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On commence par une triste nouvelle. La brillante et sympathique Elinor Ostrom, co-lauréate 2009 du Sveriges Riksbanks Pris i Ekonomisk Vetenskap till Alfred Nobels minne a quitté ce monde aujourd’hui et peut enfin ne plus s’occuper de savoir comment ses abrutis de congénères pourraient mieux exploiter les ressources communes. Un aperçu de ses travaux dans ce billet. R.I.P Madame Ostrom.

Enfin, elle, au moins, elle a eu un bon chèque. Pour ceux qui viendront après, c’est plus tellement ça. Les errements financiers touchent encore de plein fouet la recherche…

Luigi Zingales n’est pas un imbécile (jusqu’à preuve du contraire), il change d’avis. Au sujet de la séparation des banques d’investissement et des banques de dépôt. Une application intéressante de la logique de l’optimum de second rang.

La dépression menace toujours. Comme après chaque crise bancaire majeure, l’activité économique est durablement fragile. Et les problèmes sont loin d’être réglés. Banques et Etats sont sous tension. Pour Martin Wolf, la situation est mûre pour que la panique gouverne : “Before now, I had never really understood how the 1930s could happen. Now I do. All one needs are fragile economies, a rigid monetary regime, intense debate over what must be done, widespread belief that suffering is good, myopic politicians, an inability to co-operate and failure to stay ahead of events.”.

Le Reste du monde (anciennement ecointerview) nous redit pourquoi Coe-Rexecode nous fait marrer il faut savoir raison garder quand on parle des 35 heures et de la compétitivité.

Alexandre se marre un coup avec une chronique libé titrée Et si le déficit public français était trop faible ?. La généralisation du cas France Telecom à l’ensemble de l’économie peut être discutée, mais l’essentiel n’est pas là. La question est bel et bien pertinente et l’angle d’approche n’est qu’une variation, à base d’un exemple concret, sur les raisonnements élémentaires concernant les équilibres macroéconomiques.

Une présentation, pour ceux qui ne connaissent pas encore, du Market Monetarism. Par Lars Christensen.

Un peu d’espoir dans un monde pessimiste. Comme quoi, il y en a encore qui sont certains que l’UEM va s’en sortir (et peut-être même s’en sortir renforcée).

Pierre-Yves Geoffard s’en prend à la présidence normale, incapable de concevoir que la consommation de drogue puisse être un problème plus subtil à régler que par la loi et la prohibition systématiques.

Et je ne résiste pas à la tentation politico-people du jour… La longue liste des anomalies dans les comportements rationnels s’allonge grâce à Valérie Trierweiler. On n’est dans un contexte local et électoral. Faudrait quand même veiller à ce que, sur d’autres sujets, l’économie politique ne se transforme pas en économie politico-sexuelle. Mais ce n’est pas grave, c’était un prétexte pour vous renvoyer vers cet article de Jim McFadden sur la rationalité (qui ne traite pas spécifiquement de concurrence sexuelle, je le précise).

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9 Commentaires

  1. "En tout cas, le faible investissement des entreprises avec des taux d’intérêt bas indique, un peu paradoxalement, que le déficit public français n’est pas assez élevé."

    Je n’ai pas très bien compris… pourriez vous expliquer svp?

  2. Une pensée pour Elinor Ostrom, dont les travaux étaient dans la droite ligne de la grande tradition classico-autrichienne, via l’école des choix publics. Elle a eu la prudence de ne pas trop s’en réclamer ouvertement, mais ça contribue sans doute à expliquer qu’avant qu’elle ait reçu le "Nobel", son nom était largement inconnu, et qu’après, pas mal d’économistes ont contesté ce choix comme n’étant pas celui d’un "vrai" économiste.

    Réponse de Stéphane Ménia
    Arrêtez votre victimisation. Buchanan, dans la même tradition a eu le Nobel 25 ans avant. Et il y a toujours des gens pour contester le choix de la plupart des Nobel d’éco.

  3. Ça serait bien qu’on puisse commenter ici les articles d’Alexandre sur Libé. J’ai pas spécialement envie de commenter sur un site où 99% des commentaires sont affligeants.

    A propos de l’article justement, c’est pas totalement clair. le manque d’investissement a des causes structurelles, c’est ça? Dans ce cas, les pays avancés sont-ils voués à stagner (façon Tyler Cowen) ou bien y a t-il des choses à réparer?
    Et puis, l’auteur l’expédie rapidement, mais en effet la crise a eu un énorme impact sur les opportunités d’investissement. Ça me gêne un peu, parce que je songe à Krugman renvoyant les tenants de la "crise structurelle" dans les cordes en les comparant à ceux des années 30.

  4. @Stéphane : oui, je sais, et Hayek 35 ans avant, et Vernon Smith 7 ans avant. Mais quand même…

    Réponse de Stéphane Ménia
    Tiens, marrant, freudien l’oubli de Hayek de ma part. Bon, eh ben alors…

  5. Delaigue ne fait que repeter ce que Martin Wolf n’arrete pas de dire; avec raison.

    Le seul point contestable c’est que le niveau des taux d’interet n’a rien a voir avec le niveau du deficit francais.

    out a voir avec le fait que, pour le moment, les investisseurs pensent que la France remboursera et qu’elle offre un taux bien meilleur que l’Allemagne, sans qu’il soit vraiment certain que le niveau de risque soit different.

    Le probleme c’est que les marches ont des sauts quantiques dans leur niveau de rationalité. Tout va bien jusqu’a ce que tout aille mal. Si vous avez suivi l’evolution des taux d’interets Espagnol ou Italien sur les 12 a 15 derniers mois vous aurez compris.

    En ce moment j’observe le spread France-Autriche. Il s’est ouvert de 57bp en 4 ou 5 mois.

    Et puis comme disait le sapeur Camembert, lorsque les bornes sont franchies, il n’y a plus de limites.

  6. Bonjour,

    Je partage l’avis de Merlin concernant l’article d’Alexandre. C’est vrai que les taux d’emprunts des états « sûrs », sont faibles. Et on peut penser que si les investisseurs acceptent des rémunérations aussi ridicules, c’est qu’il n’y a pas d’alternative plus profitable.

    Si on regarde le taux d’investissements des entreprises, on peut se dire la même chose. Mais ce faisant, on fait un contre-sens : les entreprises ne se financent pas aux taux des états.

    Le PER moyen 2011 des entreprises du CAC est à 12,1 (source boursorama, oui je sais…). Pour qu’une entreprise investisse, il faut donc une rémunération pérenne à plus de 8 % hors fiscalité. Pas facile à trouver en ce moment pour plusieurs raisons dont les mutations technologiques en cours qui rendent difficile les projections des business plan… Mais ce n’est pas, est de loin, la seule raison.

    La prime de risque action est de plus de 6 % – contre une moyenne séculaire à 2 – 3 %. Mais, pour cela, il faut prendre comme base de calcul les taux d’intérêts longs des fameux états "sûrs", et l’Espagne qui se finance aujourd’hui à plus de 7 %, n’en fait pas partie. A ce niveau, les marchés donnent une proba de défaut de l’espagne sur un an à 60 %.

    Tant que la terrible menance sur l’économie mondiale que fait peser la disparition de l’euro n’est pas levée d’une façon (l’europe fédérale) ou d’une autre (la fin de l’euro), la prime de risque action ne se résorbera pas. Et tant que celle-ci sera aussi élevée, les possibilités d’investissements profitables pour les entreprises seront réduites.

    Maintenant, on peut dire aussi que la crise européenne a pour origine les mutations technologiques en cours qui ont pour effet de réduire la base imposable et pour conséquence un financement de plus en plus délicat des états providences de l’europe continentale.

    Mais on en arrive aux conclusions inverses de l’article d’Alexandre : les états doivent s’adapter à une baisse de leurs recettes.

  7. "un exemple concret, sur les raisonnements élémentaires concernant les équilibres macroéconomiques"
    … qui montre à quel point ces raisonnements sont faux de par leur structure même.

    L’égalité des prêts et des emprunts n’est pas simplement une "égalité comptable". C’est une identité au sens propre du mot : un prêt et un emprunt, c’est rigoureusement la même chose vue de deux points opposés. Ce qui est un emprunt pour l’emprunteur est un prêt pour le prêteur, mais ce ne sont pas deux opérations distinctes entre lesquelles il pourrait y avoir une relation de causalité.

    "si les entreprises empruntent moins, quelqu’un doit emprunter plus"
    Non. Il n’y a aucune raison que la somme de tous les emprunts (qui est aussi celle de tous les prêts) soit invariante. Si quelqu’un emprunte moins, quelqu’un d’autre PRETE MOINS et vice versa, mais il n’y a aucune relation causale directe entre les emprunts (les prêts) des uns et les emprunts (les prêts) des autres. La relation entre les deux est complexe et passe par la fixation des taux d’intérêt sur le marché.

    "le faible investissement des entreprises a une conséquence directe: la hausse des déficits publics."
    Le déficit public est uniquement la conséquence des décisions de la puissance publique, qui doit bien sûr, comme tout acteur, tenir compte de la situation économique générale. Il n’y a là encore aucune relation de causalité directe entre l’investissement des entreprises et le déficit public.

    Pour raisonner comme Alexandre, il faut vraiment être keynesien … (;->)

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