Lionel, la haute technologie et le libéralisme

De l’intervention de Lionel Jospin dans l’émission “Questions ouvertes” de France 2 jeudi 28 avril, j’ai retenu deux passages. Dans le premier, l’ancien premier ministre a affirmé qu’à terme, si la France voulait ne pas souffrir du développement de la Chine, elle devrait développer les secteurs de “haute technologie”. Il n’a pas parlé de “haute valeur ajoutée”.
Petit rappel pour ceux qui ne voient pas où je veux en venir. Dans le livre de Paul Krugman, “La mondialisation n’est pas coupable”, on trouve un passage assez connu, mais qu’il est toujours utile de citer : “Les branches à très forte valeur ajoutée par travailleur se trouvent dans les secteurs où le rapport capital/travail est très élevé, comme dans l’industrie du tabac ou celle du raffinage pétrolier […] Les secteurs à haute technologie comme l’aérospatiale ou l’électronique se retrouvent dans la moyenne”. Bref, les deux termes ne sont pas synonymes et penser nouvelles technologies en termes de valeur ajoutée relativement élevée est une erreur. Bravo Monsieur Jospin.

Dans le second, Jospin, a soutenu que le TCE ne pouvait pas être libéral puisque, en donnant un cadre au fonctionnement de l’UE, il s’opposait au libéralisme, qui s’apparente au “laisser faire, laisser passer”[add : ou “laissez faire, laissez passer”, voir le commentaire de ce post par Eolas]. Et de préciser, qu’il distinguait “libéralisme économique” (qu’il conteste) et “libéralisme politique” (qu’il ne conteste pas) – terrain glissant, n’est-il pas ?
J’ai alors repensé à un texte de Monique Canto-Sperber, philosophe proche du PS (du moins d’une partie de celui-ci), publié par l’association “En temps réel” au titre titillant dans le contexte, puisqu’il s’agit de “Pourquoi le socialisme n’est pas le laisser faire” [add : En fait, le titre exact est “Pourquoi le socialisme n’est pas le laisseZ faire”].
J’en vois déjà qui trépignent sur place, se demandant s’ils vont poster un commentaire de 3 pages pour tirer tout ça au clair ou bien se taire en se disant que, vraiment, ce serait bien qu’on se mette d’accord sur ce foutu terme de “libéralisme”. Bon, ben je vous laisse faire votre choix…

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