…les Américains auront voté.
Le billet d’Alexandre sur Classe éco est très utile. Il montre, rapidement et simplement, sur quelles bases techniques vous pouvez vous appuyer pour anticiper un résultat électoral. A moins de rentrer dans des détails très techniques, il n’y a pas grand chose à ajouter à sa synthèse. Ce qui est notable, c’est qu’il ne mentionne pas les commentateurs politiques. Je pense que c’est à la fois une erreur et une vertu. Il parle de choses sérieuses, donc inutile de les mentionner. En même temps, si vous supposez que la publicité fait vendre (et c’est le cas) alors vous devez vous occuper d’eux. D’un autre côté, encore, si vous partez du principe que coller des affiches les unes sur les autres n’apporte pas de gain substantiel, vous devez considérer que les politologues (orientés, à divers degrés) ne servent à rien, en moyenne (mince, j’ai quelques amis Facebook en moins là…).
Néanmoins, les modèles économétriques se basent sur des régularités qui peuvent évoluer. Les sondages sont une boîte noire dans laquelle le jugement de spécialistes des sondages occupe une place non négligeable (ceci étant dit avec le plus grand respect pour leur travail, moins pour leur communication sur leur travail, mais bon… salarié est un métier compliqué). Et la sagesse des foules, symbolisée par les marchés de paris, ne se rencontre que dans un cadre précis, dont rien ne nous dit si elle est garantie dans ces marchés réels et ponctuels de l’élection en cours.
C’est presque une tarte à la crème, mais c’est une réalité : une fois qu’une information/prévision sur l’issue d’un scrutin est publiée, elle vient influencer le choix des électeurs. Obama donné à 80% et prévoyez nettement moins, car aucun intérêt d’aller voter. Mieux, pour diverses raisons, vous pouvez souhaiter une victoire limitée de votre candidat préféré (je le sais, je n’ai pas voté Chirac au second tour en 2002 ; et pas voté du tout, évidemment). De ce point de vue, on pourra disserter des heures sur les prévisions de Nate Silver. Deux choses sont certaines : son travail est stimulant et il est autodestructeur ou auto-validant. Le fait que les médias du monde entier en parle aura une influence sur les choix des électeurs. De différentes manières. En suscitant l’agacement et l’envie de le contredire, en rassurant les découragés pessimistes qui iront finalement voter rassurés et conquérants pour Obama, en stimulant les pêcheurs invétérés et fans du président en place ou opposants du début de semaine, en ramenant aux urnes des geeks des stats, que sais-je encore de terriblement humain et inattendu. Évidemment, tout le monde n’est pas influencé, mais le rôle des indécis étant ce qu’il est…
En conclusion : heureusement que des gens essaient de comprendre ce qui détermine l’issue d’une élection, on appelle cela de la science et, par les temps qui courent, nous en avons bien besoin. Mais oubliez vite Nat Silver si Obama gagne les élections. Enfin, ne l’oubliez pas, surveillez juste ce qu’il fera après, la façon dont il le fera et focalisez-vous davantage sur sa méthode que sur ses résultats.
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