Dans la série “éconoclaste macabre”, question au sujet de la peine de mort…
Voilà ! La réponse est en fin de billet !
Qui conseille la méthode suivante aux autorités françaises pour améliorer l’information sur la peine de mort et inciter les criminels en puissance à adopter un comportement rationnel ?
“Si vous tuez, vous serez jeté en prison pendant des mois ou des années, partagé entre un désespoir impossible et une terreur renouvelée, jusqu’à ce qu’un matin, nous nous glissions dans votre cellule, ayant quitté nos chaussures pour mieux vous surprendre dans le sommeil qui vous écrasera, après l’angoisse de la nuit. Nous nous jetterons sur vous, lierons vos poignets dans votre dos, couperons aux ciseaux le col de votre chemise et vos cheveux s’il y a lieu. Dans un souci de perfectionnement, nous ligoterons vos bras au moyen d’une courroie, afin que vous soyez contraint de vous tenir voûté et d’offrir ainsi une nuque bien dégagée. Nous vous porterons ensuite, un aide vous soutenant chaque bras, vos pieds traînant en arrière à travers les couloirs. Puis, sous un ciel de nuit, l’un des exécuteurs vous empoignera enfin par le fond du pantalon et vous jettera horizontalement sur une planche, pendant qu’un autre assurera votre tête dans une lunette et qu’un troisième fera tomber, d’une hauteur de deux mètres vingt, un couperet de soixante kilos qiu tranchera votre cou comme un rasoir ?”
Réponse : C’est Albert Camus dans ses Réflexions sur la guillotine, inclus dans l’ouvrage regroupant son texte et celui de Koestler, Réflexions sur la potence. L’ensemble étant appelé Réflexions sur la peine capitale. J’y reviens dans un moment…
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Eh béh ça c’est pas de l’incentive de tafiolo !
Pour moi, criminalité + incentive = Levitt…
Bah, le jeunot Levitt n’a pas pu conseiller cela. Au moment où on abolissait la peine de mort, il était tout petit.
Ca semble avant l’abolition, Becker à tout hasard…
C’est probablement ce que j’aurais répondu aussi… Ce n’est pourtant pas lui.
Ce pourrait être Bentham, après tout il a bien écrit pour les prisons des choses très proches:
"Le seul aspect de ce séjour de pénitence frappe l’imagination et réveille une terreur salutaire. Les édifices adaptés à cet usage doivent avoir un caractère particulier qui donne d’abord l’idée de clôture, de la contrainte qui ôte tout espoir d’évasion, qui dise: voici la demeure du crime. La prison perpétuelle sera peinte en noir… On croirait voir le séjour effrayant de la mort."
Ce serait possible. A condition que cela profite au plus grand nombre ! Mais ce n’est pas lui.
Turgot ?
Je vois mal quelqu’un du 19ème ou du 20ème siecle dire une chose pareille. Et puisque c’est un conseil aux autorités francaises… pourquoi pas Turgot, qui était économiste et qui avait des fonctions au sein de l’Etat… au 18ème siecle.
Eh eh eh… Je veux bien que quelqu’un du 19ème ou 20ème n’ait pas pu le dire (quoique)… Mais comme Turgot est mort avant linvention de la guillotine, ça me semble dur pour lui aussi ;o)
J-B Say ?
désolé, je continue de chercher dans le 18ème… tu pourrais donner d’autres indices ?
Elias en donne un bon dans le commentaire suivant
D’après moi cet argumentaire ne prend tout son sens qu’à une époque où les exécutions ne sont plus publiques, je pencherais donc pour un auteur de la deuxième moitié du XXe siècle, mais je n’ai pas de nom à proposer.
C’est fort bien vu…
Badinter, à contre-emploi, qui en rendant la peine de mort si publiquement affreuse espérerait qu’on n’aurait plus à s’en servir 😉
Je retiens le contre-emploi de l’auteur. Mais ce n’est pas Badinter. Et pas dans cette logique.
L’intensité du propos et sa poésie dramatique pourrait rappeler Pompidou, mais c’était lui l’autorité française, il n’allait donc rien lui conseiller… C’est chaud ton truc là! On est censé trouver un économiste ou un mec normal (politicien-écrivain-intello-autres…) ?
C’est dans Camus-Koestler sur la peine capitale?
Ouai, mais tu triches, je t’en ai parlé récemment…
Il me semble avoir entendu des arguments similaires dans la théorie de "terrorisation des terroristes" chère à Charles Pasqua.
N’y aurait-il pas un rapport avec un récent billet d’O.B-O signalant quelques travaux incitant à croire qu’un investisseur incapable de ressentir la peur réalisait de meilleures performances qu’un investisseur moyen ? Peut-être alors un mécanisme de sélection par la peur ne peut-il mener qu’à favoriser et donc promouvoir l’extension d’un groupe d’individus indifférents à la menace ?
Commentaire hors sujet supprimé. Essaie encore…
En fait, ça ne pouvait pas être un économiste (ou alors un économiste comportemental ou psychologue). Supposer que cette description ait un impact (en plus de l’impact incitation) reviens à dire que des caratéristiques inessentiels d’un choix influence ce choix (ex. "framing" ou "labeling effects", effets de contexte ou liés à la description de la situation).
Vous pouvez aussi voir la description comme une amélioration de l’information pour l’offreur de crime (voui, c’est ainsi qu’on appelle le criminel)…