Tout d’abord, il faut lire, si ce n’est pas fait, la trilogie de Julien sur écopublix, consacrée à l’ouverture dominicale. Un sacré boulot de synthèse et de problématisation (à mon avis, il a dû y passer un peu de temps le dimanche, quand même) . Tome 1, tome 2, tome 3.
L’autre chose à retenir, c’est que si vous êtes dans votre dernière année d’études, il serait peut-être malin d’envisager de prolonger d’un an (ou plus ?) votre scolarité, si vous envisagez d’exercer dans des secteurs où la conjoncture (qui sera déplorable, n’en doutons pas énormément, même si le doute est toujours permis dès qu’il s’agit de prévisions) a un effet important (ce qui concerne pas mal de monde). Car, rappelez-vous, pour réussir une carrière, il vaut mieux être au bon endroit au bon moment que d’être juste diplômé ou talentueux (même si c’est utile). Souvenez-vous, c’est expliqué ici (et dans le cas de l’entrée sur le marché du travail, plus précisément ici). Et les lecteurs du meilleur livre de l’année 2008 (qui n’est pas sorti au meilleur endroit au meilleur moment, malgré tout son talent) savent encore plus ce qu’il en est.
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J’ai suivi votre conseil (en fait même les deux, puisque j’ai lu Lord of the Shoppings), avant même que vous ne l’ayez donné. Oserai-je dire que les grands esprits se rencontrent ?
Réponse de Stéphane Ménia
Eh eh… J’avoue avoir songé à vous en faisant ma petite illustration.
D’ailleurs c’est bien montré ici : http://www.phdcomics.com/comics….
la crise serait elle bonne pour la recherche ?
Encore faut-il que la conjoncture n’incite pas le gouvernement à réduire l’offre d’allocations de recherches…
Sur l’hystérèse des salaires, j’ai du mal à trouver dans le papier mis en référence un support à l’affirmation "pour réussir une carrière, il vaut mieux être au bon endroit au bon moment que d’être juste diplômé ou talentueux"
Pour résumer, on apprend que démarrer sa carrière dans une récession induit un retard de salaire de 10% au début qui se réduit à 4% après 5 ans puis 2% après 9 ans. Ce sont des résultats intéressants et obtenus au terme d’une étude qui semble valide statistiquement.
Mais 2% d’écart après 9 ans de carière, ce n’est rien. Je n’ai pas accès à des études chiffrées sur l’impact du dipôme dans les rémunérations après 9 ans, mais les ordres de grandeur sont sans commune mesure avec ces quelques pourcents. De même, à diplôme et date d’entrée sur le marché
du travail identiques, la variabilité des rémunérations après 9 ans est énorme. Mon sentiment est que 9 ans après le diplôme, le rapport entre le premier et le dernier décile des gens qui ont le même diplôme que moi était de l’ordre de 3.
Le principal reproche qu’on peut faire à cette étude c’est justement de ne pas mettre en regard l’impact moyen d’avoir commencé la mauvaise année et cette variabilité des réunérations. Quelle proportion des écart de rémunérations après 9 ans est expliquée par une mauvaise starting date? Mon sentiment est que c’est marginal, sans doute largement inférieur à 10%. C’est dommage que le papier ne le calcule pas.
Bref, pour réussir une carrière (si tant est qu’on puisse résumer la réussite d’une carrière à la rémunération, pouah), contrairement à ce que vous écrivez, il vaut mieux être diplomé, talentueux et travailleur et (autres facteurs…) que de bien choisir sa starting date.