nous apprennent pas grand chose. Entre parenthèse, ce sentiment s’est confirmé à l’oral puisque les deux fois où j’ai eu le "bonheur" de passer cette épreuve (et oui, je ne suis pas normalien, deux tentatives c’est bien le minimum pour avoir ce fichu concours), j’ai vraiment eu la sensation de reproduire le même vide intellectuel… mais en ayant malgrès tout 15 et 13 !!!

    Sinon, que pensez-vous du bouquin de Jacques Rojot "Théorie des organisations"? Sur le plan théorique, il me semble que c’est, et de loin, le plus complet sur le sujet.

    Je ne sais pas trop, je ne l’ai pas eu en main depuis longtemps. L’édition que je connaissais était gentiment scolaire. Ce qui va plutôt dans votre sens. Pour moi, c’est un peu à la théorie des organisations ce que le Strategor est à la stratégie : idéal pour bachôter, mais on le revend quand on a eu l’exam.

  2. L’hilarante première moitié de votre article fournit une belle illustration de discrimination tarifaire en action. Aussi illustrée par la maxime célèbre : "Pourquoi vous vendre dès aujourd’hui ce dont vous croyez avoir besoin et perdre ainsi l’occasion de vous le revendre un peu moins cher demain ?"

  3. Je suis touché par ce billet: être obligé de se "taper" du jargon et tenter de faire croire qu’on adhère à un tissu d’inepties qu’au fond on aimerait avoir le luxe d’ignorer est parfaitement insupportable pour tout esprit sain, et bravo d’avoir survécu à ce processus. Dans la liste des ouvrages simples et lumineux de la théorie des organisations, je recommanderai vivement le Milgrom Roberts, qui explique pourquoi le fait que 2000 télévisions explosaient chaque année à Moscou sous le régime socialiste, et pourquoi la crise des Savings and Loans, sont en fait deux facettes du même problème, les asymétries d’information et le risque moral en particulier.

    Roberts, c’est du bon, indeed. Et heureusement qu’il y en a, des bons, ça m’a permis de ne pas vendre mon âme pour quelques points de plus à une épreuve (j’ai d’ailleurs eu de bonnes notes à ces épreuves). Comme quoi le jury de l’agrégation d’éco gestion était assez préservé… Je crois qu’Alexandre prépare un texte sur l’idéologie managériale. Il viendra compléter conceptuellement cette anecdote personnelle.

  4. Il semble que le Saussois ne soit pas encore dans le commerce. Ou me trompe-je lourdement (et je devrais changer de crémerie) ?

    Non, vous avez visiblement raison. Je l’ai eu en avant première !

  5. (Réaction au commentaire)

    En matière d’économie de l’éducation, l’existence de l’IUFM est une expérience naturelle intéressante. Se présentent à l’IUFM des personnes qui se présentent ensuite à un concours, certaines étant passées par l’IUFM et d’autres non. La valeur ajoutée de l’IUFM en première approximation est maximisée par la différence de pourcentage de réussite entre les candidats présentés par l’IUFM et les autres. Si ma mémoire est bonne, au tout début des IUFM, la différence de taux de réussite entre les élèves des IUFMs et les candidats extérieurs n’était pas fantastique. Depuis l’invention des sciences de l’éducation, il a bien fallu constater que le taux de réussite des élèves de l’IUFM s’est mis à monter très régulièrement alors qu’en contrepartie baissait celui des candidats extérieurs.

    Ce qui démontre que les sciences de l’éducation contribuent très significativement à la valeur ajoutée apportée par l’IUFM

    Vous êtes sérieux ? Je fais comme si… Je crois qu’il faut distinguer deux ou trois choses : un, dire que l’IUFM a une valeur ajoutée sur le CAPES ou le CAPET, c’est comme dire que les ENS en ont une sur l’agreg : ce sont les seules prépas au concours avec un encadrement important, gratuites et fondées sur une sélection. La réussite, c’est le biais de sélection et l’effet de pairs qui en découle qui la crée. Ensuite, la première année d’IUFM, que je n’ai pas connue (ayant été parachuté en 2ème année), est une prépa bachôtage sans lien avec les sciences de l’éducation. Enfin, si vous ne tenez pas compte sur la période des autres effets tels que la diminution des postes au concours, la situation de l’emploi privé en parallèle et l’avolution du nombre de places dans les IUFM, je vois mal comment vous pouvez conclure ! Bon, je sais, vous plaisantiez…

  6. Un grand merci pour vos billets, une remarque sur la forme cependant (ça changera des commentaires sur le fond) : est-ce qu’il serait possible d’ajouter quelques sauts de ligne à vos textes ? C’est un peu dur parfois …

    J’essaierai d’y penser !

  7. A propos des IUFM

    La valeur ajoutée des IUFM ne viendrait-elle pas (en partie) de cette superbe "chose" qu’est l’épreuve sur dossier (mi-didactique mi-science de l’éducation) ?

    Probablement pas. Il existe une population n’ayant pas suivi le cursus IUFM qui réussit mieux au CAPET d’économie et gestion que les étudiants d’IUFM…

  8. Bravo pour votre blogue et pour ce post. Ca fait du bien de prendre un peu de recul sur ces sciences souvent jargonesques. Pour ma part, j’utilise avec plaisir l’ouvrage Stratégique au détriment du Strategor. Il est plus didactique et mieux structuré. Je vais aller lire d’autres articles de votre blogue. Mais avant, je dois réfléchir à la réponse à la difficile question pour publier son commentaire. Pas facile pour un prof de gestion…six plus trois…hum…six plus trois…

  9. Personnellement je sauverai moins d’auteurs que SM dans cette assez terrible littérature de théorie des organisations. Les économistes plus que les gestionnaires à la Mintzberg (beaucoup de pipeau, guère de science).
    Mais surtout je voudrais renvoyer à la lecture d’un pamphlet assez jubilatoire sur la litterature managériale, écrit par un consultant en management qui conseille de lire plutôt… de la philosophie! http://www.theatlantic.com/doc/p...

    (Découvert via Gizmo : legizmoblog.blogspot.com/…

  10. Ah là là, l’IUFM… Repère de la médiocrité enseignante, conglomérat de planqués, clinique de profs bordélisés – et toujours incapables de se faire respecter par un groupe de 12 jeunes adultes (pour avoir foutu le boxon en "groupe transversal" avec les profs de conduite routière – sic – je peux vous le certifier…). Des petits cancrelats imbus de leur personne, archétypes du petit chef à qui on donne le pouvoir de valider ou non une année de stage. Entendu dans la bouche d’un "formateur" IUFM (2e année, le public est donc constitué de profs stagiaires ayant eu leur concours) le jour de la rentrée : "Je vous préviens tout de suite : on n’est pas collègues, et tout le monde n’aura pas son année". A gerber. Je pourrais continuer longtemps sur ce sujer… J’ai eu la chance de tomber sur un bon responsable de formation qui ne se prenait pas au sérieux et mesurait parfaitement l’étendue de la médiocrité de ses collègues – notamment le formateur "groupe transversal" qui m’aurait bien allumé s’il avait été tout seul. Que de temps perdu dans cette antre du vide…
    Pour en revenir à la "valeur ajoutée" des IUFM PREMIERE année (prépa concours), elle ne tient en effet qu’au fait qu’elle prépare spécifiquement à l’épreuve ORALE sur dossier, dont seuls les anciens membres du jury (souvent formateurs IUFM) savent à quoi elle doit ressembler !! Beaucoup de candidats arrivent à cette épreuve sans avoir aucune idée de ce qu’ils doivent faire, et se plantent complètement. Pour l’écrit, je ne pense pas qu’il apporte grand-chose par rapport à un candidat libre sérieux et motivé. Enfin bon, quand je l’ai passé, sur 60+ inscrits dans mon académie, on a été 3 admissibles dont 2 IUFM, et 2 admis dont 2 IUFM, aux 10e et 11e places, avec 1 point d’écart sur 200. Si c’est pas du formatage, ça… 😉

  11. Les commentaires du dessus viennent largement confirmer ce que j’avais déja entendu sur les IUFM. Heureusement que j’ai eu la bonne idée de commencer une thèse il y a deux ans et d’obtenir un poste d’ATER cette année, ça me permet de valider mon année de stage en enseignant à l’université… ce qui d’une certaine manière est d’ailleurs assez aberrant. Je suis d’ailleurs toujours surpris de la très petite portion des admis qui sont au courant des possibilités offertes pour ne pas faire son stage à l’IUFM (ou en tout cas pas immédiatement).

    L’avantage de la fac est évident, de ce point de vue. Néanmoins, tout le monde n’a pas forcément le loisir ou l’envie d’aller en fac. Ensuite, il y a une perte financière, les ATER par exemple sont moins payés si je ne m’abuse que les agrégés. Alors, si c’est le prix à payer, ça peut se défendre. En fait, le problème de l’IUFM, c’est qu’on ne mesure pas toujours assez à quel point c’est absurde. Si on le sait, ça va mieux. 6 heures de cours par semaine à donner et un ou deux jours de conneries à supporter, c’est finalement reposant, si on est préparé.

  12. L’IUFM prépare aussi largement les jeunes enseignants aux exigences de la pratique quotidienne de leur métier ; enfin, à cet aspect assez particulier de leur métier qui est de répondre aux demandes et consignes de l’inspection pédagogique, participer aux animations pédagogiques sans se croire tombé chez le Chapelier Fou, etc. .

    De toute façon, si vous échappez aux enseignants de l’IUFM, vous serez tôt ou tard rattrappés par la formation continue qui vous "proposera" des actions de "remédiation" à vos "lacunes" dans ces connaissances essentielles à la pratique du métier d’enseignant. Et, ce qui est encore plus ennuyeux, cela vous empêchera d’accéder à des formations que vous auriez naïvement pu trouver plus utiles.

    Résumons : You can run, but you can’t hide.

    Oui, alors sur la seconde partie, j’ai de gros, d’énormes doutes ! Vous connaissez combien de gens à qui c’est arrivé ? En fait les IUFM sont une forme très mesquine de totalitarisme : ils ne développent guère d’énergie pour élargir leur clientèle au delà de celle qui est captive. Et pour cause : asseoir sa nullité sur des stagiaires dont la titularisation est en jeu (pour les certifiés ; les agrégés dépendent du bon vouloir d’un inspecteur) est bien plus simple que sur des gens expérimentés.

  13. Je force un peu le trait, bien entendu. En pratique, tout dépend bien entendu de l’IPR, de ses ambitions, de la perception des souhaits du Recteur par les corps d’inspection, de l’humeur du ministre et de la discipline. Se souvenir par exemple des débats animés auxquels participèrent les agrégés de philo concernant l’ECJS lors de son introduction et avant sa délégation finale à d’autres disciplines.
    J’imagine cependant inutile de trop disserter sur les motivations que pourrait imaginer un économiste à l’existence du système éducatif du point de vue de l’administration gouvernementale.

  14. J’ai entamé le Saussois. Il est assez violent pour quelqu’un qui n’a pas fait d’économie au delà du bac …

    Accrochez vous. Passé le premier chapitre, c’est quand même plus maniable.

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