Francis Kramarz, sur le blog des échonoclastes, défend l’expérience menée dans les lycées professionnels de l’académie de Créteil. Lorsque j’en ai parlé (ici), j’ignorais que se cachait derrière une équipe de PSE. Se cacher n’est pas le mot, du reste. Il s’agit simplement de mettre en place une évaluation du dispositif qui, une fois n’est pas coutume, présentera le sérieux requis (Behaghel, Gurgand et Maurin sont les représentants de PSE). Si cela ne me conduit pas à revenir sur le contenu de mon billet, je suis définitivement convaincu de l’intérêt de cette expérience. Le billet de Kramarz est intéressant.
EDIT : J’ai oublié de citer le billet de Laurent Denant-Boemont. Très bien. De façon générale, que les blogueurs et autres producteurs de textes ne m’en veuillent pas trop en ce moment d’en oublier certains, j’ai une gestion de mes lectures un peu erratique.
D’abord, parce qu’on le sent vraiment concerné, limite ému de voir la façon dont les expériences contrôlées sont traitées en France. Ensuite, parce qu’il résume bien le dispositif et rappelle que l’argent y est impliqué de façon collective et, en aucun cas, sous forme d’une rémunération monétaire directe et individualisée. Sur ce point, je persiste à penser qu’on peut mieux faire, pour aller au bout de la logique (i.e. mettre des espèces sonnantes et trébuchantes au milieu, moyennant des précautions de base). Enfin, je retiens quelques phrases qui me semblent importantes :
“La cagnotte est elle le bon système, je n’en sais rien et d’ailleurs c’est bien pour cela que l’on conduit une expérimentation.”
Contrairement à Martin Hirsch, Kramarz n’a aucune raison personnelle d’espérer que cela marche. Il fait de la recherche et une telle expérimentation lui en apprendra plus sur ce qui fait de bons résultats scolaires.
“Nous avons tous été élèves, nous sommes presque tous parents d’élèves, certains d’entre nous sont même enseignants. Il faut accepter l’impossibilité d’en tirer quoique ce soit d’utile à la réforme de l’éducation, à part une modestie immense.”
Incroyablement important. Je suis dans les trois catégories citées. En tant qu’enseignant, j’ajouterais à la modestie, le recul que permet l’observation, aussi contextuelle soit-elle. Un exemple simple : je n’ai jamais accepté l’idée du “niveau qui baisse”. Oui, je constatais des aberrations, des choses qui n’entraient pas dans les cases. Mais c’était trop facile. D’autres autour de moi ne se gênaient pas (avec qui je me marrais parfois bien, parce que bon, on voyait – j’en vois toujours – des trucs ridicules). Il m’a fallu des années pour recadrer l’ensemble : si en quelques années, les promotions d’élèves étaient différentes, avec un niveau moyen que je qualifierais de moins bon, ce n’était pas parce que le système scolaire français allait à sa perte. On se retrouvait juste avec des gens qui ne seraient jamais arrivés jusque là avant et qui, malgré tout, en sauraient beaucoup plus en sortant que si on avait freiné la démocratisation scolaire. Oui, dans l’ensemble, remanier un cours, pour moi, consiste en partie depuis 10 ans à sabrer dedans pour rester sur le programme sans me faire insulter par les élèves – euh,non, c’est pas le même cours dans la même classe depuis tout ce temps. L’autre partie, c’est de choisir des mots plus faciles pou faire passer ce qui reste. Au passage, on invente aussi de meilleures pratiques, hein. Bref, le dindon de la farce, bien sûr, c’était un peu moi, me retrouvant à distiller des choses beaucoup plus simples et donc moins stimulantes en termes de savoir, à limiter l’approfondissement possible auparavant et à gérer des comportements sociaux dont les codes, sans surprise, ne correspondaient plus franchement à ce qui se passait avant. Sans les économistes de l’éducation, je ne l’aurais peut-être jamais compris ainsi.
Alors, comment on fait ? Eh bien, c’est terrible à dire, mais hormis rattraper les anciens élèves dans les niches élitistes, on doit bien reconnaître que les élèves changent et que si on ne les supporte pas, il faut essayer de changer de voie. Pas facile, je le concède, ce qui renvoie la balle dans le camp de l’institution et de sa gestion des ressources humaines (désolé, j’ai dit un gros mot). Ce n’est pourtant pas une raison de ne pas corriger ce qui peut objectivement l’être. Ce qui nous ramène à cette expérimentation, qui peut peut-être aider à apporter l’une de ces corrections. Et à la modestie sur les idées toutes prêtes.
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Tout à fait d’accord ! j’irai même plus loin : la complaisance des enseignants à cette idée de la baisse du niveau les amène -en particulier dans les lycées généraux-, à créer un cercle vicieux : en martelant aux élèves qu’ils n’ont pas leur place, ils finissent par en persuader une bonne partie, à les démotiver complètement et à les faire encore moins travailler, confirmant par là qu’ils n’avaient effectivement rien à faire là, ou, plus diplomatiquement, que ces élèves "peuvent réussir en lycée professionnel".
Réponse de Stéphane Ménia
Pour la défense de mes collègues, je dirais que nous sommes bien seuls avec comme point de mire nos ministres tantôt mielleux, tantôt vindicatifs et nos vacances scolaires.
Par ailleurs, cette incitation monétaire n’est sans doute qu’une transposition des bonbons, cadeaux, vignettes et autres carottes que nous promettaient nos parents si nous ramenions des bonnes notes et un beau bulletin. Peut être que les parents de ces enfants n’ont pas les moyens (au sens large, pas que financier)de fournir ces carottes, comme ils ne les ont peut être pas pour fournir les bâtons (ou les maintenir le soir à la maison). L’Etat tenterait ici de mettre sur un pied d’égalité Kevin qui a un scooter s’il passe en 4ème et Michel dont les parents n’ont pas vu son bulletin. (sans misérabilisme).
L’existence d’une évaluation crédible justifie en effet à elle seule l’expérimentation.
Quoi qu’on puisse penser du fond de la chose, on ne peut que soutenir cette volonté d’essayer de gérer les enjeux soit-disant critiques de notre société de manière rationnelle, c’est à dire, par essais, évaluations, erreurs, etc.
je n’ai pas d’opinion sur ce système de cagnotte, mais je suis bien persuadé qu’on gagnerait énormément à laisser les enseignants expérimenter sur le terrain, à leur initiative, tout ce qui peut aider à résoudre les problèmes locaux réels, et à mettre en place un réseau d’échange d’expériences qui permettrait à chacun d’adopter ce qui convient à son environnement à lui, plutôt que de vouloir diriger le mammouth "top-down" à partir du ministère et des syndicats nationaux.
Réponse de Stéphane Ménia
“je n’ai pas d’opinion sur ce système de cagnotte”
Ah, c’est dommage, le billet portait là-dessus.
Pour que les raisonnement de Stéphane plus haut soit juste, il faut qu’il y ait eu depuis 10 ans ouverture du lycée sur une classe sociale qui avant ne l’intégrait pas. Est-ce vrai ? Les 80% d’une classe d’âge au bac, c’était l’objectif des années 80 – début 90, j’étais sur l’impression que depuis 10 ans l’évolution des pourcentage d’accession au bac/lycée était modeste, et donc pas vraiment impactante sur la moyenne.
Tout ceci n’est pas pour argumenter que le niveau baisse réellement, la culture, les référentiels des élèves peuvent évoluer, et surtout devenir progressivement significativement différent de ce qui constitue le référentiel du professeur, donc lui donner l’impression d’une baisse de niveau, sans que ce soit objectivement une baisse de niveau, sans que par exemple les résultats face a un test de QI baissent.
Réponse de Stéphane Ménia
Je vous concède clairement une chose : j’extrapole à tous les secteurs alors que je n’ai qu’un certain public face à moi (composé néanmoins de bacheliers de tous horizons), tout en m’inspirant de ce qui se dit au niveau de l’analyse. Néanmoins, si je comprends bien ce que vous voulez dire, on peut penser que les élèves qui arrivent maintenant ont des compétences différentes. S’ils sont nuls en orthographe, ils manipulent cependant mieux les nouvelles technologies, par exemple. Sur mon public, c’est juste faux. C’est une hypothèse que j’avais naturellement envisagée à une époque. Hélas, je ne vois pas de capacités se substituant à d’autres, propres par exemple à ma génération. Ensuite, la démocratisation, je la vois effectivement. Le nombre de bacheliers professionnels a doublé en deux ou trois ans dans les sections de BTS CGO de mon lycée. Je crois que c’est une tendance globale, au moins dans mon académie. Actuellement, ils approchent le tiers de l’effectif (chez nous, lycée plutôt bien coté dans le domaine technologique). Bref, je reste modeste comme convenu, mais il y a des signes. Mes remarques voulaient montrer que l’enseignant, avec un regard direct et localisé, peut passer à côté des vraies changements. Par exemple, pour la filière d’expertise comptable, qui vient d’être rénovée, je ne vois aucune tendance en observant mon quotidien. Manque de recul.
Sinon pour le système de cagnotte, de ce que j’ai compris de la situation, je suis plutôt contre. Les élèves de ce lycée ont l’air extrêmement démotivés, peu convaincus de l’intérêt de leurs études. La cagnotte est une réponse très indirecte à cela, d’autant plus qu’elle ne récompense pas les résultats mais juste la présence. Un élève peu rester exactement aussi démotivé, exactement aussi peu impliqués, mais en étant physiquement présent toucher l’intégralité de la cagnotte.
Pourquoi demande-t-on à ces élèves de venir à l’école ? Parce que leur présence physique va apporter une valeur ajoutée à la société ? Non, c’est ce qu’ils vont y apprendre, la manière dont ils vont y évoluer qui est intéressant. La cagnotte ne récompensent pas cela, et donc ne peut pas faire progresser sur ce point.
Agir sur les causes racines du problème est certainement beaucoup plus difficile que de mettre en place la cagnotte. Mais j’ai franchement l’impression qu’en terme d’efficacité sociale, mesurée autrement qu’en faisant du chiffre de l’absentéisme l’alpha et l’oméga du problème, même un succès très modeste sur ce premier point aurait à terme plus d’effet que la cagnotte.
@Stéphane
Ca n’est quand même pas à vous que je dois rappeler que le titre du billet est "Pour l’expérimentation".
Je dis donc qu’il faut expérimenter ça et bien d’autres choses (et sous-entendu que tant qu’on n’a pas expérimenté, toute opinion est assez oiseuse, y compris la mienne).
Que l’on décide en France d’évaluer une mesures de politique publique avant une possible généralisation, on ne peut que s’en réjouir (il y a, malgré tout, un précédent un peu raté, le RSA).
Sur la mesure elle-même, elle me fait penser à un chapitre du bouquin de Dan Ariely, "c’est (vraiment?) moi qui décide", traitant des "normes sociales" et des "normes de marché" (à partir du moment où il y a argent, il y a en général relation marchande). De mémoire, une expérience montrait que, d’une part, les individus fournissaient (par exemple, lors d’un déménagement) d’autant plus d’effort qu’ils étaient bien payés et, d’autre part, qu’ils ne fournissaient pas moins d’effort lorsqu’il n’y avait aucune relation marchande (un ami vous demandant une aide pendant un déménagement). Il mettait également en évidence que verser une somme d’argent était différent d’offrir une bonne bière (après le déménagement) – qui se rapprocherait plus, selon moi, d’une sorte de réciprocité. Ce qui tendrait à penser que verser une cagnotte n’est pas tout à fait le prolongement des bonbons et des vignettes.
Si on pense, à plus long terme, une fois intégrer cette norme de donner une cagnotte à des classes dans les comportements, comment réagiront les élèves face à l’effort que tout élève-étudiant devrait fournir? Est-ce que cette norme de marché va contaminer la relation entre l’élève et l’institution scolaire ? Autrement dit, les élèves ne vont-ils pas demander une cagnotte pour fournir un effort ? Je me rappelle d’un de mes "chefs" qui me disait lorsque je préparais un cours d’économie de l’entreprise à des étudiants en communication à Lille que nous "formons" également des citoyens. Il me semble qu’intégrer une norme marchande dans l’école (même si ce n’est pas une récompense individuelle mais une cagnotte à partager) n’est pas très compatible avec cette idée.
Je sors une phrase de Dan Ariely : "en général, l’argent est le moyen le plus onéreux pour motiver les gens".
Même si je suis sceptique quant à la mesure, je serai intéressé par les résultats de cette expérience.
Enfin, dernière chose. D’après ce que j’ai lu, l’expérience est mené par D. Gurgand, Behagel et E. Maurin – qui sont des économistes très très compétents (E. Maurin est, pour moi, brillant). Mais, je pense qu’associer ces économistes à des psychologues et/ou sociologues (évidemment ouverts à la discussion avec des économistes-statisticiens) aurait été intelligent et fourni une analyse plus riche.
Quelques réflexions personnelles sur la cagnotte :
– Quid des lycées où tout se passe plutôt bien et où les élèves ne sont pas trop absents ? Ils pourraient bien crier à l’injustice et se mettre à adopter de mauvais comportements pour bénéficier de la cagnotte comme les mauvais élèves. Cette forme de sélection adverse ne devrait pas laisser indifférents nos analystes économiques.
– Quid des dérives inhérentes à l’appât du gain sur les élèves les plus farouches ? Il y a déjà des cas de racket sur des élèves pour se procurer les travaux permettant d’obtenir de bonnes notes. Il serait possible que la promesse de "cagnotte" implique toutes les dérives de groupe avec des élèves imparablement motivés par l’argent.
Pour tout dire cette idée de rémunérer, même indirectement, les élèves pour leur présence en cours me révulse : l’éducation nationale marche déjà sur la tête sur de nombreux points, elle perdrait alors sa fierté.
Quant au niveau qui baisse je n’ai qu’une opinion personnelle, mais elle est claire et tranchée : la logique globale qui gouverne le système public d’enseignement fait tout pour que le "niveau" ne puisse pas monter. La logique est double : une logique comptable et une logique statistique qui prend la culture et l’enseignement en ciseau et finit par couper tout espoir.
Exemple : dans un lycée de ville moyenne, deux classe de 1ère sont à 35 et 36 élèves. Dans chacune de ces classes 8 élèves avaient été déclarés redoublants car il n’avaient absolument pas le niveau (même pas pour suivre en seconde). Et bien à la rentrée ces 16 élèves se retrouvent en 1ère pour respecter le quota de 85 % de passage. Si bien que de deux classes à 27 ou 28 nous sommes passés à des 35 et plus. Il se trouve que, dans ces deux classes, déjà, à peine 7 semaines de cours après la rentrée, les conflits s’accumulent et les 16 élèves sont largement parmi les plus perturbateurs.
Plus globalement mon avis est qu’il faut remettre en cause le collège unique et réhabiliter le redoublement. Le passage systématique d’élèves n’ayant rien appris une année est une catastrophe pour eux et pour les autres élèves qui subissent l’année suivante leurs frasques. Le drame c’est que cela se voit tellement : allez dire à un élève qu’il doit travailler pour passer en classe supérieure ou pour avoir son bac…. Il pourrait bien en rire à gorge déployée : signe, au moins, de sa lucidité sur le système et des enseignements que ses ainés ont pu lui transmettre "t’inquiète pas j’ai rien glandé et je suis passé, j’ai même eu le bac"…certains profs ne s’insurgent même plus quand un centre d’examen donne la directive d’augmenter de 2 points toutes les copies n’ayant pas eu la moyenne sur une épreuve du bac coefficient 7.
7. elvin | samedi 17 octobre 2009 | 13:47
[Je suis bien persuadé qu’on gagnerait énormément à laisser les enseignants expérimenter sur le terrain, à leur initiative, tout ce qui peut aider à résoudre les problèmes locaux réels, et à mettre en place un réseau d’échange d’expériences qui permettrait à chacun d’adopter ce qui convient à son environnement à lui, plutôt que de vouloir diriger le mammouth "top-down" à partir du ministère et des syndicats nationaux.]
Je comprends tout à fait ce genre de raisonnement plutôt théorique et abstrait qui postule que les comportements humains peuvent s’ajuster grâce à des (dés)incitations faisant appel à la logique des individus visés.
Cela dit, si je comprends cette logique, je ne la partage pas du tout. Les enseignants n’ont que très peu de marge de manoeuvre pour tenter des "expériences". Ils sont pris au milieu d’une multitudes d’intérêts divergents quand ils ne sont pas contradictoires :
Les élèves qui posent problème ne sont pas incités à travailler (ni à être présents) car le passage en classe supérieur est "de droit" en vertu d’une exigence comptable de flux.
Les parents (des enfants à problèmes) agissent en consommateurs et se déchargent de leur autorité (qu’ils n’ont plus dans les faits) auprès des enseignants. Je me demande souvent comment un père, incapable de se faire obéir par son enfant quand il est en tête à tête avec lui, peut espérer qu’un enseignant arrivera à canaliser l’énergumène alors qu’il fait face simultanément à 30 de ses congénères.
L’administration ne veut pas de vague au niveau discipline et veut des pourcentages de passage de classe en classe conformes aux quotas.
Ne pensez pas que l’on puisse appliquer au milieu éducatif les méthodes qui pourraient fonctionner dans le milieu professionnel. Dans quelle entreprise un salarié qui ne travaille pas, met des bâtons dans les roues de son patron, a de très mauvais résultats, n’est non seulement pas congédié, mais promu au niveau supérieur quel que soit l’avis de son responsable direct ????
"les enseignants n’ont que très peu de marge de manoeuvre pour tenter des "expériences"."
c’est bien ce que je déplore, car je pense que, quels que soient les problèmes et quel que soit le milieu ("professionnel" ou non), les gens qui sont le mieux placés pour les résoudre sont ceux qui sont au contact direct et peuvent essayer des solutions locales. A condition bien sûr qu’ils soient récompensés si leurs solutions marchent, même si elles ne sont pas conformes aux directives du pouvoir central et aux consignes des syndicats.
Ce qui ne veut pas dire que c’est facile. Mais plus c’est difficile et plus il faudrait que tout le monde s’y mette, sans attendre que le salut vienne du ministère.
11. elvin | dimanche 18 octobre 2009 | 21:08
[Mais plus c’est difficile et plus il faudrait que tout le monde s’y mette, sans attendre que le salut vienne du ministère.]
Je n’en suis pas à me demander si le ministère pourrait faire quelque chose de positif pour l’éducation. Je me demande plutôt si le ministère pourrait arrêter d’agir négativement dans ce domaine.
Je reprends mon exemple des deux classes passées à 35 et 36 avec l’ajout autoritaire (et statistique) de 16 élèves n’ayant absolument pas le niveau (ni la motivation). Ces 16 élèves sont "parachutés" dans la classe supérieure et notre hiérarchie s’étonne ensuite des perturbations graves que cette classe produit. On nous demande des "résultats" et de faire progresser ces élèves alors qu’ils n’avaient même pas le niveau en seconde.
Que le ministère cesse de gérer les classes à grand coup de statistiques : voilà, dans un premier temps, ce que je demande…..rien de plus. Il faut garantir ainsi, aux élèves qui jouent le jeu (travail, discipline, implication) de bénéficier de leurs efforts sans se voir pénaliser en permanence par le comportement d’élèves dont le seul but est de perturber les cours.
"Je me demande plutôt si le ministère pourrait arrêter d’agir négativement dans ce domaine."
Nous sommes bien d’accord.
Mais je pense aussi que le ministère a de puissants alliés objectifs en la personne des syndicats d’enseignants.
[Mais je pense aussi que le ministère a de puissants alliés objectifs en la personne des syndicats d’enseignants.]
Je ne suis pas là pour déterminer qui porte la plus lourde responsabilité dans le naufrage programmé de l’éducation nationale. Je préfère me concentrer sur les solutions à apporter aux problèmes que je constate.
Peut être pourrais-tu d’ailleurs expliquer pourquoi tu as précisé que les syndicats étaient des alliés "objectifs" du ministère. Quels intérêts communs vois-tu aux syndicats et au ministère au sujet de l’éducation nationale ?
@piticyrano
Les deux voient un intérêt à ce que toutes les décisions se prennent à leur niveau national, et que les établissements aient le moins d’autonomie possible.
Je comprends le raisonnement des syndicats (tout en condamnant leur attitude), mais je pense que le ministère se trompe. Malheureusement, d’une part les partisans d’une plus grande autonomie doivent y être largement minoritaires, et les syndicats sont vent debout contre. Donc ya aucune chance. Tout ce qu’on peut espérer, c’est qu’il y ait de plus en plus de gens comme toi qui "se concentrent sur les solutions à apporter aux problèmes qu’ils constatent." Mais il faudrait leur laisser plus d’initiative, les encourager, et diffuser largement leurs expériences.