Eugene Fama fait une erreur d’étudiant de première année. Ce n’est vraiment, vraiment pas glorieux.
Il y a de bonnes raisons d’être sceptique vis à vis des plans de relance par la dépense publique; mais pas en appliquant des identités comptables sans les comprendre.
EDIT : quelques précisions, histoire de répondre à plusieurs commentaires (cliquez sur lire la suite de l’article).
EDIT2 : Fama répond à ses critiques. Voir aussi ici et ici.
L’identité comptable de base, pour un pays, repose sur le fait que tout ce qui est arrivé dans le pays est ensuite allé quelque part. Ou, pour faire un peu de jargon, que les ressources sont égales aux emplois.
Ressources = Emplois
Ce qui donne :
PIB + M = C + FBCF + G + X + VS
Avec M importations, C consommation des ménages, FBCF formation brute de capital fixe, G consommation de l’Etat, X exportations, VS variation des stocks. Pour une version plus détaillée, voir ici pour la France. Il faut insister : cette identité n’est valide que pour une économie dans son ensemble. Raisonner sur la base d’une entreprise et d’un produit tend à embrouiller les choses (même si cette identité est valable pour les voitures en France par exemple : les voitures arrivées sur le territoire national ont été soit produites sur place (PIB) soit importées (M); elles ont été ensuite soit achetées par des ménages (C) soit achetées par des entreprises (FBCF) soit achetées par l’Etat (G), soit exportées (X) et si personne ne les a achetées elles doivent être stockées quelque part (VS); celles qui ont été détruites au passage ne sont ni des ressources, ni des emplois).
Pour arriver à la version Fama, il faut utiliser d’autres éléments. Premièrement, le PIB correspond à la valeur créée, donc à la totalité des revenus générés dans l’économie. Or ces revenus sont soit consommés, soit prélevés par l’Etat (Taxes T); le reste, c’est l’épargne (S) (NB : cela découle d’une définition de l’épargne comme résidu).
D’autre part, la variation des stocks est considérée comme une forme particulière d’investissement; On pose donc I = FBCF + VS
On se retrouve donc avec :
C + T + S + M = C + I + G + X
C est des deux côtés de l’équation, on peut donc simplifier. Si l’on veut mettre l’épargne d’un côté, on se retrouve avec :
S = I + (G – T) + (X – M)
Dans laquelle (G-T) correspond à la différence entre les dépenses et les recettes de l’Etat (son déficit, ou son excédent) et (X-M) correspond au solde extérieur. Fama considère l’économie mondiale, donc par définition il n’y a ni importations, ni exportations; il reste uniquement :
S = I + (G – T)
Ceci est aussi une identité comptable, tirée des définitions de ses différents termes. En somme toujours vraie. Cela signifie que si un côté de l’équation change, alors, nécessairement, l’autre côté de l’équation change aussi. Mais, et c’est là l’important, cela ne nous dit strictement rien sur les éventuelles causalités qui font qu’un des termes détermine les autres; on sait seulement que d’une façon ou d’une autre, l’égalité sera toujours respectée. Le raisonnement de Fama est alors le suivant : si les déficits publics augmentent (G – T) augmente alors nécessairement, I devra diminuer d’autant. C’est ce qu’on appelle un effet d’éviction (crowding out) total. Mais vous pouvez voir tout de suite le problème : pour que ce soit le cas, il faut que l’épargne reste exactement inchangée. Si pour une raison ou pour une autre, l’épargne augmente suite à la hausse du déficit public, l’effet d’éviction de l’investissement privé sera soit moindre, soit nul.
Reprenons maintenant la répartition du revenu :
PIB = C + S + T
et supposons que la consommation diminue, les taxes restant inchangées; S va alors augmenter. Que peut-il se produire dans notre équation précédente?
S = I + (G-T)
Il y a alors tout un tas de possibilités, en considérant dans un premier temps que les dépenses publiques G ne bougent pas. La première est la suivante; comme il y a beaucoup plus d’épargne sur le marché des capitaux, les taux d’intérêt baissent; les chefs d’entreprise se disent waw, génial, je peux emprunter des tas de capitaux pour pas cher, je vais donc investir plus en profitant de ces taux bas; la FBCF augmente, jusqu’à compenser la diminution de consommation initiale, rétablissant l’égalité comptable.
La seconde possibilité est la suivante : les chefs d’entreprise se disent “oula, mes carnets de commande sont en berne, je me retrouve avec des tas de produits invendus sur les bras”. Comme vous pouvez le constater, dans l’équation ci-dessus, I augmente bel et bien autant que S, mais il s’agit d’un investissement non désiré, sous forme de stocks d’invendus. Il est même possible d’envisager plus embêtant : les chefs d’entreprise se disent “oula, j’ai vraiment fait de mauvais choix. Je vais donc réduire mes investissements et virer du personnel, et essayer de trouver ce que les consommateurs veulent vraiment acheter avant mes imbéciles de concurrents”. Manque de chance, comme ils raisonnent tous de la même façon, le chômage augmente, ce qui conduit les consommateurs inquiets à restreindre encore leur consommation, notamment de biens durables (la bagnole fera encore bien une année de plus, ce serait idiot d’en acheter une maintenant et de me faire virer dans la foulée). Résultat, l’épargne augmente encore, les chefs d’entreprise se disent que décidément, ces consommateurs sont bien mystérieux, et c’est reparti pour un tour : ça s’appelle une récession. Dans cette seconde histoire, un déficit public accru peut être temporairement une bonne chose, en évitant que ce genre de cycle ne démarre, ou s’amplifie.
L’essentiel du problème de la macroéconomie conjoncturelle consiste à construire des versions très élaborées de ces deux histoires, durant lesquelles, répétons-le, en permanence, l’égalité comptable entre épargne, investissement, et déficit public est vérifiée; la seconde a pour elle que, de temps en temps, les récessions se produisent. Il est possible également que ces histoires soient toutes deux fausses, chacun peut en inventer autant qu’il veut, pourvu qu’elles ne soient pas trop incompatibles avec les faits constatés et qu’elles continuent de vérifier l’égalité comptable de base. Mais le fait demeure : raisonner comme si seule la première était possible, sans même prendre la peine de discuter les arguments des autres possibilités, n’est pas sérieux.
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L’idée selon laquelle ceteris paribus, le fait en soi de sortir quelque chose de l’inventaire d’une entreprise pourrait créer de la valeur est tout aussi stupéfiante.
Si je comprends bien, Fama a mal interprété l’identité comptable qui veut qu’en macroéconomie, l’investissement égale la somme de l’épargne privée et publique. J’aimerais mieux comprendre ce qu’on entend par identité comptable, et surtout quels sont les sous-entendus.
Ce qui me paraît flou, c’est que l’on utilise le signe = en maths, comme dans PI = PS + CS + GS, pour désigner une relation qui a certaines propriétés : réflexivité, commutativité, transitivité, extensionalité.
En économie, selon le sens que l’on donne à l’expression "égalité comptable", ces propriétés ne sont pas vérifiées. En additionnant et en manipulant des égalités comptables sans précautions on doit donc arriver facilement à ce genre d’erreur, non?
Passant:
Il me semble que dans l’explication donnée, "sortir quelquechose de l’inventaire" ça s’appelle vendre. On imagine bien que si renault vendait tous ses stocks de voitures là d’un coup les usines redémarreraient et donc la production de voiture et donc de valeur.
@GSF:
Lorsque l’on parle d’identité comptable, c’est que pour chaque opération, elle a été comptée un fois chaque côté de l’identité. Par exemple, pour les entreprises, l’actif est toujours égal au passif. Une égalité comptable ne peut pas être fausse, sauf s’il y a eu des erreurs et/ou des omissions, auquel cas on ajoute ces dernières dans l’identité. Elle a donc le même sens qu’en mathématiques.
Le problème ici est l’interprétation de l’investissement.
Le problème est que l’investissement au sens de la comptabilité nationale inclut la variation des stocks. Ce qui veut dire que si General Motors a des millions de voitures invendues sur les bras, ces voitures sont comptées comme un investissement. Pourtant, personne ne dira que GM va très bien car elle investit massivement.
Je rejoins Passant dans sa perplexité.
Je peine à comprendre en quoi acheter des stocks de produits inadéquats avec des fonds publics est créateur de valeur. Que ce soient des immeubles ou des bagnoles, ça revient à subventionner la mauvaise gestion. Quelle que soit la façon dont on le finance (impôt ou dette), on prend de facto dans la poche des acteurs efficaces pour donner aux inefficaces.
Mais ce doit être la même logique que celle qui consiste à espérer réduire le chômage en créant des emplois publics plus ou moins inutiles, lesquels sont financés par des impôts et charges sur les emplois existants.
Réponse de Alexandre Delaigue
Vous supposez une économie au plein emploi avec effet d’éviction total (comme Fama d’ailleurs). Ce qui est un cas possible, mais il y en a des tas d’autres possibles.
Pala : Prenons en effet l’exemple de Renault : Renault a trop de Megane en stock. Nicolas Sarkozy arrive et offre 3.000 € à tout acheteur de Megane. En effet, les stocks se vident. Alors, Renault, qui n’a aucune imagination, refabrique à nouveau des Megane qui ne se vendant pas davantage que les précédentes sans aide d’état de 3.000 €.
En considérant bien que l’état doit trouver les 3.000 euros par Mégane quelque part (même s’il l’emprunte, il le retirera à quelqu’un qui en dispose et pourrait en faire autre chose : par exemple, faire de la recherche sur les énergies renouvelables)
…, la question que je pose est la suivante : en considérant un usage optimal que l’état aurait pu faire de ces trois mille euros par Megane, quelle richesse supérieure à cette richesse qu’aurait pu créer l’état en employant l’argent autrement a-t-elle été créée en faisant en sorte que Renault recommence à fabriquer des voitures dont le marché évalue la valeur unitaire en dessous de leur cours de fabrication ?
Bien entendu, je sais que grâce à la magie bancaire, en fait, l’état peut emprunter 1000 € auprès des banques qui n’auront besoin que de 15 à 111 € de fonds propres pour pouvoir prêter cette somme. Mais, à long terme, d’où viendra l’argent qui devra couvrir la différence si ce n’est de l’inflation ?
Si GM a des stocks de voitures invendues, l’État les achète (a crédit), et GM a alors le choix soit de (a) refabriquer des voitures pour les vendre a l’État ou (b) de distribuer des dividendes a ses actionnaires pour qu’ils achètent des voitures a l’État qui a son tour en achètera a GM qui etc. Pendant ce temps l’État prélèvera des impôts sur les salaires des ouvriers je suppose afin de rembourser ses dettes.
Il me semble que la critique de BdL c’est que l’on ne peut rien tirer de cet equation comptable, et que la conclusion de Fama peut etre vrai comme elle peut eter fausse.
La mienne aussi d’ailleurs.
Réponse de Alexandre Delaigue
Oui. Une identité comptable ne nous dit rien sur le sens de causalité.
Passant:
D’un part le stock de mégane a une valeur réelle vu que les gens continuent d’en acheter, juste pas assez.
Si l’etat file 3000€ aux clients pour qu’ils achetent des méganes genre prime à la casse et en supposant que ça augmente effectivement les ventes il se passe les choses suivantes:
-Renault encaisse les 3000€ et les sous des clients, avec cet argent il peut combler des lignes de crédit auprès de sa banque, vu que renault a bien du financer son stock.
Cette banque a donc des sous en plus vu que renault rembourse, ses sous peuvent donc prêter
-à l’état pour les 3000€ de bonus
-aux clients qui font des crédits auto pour s’équiper.
L’égalité dont parle Fama est bien respectée, vu qu’il y a désinvestissement (baisse du stock de voiture de renault) en contrepartie.
Mais si on compare les choses on a des voitures qui servent à des gens qui en ont besoin plutot qu’à dormir sur le parking de renault. De plus les stocks de renault étant vides, les nouveaux acheteurs vont provoquer le remise en route des chaines de production et donc paiement de salaires etc etc.
Mon anglais est moyen… Si je comprends bien, Fama ne distingue pas demande notionelle et demande effective.
J’ai bon?
hum hum.
une vision + genereuse de fama est qu’il utilise le modele classique de base:
cf la discussion de mankiw.
gregmankiw.blogspot.com/2…
je pense que pour un chercheur, ecrire un op-ed suppose de prendre un pt de vue, en ayant bien conscience qu’il y a beaucoup de details qu’on laisse en dehors. c’est un op-ed, pas un papier de recherche.
en un sens, un academique peut etre tenté de laisser + de details sans reponse parce qu’il realise qu’une (bonne) reponse est extremement longue.
evidemment, il y a bcp de blogueurs pr chercher la petite bete…
vous noterez que les nuances de languages de Fama (un bon ecrivain en passant) – clairement il ne presente pas ca comme un theoreme.
Réponse de Alexandre Delaigue
C’est un post de blog, ce qui veut dire qu’il a toute la place qu’il veut y consacrer. Ensuite l’intérêt de la démonstration ne tient pas à présenter un modèle comme une égalité comptable, mais à expliquer pourquoi le contexte justifie une perspective classique plutôt que keynésienne (il y a à dire); pas à faire comme si les possibilités autres n’existaient pas. Dire que dans un modèle où les relances ne marchent pas, les relances ne marchent pas, c’est limite foutage de gueule comme argument. Fama a ouvert un blog : il a toute latitude pour répondre à ses contradicteurs. Il serait bon qu’il le fasse, parce que là, sa crédibilité en prend un vieux coup.
Si je comprends bien, dans une économie hyper endettée, le consommateur et l’entreprise vont devoir/vouloir reconstituer leur épargne et/ou rembourser leurs dettes ce qui induit mathématiquement un accroissement du déficit public pour compenser. Juste un déplacement de la dette du particulier au collectif qui devra être payée de toute façon un jour ou l’autre. Ce qui veut dire que ce que les particuliers (travailleurs et actionnaires) ne vont pas payer en tant que tel, ils vont devoir le payer en tant que contribuables.
Ceci dit, une alternative ne serait elle pas de faire défaut sur une partie de la dette en reconnaissant qu’elle n’a aucune chance d’être payée. Directement en capitalisant la dette par exemple, en demandant aux actionnaires de remettre la main au porte monnaie ou indirectement en faisant marcher la rotative a billet.
Cela semble moins douloureux surtout quand le créditeur est un émir Arabe ou banquier central Chinois.
Petite réaction sur l’égalité comptable et la notion de causalité. Pour peu que je comprenne une égalité comptable est une égalité par définition.
de même que la vitesse est la distance divisé par le temps par définition.
v=d/t est une définiton de la vitesse pas une constation expérimentale, il n’y a pas de notion de causalité. Ca ne la rend pas inutile pour autant: si je veux faire paris-marseille, je sais que plus je vais vite moins de temps je mettrais.
On pourrait croire que le temps est la cause de la vitesse. Vu que si je change la vitesse change, le temps change.
Mais tout se retourne, si je vais roule toute la journée en comptant me trouver un hotel le soir, plus je vais vite plus j’aurais parcouru de distance.
La encore on pourrait croire que la vitesse est la cause de la distance.
Mais évidement ça se retourne: si je suis une entreprise de transport et j’impose a mes routier d’aller a un point B dans une durée donnée, la vitesse devient la conséquence des deux autres.
Pour revenir au sujet l’égalité en question provient juste du fait que l’investissement est défini ainsi comptablement. Et comme il est défini ainsi il ne correspond pas à ce qu’on définit intuitivement comme investissement.
La question posée, Pala, est de savoir si un transfert circulaire d’argent entre l’état, Renault et les banques créera de la richesse.
Comme le dit Alexandre Delaigue, il est parfaitement possible d’imaginer des hypothèses fumeuses pour prétendre que la circulation d’argent en rond avec la garantie d’état comme moteur peuvent avoir des effets psychotropes sur les agents et donc, leur importance dans la création de richesses objective.
On ne peut interdire à personne d’y croire, de la même manière qu’on ne peut interdire à personne de croire en Dieu, et on ne peut interdire à personne de trouver intérêt à prétendre qu’il faut y croire, surtout dans une économie financiarisée.
Puis je ajouter deux remarques:
1. Il me semble que une seule équation a plusieurs inconnues a une infinité de solution. De cela il résulte que (a) BdL aurait pu faire plus court et (b) que Eugène est venu a l’économie par sa face littéraire.
2. Que la fascinante équation que vous proposez étant valable au niveau global, chaque variable (e.g. G) est en fait la somme de plusieurs variables élémentaire (e.g g(i)).
Ce qui veut donc dire qu’il est possible que certain pays puissent vivre au dépens des efforts des autres et que certain pays soient obligés de s’endetter d’une façon colossale au bénéfices de quelques autres et au détriment de leurs générations futures.
Y a t il une erreur quelque part ou s’achemine t on vers une partie de gifle internationale?
Personnellement je crois que l’on fait un procès d’intention à Fama.
Ca crédibilité ne prend absolument aucun coup. c’est un blog pas une publication.
C’est bien d’être intelligent, mais ici désolé il peut s’en contre fiche de vos contradictions, vous n^^etes pas dans la même cours.
Réponse de Alexandre Delaigue
Ouaip, ce qui est écrit ici, il peut s’en ficher. Mais je peux vous dire que sa probabilité d’obtenir un Nobel un jour vient de baisser de quelques points.
Mr. Delgaigue,
Vous avez raison, le probabilité d’obtenir un Nobal a disparu… mais quand je vois que Krugman l’a obtenu apres toutes les idioties qu’il a écrites au NYTP, je comprends que le critère est désormais à gauche toute. Dans ce sens Fama n’aurait j’amais eu aucune chance: il est né 30 ans trop tôt.
Merci alexandre pour ce petit cours d’économie
@raph
krugman (qui a d’ailleurs relevé l’erreur de fama) tient une rubrique "opinion" dans le NYT, et y fait d’ailleurs très peu d’économie (On peut ne pas être d’accord, avec ses opinions mais
son nobel n’a rien avoir avec ça) Il s’est d’ailleurs planté sur la mondialisation ( qui n’était pas pour lui un facteur d’accroissement des inégalités), mais il l’a reconnu, et a revu sa position…
quand à Fama, qu’on peut considérer comme le père, dans les années 60, de la théorie de l’efficience informationnelle des marchés financiers (version matheuse) qui a connu son heure de gloire des années 70 à aujourd’hui (mais cette théorie est – malgrès keynes, minsky et la crise actuelle, largement majoritaire parmi les économistes, (c’est peut-être en train de changer, mais c’est pas sur)… Quand à Fama, donc, il n’est pas étonnant de le voir s’en prendre coute que coute à la dépense publique… Le problème, comme le note Krugman, c’est qu’on tenait des raisonnements similaires dans les années 30, discutés avec brio par un certain J.M.Keynes. Cela n’empêche de débattre de la nature des plans de relance, de leur opportunité, etc, mais au moins faut-il le faire avec des bases saines…