Fais mes devoirs

“Et tu te bouges les fesses, je te paie pour ça !” (Propos d’internaute boutonneux).

L’histoire du site internet où l’on peut aller se faire faire ses devoirs moyennant finance ne me scandalise pas et j’encourage mes collègues enseignants à s’épargner du stress et une perte de temps inutile à s’épancher sur les forums et autres médias. Ils ont mieux à faire, à mon humble avis.

Quels sont les griefs contre cette pratique ?

1 – Antipédagogique

Absolument d’accord. C’est sur cet aspect qu’il faut se concentrer pour que ce genre de pratiques ne soit pas nuisible. Mais regarder la télévision ou consulter des sites Internet nuls est mauvais aussi pour l’apprentissage scolaire. Et, visiblement, ça n’empêche pas des élèves de le faire durant de longues soirées.

2 – Inégalitaire, une sélection par l’argent

Pas d’accord. Enfin, ça ne l’est pas plus que les cours particuliers. Voire moins, puisque pour un cours, c’est directement plusieurs dizaines d’euros (en moyenne). Là, dès 5 euros, on peut gagner une soirée de jeu vidéo. Et puis, dans certaines matières, on peut partager les solutions ! Donc, c’est plutôt positif pour les pauvres. Et il faut bien le reconnaître, par rapport aux cours particuliers, c’est quand même plus productif et écologique : fini les trajets des profs ou d’élèves en bagnole (envisager un système de bonus écolo ?), fini les temps d’attente jusqu’au cours d’après pour se faire faire le devoir. Bref, les NTIC à l’oeuvre.

3 – Dangereux en vue de l’examen

Oui, c’est certain. A haute dose, c’est l’échec assuré. Très court-termiste. Mais quel est l’objectif ? Passer dans la classe supérieure, pour l’essentiel. Or, peut-on redouter cela pour le système scolaire ? Il paraît que la tendance est à la réduction des redoublements. Et je ne suis pas certain que ce soit la pire des orientations actuelles.

4 – Irrespectueux pour les enseignants

Eh, les gars… Outre qu’il y a des devoirs en classe pour ne pas être pris pour des andouilles, c’est quand même plus sympa d’avoir des super devoirs maison à corriger que des daubes de première, non ? En plus, quel bonheur de constater que le travail a été fait par toute la classe, hein ? Non, croyez-moi, c’est au contraire un gage de restauration de notre autorité. Si des gens sont prêts à payer pour faire faire nos devoirs, c’est que nous inspirons respect et/ou crainte. Tiens, je me demande si je ne vais pas proposer mes services à ce site d’ailleurs (nan, j’déconne).

Oui, c’est une insulte au savoir, à l’éducation, etc. Oui, c’est risqué pour les élèves. Mais doit-on vraiment allouer des ressources rares à la guerre contre ce genre de pratiques, quand on sait tout ce qui menace réellement l’éducation ? Pour moi, à ce stade, c’est non.

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32 Commentaires

  1. Tout le monde y gagne, même l’enseignant. En allant sur ce site, il pourra voir quels sont les élèves qui y sont allés et noter la copie en conséquence – sans la lire en entier. Donc, lui aussi pourra passer plus de temps a jouer aux jeux vidéos.

    Réponse de Stéphane Ménia
    Les réponses sont données uniquement au client…

  2. Vous décrivez fort bien les risques liés à l’utilisation de ce site. Je dirais même que l’abus, qui suppose queque aisance financière, conduit à long terme à l’échec de la scolarisation.

    Cela réjouit le gauchiste qui sommeillait en moi !
    Enfin un outil de masse contre la reproduction des élites.

  3. Puisque personne ne sera dupe de ce petit manège (les profs sont des cons, mais pas débiles au point de ne pas percevoir des copies aussi louches), il serait bien plus efficace que la somme en question soit versée directement au prof en échange d’une note et d’un corrigé. Au moins ce sera transparent, et le prof gagnera du temps.

  4. Au début, je me demandais si l’entreprise était viable, mais après réflexion, elle l’est. En fait, le marché, ce n’est pas les mauvais élèves, qui se feront de toute façon pincer si ils rendent un devoir maison excellent alors qu’ils ont des zéros en devoir sur table. Le marché, c’est le bons élèves qui pourraient potentiellement rendre un bon devoir mais qui ne veulent pas perdre leur dimanche.
    La question, c’est est-ce que le marché des bons élèves flemmards et relativement fortunés (trente euros, c’est beaucoup quand meme) est assez vaste…

  5. Je suis entièrement d’accord.
    L’étudiant gagnera sa soirée jeux vidéo et nous, nous gagnerons la notre à ne plus être déprimés en corrigeant les copies excellentes (quoique…).

    Le pire, je me souviens durant ma scolarité d’un camarade étant devenu excellent (sans tricher) après une succession de 2-3 devoirs excellent (fait en trichant). Son excuse : il a retrouvé le goût de la matière en ayant de bonnes notes (et le goût d’avoir de bonnes notes)
    (certes il était passé de 17-18 à 14-15, mais ca reste plus que respectable quand on est parti de 6-7…)
    Cela m’avait sidéré.

  6. Mais cela ne vous gêne pas de corriger "gratuitement" des copies rédigées par d’éventuels collègues payés pour le faire ?
    Et si on (=un prof) rentre dans la combine (en proposant ses services), quelle est la probabilité de corriger sa propre copie ?

    Réponse de Stéphane Ménia
    Ben, ça change rien à ma situation actuelle. Je fais des sujets et je corrige des copies.

  7. Je me suis toujours demandé l’intérêt des devoirs à la maison notés. Quand j’étais au lycée, les meilleurs et/ou les plus motivés faisaient ces devoirs et les autres copiaient ou s’inspiraient des écrits des autres. En prépa, nous faisions quasiment tous ces devoirs en commun. Maintenant que l’Internet est ultra répandu chez les jeunes, j’imagine que communiquer les solutions du dernier DM de Math ou les arguments de la rédac de Philo est encore plus facile.

    Sachant que les meilleurs n’ont pas besoin de tant d’exercices, que les plus motivés les auraient fait même s’ils n’étaient pas notés, et que les autres vont tricher pour avoir une bonne note et remonter la moyenne, à quoi servent donc ces types de devoirs ?

    Eliminons les devoirs à la maison notés, les professeurs pourront ainsi consacrer leur temps à améliorer leur cours pour être plus intéressant (une grosse lacune ;)) ou s’informer sur l’évolution de leur matière. Du point de vue de l’élève, on évite des recopiages inutiles souvent faits à la va-vite sans chercher à comprendre.

    Non sérieusement, pourquoi faire des devoirs à la maison notés ?

    Réponse de Stéphane Ménia
    C’est un sujet épineux. Personnellement, je n’en fais quasiment plus (ce qui explique peut-être aussi que je ne me sente guère concerné par ce site). Un tous les deux ou trois ans dans les classes dont je sais qu’elles joueront le jeu à majorité. La note est alors une façon de marquer le coup de mon côté. Une note reste une évaluation de la qualité du travail. Elle est donc utile. Y compris pour l’élève sérieux, qui se fout de savoir combien les autres ont eu (en trichant).

  8. @bowyerte : en ce qui me concerne, je n’en fais qu’en terminale, et pour une raison bassement pratique : un devoir type bac = 4h; un trimestre = 3-4 devoirs. Je ne peux pas me permettre de "perdre" 12h de cours dans un trimestre, étant donné le volume du programme. Si je pouvais chourer des heures aux collègues sans leur rendre, je ne me gênerais pas… mais ils sont soumis aux mêmes contraintes de temps, et chacun défend (légitimement) ses horaires. Pas le choix, donc, si je veux des notes, je DOIS faire des DM. En général, au premier, quelques malins essaient de choper un corrigé, ils se font gauler et rétamer, et le reste de l’année se passe plutôt honnêtement suite à ces exécutions publiques d’entrée.

  9. Zino: Dans votre première réaction, vous faites beaucoup d’hypothèses sur la rationalité des élèves. D’expérience (TDs de fac non notés…), des élèves de fac peuvent très bien avoir 1 aux devoirs sur table et tout juste aux DM en me jurant qu’ils ont fait eux-même les DM…

  10. L’avantage c’est qu’ils véront combien peux rapporter un travail (ou un devoir plutot^^) bien fait.

    Maintenant si vos élèves n’ont pas compris ou étaient leurs intérets à l’age qu’ils ont (je supose un age au moin proche de la majorité puisqu’ils peuvent payer sur le net) il y a un problême.

    Réponse de Stéphane Ménia
    Mais, n’en doutez pas, il y a un problème avec beaucoup d’entre eux.

  11. “Enfin, ça ne l’est [inégalitaire] pas plus que les cours particuliers.” Ça l’est effectivement tout autant. Mais le problème n’est pas que ce soit inégalitaire : c’est contre-productif dans les cas où l’aide privée permette à l’élève de maintenir un niveau stationnaire.

    Réponse de Stéphane Ménia
    Voir point 1.

  12. En lisant le commentaire de zino (comm 4) je vois apparaître l’expression (que j’abhorre) "devoir sur table" pour "devoir surveillé".

    Je sais que l’expression est à la mode chez les pédagos, mais les devoirs à la maison, vous pensez que les élèves les font où ?
    Sur le lit, dans la baignoire ou sur le coin de la gazinière ?

  13. Astre Noir, je peux vous confirmer que certains, dont je fus, font leurs devoirs dans des lieux très improbables comme le lit, le bus le jour même où on doit rendre le devoir, ou même sur les genoux pendant le cours à la fin duquel on doit rendre le devoir. Et le pire, c’est que ça ne m’a pas franchement pénalisé. En un mot chers élèves consommateurs potentiels, économisez votre argent (ou plutôt celui de vos parents) et faites comme moi: rien, ou alors si vous faites quelque chose, faites le au dernier moment. (Aucune garantie, si ça ne marche pas, ne venez pas vous plaindre)

  14. @ bowyerte

    L’intérêt d’un devoir maison (comme les problèmes qu’il pose) est, entre autres :
    * Pour un devoir maison préparatoire à un devoir "final" :
    ** que l’élève puisse être évalué sur l’avancée de ses connaissances avant le devoir "final" au moins une fois pour voir ce qui lui reste à faire comme travail
    ** que l’élève ait l’occasion avant le devoir "final" de se frotter à un devoir type, peut-être un peu plus dur (éventuellement)
    ** que le prof puisse se rendre compte avant le devoir "final" d’où en sont les élèves
    * Pour un devoir maison plus ouvert :
    ** pour le prof de lui permettre de faire travailler les élèves sur des choses qui nécessitent plus de temps et qu’il n’aurait pas le temps de "traiter" en classe
    ** pour le prof de faire faire des choses aux élèves qu’il juge intéressantes mais qui ne sont peut-être pas directement au programme (même si elles n’en sont pas loin)

    Après reste le problème de l’évaluation de ces devoirs maisons.

    Sachant qu’il peuvent être faits à plusieurs, par d’autres, etc. cela peut poser problème.

    * bcp de mes collègues donnent des devoirs maisons mais ne leur mettent pas de notes, ou une note qui ne compte pas dans la moyenne ;
    * il m’est arrivé d’organisation la triche en faisant en sorte de constituer des groupes de trois élèves (maxi) pour plancher sur le devoir maison en faisant en sorte qu’à chaque devoir maison aucun des élèves ne se retrouve avec un des élèves du ou des devoirs précédants
    * en général, mais c’est mon choix, j’affecte les devoirs maisons d’un faible coefficient et je ne compte que les notes qui ne font pas baisser la moyenne

    Mais bon, un devoir maison c’est très utile. Mais ça prend du temps (à préparer, à corriger) et c’est en plus de devoir en classe. Et comme le temps je ne fais que courir après… c’est un peu la variable d’ajustement…

  15. En fait c’est à utiliser en début d’année, 2-3 bonnes notes dues au site web, effet pygmalion/Rosenthal, vous êtes bons parce que je pense que vous êtes bon et l’élève est assuré d’avoir de bons rapports avec l’enseignant jusqu’à la fin de l’année… Pour 15-20€ c’est pas mal!

    Et puis en plus ça permet aux élèves de prépa qui font les devoirs de payer leurs guronsan…

    Dans le même domaine il y a les sites où on peut vendre ses cours, il m’est arrivé de faire des exposés dans mon IEP, et pour être gentil j’ai fait circuler le power point… quelques jours plus tard, je me rend compte qu’un étudiant revend tout ça sur internet et paie ses clopes avec la sueur de ses camarades…

    Réponse de Stéphane Ménia
    Le problème d’un signal à 15-20 €, c’est que tout le monde peut l’adresser. Effet positionnel nul et vendeurs de devoirs plein de tunes…

  16. @Astre Noir: Eh!j’suis pas un pédago!je sais même pas vraiment c’est quoi un pédago… Mes profs de collège et de lycée ont toujours dit devoir sur table et nous le faisaient écrire sur la copie. C’est resté. C’était ptet eux les pédagos? (mais en quoi c’est pédago de dire devoir sur table?)

  17. Petit oubli du à l’étroitesse du cerveau de l’économiste (je le sais puisque je posssède moi-même ce petit cerveau), la marchandisation peut amener un surcroit de bien-être dans la mesure où on considère que le bien-être résulte de l’accumulation de richesses (ici, des bonnes notes et du temps libre!). Cependant, les finalités de l’école sont nombreuses et ne se résume pas à sa fonction de certification ("avoir de bonnes notes pour avoir un bon diplôme et un bon emploi"). L’école a aussi une fonction de socialisation et d’identification : elle fournit des outils pour que l’individu se construise lui-même. Est-ce bien utile de faire de la philosophie ou de la sociologie pour devenir trader ou pilote d’avion ? Peut-être pas, mais c’est essentiel pour la formation de l’esprit critique, pour sa capacité à analyser et à raisonner. Est-ce primordial de faire de l’EPS pour être philosophe ou comptable ? Peut-être pas, mais c’est essentiel pour la maitrise du corps, pour la santé et pour le développement de l’esprit de coopération.
    Ps : Cela fait longtemps que je ne donnes plus de devoirs à la maison (=reflet du travail des parents ou des profs part’). Chez moi, on travaille en classe ! Désolé Adam d’empêcher ainsi la sphère marchande de s’étendre à toutes les activités humaines. Par ma faute, nous n’atteindrons jamais ton merveilleux optimum social.

    Réponse de Stéphane Ménia
    C’est l’idée du dernier paragraphe de mon billet. En même temps, ça ne fait pas trop avancer le schmilblick.
    Et à quel Adam parlez vous ? Si c’est Smith, je crois que vous connaissez mal le bonhomme.

  18. je veux pas en faire la pub, je sais pas si vous connaissez

    => http://www.academon.fr/

    Donc ça existe déjà depuis longtemps la marchandisation des cours.

    Réponse de Stéphane Ménia
    Non, ce n’est pas pareil. Maintenant, c’est du devoir à la demande, sur mesure.

  19. Euh… Adam Smith, le mec qui dit que les hommes ont un "penchant" (argumentation = zéro) pour l’échange, la division du travail et tout ça … qui font que le marché est un ordre naturel qu’on ne peut discuter… Heureusement que Polanyi a montré que le marché est une construction sociohistorique mise en place par les « Princes »… sinon avec Smith, nous continuerons à prier devant le « dieu marché » sans trop se poser de questions…
    Ps : je ne peux connaitre le bonhomme puisqu’il est décédé mais j’ai lu son œuvre 🙂

    Réponse de Stéphane Ménia
    Oh, alors si vous avez lu son oeuvre… Et que vous convoquez Polanyi avec ça… Je m’incline et ne dis plus rien.

  20. Super… vous lui en voulez parce que c’est un historien… c’est pas assez "scientifique" à votre goût ? Bon, bah restez dans votre "science" d’autiste alors ! (avec cinquante guillemets puisqu’utiliser des outils mathématiques ne fait pas de votre "truc" une science).

  21. Le sujet s’étant un peu dévié sur l’intérêt des devoirs maisons:

    Je suis pour un stage long dans une université américaine, et ces étudiants (très tôt) ont une quantité de "Homework" phénoménale (généralement, 1 par class par semaine). Ayant en moyenne 4 classes (de 4h) et sans compter les lab, certes cela ne fait pas bcp d’heures (de cours) par semaines mais quand même.

    Et bien, cette quantité phénoménal de Homework est extrêmement profitable aux étudiants (en dehors de leur faire mener une vie contraignante et de se défouler pendant springbreak).

    Bref, quand je vois le résultat ici, je me dis que crier aux scandales de moins d’heures pour plus de travail maison n’est pas forcément mauvais (même avec ce site ou avec l’entraide entre étudiants, on ne va pas chipoter pour une fois qu’ils font du pseudo travaillent d’équipes…)

  22. La vigueur des réactions à cette affaire dénote une certaine naïveté des enseignants (ou de certains enseignants). Il s’en trouve visiblement encore pour faire compter fortement dans la moyenne de leurs élèves des notes qui doivent plus aux parents, au grand-frère ou à la grande sœur, ou encore au prof particulier, qu’au talent de l’élève.

    On voit une illustration de cette naïveté, si je peux me permettre, et sans animosité aucune, dans le commentaire de VilCoyote ci-dessus (les profs… pas au point de ne pas percevoir des copies aussi louches). Pendant toute ma scolarité, j’ai vu des élèves tricher, à la maison, à l’école, en examen, lors des concours, dans la rédaction de leurs mémoires ou la préparation d’exposés. Tout le temps. Dans une proportion significative. Et toute ma scolarité j’ai vu des professeurs annoncer d’un air triomphant, sûrs d’eux, que la triche ça se voit et qu’ils ne se font pas avoir. J’estime rétrospectivement leur taux de détection à environ 3%, pas plus. Et j’ai de la peine pour ceux qui continuent dans le même aveuglement.

    Pas de quoi s’étonner de la réticence de ces profs qui se croient omniscients face à ce site, qui rend la triche trop visible. Il y a pourtant des solutions simples. Pourquoi donc n’affectent-ils pas un tout petit coefficient aux devoirs maisons, ce qui fera du tricheur la seule victime de sa tricherie ?

  23. Augustissime : non, vous ne pouvez pas vous permettre de me traiter de naïf, animosité ou pas. Vous n’avez aucune idée de ce qui se passe dans ma classe et dans mon paquet de copies, je vous prierai donc d’éviter de me prendre comme illustration de vos propos, qui m’ont l’air méchamment pifométriques.

  24. nihil novi sub sole.

    C’était il y a looooongtemps, les petits classiques Hatier !

    Ça avait le mérite de discriminer les futés des bourrins qui n’avaient pas compris que le prof aussi l’avait. Mais, la plupart du temps, ce n’était pas vraiment une info, ça ne venait que confirmer.

    Et, horresco referens, quand le passage à traduire n’était pas dans les extraits du petit classique, l’affolement !

    Et tout ça, SANS Internet.

  25. Je regrette de ne pas avoir fait un tour sur le site avant sa fermeture.

    A 5 euros, j’avais un vrai doute sur le business-plan. Là, je ne l’ai plus 🙂

    Réponse de Stéphane Ménia
    Oui, les spéculations vont bon train. Une seule chose est certaine : leur explication la main sur le coeur est écartable d’emblée.

  26. @ Augustissime:
    J’ai un scoop pour vous.
    Absolument TOUS les enseignants ont été des étudiants, ils ont une expérience qui vaut bien la votre.

  27. @Jak : Les enseignants ont été élèves, mais souvent oublient très très vite leur passé. Une preuve : la constance, chez beaucoup d’enseignants, de l’affirmation selon laquelle le niveau baisse, attestée depuis l’Antiquité. (c’est dire si le niveau doit être bas de nos jours)

    @VilCoyote : J’imagine bien que la triche n’atteint pas vos blanches copies. Mais si vous voulez du non pifométré, c’est facile : demandez à vos proches (ou aux commentateurs de ce billet) lesquels n’ont jamais triché (pas d’antisèche, pas de recopie du devoir maison du copain, pas de regard de travers, pas de devoir fait par le grand frère, etc.) Et demandez qui s’est fait prendre à tricher. Je peux bien sûr me tromper, mais je parie sur 3% de taux d’élucidation de la part du corps enseignant. Et je pense être très généreux.

  28. Une remarque : personne ne s’est interrogé sur la qualité de ce qui était offert. La pratique étant ancienne aux Etats Unis, on y dispose d’évaluations. Il m’est ainsi revenu en mémoire cet article du NYT, que j’avais lu à l’époque :

    http://www.nytimes.com/2006/09/1...

    Par ailleurs, rien à ajouter à ce qui a été écrit : moi aussi j’ai cessé, maintenant définitivement, de donner des devoirs à la maison. C’est totalement inutile. L’amusement le plus grand que l’un d’entre eux m’ait offert est de m’être lu moi même dans une copie d’étudiant (de deuxième année) qui avait recopié ma prose (anonyme, ce qui explique peut être la maladresse. Mais si elle avait été signée, cela aurait-il changé grand chose ?). Vérifier le travail du balourd copiste me coûte habituellement le temps d’une recherche en expression exacte sur google. Là, en quelques centième de seconde, a surgit dans mon esprit cette pensée : mais, c’est de moi, ce truc ? Ben ouais…

  29. C’est trop bête que le site ait fermé. J’avais déjà préparé des sujets de devoir maison du type "Comparez l’analyse structurale chez White et chez Granovetter". Ca m’aurait donné quelque chose de fun à lire et ça aurait emmerdé les gars du site…

    Sinon, je tenais à féliciter Stéphane pour son calme face à certains commentaires. Moi, j’aurais craqué.

  30. Merci de dénoncer de telles pratiques!!!
    La personne qui a crée ce concept devrait avoir honte. cela n’encourage pas les élèves à étudier, cela les pousse à ne rien faire et en plus qui nous dit que les copies rendues par "les profs payer pour faire ça" étaient bonnes!!!!!
    Certaines personnes n’auraient elles plus de morale?

  31. L’école a bien changé. Je me souviens qu’entre élèves,il s’agissait pour les travaux hors classe de s’en dire le moins possible en prenant mine de s’en désintéresser afin d’etre mieux laconique et décourager quelque "pisteur"..Sans doute, formatés à la discipline et l’effort,se faisait en nous la nécessité, assez inconsciente,se s’ordonner une réflexion, moyen le plus certain pour progesser..

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