Brève incursion dans la campagne (3) : ça discute entre économistes

Alexandre a bien commenté les prises de position d’Olivier Blanchard (pro Sarkozy) et des 27 économistes (pro Royal). Dans son billet sur l’appel des 27, il soulignait justement qu’un certain consensus existait sur les points importants.

Je pense intéressant de revenir sur cet notion d’écho pour souligner que la prise de position de Blanchard a eu un effet structurant sur les débats. Comme le notait Alexandre, le texte des 27 est une réponse à Blanchard. Et il y avait dans le texte de ce dernier une structuration du discours qui a permis de donner plus de teneur au débat. Ce n’est probablement pas parfait. Mais c’est un net progrès. Il y a quelques temps, je regrettais implicitement l’absence d’économistes soutenant le candidat de l’UMP. A l’époque, bien que troublé sur le rôle à tenir par l’économiste dans la campagne, je défendais Piketty. Aujourd’hui, je trouve donc utile la sortie de Blanchard, quoique je sois toujours dubitatif sur la place des économistes. On peut toujours demander plus de profondeur, mais avec ces deux textes, on a quand même quelque chose de nettement plus consistant. Blanchard a, volontairement ou non, donné une direction aux soutiens de Royal. Seuls sur le marché jusqu’ici, ils avaient du mal à trouver un cap réel. En dépit des critiques qu’on peut faire sur le fond, leur texte est parlant.

Le débat est-il lancé trop tard sur des bases intéressantes ? A mon avis, oui. Cet échange aurait du avoir lieu il y a plusieurs semaines pour qu’on arrive à la veille de l’élection avec une qualité remarquable. Mais je m’en contenterai. On aurait tout aussi bien pu toucher le fond…

Pour finir, dans un vieux billet, je signalais un article décevant de Blanchard chez Telos. La cause, à mon sens, était qu’il critiquait des points de vue simplistes, le devenant mécaniquement un peu lui aussi. Cette fois-ci, il valide la thèse simple selon laquelle pour faire un bon débat, il faut des débatteurs de qualité de part et d’autre. De ce point de vue, nul doute possible.

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1 Commentaire

  1. Je me risquerais bien à une proposition.

    Sous peu, le barnum électoral sera passé, les sièges auront été attribués pour cinq ans. Avant que la torpeur des grandes vacances ne fasse oublier à la très grande majorité d’entre nous les raisons de nos choix électoraux, accepteriez-vous de nous écrire ce que vous auriez aimé pouvoir lire à l’occasion de cette campagne ?

    Sinon, les européennes sont pour d’ici deux ans. Les excités de chaque bord s’engagent rarement autant sur cette élection alors qu’elle est au moins aussi déterminante pour l’avenir de la France que celles-ci. Peut-être sera-t-il possible de débattre loin des docteurs de la foi sarkozyste ou ségoliste à ces moments-là.

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