…que le bêtisier n’avait pas été alimenté. Les occasions n’ont pas manqué. Mais l’exercice nous avait peut-être un peu lassés. On a rouvert le bal aujourd’hui. Découvrez avec qui…
Au passage, un rappel sur qui était Friedman.
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Il y a une vulgate de l’histoire économique des 60 dernières années qui est en train de se dessiner: Keynes-croissance-plein-emploi-yéyés BAM Friedman-Thatcher-Reagan-le néolibéralisme BOUM LA CRISE retour de l’Etat-retour de Keynes-retour au plein emploi. Il me semble que cette vision va nous coller à la peau encore longtemps.
tiens au fait ca me fait penser
michel rocard avait donné cette interview dans le nouvel observateur il y a un an
"la crise mondiale est pour demain"
hebdo.nouvelobs.com/hebdo…
Merci Henri pour le lien. Je partage (modestement) l’analyse de Rocard et trouve la caricature qui en est faite ici un peu facile. Reconnaissons qu’on peut être vieux, socialiste, et lucide (pour ne pas dire visionnaire).
suite de mon commentaire: quant à Friedman, sans doute un brillant économiste. Il n’en reste pas moins un idéologue sordide.
Réponse de Stéphane Ménia
Ca ne vous gêne pas de voir aligner les mots “Milton Friedman, économiste et essayiste” et “Crime contre l’humanité” ?
Henri : il ne manque pas de gens ayant annoncé la catastrophe… Les uns le font de toutes manières chaque année depuis au moins trente ans, et les autres ont probablement lu *The Economist*, qui publie des articles d’analyse sur les conséquences de l’éclatement de la bulle immobilière américaine depuis au moins deux ans. Mais comme les journalistes français ont l’air d’ignorer superbement la presse de qualité anglo-saxonne, ce n’est pas difficile de passer pour quelqu’un avec un grand pouvoir d’anticipation.
Tiens, j’ai trouvé une photo de Michel…
http://www.bonjourdefrance.com/n...
Finalement les commentaires sur ce que pense les étudiants des blogs sont plutôt optimistes. Peut-être que si de nombreux étudiants de science po vous lise (comme ils l’ont dit eux-même) ce genre de propos ne se produira plus demain.
Au passage, on trouve aussi cette entrée dans votre bêtisier :
"Regarde le résultat des politiques monétaristes dans le monde depuis 30 ans. En ce qui me concerne, j’appelle cela le plus grand génocide de ce siècle.
Lu sur fr.soc.economie
Eh eh eh… faut le lire pour le croire, hein ? Friedman qui met Hitler, Staline et Pol Pot minables…"
Réponse de Stéphane Ménia
Oui, c’était un illuminé Larouchiste sur fr.soc.economie.
(il semble que mon commentaire ne soit pas passé, donc je re-poste)
Je conseille également la lecture du texte écrit par Krugman dans la New York Review of Books lors de la mort de Friedman : "Who Was Milton Friedman?"
http://www.nybooks.com/articles/...
Réponse de Stéphane Ménia
Oui, le premier commentaire n’est jamais arrivé. Et oui, l’article de Krugman méritait d’être rappelé.
Il y a d’autres perles dans l’interview, notamment ce passage :
"Il faudra aussi fournir un élément scientifique pour condamner l’espoir d’une rentabilité à 15 %, alors que le PIB croît de 2 % par an. Cet objectif de 15 % est un objectif de guerre civile. Or, il a été formulé par les professionnels de l’épargne et personne n’a rien dit. Aujourd’hui, si on ne trouve pas d’inflexion, on est dans le mur. Le déclin du Bas-Empire romain a commencé comme ça…"
Quel rapport avec l’empire romain ? Wisigoths, hedge funds : même combat ?
Ca me laisse perplexe…
A part ça, quelqu’un saurait-il d’où vient le mythe du rendement à 15 % ? Et si ce mythe a une part de réalité, quels sont les investisseurs qui ont concrètement de telles exigences de rentabilité ?
Les vrais "coupables", ne sont-ils pas en fait tous ceux (les fines tetes des CA de certaines banques…) qui ont suivi (certes mechaniquement et sans la moindre soupcon de reflexion, a l’aveuglette…) sa pensee…? (pensee d’ailleurs qui est des plus honorables…"mais au bout du compte un peu trop optimiste" dirait aujourd’hui peut-etre Richard S. Fooled…)
"quelqu’un saurait-il d’où vient le mythe du rendement à 15 % ?"
C’est sans aucun doute un mythe stupide. Tout d’abord, on fait référence à un ROE, cad à un retour sur capitaux propres, mais tous les commentateurs tendent à lui donner la signification d’une exigence relative à la rentabilité des capitaux engagés (ROCE). Il va de soit que la plupart des commentateurs qui manient ce mythe ignorent royalement ces subtilités.
Si le ROE peut être diférent du ROCE, c’est notamment du fait de la structure du passif d’une entreprise : toute choses égales par ailleurs, il suffit, dès lors que le différentiel entre le ROCE et le coût de la dette est favorable, de déformer la structure du passif par de l’endettement pour augmenter l’espérance de ROE.
L’espérance de ROE augmente, mais sa volatilité également. On comprend ainsi que l’existence de ROE élevé est corrélée à certains niveaux de risque. Dire que partout, les investisseurs exigent 15% de rentabilité, c’est dire que d’un seul coup, l’adversité au risque aurait disparue, et que des classes d’actif peut rémunérées et peu risquées comme – au hasard – les bons du trésor, n’intéresseraient plus personne.
"quelqu’un saurait-il d’où vient le mythe du rendement à 15 % ?"
je me risque à avancer 2 raisons.
Il est possibles que l’afflux de liquidité ces dernières années du fait notamment du fait de la politiques des banques centrales ait permit d’avoir dans certains secteurs, premiers à recevoir cette monnaie de tels taux moyens aient été obtenu de manière inhabituelle.
Une seconde cause peut-être pas indépendante de la première. On a coté private equity des ROE avec des taux moyens de 15-20%. MAIS ce sont des investisseurs très expérimentés faisant cette activité à temps plein, qui sélectionnent très finement les entreprises candidates à leur financement, qui s’investissent eux même dans leurs gestion et conseillent et apportent leur expérience à l’entrepreneur.
Il s’agit plutôt d’un petit nombre d’entreprise petites ou moyennes innovantes qui ne connaissent pas le téléphone de leur banquier.
Ce sont donc des cas très particuliers, avec de beau gadins et quelques très belles réussites (Google…).
Le chiffre serait récupéré de là ?
@Alexandre Delaigue
Il manque quelque chose dans votre bio de Friedman (je l’ignorait aussi). Il à depuis le milieu des années 80 sensiblement fait évolué sa position dans le sens de Hayek au point de souhaiter la suppression de la FED.
BLOG de Greg Mankiw
gregmankiw.blogspot.com/2…
Les différentes positions sont mises en perspectives et comparées ici.
http://www.hillsdale.edu/images/...
—-
"The argument for the necessity of a central bank most often invokes the need for an official lender of last resort. In a recent letter to Greg Mankiw, Milton Friedman (Mankiw 2006)1 writes:
Nothing that I have observed in recent decades has led me to change my mind about the desirability of a monetary rule which simply increased the quantity of money at a fixed rate month after month, year after year. That rule would get rid of the mistakes and that is probably about all you could expect to get from a monetary system.
Even better would be to abolish the Fed and mandate the Treasury to keep highpowered money at a constant numerical level.
The call for freezing the monetary base and abolishing the Fed is consistent with what Friedman has been saying since 1984."
Dans le genre bétisier, celui la n’est pas mal non plus:
la proposition du candidat UMP Nicolas S. concernant le crédit hypothécaire…
http://www.u-m-p.org/proposition...
Réponse de Stéphane Ménia
Je ne crois pas que réfléchir au crédit hypothécaire soit une idiotie. Mais en ce moment, il est impossible d’avoir sur le sujet une discussion non biaisée par l’actualité.
Le dérapage, répétée lors de l’émission "le grand journal" de lundi soir sur Canal +, est incontestable… et se trompe de cible. Il est probable qu’en son for intérieur Rocard visait davantage les politiciens qui se sont réclamés de Friedman et qui ont eu une approche caricaturale de ses écrits pour justifier leur politique…
Pour aller à son secours, notons tout de même que Rocard s’est gardé au cours de la même émission de faire la moindre prévision sur l’évolution de la conjoncture, expliquant que, d’un point de vue strictement économique, cela ne serait pas sérieux.
"l à depuis le milieu des années 80 sensiblement fait évolué sa position dans le sens de Hayek au point de souhaiter la suppression de la FED.". Euh, en quoi est-ce une "évolution" de sa position ? (à part évidemment par rapport au Friedman de jeunesse, qui était keynésien, mais qui ne l’est pas resté très longtemps). Friedman n’était déjà pas un grand Fedophile en 63…
Autre proposition d’entrée, moins sanglante et guerrière mais hélas représentative de la malice de certains de nos hommes politiques:
Monsieur Maillé,député des Bouches du Rhône président du collectif "Jamais sans mon département": "Le seul impact de cette décision sera que les équipementiers feront un chiffre d’affaires beaucoup plus important puisqu’il y aura plus de chiffres à inscrire."
Relençons la croissance en créant des plaques d’immatriculation à 25 caractères!
@chips
Bien vu
Un bon gros Freddy Mac et Fannie Mae à la française, décidément il reprend tout ce qu’il y a de plus catastrophique aux US, surement une idée refilée par Obhama.
@emeline
Justement, il propose de la supprimer…
Enfin son idée générale semblait être de figer la croissance de la MM à une valeur qui ne dépende pas des décisions politiques ou casi-politique qu’il juge catastrophique.
(0%, 2%, croissance de la population ?) quoi qu’il en sois ça pourrait poser problème lors d’un accroissement de la demande de monnaie s’il n’y a pas de liberté d’émission de leur propre monnaie par les banques de second rang.
il en parlait aussi ici.
http://www.econlib.org/library/C...
—–
Russ Roberts: But the alternative, the elected system, has the problem that you mentioned earlier of the temptation to exploit the ability to create money to increase revenue.
Milton Friedman: But that’s why what you want—if possible—is a mechanical system. If there was any virtue to the gold standard, it was that virtue. Maybe you could create the same thing now. My favorite proposal really is a little bit more sophisticated—or less sophisticated if you want to look at it that way—than a straight increase in the quantity of money. I would—if I had my choice—freeze the amount of high-powered money. Not increase it.
Russ Roberts: High-powered money being bills and cash.
Milton Friedman: High-powered money is the currency plus bank reserves.
Russ Roberts: Okay.
Milton Friedman: I would freeze that and hold it constant and have it as sort of a natural constant like gravity or something. Now, you would think that that’s a bad idea because there would be no provision for expansion; however, high-powered money is a small fraction of total money and the ratio of total money to high-powered money has been going up over time. So the economy would create more money and on average, you would have a pretty stable money growth and a pretty stable monetary system.
—–
C’est curieux, je m’attendais à quelques commentaires de consternation face à la déclaration de Michel Rocard mais, sauf erreur, il y en a très peu.
Pour ma part, je suis plutôt consterné. Au-delà de ses contributions difficilement négligeables à l’économie (consommation, histoire et théorie monétaires, politique de stabilisation et taux naturel), Friedman mérite des égards pour, notamment, sa contribution à la doctrine libérale (son livre Capitalism and Freedom est un classique), pour son travail de vulgarisation (par exemple, ses émissions télévisées grand public des années 1980), pour sa contribution à la création de dispositifs de type crédit d’impôt négatif (Friedman a été présenté comme le papa du crédit d’impôt négatif visant à aider les moins fortunés) et pour sa défense optimiste et robuste de la liberté ou des libertés.
Mon point de vue est-il faussé ?
Pourquoi mon commentaire à propos de Rocard d’il y a quelques jours n’est-il pas passé?? L’avez-vous reçu? Ou suis-je sujet à censure, je ne peux le croire?!
AF
Réponse de Stéphane Ménia
Vous avez raison de ne pas le croire. Je n’en ai pas eu de traces. Si vous l’avez encore, retentez…
M. Rocard a écrit un nouvel article:
http://www.lemonde.fr/la-crise-f...
Je trouve étrange de présenter les recommandations de Friedman comme plus criminelles que celles de Malthus.