Le CPE de la route allemande

Lu dans Le monde d’aujourd’hui :

“Le gouvernement allemand a adopté, mercredi 14 février, un projet de loi qui fixe le taux limite d’alcool dans le sang à 0 gramme par litre dans les deux années suivant l’obtention du permis de conduire, contre 0,5 gramme actuellement. Berlin espère réduire la part des accidents causés par les jeunes de 18-25 ans, responsables de 30 % des accidents liés à l’alcool alors qu’ils ne représentent que 8 % de la population.”

Au bout de deux ans, tout devient permis. Rappelez vous, avec le CPE, au bout de deux ans, tout devenait possible pour le salarié qui avait franchi le cap… On craignait donc des licenciements à l’approche de la date fatidique. On pourrait craindre un regain d’accidents chez ceux qui auront juste deux ans de permis. La question la plus fondamentale reste de savoir ce qui justifie d’autoriser l’alcool au bout de deux ans, si c’est si dangereux. De même qu’on pouvait se demander pourquoi limiter à deux ans la facilité de licenciement dans le cadre du CPE. Si la protection de l’emploi était néfaste, pourquoi la réduire pendant seulement deux ans ?

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2 Commentaires

  1. Pour en rajouter sur l’alcoolémie, l’un des problèmes est que certaines personnes peuvent avoir un taux de 0,1 sans avoir bu. La sortie des boîtes de nuit allemandes va devenir joyeuse…

    J’ai une question : il y a probablement eu une théorisation économique de l’effet de seuil. Qui l’a étudié?

    Hum… Est-ce que quelqu’un a étudié la notion d’effet de seuil en tant que telle ? Je ne sais pas. Vous trouvez ce genre de choses dans pas mal de domaines, en fait. J’ai jadis découvert cela pour ma part en termes de développement et de marché du travail. Quant à savoir s’il y a des modèles génériques volontaires, je ne sais vraiment pas. Mais j’aurais tendance à penser que non.

  2. Tous les appareils (ou procédés) de mesure ont une marge d’erreur. Il s’agit donc de 0 gr d’alcool "selon la mesure réalisé par un appareil homologué et régulièrement entretenu par le service blah et manipulé par un agent qualifié blah".

    Comme pour les radars automatiques, personne ne prétend que la grandeur mesurée reflète la réalité : il s’agit juste d’une approximation sciemment biaisée en faveur de celui qui souhaiterait contester le principe (ou la technologie sous jacente) à la mesure.

    Oui, vous avez raison.

    D’ailleurs, il me semble me souvenir que le premier cours de physique du DEUG A portait sur les calculs d’erreurs, les approximations, et la gestion de la mesure (comment intégrer une mesure expérimentale dans un travail de confrontation de la théorie aux faits)

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