Addendum à un billet enfantin

En lisant ce billet de Laurent Denant-Boèmont, je me suis dit que moi aussi je faisais de la théorie des jeux à la maison. Je ne saurais vous narrer une aussi longue histoire, c’est le genre d’expériences que je ne peux pousser très loin en général. Car voilà, il y a un paramètre que LDB ne prend pas en compte dans ce modèle (probablement parce qu’il a réussi à asseoir une autorité naturelle de mâle dominant auquel la compagne obéit placidement que je n’ai pas encore acquise – j’ai peu d’espoir en fait) : LA MERE DE LA GOSSE QUI HURLE !!!! [1] Elle est capable de m’envoyer, moi, dormir dans le lit pliant de la pièce du bout du monde…

Conclusions : en fait, ça marche (pendant la sieste, quand sa mère n’est pas là, ça dort vite fait bien fait ; question de réputation dans un jeu répété.). Dès que le jeu passe les deux joueurs, c’est le bazar. Et ça me fait bien marrer du coup quand je lis les formules du style “on peut généraliser à n joueurs”. Encore des gens qui n’ont jamais foutu les pieds dans une crèche à l’heure de la sieste ! Enfin, il va falloir que je finisse par me procurer ce bouquin (même si c’est un peu tard pour le sommeil et qu’elle se couche assez volontiers).

Hum, et sinon, c’est quand qu’on parle économie ? Eh… quoi ? c’est justement le sujet, non ?

Notes

[1] Autre point : j’ai la chance d’avoir une gosse qui n’a jamais franchement voulu dormir avec ses parents.

Share Button

3 Commentaires

  1. Est-ce qu’on pourrait trouver ici une illustration du fait que la science économique est capable de fournir des analyses, et non des prescriptions ?

    Réponse de Stéphane Ménia
    Si vous lisez bien mon billet, vous noterez que j’affirme clairement que ça marche et que je conseille à tous les pères de faire preuve de fermeté au moment d’aller à la sieste. La crédibilité et la construction d’une réputation, c’est de maintenir une fois l’enfant dans son lit coûte que coûte. La fois d’après, il suffit d’évoquer la fois précédente pour être crédible. Le gamin calcule très bien le coût d’un caprice qui n’aboutira pas, comparé au coût de dormir sans histoire. Donc, oui, il y a un guide. Même s’il n’est pas question de dire qu’éduquer ses enfants, c’est faire de l’économie de bout en bout. C’est aussi le message de Laurent.

  2. très bien vu stéphane, ton billet..
    en fait ma femme a beaucoup plus d’autorité naturelle que moi sur mes enfants, mais comme tu le montres très bien, dès que les deux parents sont là, cela fonctionne beaucoup moins bien (pb de dilemme du prisonnier au sein du couple, et les gamins savent que la stratégie "ne pas coopérer" tend à dominer dans le couple…).
    quant à l’analyse économique appliquée au comportement de la famille ou en fait de n’importe quoi, si je n’y croyais pas, je ne ferai pas ce métier.

    Réponse de Stéphane Ménia
    Ouaip, si tu peux nous en remettre des comme ça, tu feras de moi un meilleur père économiste.

  3. je ne sais pas si vous avez visité beaucoup de crèches à l’heure de la sieste, mais contrairement à ce que vous laissez entendre, il y regne un calme qui m’a chaque fois surpris (crêche n=4 et maternelle n=2)

Commentaires fermés.