Séance de remplissage

C’est clair, contrairement à certains blogs, la qualité du nôtre est inversement proportionnelle à la quantité de lignes consacrée à relater nos petites vies. Ce billet va être nul.

En ce moment, je regarde la coupe du monde de foot. Ouai, ouai. Sans surprise dira-t-on ? Ouai, ouai. Quoique… J’ai très peu maté la précédente et très très modérément le championnat d’Europe de 2004. Là, je me suis forcé à me mettre devant. En fait, je crois que je vais arrêter, ça me déprime. Ca avait mal commencé avant le début. Pour la première fois depuis des siècles, l’OM annonçait un recrutement de star réellement proche d’aboutir (Cissé). Et vlan, jambe cassé. Ensuite, titularisation du traître qui va se tirer à Lyon d’ici 15 jours. Ribéry par-ci, Ribéry par là. Déjà qu’avec Barthez, on sait pas dire si c’est un joueur de Marseille qui garde les cages… Passons. Je me plante devant Suède-Trinité et Tobago, en me disant que je vais voir des buts. Allez… 0-0. Je me barre dix minutes pendant Australie-Japon et je rate trois buts. Evidemment, je ne rate pas une seconde de France-Suisse… Bref, pour moi qui ne joue jamais au loto, je doute que la période soit propice pour commencer.

Déçu du foot, il me reste d’autres options. Tiens, l’économie, par exemple ! En fait, je dis ça parce qu’avec un copain, on a un site consacré à l’économie… De ce côté, il y a de quoi faire. C’est le moment de choisir les lectures d’été. D’après Alexandre, il y en a une qui est incontournable. Chouette ! Ah, non, loupé, déjà lu… Certes, je n’ai toujours pas lu les inédits du petit Nicolas. Comme dirait Alexandre : “c’est mal”. Mea culpa (la phrase que vous n’entendrez jamais de la bouche de Domenech ; oui, c’est vrai, je bash gratis là). Le pire, c’est qu’avant de lire de nouveaux trucs, il faudrait que je vous parle de trois livres de sociologie que j’ai lus récemment. Il y a le bouquin de Philippe d’Iribarne, L’étrangeté française, le dernier de Richard Sennet, La culture du nouveau capitalisme et le très commenté L’inflation scolaire de Marie Duru-Bellat, dont Alexandre avait déjà un peu parlé dans un précédent billet sur l’enseignement supérieur. Oulala… Rien que d’en parler, ça m’épuise… Et puis, en plus, en économie, il y a ce bouquin de Bouba-Olga, Les nouvelles géographies du capitalisme… Lu il y a plus d’un mois. Il y a pas mal de choses à en dire. Comme souvent dans ce cas là, après avoir fermé la dernière page, j’ai besoin de souffler, de faire un truc comme prendre du recul, laisser un peu décanter. Sauf que là, je vais devoir le relire. Misère… L’été s’annonce épuisant. D’autant que tous mes cours changent, encore une fois, l’an prochain et qu’attendre septembre pour s’y mettre serait une folie. Tiens, un truc qui m’a bien reposé, c’est de parcourir le manuel de Mankiw Macroéconomie. Finalement, je ne le connaissais pas. En le feuilletant en librairie, je me suis laissé tenter. On dira ce que l’on veut sur Mankiw, ses amitiés politiques réelles ou supposées, sa stratégie marketing autour de ses manuels, c’est un ouvrage sérieux, qui m’a séduit (après des milliers d’autres). Je ne saurais lejuger dans le détail et vous faire une chronique au pied levé. Mais globalement, c’est un outil de travail que j’estime intéressant. Par contre, j’ai remis le nez dans un chapitre du Blanchard & Fischer. C’est toujours un rappel aux dures réalités de la rigueur, de l’efficacité et de l’austérité. Dommage qu’il coûte si cher maintenant (60€, c’est un peu cher tout de même), c’est encore une référence remarquable malgré l’âge (oui, car, pour la petite histoire, une seule édition a été publiée, en 1989…). Très exactement, j’ai un peu travaillé sur le chapitre 10, intitulé Some useful models dans la perspective de faire une présentation en questions-réponses des modèles macroéconomiques en économie ouverte, type Mundell-Flemming et offre globale-demande globale.

Je me demandais ce que je pouvais répondre à la question sur la ou les grandes nouveautés en économie, posée par Alexandre récemment. Après dix minutes d’intense réflexion, j’ai conclu qu’Alexandre avait pris l’essentiel des réponses rock’n’roll et qu’ajouter la nouvelle économie politique serait un peu facile. Pire que ça, il faudrait queje détaille, en expliquant que c’est probablement un pan important d’une “science des institutions” qui se construit avec elle. Bah, décidémment, où j’ai mis mon p’tit Nicolas ?

Et le futur ? Hum… Probablement le Brésil, bien que quand on voit comment ils se sont faits bouger par la Croatie, on puisse avoir des doutes. Néanmoins, Leboeuf et Rolland sont formels, il faut attendre d’avancer dans le tournoi pour y voir plus clair. Le futur, c’est aussi attendre de voir si les difficultés de connexion que vous rencontrez probablement ces temps-ci sont passagères et dues à une période de maintenance chez notre hébergeur Free ou si elles doivent persister. Dans le même ordre d’idées, il faudra bien régler ces problèmes de mise en page qui font que tout est nickel sous Firefox et foireux sous Internet Explorer. Je ne devrais pas tarder à appuyer les dires d’Olivier Bouba-Olga concernant l’obsession de la haute technologie dans la croissance, dans un texte bref (où je ne prendrai pourtant probablement pas comme référence la région chère à Ségolène et Jean-Pierre). J’ai en projet aussi une petite réflexion, vaguement chiffrée, sur la signification de l’évolution du surendettement en termes d’aspirations matérielles en France. Autre initiative qui serait la bienvenue, compléter la mise à jour de novembre dernier sur la bibliographie et créer une catégorie biblio pour “économie pour débutants”. J’ai cru comprendre que la demande existe. Ah, sinon, il devient aussi urgent de compléter nos liens blogs en ajoutant des sites sympas trop longtemps ignorés (je pense par exempleau site de François, Phnk. Quelques questions-réponses et la liste des trucs à faire sera complète.

Ah, sublime fantasme, décortiquer le programme économique de Ségolène. D’une il faudra attendre… De deux, aurai-je l’énergie, le temps et le talent nécessaire pour me coller à l’exercice (y compris sur le programme des autres) ? En attendant, je peux toujours m’en prendre à celui d’Arlette Laguillier. Qui a dit que c’est moins excitant ? Au sujet des programmes, celui du PS, dont Bernard Salanié fait une (relativement) courte mais efficace analyse ici, je tenais à dire que, je n’enlève rien (à ce jour du moins, i.e. en attendant des arguments convaincants allant dans un autre sens) concernant mes remarques au sujet de la proposition de mener le SMIC brut mensuel à 1 500 € en 2012. A ce sujet, j’ai été très déçu des interviews croisées de Wiplosz et Askénazy dans le Monde de lundi dernier (les deux articles sont hélas payants…). Certes, aucun des deux ne dit a priori de conneries, mais la façon d’aborder la question était vraiment vicelarde chez l’un comme chez l’autre. A croire que c’est un pré-requis pour être publié dans le supplément éco…

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6 Commentaires

  1. un bouquin a lire pour l’ete:knowledge and the wealth of nations /david marsh [tout ce que vous voulez savoir sur paul romer and more]

  2. Pour le Modèle de Mundell-Fleming, l’ouvrage de Mankiw y consacre justement un chapitre particulièrement bien écrit.

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