On peut être malien, diplômé, reconnu pour ses qualifications et sous contrat avec l’Etat. On reste toujours malien…
STRASBOURG (Reuters) – Un professeur d’allemand de nationalité malienne, employé depuis un an par le rectorat de Strasbourg au bénéfice d’une école privée, a été invité à quitter le territoire français, apprend-on auprès de l’école.
Amadou Cissé, 27 ans, est arrivé en France en qualité d’étudiant en septembre 2005 pour être employé jusqu’en juin 2006 au bénéfice de l’école Steiner “Mickaël” de Strasbourg où il a effectué son stage de fin de cursus et obtenir son diplôme.
Bien que l’école ait souhaité le conserver au sein de l’équipe pédagogique et que le rectorat lui ait renouvelé son contrat en juillet, Amidou Cissé a été invité le 12 septembre par la préfecture à quitter la France dans un délai d’un mois.
La demande de prolongation de son titre de séjour, formulée en mai, lui a été refusée au motif que l’école et le rectorat avaient omis de faire une demande d’introduction d’un travailleur étranger. La demande a été effectuée depuis sans que la préfecture revienne sur sa décision.
“J’ai été surpris parce que, d’un côté, je suis payé par l’Etat et, de l’autre, on me demande de quitter le pays”, a déclaré à Reuters le jeune enseignant.
L’école Mickaël, qui n’a plus de professeur d’allemand depuis la rentrée, fait signer une pétition pour amener les autorités à revoir leur position.
Le rectorat et la préfecture n’ont pas souhaité s’exprimer.
Tu m’étonnes… Bon, en même temps, c’est sûr, un malien qui enseigne l’allemand, ça sonne un peu comme un français qui enseigne l’anglais. Suspect.
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Vous voulez, semble-t-il, y voir une décision maline (la méchante droite vire les gentils immigrés), mais il semble que ce soit là une banale décision bureaucratique comme il en existe des milliers qui affectent chaque jour la vie des Français.
Il aurait été peut-être plus juste de souligner la bureaucratie arbitraire qui ici règle son compte à un immigré malien, mais qui aussi pourrit la vie de nombreux français tous les jours…
Le mot "bureaucratie" n’est pas forcément un mot qui sonne bien dans la bouche des poujadistes, réacs, etc, de droite, c’est aussi une réalité qui finit par rendre la vie impossible à des centaines de milliers de Français. C’est un fait. Mais bizarrement, c’est un non-débat, surtout à gauche. Puisque le "plus d’Etat" est un bien en soit qu’on ne saurait critiquer, le débat sur la bureaucratie et ses méfaits n’a alors pas lieu.
Il est vrai que vu le nombre de participants à la chose bureaucrate en France, il est mal vu de dénoncer la chose… Encore un débat escamoté pour des raisons purement idéologiques.
Jules : Vous avez décidé de me classer sale gauchiste. C’est votre droit. Néanmoins, je vous signale trois choses : la première, c’est que c’est bien à la connerie bureaucratique que je faisais référence. Votre droite française conservatrice et anti-libérale, je m’en branle. Deuxième point, Chevènement a montré que la droite n’avait pas forcément le monopole de la chasse aux maliens. Dernier point, cessez de me rentrer dans le lard aussi stupidement, sinon c’est le dernier commentaire que je publie. Vous aviez plutôt l’habitude de m’allumer sur votre blog, continuez. Là-bas, c’est chez vous.
Un fonctionnaire qui applique la loi, sans se demander si elle ne serait pas stupide, faudrait le virer !
Jules: C’est incohérent de critiquer l’Etat tout en approuvant cette politique d’expulsion des étrangers. Soit on est libéral, comme SM, et on assume que la libre circulation c’est aussi la libre circulation des hommes (qui n’est jamais que du capital humain). Soit on n’est pas libéral, on peut vouloir une régulation de l’immigration, mais on ne peut pas vouloir moins d’Etat car au nom de quoi va-t-on expulser les étrangers illégaux si ce n’est parce qu’ils sont étrangers à un certain Etat-nation et ne sont pas acceptés sur son territoire suivant les normes de celui-ci? (et je passe sur les moyens nécessaires pour la gestion de ces flux migratoires, qui ne donneront évidemment que du "plus d’Etat")
Si tout le monde était cohérent, on y verrait déjà plus clair. Et puis, cette classification droite-gauche me semble de plus en plus inepte.
Vulgos : deux remarques. Concernant le libéralisme, il s’accomode évidemment de l’Etat et de règles. Mais, en effet, difficilement de discours par trop malthusien. C’est un complément à votre propos (qui pourrait être repris de travers). Deuxième remarque – générale – à titre personnel, j’avoue ne pas avoir d’idées arrêtées sur la politique d’immigration. C’est tellement complexe… Une chose dont je suis certain, c’est qu’il n’est pas possible d’accepter ce genre d’anecdote. J’en ai d’ailleurs une autre : un bulgare qui a fait toutes ses études supérieures en France, diplômé d’un DESS d’un IAE, employé par une banque, ravie de son travail, qui voit son titre de séjour non renouvelé. Explications orales de la préfecture des basses alpes : "trop de chômage, on nous a dit de donner la priorité aux français". Qui est "on" ? Le Préfet, bien sûr. Qui est le préfet ? L’Etat. Résultat : il a bien dégagé des Alpes, mais grâce à des relations personnelles (dont son employeur, ce qui mérite d’être souligné) a pu attérir ailleurs en France, en situation régulière bien sûr.
Moralité : certes, c’est encore et toujours la bureaucratie qui crée ces situations. Mais c’est un peu court, dans ce cas très précis. Car, les instructions étaient politiques.
Bref, si on s’en tient au discours strictement économique, je renvoie aux articles d’Alexandre d’il y a quelques mois. Si l’on s’en tient à d’autres éléments, chacun peut avoir son point de vue, mais séparer sans vergogne libéralisme économique et politique est rarement une bonne idée. Ce qui veut dire qu’in fine, je m’interroge beaucoup sur ce que signifie les expulsions. Je n’ai pas de réponse. Et j’ai donc du mal à accorder le moindre crédit à ceux qui semblent en disposer de manière évidente (qu’ils soient favorables ou non).
Econoclaste SM : je ne comprends pas votre réaction et suis assez étonné de votre grande agressivité sur ce coup.
Je ne vous attaque pas et en aucun cas je ne vous traite de "sale gauchiste".
Mon message avait une portée générale et ne visait pas à vous attaquer personnellement. Vous en faites une chose personnelle !
Mon propos était simple : cette expulsion est une procédure purement bureaucratique / comme tant d’autres procédures purement bureaucratiques qui rendent la vie impossible à des milliers de Français / ce débat sur la bureaucratie n’a jamais lieu et est escamoté. Voilà à quoi se résume mon propos. Vous avez voulu y voir une attaque personnelle, libre à vous… Je pense que les lecteurs sauront être juges.
>> "Dernier point, cessez de me rentrer dans le lard aussi stupidement, sinon c’est le dernier commentaire que je publie."
Je pense que le ridicule a franchi ses limites. C’est dommage.
J’aime bcp votre blog que je lis régulièrement. Je suis souvent d’accord avec vos propos et j’apprends toujours énormément de choses (ma culture économique est limitée, j’ose le dire) en vous lisant. Mais je ne prends pas la peine de le dire dans les commentaires. Il est vrai que lorsque je suis en désaccord, parfois je me manifeste. Promis, désormais ce ne seront que des massages de félicitations et d’encouragements.
Bien à vous,
Sans me lancer dans un quelconque débat sur l’immigration/la bureaucratie/le libéralisme, je voudrais souligner (en tant que strasbourgeoise) le fait que l’administration en Alsace s’imagine que tout le monde parle couramment allemand. Ceci pourrait peut-être expliquer cela : la préfécture ne comprend pas pourquoi un établissement ne trouve pas de professeur d’allemand français (ou au moins européen) alors que l’on se trouve à environ deux kilomètres de la fontière.
Il s’agit d’un misconception classique de l’administration déconcentrée en Alsace. En fait, de moins en moins d’alsaciens parlent allemand, et cest certainement pour cette raison que l’école en question ne trouve pas d’autre professeur.
C’est peut-être ceci qu’il faudrait expliquer à la préfecture.
@Jules : J’ai du faire erreur et mal comprendre votre propos. Je m’en excuse et retire donc la partie agressive… En ce qui concerne les félicitations et tout ça, non, non. Evidemment, non.