Oulala, je fais de la politique ?

Des gens ont signé un appel républicain dans Marianne, dont l’intérêt profond sera commenté par qui le voudra. Le premier ministre a répondu à cet appel qu’il relevait d’une “attitude profondément anti-démocratique”. Qu’il y ait une volonté de plomber le président, ben… c’est sûr. Mais où commence les attitudes antidémocratiques ? La démocratie, c’est ne rien dire sous prétexte que des élections ont eu lieu il y a un an ?
Pourquoi parler de cela ici ? Parce qu’il y a six ou huit mois, j’ai pu constater qu’il était interdit de douter de mesures économiques annoncées par le gouvernement, sans risquer de voir débarquer des petits sbires téléguidés nous accuser de démolir de manière inacceptable le nouveau président élu[1]. Je n’avais jamais vu cela et j’en garde un certain sentiment d’écoeurement, d’autant plus tenace que nous avions été corrects.
Question simple : qu’est-ce qui fait la différence entre une critique démocratique et une attitude antidémocratique ?

Notes

[1] J’ai pu constater récemment que l’autre bord en comptait aussi parmi ses rangs, même si l’agressivité était plus contenue.

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29 Commentaires

  1. Bonjour SM, je suis tout à fait en accord avec toi SM. Qu’on soit plus ou moins en acccord ou en désaccord avec Pierre Paul Jacques ou Zi,.. La démocraie doit nous permttre de porter des critiques honnêtes. Sinon, la démocratie se réduit comme une peau de chagrin. Et çà, c’est pas bon du tout.

  2. Moi je ne suis pas d’accord.

    Bien sur on peut critiquer, mais :

    – tirer des conclusions après 7mois de présidence, c’est impossible. Il faut au moins 2ans pour pouvoir se rendre compte de l’effet d’une politique. Les difficultés actuelles sont plus dues aux problèmes économiques extérieurs (subprimes) qu’aux réelles actions du gvnmt. Donc la critique d’accord, mais pâs avant 2ans, à mi mandat.

    – refaire les débats de la présidentielle est complètement inutile. Si le président applique ce qu’il a prévu et annoncé, et ce qui a été validé par les français, je ne vois pas comment des adversaires pourraient 8 mois plus tard critiquer cela.

    Il faut avancer.

    Les débats de la présidentielle sont passés, il n’y a qu’une politique qui va s’appliquer c’est celle du président, donc que cela ne plaise pas aux opposants c’est normal. Mais bon c’est la vie ils n’avaient qu’à gagner la présidentielle.

    Ils feraient mieux de réorganiser leur parti et préparer une alternative, plutôt que de surfer sur une vague de sondages… tout cela va finir comme la bulle internet, ça va s’écrouler comme un chateau de cartes.

    On n’est vraiment pas près de voir un autre parti que l’UMP au pouvoir.

    Réponse de Stéphane Ménia
    Vous nous direz quand il est autorisé de commenter l’action du président et de son gouvernement. A ce moment là, envoyez nous aussi un texte à publier. Comme ça, pas de risque de contrarier qui que ce soit. Voulez vous que nous retirions les textes publiés ici qui concernent les mesures prises jusqu’ici ? De mémoire, je crois que c’est la première fois depuis que je m’intéresse à la vie de ce pays qu’il est interdit de dire autre chose que du bien de la politique menée, sous peine d’être taxé de conservatisme et de déni de démocratie. Le mouvement pour le mouvement n’a jamais été une vertu. Derrière tout mouvement il y a des conséquences certaines ou probables. On peut s’interroger et le dire. La No brain campaign commence à prendre des dimensions inquiétantes.

  3. Je pense que j’aurais répondu de la même manière à un "appel républicain" ; indépendamment du jugement que l’on peut porter sur l’action de Sarkozy (et j’avoue que je suis entièrement d’accord avec ce que je lis sur ce blog avec grand plaisir), qu’est-ce que c’est que cette grandiloquence imbécile, qui nous bassine du mot Républicain quand il s’agit au mieux d’une analyse de style ? Il n’y a aucun appel républicain à avoir, peut-être un appel à l’intelligence qui manque cruellement dans ce qu’on nous a servi maintenant, mais pitié, pas ces prétendus menaces, pas cette théorie du complot, pas ces appels au sursaut qui fleurissent à rythme menstruel dans la presse.

    Réponse de Stéphane Ménia
    J’ai évoqué une “profondeur” dont chacun est juge (ce qui veut dire que je n’en pense pas moins). Ce qui m’ennuie, c’est que ce qui est valable pour cet appel l’est pour tout ce qui ne va pas dans le sens de l’éloge.

  4. Et encore, au moment de publier ce billet, tu n’avais pas pris connaissance des dernières déclarations de Jégo.
    Maintenant critiquer le pouvoir ce n’est plus anti-démocratique, c’est carrément stalinien (et oui, les choses changent en une nuit).

  5. Réclamer la destitution de Nicolas Sarkozy et commencer à militer dès maintenant pour l’obtenir, c’est une attitude tout à fait démocratique. Les Américains ont mis 7 ans de Bush avant de commencer timidement à lancer ce mouvement. Nous ne sommes pas obligés d’être aussi long à la détente.

    Réponse de Stéphane Ménia
    Je vous laisse discuter de ça avec Yves Jégo. Vous aurez sûrement un échange enrichissant.

  6. @jaggy : c’est un commentaire au second degré, n’est ce pas ? Parce que "la contrainte extérieure", la "bulle des sondages", tout ça, on ne peut pas l’écrire sérieusement.
    Quant à "l’impossibilité de la critique" avant la mi mandat je n’en parle même pas.

  7. La réponse à la question "Qu’est-ce qui fait la différence entre une critique démocratique et une attitude antidémocratique ?" est fort simple.

    La critique démocratique est émise par ceux qui sont d’accord avec moi.

    L’attitude antidémocratique est le propre de ceux qui ne sont pas d’accord avec moi.

    C’est çà ? J’ai bon ?

  8. Ces réactions (Jégo, fillon & co) sont d’autant plus virulentes que les municipales se profilent à un horizon tout proche, que Sarkozy dévisse dans un abyme dont on ne voit pas le fond, que le même Sarkozy se retrouve pris dans quelques sables mouvants(Gandrange, Neuilly et Shoah).
    Notre président semble avoir perdu sa vista et en fins stratèges, ses ennemis ont choisi le bon moment pour lui envoyer une torpille. Jégo et Fillon agitent les bras comme on lance des leurres. La suite des évènements dira si cela a suffit à détourner la torpille de sa cible…

    Réponse de Stéphane Ménia
    Bon, tout ça, je m’en fous un peu. J’estime que ces éructations sont simplement symptomatiques d’une façon de voir la critique, en général, de l’action gouvernementale. Implicitement interdite avant une date à déterminer par le président.

  9. Heureusement, notre boucher national apporte un soutien audacieux face à ce prurit antidémocratique. C’est beau à en humecter les paupières et c’est ici :
    http://www.lemonde.fr/opinions/a...

    Réponse de Stéphane Ménia
    Quelle altitude, quel fin stratège, quel réformateur de haut vol. Quand je pense que ce monsieur se targue d’être une plume réformatrice… Il montre une fois de plus une seule chose : il a fait partie de ceux qui ont, passé un moment, mis le doigt sur ce qui n’allait pas. Mais au moment de dépasser l’éternel “la France est irréformable”, impossible de continuer à exister. Le monopole de la dernière page du monde le samedi tue l’innovation intellectuelle.

  10. L’appel machin et sa critique par le premier ministre me paraissent à peu près du même niveau. C’est malheureusement un peu la règle, en com: on répond sur le même terrain, sinon on a perdu.

    Evidemment, tout ça n’est pas grandiose.

    Réponse de Stéphane Ménia
    Je me fous du niveau de l’appel. Je constate que les réactions sont les mêmes quelle que soit la critique : interdiction de ne pas cirer les pompes.

  11. Votre article est intéressant. Au fond, on se demande l’opportunité d’un "appel républicain" en temps démocratique. Faut-il encore distinguer démocratie de république? Bernanos avait tranché le débat ainsi : Ce sont les démocrates qui font les démocraties, c’est le citoyen qui fait la république. Une citation d’auteur comme fondement d’une argumentation n’est pas idéale je vous le concède, mais je ferai ainsi.

    Nous sommes en droit, sinon en devoir de dénoncer les dérives d’un régime politique. Mais ne nous y méprenons pas. Lorsque l’on s’accommode d’une situation, on tolère, avec le temps, de moins en moins les transgressions.

    Par exemple : doit on rappeler que jamais la France n’a été une terre aussi sûre qu’aujourd’hui, du moins depuis qu’on mesure l’insécurité ? Il y a quelques siècles vous ne traversiez pas Paris sans vous faire dépouiller, et il y a plus longtemps encore c’était votre vie que vous engagiez à voyager. Il en va de même pour la pauvreté. Jamais la France n’a été aussi riche (en revanche je parle sous votre contrôle quant à la concentration de cette richesse) : dans les années 60 il y avait des bidonvilles aux portes de Nanterre, et l’actuelle zone de la Défense en était saupoudrée.

    Ici je ne veux pas faire de parallèles fumeux (trop tard ? …) mais l’élection passée nous a montré que l’engagement populaire était intact (un taux de participation somme toute estimable). Il reste beaucoup à faire quant à la transparence de l’état, ses relations avec des médias (bien qu’elles se soient éclaircies depuis quelques décennies). Mais tout de même, l’ampleur de la critique n’est pas justifiée.

    Enfin, une ultime remarque; que craignent les gens qui participent à cet appel ? Que Sarkozy bouleverse les fondements de la république ? Qu’a-t-on dit de De Gaulle lorsqu’il décidait la dissolution de l’assemblée à la moindre résistance ? A sa pratique abusive du référendum comme d’un outil anti-républicain, bafouant l’assemblée ? Personne n’a gouverné depuis comme De Gaulle, et ce n’est sûrement pas Sarkozy qui le fera. L’état s’est ramifié depuis, a proliféré, et pour avoir exercé en son sein dans l’éducation nationale, une devise régnait : le mastodonte de E.N. ne peut pas être réformé de quelque manière que ce soit. Comme quoi, les résistances les plus fortes sont visiblement au sein même de l’état … silencieuses …

    Réponse de Stéphane Ménia
    Vous dites : “Votre article est intéressant”. Dommage que vous ne l’ayez pas lu. Sinon, vous auriez probablement compris que je me foutais monarchiquement (pour éviter de dire “royal-ement”) de cet appel sans intérêt, mais que je retrouvais dans les réactions ce qu’on peut percevoir à la moindre critique de l’action du gouvernement en place, quelle que soit la teneur du propos. Bref, votre commentaire n’est pas publié sur le bon site.

  12. La question est biaisée : le terme d’anti-démocratie , s’il existe, désignerait un système politique qui a pour but d’annihiler le pouvoir du peuple souverain (système administré par des individus illégitimes). Sa finalité ne serait donc pas l’absence de pouvoir (l’anarchie) mais l’absence de prérogative populaire. En soi, Fillon se méprend sur la terminologie. Mais admettons le contraire.

    Ce qu’il dénonce ici c’est l’attitude profondément (et paradoxalement) populiste des adhérents à cet "appel républicain". Ceux qui attaquent le gouvernement, et ici le PR surtout, se réclament les portes paroles d’un peuple, qui fustigerait la démocratie représentative. On mesure ici le paradoxe du populisme, mais que l’on comprend dès lors que Villepin n’a jamais été élu (et a jadis méprisé les parlementaires qu’il juge intéressés par la fonction), Royal qui n’est plus a l’assemblée, Bayrou esseulé etc … En contrepoids, certains adoptent la démocratie "participative". C’est en ceci que Fillon juge ce phénomène anti-démocratique.

    Réponse de Stéphane Ménia
    Ma question était biaisée ? J’espère que vous rigolez.

  13. Je me permets un commentaire inutile (enfin pas autant que le précédent, quand même): je suis totalement d’accord avec ce billet.

    Cette agressivité et le prétendu caractère antidémocratique des critiques ne font surtout qu’abaisser le niveau du débat.

    Quant à l’idée qu’il faille attendre deux ans et demi avant de pouvoir critiquer une politique, c’est profondément antidémocratique.
    C’est amusant parce qu’une partie du fonds de commerce de Sarko tenait dans le fait qu’il n’était pas énarque, et que y en a marre de la République des experts et des hauts fonctionnaires. Et je ne crois pas que nos chers énarques auraient osé balancer ce genre d’âneries.

    Réponse de Stéphane Ménia
    “Cette agressivité et le prétendu caractère antidémocratique des critiques ne font surtout qu’abaisser le niveau du débat.”
    Le problème que je soulève est simplement de savoir s’il existe une place pour le débat, indépendamment de cet appel que, je le répète, on peut juger d’un haussement d’épaule compte tenu d’un certain nombre d’éléments l’entourant.
    “Quant à l’idée qu’il faille attendre deux ans et demi avant de pouvoir critiquer une politique, c’est profondément antidémocratique.”
    Non ! C’est çui qui dit qui est. Oui, c’est le coeur du problème.

  14. Ce que j’essaie de vous dire, c’est que la réaction fillonnesque n’est qu’une expression supplémentaire de la façon dont on conçoit le débat en France: c’est "il y a une seul vérité, elle est simple, et c’est moi qui la détiens". Et l’appel lui-même relève de cette non-culture du débat. Sérieusement, vous avez envie d’argumenter contre ce tas d’âneries?

    La position "je ne m’intéresse pas au contenu de l’appel", pour critiquer la réaction gouvernementale audit appel, ne me paraît pas très tenable.

    et puis "interdiction de ne pas cirer les pompes."… NOn, franchement… Ils ont été embastillés ces braves gens?

    Ce non-événement n’est jamais qu’une illustration supplémentaire de l’adage écolier "à question idiote, réponse idiote".

  15. Bonjour, quand je dis que je suis favorable à la critique démocratique, elle s’applique à tous. Effectivement, il est bien trop tôt pour juger sérieusement de l’action de Sarkozy. Je suis complètement contre l’anti Y ou le pro Y, je suis contre les positions excessives. Et surtout, je ne crois pas du tout que notre Président se trompe sur tout et tout le temps comme certains voudraient le faire accroire. Cela étant, sur quelques points précis comme ici, on peut se demander ce qu’il en est de la liberté d’expression en démocratie. Voilà, c’est tout, donc pas d’amalgame, SVP.

  16. Je n’ai pas ce souvenir. Je ne me rappelle pas que les critiques sur la politique économique du gouvernement étaient accusées de démolir de manière inacceptable le nouveau président élu.
    Il me semble qu’il y a eu à cette époque un phénomène plus grave: avant l’élection de NS, je n’ai pas entendu de journalistes économiques (radio, télé, quotidiens de grande écoute) faire le point sur les programmes économiques des candidats et en analyser les retombées. Une semaine aprés l’éléction, je me souviens d’un papier du monde expliquant par le menu en quoi le programme économique de NS etait couteux, inutile et injuste.
    Il m’a semblé que ce genre d’analyse aurait été bienvenue avant l’élection (bien sur des économistes ont fait ce constat, par ex Piketty, mais étant rangé du coté du PS, sa voix avait une portée politique, adversaire du programme de Sarkozy, ce qui lui enlevait du poids me semble t’il. Les journalistes se sont bien gardés avant l’élection d’éclairer le citoyen, comme si ce n’était pas leur rôle!)

  17. Je suis d’accord avec votre billet, au prétexte d’élection démocratique, toute critique serait disqualifiée pendant cinq ans,curieuse conception de la démocratie.
    Par ailleurs, extrait de l’article d’Eric Le Boucher du monde (merci à Gizmo): "en 2009 la croissance devrait repartir, selon les instituts économiques".
    Avis aux économistes du blog.Cette position relève-t-elle de la méthode coué? De la boule de cristal? De l’incantation divine?
    A gagner: Ma considération (oui je sais…)

    Réponse de Stéphane Ménia
    Franchement, pour être sûr de gagner, autant tirer à pile ou face. Tout ça est “toutes choses égales par ailleurs”. Vous pouvez lire ce vieux texte sur le sujet.

  18. C’est rude la politique hein ? ça m’amuse toujours de voir des profanes en politique politicienne découvrir le milieu : ) On ne peut pas tout rattacher à l’économie ! En plus tout le monde s’en fout. C’est désœuvrant mais c’est ainsi : tout comme l’avocat doit savoir plaire, émouvoir et enfin convaincre (dans l’ordre d’importance selon Cicéron), l’homme politique n’a cure d’argumenter. Alors il compose avec des artifices. Celui de l’anti-démocratie en est un. Visiblement vous ne comprenez, du moins vous n’admettez pas que vous êtes tombé dans le panneau :o)

    Réponse de Stéphane Ménia
    La naïveté n’est pas forcément là où on le croit. Je vais vous faire une confidence (tiens, je parle comme Sarkozy) : je crois que vous exagérez de loin mon caractère “profane” en politique politicienne. C’est le propre de ceux qui attachent un grand intérêt à celle-ci que de croire que ceux qui n’y ramènent pas tout n’y comprennent rien. Elle est d’une telle simplicité que j’ai arrêté d’en faire un sujet sérieux (c’est-à-dire mobilisant de l’intelligence), il y a près d’une décennie. En tout cas, je crois que vous n’avez nullement compris ce qu’est éconoclaste. Sinon, vous n’extrapoleriez pas de cette façon le profil des gens qui sont derrière.

  19. En fait, on a un peu l’impression que les politiques en France ont du mal a assumer la democratie. Personellement, je rejoins la reaction de Fillon a celle qui a prevalu a la ratification de la constitution par le parlement, et le commentaire qui en etait fait par ceteris paribus. Une regle de base de la democratie, c’est que n’importe qui puisse dire n’importe quoi sur n’importe quel sujet qui a trait a la societe. C’est totalement independant de qui le dit et de comment c’est dit.

    Une fois que l’on rentre dans l’arene politique, il faut etre pret a recevoir des critiques, quelles qu’elles soient. Cette attitude magistrale, un precedent premier ministre issu du meme camp l’a eu, ca n’a pas beaucoup marche, et ce n’etait pas il y a si longtemps pourtant. Puis fondamentalement, la methode de l’equipe en place est beaucoup base sur la confrontation, je trouve donc etonnant qu’une fois qu’elle ne vient pas seulement des gens qui ne votent de toute facon pas pour elle (fonctionaire), ils jouent aux vierges effarouchees.

  20. C’est vrai que c’est ahurissant de voir à quel point on ne peut douter des mesures qui sont prises sans être taxé soit de gauchiste (je n’ai jamais entendu son opposé: "droitiste" d’ailleurs) soit de lèse majesté ("honteux d’attaquer la personne de qui vous savez").

    Rajoutons aussi la bonne blague sur telle ou telle mesure: "elle a été proposé par la gauche!" (suppression de la pub sur la télé publique par exemple)

    Traduction: on ne peut pas être contre, voyons puisque c’est une idée de gauche!

    2 commentaires immédiats:
    * en quoi une idée de gauche est forcément bonne??

    * et surtout, vu que c’est un politique de droite qui utilise cet argument, pourquoi t’es pas à gauche puisque toutes leurs idées sont bonnes????

    Citons un dernier exemple: les heures sup (très bien décrit dans certains blogs éco): on nous balance le chiffre de 6 millions d’heures en novembre (ou décembre, je ne sais plus) sans nous donner le nombre d’heures sup réalisées les mois précédents! Facile de comparer come ça!
    Mais chut, c’est une excellente mesure (pas trouvé d’économistes enthousiastes pour ma part mais sait on jamais, ça doit sûrement exister!)

    Si on ne réfléchit pas et qu’on prend pour argent comptant, tout ce qu’on nous dit (de gauche comme de droite), à quoi servirait donc la démocratie?

  21. L’argument du "débat anti-démocratique" (n’ayons pas peur des contradictions) avait aussi été utilisé lors de la ratification du traité simplifié par le Parlement. Comment pouvait-on s’y opposer alors que NS avait annoncé cette mesure pendant la campagne électorale et que 53% des français ont voté pour lui ?
    Outre qu’un vote de second tour ne se traduit pas forcément par l’acceptation de toutes les mesures d’un programme, cet argument renvoyé à toute opposition est totalement stupide. Faut-il en conclure que pendant 5 ans, le gouvernement va s’interdire toute marge de manoeuvre par rapport à ce sacro-saint contrat de confiance noué pendant la campagne présidentielle ? Que toute critique en devient illégitime car ledit nouveau testament est un simple pis-aller, préféré à un autre, à un temps t, par une majorité de votants ? Faut-il être bien peu sûr de ces convictions pour s’offusquer que des esprits faibles puissent s’élever pour les critiquer et éventuellement les défaire lors d’un débat contradictoire. Faut-il être peu confiant dans la démocratie pour la circonscrire au temps d’une campagne présidentielle.

  22. Honnêtement, je ne me souviens pas des pseudos de tes détracteurs d’il y a sept mois. Mais je remarque qu’aucun n’est encore venu défendre son attitude d’alors.

    Ou alors peut-être pour rajouter une couche de ridicule supplémentaire (cf. début des commentaires).

    PS. Je maintiens, le texte des billets est trop petit. Sous Safari : img205.imageshack.us/img2…

    Réponse de Stéphane Ménia
    Désolé pour la taille du texte, mais là, je vois pas quoi faire. Sinon, ça va être trop gros, sauf sous Safari. Pour les sbires, eh bien, il y en a un qui a débarqué en commentaire 26. Un excellent client.

  23. L’emploi du terme antidémocratique peut paraître maladroit, je suis bien d’accord. Cet appel aurait pu être qualifié avec plus de bonheur de "grotesque". On aurait également pu évoquer le mariage du coq et de l’âne lorsqu’on observe qu’il entend rassembler des personnalités fort diverses sur des sujets sur lesquelles leurs points de vue sont complètement opposés.

    Toutefois, il y a dans cette démarche opportuniste quelque chose qui va au rebours d’un esprit de saine opposition : l’outrance grossière consistant à rapprocher le mode de gouvernement de Nicolas Sarkozy du pouvoir monarchique. La ficelle est bien connue et consiste à agiter en sous-main la peur bicentenaire d’un retour aux ténèbres de l’Ancien Régime. Les esprits lucides auront pourtant compris que la République n’a jamais été mise en danger ces 9 derniers mois.

    Dans une démocratie, l’opposition est salutaire. La qualité de la pratique de celle-ci est révélatrice de la santé de celle-là. Lorsque l’opposition se contente d’opérations de communication indignes d’une élection cantonale, c’est sans doute qu’elle est incapable de formuler des solutions alternatives.

    Réponse de Stéphane Ménia
    Bien, bien, mais cet appel, je le répète, je m’en moque.

  24. Votre réponse me paraît pour le moins inappropriée. Les réponses de Fillon et d’Accoyer sont autant fondées sur le contenu que la forme de l’appel. Comment pouvez-vous critiquer sérieusement ces répliques sans prendre en compte leur objet ?

    Je le répète, une pratique saine de l’opposition est indispensable à la démocratie. Lorsque celle-là se réduit à la critique outrancière, elle prend parfois des airs de chasse aux sorcières.

    Bien cordialement !

    Réponse de Stéphane Ménia
    Vous n’avez encore pas compris : la bande qui a signé l’appel, j’en ai rien à faire.

  25. Non, franchement, j’ai du mal à comprendre le sens de votre post. Alors soit je suis très bête et je ne comprends pas la logique à laquelle il obéit, soit vous vous êtes mal exprimé.

    Vous cherchez une cohérence dans les attitudes militantes ? Tout le monde a bien compris qu’au niveau national, la politique est devenue une bataille de "coups" médiatiques et que seuls les plus farouches partisans ont tendance à croire en la sincérité de ce genre d’initiatives.

  26. Vous devriez remettre votre logo avec le cerveau barré d’une croix, il s’applique parfaitement à ce billet. Comme je suis sympa, je vous explique puisque vous avez raté l’essentiel.

    Le problème de cet appel, ce n’est pas qu’il est critique pour le gouvernement, il ne l’est pas. Il n’y a dans cet appel aucune critique formulée contre l’action du gouvernement.

    Non, le problème de cet appel, c’est qu’il affirme que l’action du gouvernement et du président est illégitime, indépendamment de son contenu. C’est qu’il conteste le droit du président et du gouvernement d’exercer, dans le cadre de notre constitution, le pouvoir qu’ils ont obtenu démocratiquement.

    C’est sûr qu’avec votre insistance mainte fois répétée à ne pas tenir compte du contenu de l’appel en question, vous ne risquiez pas de voir le problème.

    Donc je récapitule, pour que vous compreniez bien :

    – Vous avez le droit de critiquer le gouvernement avant, pendant et après des élections.

    – Vous avez aussi le droit de dire que les élus de la nation n’ont pas le droit d’exercer le mandat pour lequel ils ont été élus.

    – Mais dans ce dernier cas, vous risquez qu’on vous dise que votre attitude est étymologiquement anti-démocratique.

    – Et dans ce cas, vous aurez même le droit d’écrire sur votre blog que c’est bien la preuve d’une dérive totalitaire.

    – La pire chose que vous risquez, c’est qu’un commentateur pointe votre erreur.

    Réponse de Stéphane Ménia
    Tiens, je vous attendais, vous, justement. Je lirai quand j’aurai le temps.(…) Voilà, c’est fait. Alors, on vient assurer le SAV de l’été dernier ? Je me fous de cet appel et c’est énorme. Enorme, parce que le petit sbire que vous êtes revient réciter son catéchisme victimaire du président. Et comme je le disais, je vous attendais. Mais pas aussi bien. Merci.

  27. Je réagis encore, après avoir relu l’appel, la réaction, votre billet et votre réaction, surprenante pour qui débarque, au commentaire plutôt posé de libéral: qu’est-ce qui fait, en somme, la différence entre une critique de votre point de vue et un commentaire de "petit sbire téléguidé"?

    Je dis ça, parce qu’à la relecture de l’appel en question, je ne peux que réitérer ce que nous avons été plusieurs à vous dire: vous ne pouvez pas critiquer la réaction de Fillon sans vous intéresser au texte de l’appel; ça n’a tout simplement aucun sens. Et si vous lisez l’appel, vous constaterez qu’en réalité, "anti-démocratique" n’est pas tellement excessif. Il y a une volonté de proclamer "la patrie en danger", de générer délibérément de l’anxiété à partir de faits déformés, qui est profondément antinomique avec la tenue du débat démocratique. C’est anti-démocratique au sens de anti-débat. Et c’est un peu irresponsable aussi. "La patrie en danger", on sait à quoi ça mène.

    En revanche, le début de la dépêche que vous mettez en lien, avec les propos de Fillon, correspond bien à votre critique: il y est question d’"une "chasse au président de la République" par la gauche, qui concentrerait sur Nicolas Sarkozy des attaques d’une "violence inouïe"," et autres âneries (il est bien connu que la gauche traitait Chirac avec une grande déférence, et que la droite choisissait ses termes sur Mitterrand avec un soin maniaque et respectueux). Cette partie du discours ne porte cependant pas sur l’appel, mais sur l’atmosphère générale. En somme, vous avez attaqué le discours de Fillon là où il était le plus défendable, de loin.

    J’ai l’impression que vous avez lu un peu vite, et pris le début de la dépêche pour la réaction à l’appel. Si celui-ci ne vous intéressait pas, vous auriez été plus intelligible en ne le mentionnant pas, et en ne réagissant qu’au propos de Fillon pris dans sa globalité.

    (Ce soir, les mouches ne me feront pas le coup de la migraine, c’est moi qui vous le dit).

    Réponse de Stéphane Ménia
    Allez voir chez Diner’s Room. Je suis d’accord avec ce qui y est écrit. Personne ou presque dans les commentaires n’a souhaité me suivre là où j’allais sur ce sujet, oubliant un peu vite que ce billet est un méta billet et que l’analyse politique n’est pas mon registre. En outre, je suis fatigué de devoir lire attentivement les commentaires qui ne relèvent visiblement pas d’une lecture attentive de ce que j’écris. Il faut s’attendre à ce que je prenne l’habitude d’aller à l’essentiel. Quant à Liberal, eh bien il vous appartient de juger son commentaire “posé”. Peut-être que vous oubliez l’introduction et peut-être aussi que vous oubliez ses antécédents de commentaires sur ce blog dès qu’il a été question d’émettre des réserves sur la politique du président et de son gouvernement. Mais bon, ça n’a pas d’importance. Il fonctionne sur un registre d’affrontement ou de louanges (si, si, il n’hésite pas à dire du bien, ce qui est tout à son honneur). C’est de la communication. Et “sbire”, c’est pareil. Je ne suis pas d’un naturel christique.

  28. En fait, quand je parle de ceux qui critiquent un peu tôt, je ne pense pas aux différents citoyens comme vous et moi, même si je pense qu’il est effectivement trop tôt pour juger du résultat d’une politique économique.

    Je pense aux partis d’opposition (et en particulier je pense au PS !).

    Le problème n’est même pas que ce parti critique le président mais plutôt qu’il ne fait que cela.
    Alors que le moins que l’on puisse attendre d’eux, c’est qu’ils se reconstruisent pour offrir une vraie alternative à l’UMP.

    Moi je pense que critiquer c’est bien beau, mais que cela est tellement convenu qu’un parti d’opposition s’oppose, que cela ne me parait pas pas un moyen suffisant pour espérer retrouver du succès dans les urnes.
    J’ai un peu l’impression qu’un bon résultat aux législatives ne leur rendrait vraiment pas service. Cela pourrait leur faire croire qu’ils peuvent éviter toute remise en cause.

    Mais par rapport à la politique économique de Sarko, pensez-vous qu’en 8 mois, on peut déjà conclure que ce qui a été fait ne va avoir aucun effet positif ?

    Réponse de Stéphane Ménia
    Facile comme question. Non, en 8 mois on ne peut pas déjà conclure que ce qui a été fait ne va avoir aucun effet positif. Ca en aura forcément… Au moins un. Tiens, j’en vois un : la rémunération de mes heures sup a augmenté. Et ça, croyez moi, c’est bien.

  29. SM vous venez de faire un bon dans mon estime. Il est rare de nos jours de réunir, élévation du niveau, conviction et humour.
    Encore merci.

    Une question :

    Pourriez éclairer notre lanterne sur ce qui semble être aujourd’hui le seul argument ou modèle de nos politiques et des médias : LES CAISSES SONT VIDES ?
    Personnellement, je trouve que cela illustre parfaitement votre post. Le niveau est en chute libre. Pas de vision, pas d’argument et encore moins d’esprit critique. La vraie force finalement de NS et ses sbires est l’anesthésie de l’intelligence et du droit le plus élémentaire, celui de penser.

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