Une taxe sur les transactions financières est-elle vraiment utile?
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Je crains que le point n°3 "financer l’aide au développement", ne soit amené à sensiblement évoluer vers "financer le remboursement des dettes souveraines".
Concernant par ailleurs l’incidence fiscale, vous ne vous mouillez pas beaucoup.
Intuitivement, j’imaginais avant de vous lire que comme la création monétaire globale est de toute façon régulée par les banques centrales en aval de l’endroit où la taxe est prélevée, l’effet pourrait être limité. Ce qui reviendrait à dire que les banques centrales financeront la taxe.
Ceci est probablement stupide, mais connaissez des résultats à ce sujet?
On voit mal en quoi la prochaine taxe diffèrerait de toutes les autres, qu’on sait toujours payées, au final, par les plus faibles du moins dans une économie où les prix sont "librement" fixés par les plus forts et la quête du profit maximal la norme.
Le rôle de la science économique devrait être d’expliquer que, dans une économie libre, aucune taxe ne corrige l’ampleur des inégalités et très souvent les aggrave. Mais pour ça, je crains qu’on attende encore longtemps.
A propos du passage suivant :
"il est probable que vous ferez moins de retraits, mais pour des montants plus importants. Ce même effet conduirait à une réduction du nombre de transactions, mais une augmentation des montants, qui augmenterait la volatilité sur les marchés"
Cela aurait au moins le mérite de limiter l’influence (que bon nombre d’observateurs extérieurs semblent s’accorder à trouver néfaste) du HFT, non ?
Je ne partage pas toutes vos critiques sur la Taxe Tobin :
Il n’est pas évident que la taxe serait répercutée sur les consommateurs, notamment parce que certaines banques de détail n’ont peu ou pas d’activité de banque de marché (ex : banque postale)
Il me semble que l’objectif de la taxe Tobin n’est pas de réduire les inégalités, mais de taxer spécifiquement les revenus liés aux activités de finance de marché. Dans cet objectif, les solutions alternatives que vous proposez ne sont donc pas adaptées, car elles s’appliqueraient aussi soit à des revenus en provenance d’autres activités (impôts sur les revenus et la fortune), soit aux activités de banque de détail (taxe sur les institutions financières), qu’on ne souhaite pas taxer
Assez d’accord qu’une telle taxe ne permet pas de lutter contre la spéculation ou les mouvements de fond (elle n’améliorera pas la situation financière de l’Italie…). Mais ne permettrait-elle pas de diminuer la volatilité ? (ce qui serait déjà pas mal)
Vous partez de l’hypothèse que cette taxe serait d’un montant fixe (=> transaction groupées), mais pourquoi ne pourrait-elle pas être proportionnelle au montant de la transaction ?
Au final je reste persuadé que le principal obstacle à cette taxe reste bien sa mise en œuvre : Déjà beaucoup de transactions sont effectuées sur des plateformes « exotiques » ou de gré à gré. Le risque de cette taxe est bien de faire migrer la plupart des transactions sur ces marchés opaques, dans quelques paradis fiscaux.
Vous dites que cet obstacle « semble largement levé ». Si vous avez le temps, je serais intéressé par les éléments justifiant cette affirmation
Merci en tous cas pour l’article et le blog en général
Je vous remercie de nous faire partager cet article, mais je reste un peu sur ma faim.
D’abord, parce qu’il m’a toujours paru évident que la taxe Tobin n’est pas d’abord un instrument de redistribution des richesses (il en existe de bien plus simples et efficaces), mais vise à augmenter la "viscosité" des flux financiers.
Quand vous posez la question « Une taxe sur les transactions financières est-elle vraiment utile ? » (sous-entendu, « pas vraiment »), je m’attendais donc à ce que vous argumentiez en ce sens, en expliquant en quoi cette taxe ne pouvait pas réduire la volatilité des marchés.
Or, à ce sujet, le seul argument s’applique à une taxe fixe par transaction, ce qui est une idée plutôt étonnante, pour moi en tout cas (un peu comme le serait l’idée d’une TVA fixe par exemple). J’avais toujours envisagé cette taxe comme proportionnelle au montant de la transaction.
In fine, la question qui m’aurait intéressé est la suivante : intuitivement, pour quelqu’un comme moi qui n’a jamais fait d’économie, on se dit qu’une telle taxe tend à favoriser des placements à moyen ou long terme, et donc à supprimer les cycles spéculatifs courts qui sont, au mieux, inutiles. (Le but de l’actionnariat, comme je le comprends, étant de lever des fonds pour permettre aux entreprises de se développer et d’investir, pas de faire vivre une armada de traders.)
Est-ce qu’une telle taxe aurait bien cet effet ? Le jeu en vaut-il la chandelle ?
Bonjour,
J’arrive un peu après la bataille, mais je tenais à vous remercier pour cet article qui pousse à la réflexion.
Je n’ai pas de bagage en économie, mais je m’amuse à imaginer que, pour réduire la vilaine spéculation, on mette en place une taxe sur les transactions qui serait dégressive dans le temps. Par exemple on prélèverait 90 % de la plus-value d’une transaction réalisée en moins d’une journée, le taux de prélèvement devenant de moins en moins élevé au fil des jours, mois, voir des années.
Les vilains spéculateurs seraient ainsi "punis" pour leur vilaine spéculation sans valeur ajoutée sociale, alors que les gentils actionnaires stables (dont semblent faire partie les petits porteurs) seraient moins embêtés (même s’il peut y avoir des cas de figure qui ne marcheraient pas bien)
Bon maintenant, j’ai pas vraiment cherché, mais je n’ai jamais retrouvé cette idée sur Internet ou sur TF1. Donc : c’est quoi la faille de mon raisonnement ?