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  1. J’ai également apprécié le livre d’E.Maurin et suis impatient de lire votre note de lecture. L’impression que ça donne est qu’il y a là une tradition francaise qui remonte à l’ancien régime avec la vente de charges publiques. Puis il y a eu "ouverture" de ce système avec la création de statuts et de professions réglementées : grands corps d’Etat, etc. accessibles sur concours et non plus vénalement. Ces statuts, au lieu d’être supprimés, ont été démocratisés et étendus à des catégories moins prestigieuses : fonctionnaires, cheminots, postiers, etc. Et enfin, les crises des années 70 ont été l’occasion de verrouiller et protéger le statut des salariés du privé. Voir aussi les travaux de Gilles St-Paul et Salanié sur l’explosion du SMIC.

    Comme le dit très bien Maurin, ceux qui sont "out" sont de plus en plus marginalisés, et ceux qui sont "in" de plus en plus anxieux à l’idée d’une déchéance en cas de perte de leur statut. Pourtant, il semble baisser les bras lorsqu’il s’agit de proposer des solutions. Si je comprends bien, pour Maurin, même la flexsecurité danoise serait trop révolutionnaire pour la société francaise, sans parler d’une véritable abolition des statuts en question. Tout ça fait furieusement penser à Bastiat : "L’Etat c’est cette grand fiction par laquelle chacun de vivre aux dépens de tous les autres."

    N’y a-t-il pas quelques exemples que l’on pourrait citer en matière de reforme du marché du travail? Je ne connais pas bien le sujet mais la Nouvelle-Zelande vient à l’esprit, et il y en a sûrement d’autres.

  2. Un correctif sur l’absence supposée totale de mesure de flexisécurité récente en France évoquée en commentaire du livre de Cahuc Zylberberg: est entré en vigueur le 15 octobre 2009 pour tous les salariés du privé (hors secteurs agricoles, économie sociale et professions libérales) un droit à portabilité de l’assurance décès incapacité invalidité frais médicaux en vigueur chez le dernier employeur, dans la limite de 9 mois (article 14 de l’ANI du 11 janvier 2008 modifié), pour les chômeurs indemnsés par Pôle Emploi, hors cas de licenciement pour faute lourde.

    Il est possible de juger que c’est mineur et insuffisant mais l’objectivité oblige à le rappeler.

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