2011, l’année des zombies?

Puisque c’est le moment de faire des prévisions pour l’année, en voici une : 2011 sera, en matière économique, l’année des zombies. La preuve?

– Les zombies sont de plus en plus fréquemment évoqués. Si, si, vraiment.

– Aux Etats-Unis, dans les idées économiques, les zombies gagnent. Ils gagnent.

– En France, le débat politique du début de l’année a porté sur le zombie des 35 heures.

– Même les ethnologues s’y mettent.

Les idées zombies, telles que décrites par l’économiste John Quiggin dans son dernier livre, sont les idées économiques qui auraient dû être discréditées par leur confrontation avec la réalité, mais qui subsistent et continuent d’exercer leur influence. Il est frappant de constater qu’alors que la crise économique aurait dû permettre le renouvellement des idées, c’est à l’exact contraire que l’on assiste : un retour aux débats tranchés, qui pour son fond intellectuel ne surprendrait guère un économiste des années 70 (en étant généreux). Le débat économique s’est très vivement dégradé. Mon pari pour l’année? Les idées zombies vont continuer de tenir le haut du pavé, ce qui ne manquera pas d’être frustrant.

(pour info, j’ai rédigé une note de lecture de zombie economics que vous pourrez lire dans le prochain numéro d’Enjeux-Les Echos).

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Alexandre Delaigue

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15 Commentaires

  1. Voilà, une vraie confiscation des héritages… Y a-t-il des gens sérieux (pas comme moi, quoi) qui ont étudié un système qui interdirait à quiconque de recevoir à titre gratuit, tout au long de sa vie, plus d’une certaine somme (je pense à quelque chose de l’ordre de 1,5M€, soit environ dix fois le patrimoine net moyen d’un habitant) ?

  2. deuxième lien,
    "Gay zombie porn movie banned from film festival"
    Décidément les zombies sont en vogue partout.

  3. Il y a une explication scientifique possible à de tels comportements.
    Dans une période de difficulté, on est plus faible. Hors, tenter de nouvelles choses induit une part de risque plus importante, tandis que les vieilles méthodes sont mieux connus. Par résilience, dans les périodes de difficultés (là où on a le plus besoin de nouvelles solutions) on tends à être conservateur (pour survive, mais à coût cher payé).

  4. Une idée zombie : quand il y a trop de dettes, il faut rajouter encore plus de dettes.

    Mardi 11 janvier 2011 :

    Le ministre japonais des Finances, Yoshihiko Noda, a annoncé mardi que son gouvernement prévoyait d’acheter des obligations du Fonds européen de stabilité financière (EFSF) afin d’aider à stabiliser la zone euro, ont rapporté des médias.

    "Il est approprié que le Japon, un pays important, achète une certaine proportion" des obligations que l’EFSF s’apprête à émettre, a expliqué M. Noda lors d’un point presse, selon l’agence Jiji, ajoutant que cet achat nippon allait renforcer "la crédibilité" des titres européens.

    (Source : dépêche AFP)

    Conclusion :

    – Le Japon est hyperendetté.

    – Le Japon consacre 60 % de ses recettes fiscales à payer les intérêts de sa dette (dette publique du Japon : 200 % du PIB).

    – Le Japon va utiliser ses réserves en euros pour essayer de sauver les cinq Etats européens surendettés.

    – Le Japon hyperendetté va-t-il réussir à sauver les cinq Etats européens surendettés ?

    – Vous le saurez dans le prochain épisode.

    – Le suspens est à son comble.

  5. @MacroPED : Mais voyons, c’est ce cher Paul Krugman lui-même, qui fut jadis économiste, et revient en chroniqueur politique.

  6. Est ce que la fréquence de posts va remonter en 2011 ? Ou dois-je irrémédiablement me tourner vers Twitter pour suivre vos pertinentes interventions ?

    Réponse de Alexandre Delaigue
    très bonne question. J’en ai l’intention en tout cas.

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