Verbatim :
“Que l’annonce d’un déficit prévisible de plus de 8% en 2009 comme en 2010 n’ait pas déclenché de scandale est hallucinant.”
“Imagine-t-on cela? Près du tiers du budget est consacré à payer des dépenses du passé par des recettes de l’avenir! Aucun ménage, aucune entreprise, ne survirait dans ces conditions.”
“Bientôt, notre dette publique dépassera le montant de la richesse nationale annuelle”
“les citoyens d’aujourd’hui sont assez lâches pour tolérer qu’on reporte ainsi sur les générations suivantes le poids des efforts qu’ils refusent de faire pour conserver leur bien être.”
Jacques Attali: le déficit doit être détruit avant qu’il nous détruise
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Un article qui rappelle la difficile question de l’accompagnement des personnes en fin de vie, pour qu’elles puissent rester dignes malgré leur dégénérescence mentale. Une douloureuse question dont l’actualité a été récemment rappelée par les interventions de Michel Rocard.
Moi je vois surtout un article d’Attali qui démarre avec de belles bêtises historiques …
Mais sinon je pense que la sélection de phrases a aussi pour but de nous montrer une fois de plus qu’Attali est pas au top en économie politique ? Je me trompe ? :))
Oui. Non seulement la dette publique a beaucoup augmenté, mais de plus ce qui a augmenté c’est de la dette à moins d’un an qui devra être roulée chaque année avec un risque de taux. Extrait du dernier rapport de la Cour des Comptes :
"En application de la LOLF, la loi de finances fixe un plafond à la variation nette de la dette négociable (obligations et bons du trésor) d’une durée supérieure à un an de manière à obliger le gouvernement à revenir devant le Parlement si un dépassement de ce plafond devient vraisemblable. Ce plafond, fixé à 45 Md€ dans la deuxième loi de finances rectificative, votée en avril, a été respecté, mais la dette négociable totale, y compris celle d’une maturité inférieure à un an, a augmenté de 124 Md€ du début de l’année jusqu’à fin octobre en raison du creusement du déficit. L’Etat a en effet surtout émis des bons du trésor à moins d’un an, dont l’encours s’est accru de 82 Md€ sur cette période. La limite instituée par la loi organique, qui ne porte que sur la dette à moyen et long terme, n’a donc pas empêché une forte augmentation de la dette globale."
P.S. J’ajouterai que cela a largement contribué aux "bons" résultats des banques françaises en 2009…
Ce qui est assez drôle, c’est qu’il se revendique dans ce texte d’une citation de Caton qui est le symbole de l’idéologie et de l’entêtement politique. Sans même discuter de l’utilité qu’il y avait à détruire Carthage…
C’est le jeu des 7 erreurs ?
J’adore le aucun ménage, ma soeur vient de se mettre un crédit sur la tête qui doit bien consommer 30% de ses revenus, et la banque n’a pas moufeter.
Cette chronique de Jacques Attali date du mois d’octobre 2009.
Depuis cette date, le déficit public a explosé, la dette publique a explosé, et en plus, la France vient de décider de prêter 6,9 milliards d’euros à fonds perdus à la Grèce.
En tout, les Etats européens et le FMI vont prêter 120 milliards d’euros à la Grèce … alors qu’ils savent que la Grèce est incapable de rembourser quoi que ce soit.
Et après ?
Combien de milliards d’euros la France va-t-elle fournir au Portugal ?
Et après ?
Combien de milliards d’euros la France va-t-elle fournir à l’Espagne ?
Les dirigeants politiques européens devraient injecter un total de 600 milliards d’euros (794 milliards de dollars) pour sauver la Grèce, le Portugal et l’Espagne.
Je dis bien : 600 milliards d’euros pour sauver la Grèce, le Portugal et l’Espagne.
Lisez cet article :
http://www.bloomberg.com/apps/ne...
« Seigneur, rends-moi chaste. Mais pas tout de suite. »
Attali what else ?
img293.imageshack.us/img2…
Franchement des commentaires d’Attali… à propos de l’économie Est ce que ça mérite seulement d’être relevé?
Mais je croyais que le responsable de la dette était JC Trichet car "cet accroissement du coût de la dette s’explique par la montée des taux
directeurs de la Banque Centrale Européenne, pilotée par Jean-Claude Trichet."
obouba.over-blog.com/arti…
Je croyais que "la dette n’est pas une maladie vénérienne", que "l’Etat n’est pas un débiteur comme un autre" et qu’ un " Etat endetté, comme tout autre agent, c’est normal! ".
lewebpedagogique.com/embt…
Je croyais aussi que "les discours moralisateurs sur la dette occultent [la] question"
http://www.telos-eu.com/fr/artic...
et que "l’hystérie collective sur la dette publique atteint désormais un niveau tel qu’elle cesse d’avoir le moindre intérêt"
econoclaste.org.free.fr/d…
à moins que, comme l’ écrit Alexandre Delaigue :
"When facts change, I change my mind. Do you?"
econoclaste.org.free.fr/d…
(voir commentaire 9)
Stéphane, vous citez ici Jacques Attali sur Slate. Mais quelle est votre analyse ? Diriez vous comme Alexandre "When facts change, I change my mind." Et si votre analyse a changé, pourriez vous nous expliquer dans quel sens, et pourquoi ? Merci.
Réponse de Stéphane Ménia
Ma phrase préférée en anglais est plutôt “Don’t feed the trolls”.
La bonne question est cette dépense est-elle efficace ?
M’endetter à 33% sur des années pour une maison l’est, mais le même % pour un 4×4 rutilant dont l’entretien, l’assurance, la consommation excessive va représenter 15% supplémentaires de frais par an, et dont la valeur de revente diminue d’au moins 10% par an (25% la première année), est une pure dilapidation.
Mais ça ne s’arrête pas tout à fait là.
Les 8% dépensés pour éviter une récession grave sont surement un investissement raisonnable et utile.
Sauf que quand ces 8% s’ajoutent à un endettement élevé, ils risquent de briser la confiance des préteurs et de couter au final très cher. Tellement cher qu’il vaut peut-être mieux les éviter.
Même s’ils seraient largement justifiés.
N’était-ce lui qui avait déclaré que pour établir les critères "de Maastricht", les valeurs de 3% et 60% avaient été choisies "comme ça" ?
"La bonne question est cette dépense est-elle efficace ? "
Ou plutôt : pourquoi deviendrait-elle aujourd’hui plus efficace qu’elle ne l’était déjà hier, sans qu’on ne change ni le projet, ni ceux qui le mènent.
Les ministres des finances de la zone euro ont décidé, dimanche 2 mai, "d’activer" sans délai un plan d’aide à la Grèce de 110 milliards d’euros, dont 80 milliards à leur charge, et le reste apporté par le FMI.
http://www.lemonde.fr/europe/art...
Prenons les quatre pays qui devraient prêter le plus :
– 1- L’Allemagne devrait prêter à la Grèce 27,92 % du prêt total, soit 22 milliards 336 millions d’euros.
– 2- La France devrait prêter à la Grèce 20,97 % du prêt total, soit 16 milliards 776 millions d’euros.
Vous avez bien lu : la France devrait prêter à la Grèce 16 milliards 776 millions d’euros.
– 3- L’Italie devrait prêter 18,42 % du prêt total, soit 14 milliards 736 millions d’euros.
– 4- L’Espagne devrait prêter 12,24 % du prêt total, soit 9 milliards 792 millions d’euros.
Les Etats européens vont maintenant emprunter sur les marchés internationaux. Ensuite, ils vont re-prêter ces sommes à la Grèce. Enfin, ils ne reverront jamais ces sommes car la Grèce ne pourra jamais les rembourser.
Cette folie a un nom : ça s’appelle un suicide collectif.
En me poilant devant la crise de panique de Jacques (Rappelons qu’au Japon, "le montant de la dette publique dépasse le montant de la richesse nationale annuelle" X2 et que tout le monde s’en fout), je me suis dit qu’une petite lecture des blogs "humour" d’Attali et de Marseille ne pourrait pas me faire de mal de si bon matin (avec décalage horaire)
Malheureusement, le blog de Jacques Marseille se limite aujourd’hui à un faire-part de décès et à une biographie de l’historien (tandis que celui d’Attali est temporairement fermé suite à une surchauffe des serveurs de l’Express, coup de chaud sûrement dû à une fréquentation trop élevée de Français inquiets pour l’avenir de leurs petit-enfants après avoir vu 2012 au cinéma).
N’empêche, tout ça pour dire qu’il faudrait actualiser un peu vos liens humour! Jacques Marseille est décédé il y a un mois, et mérite peut être de ne plus figurer dans la liste des blogs "humour"…
Réponse de Stéphane Ménia
Non, pourquoi l’enlever si vite ? On a pu se moquer, mais il a écrit des trucs intéressants à certains moments et son décès nous a attristés. On le laisse là comme avant, ce qui témoigne notre respect intact.
Quand les banquent sont au bord du précipice, il y a les États pour les renflouer… avec de l’argent empruntée aux banques.
Heureusement quand les Dettes d’États s’accumulent, il y a d’autres États pour leur prêter à "bon prix", avec de l’argent empruntée aux banques.
Tout va bien madame la marquise. Une petite promenade avec la cavalerie ?
@karg se : J’adore le aucun ménage, ma soeur vient de se mettre un crédit sur la tête qui doit bien consommer 30% de ses revenus, et la banque n’a pas moufeter.
Votre sœur en cas de chômage à probablement une assurance pour son crédit. L’État NON.
Votre sœur en cas de chômage à probablement un actif en contrepartie à liquider (immobilier ?). L’État NON.
Votre sœur en cas de chômage à probablement de la marge pour réduit fortement et rapidement son train de vie pour payer son crédit. L’État NON.
L’Etat français en cas de crise, n’a rien de tout celà.
Votre sœur n’investit pas à crédit dans des junk-bonds. L’État SI.
Je me joins à jc durbant pour demander "quelle est votre analyse ?" à éconoclaste, et "a-t-elle changé ?"
Réponse de Stéphane Ménia
Pourquoi voulez-vous qu’elle ait changé ? Nous expliquions notamment que la dette seule n’est jamais le problème. Nous soulignions la question des dépenses qu’elle finance. La différence entre les approches religieuses et celle des économistes, c’est que les seconds ne se focalisent pas sur une partie de la question. De ce point de vue, le chapitre est toujours dans cette lignée.
Ce cher Jacques devrait relire un ouvrage écrit dans les années 70 (à vérifier, je ne me souviens plus exactement), au titre on ne peut plus anodin, puisqu’intitulé : "L’anti- économique", et écrit par, … écrit par…, mince, je ne me souviens plus. Ya des jours comme ça, on a la mémoire qui flanche…
Vincent Bénard commente "Sexe, drogue et économie", au chapitre de la dette publique, http://www.objectifliberte.fr/20...
ainsi qu’une étude sur la dette publique par la BRI, dont un résumé est disponible ici : docs.google.com/fileview?…
La Grece pendant des dizaines d’années s’est conscienceusement mise dans la gueule du loup, et maintenant, les électeurs grecques se plaignent que la meute tente de les dépcer.
Les grecques ont dépassés un point de non retour où les efforts qu’ils font, feront, ne profiteront uniquement qu’aux spéculateurs qui les tiennent à leur merci, sans jamais déserrer l’étreinte de ceux ci.
Eh vous savez quoi, c’est pas de leur faute. Non parait il que c’est la faute de leurs hommes politiques qu’ils ont pourtant démocratiquement choisi tout au long de ses années
Eh vous savez quoi, il parait qu’une dette excessive n’est pas un probleme
Non, il parait que qqsoit le niveau de la dette, la dette seule n’est jamais le probleme. La question est celle des dépenses qu’elle finance
Les grecques sont au courant, leur dette sert à financer à interets toujours plus elevé, et leurs agents s’en va enrichir des gens qui se soucie d’eux comme d’un éthiopien familique.
La différence entre les approches religieuses et celle des économistes, ce que manifestement, pour ces derniers, malgré moult exemples concrets, un pays ne peut pas faire faillite pour le plus grand malheur de leur citoyens
@ 18 : L’Etat n’a pas d’actifs ? Vous êtes aussi risible que Jacques Attali.
@Stéphane
Allons ça n’est pas une question de ne voir qu’une partie de la question.
Il y a les religieux qui croient que l’argent des dettes peut servir à relancer l’économie et ceux qui croient qu’il en accélère un peu plus la destruction.
Notamment en orientant toute l’économie vers de mauvais choix, en finançant des dépenses courantes, en sauvant des parasites institutionnels (banquiers, cheminots, etc.) ou en renflouant à bon compte des pays en faillite (ou les quatres).
Question de dogme (de paradigme pardon).
Réponse de Stéphane Ménia
Je suis athée.
@23 nash
Vous avez raison, les grecques n’ont qu’à vendre leur pays, île par île, et les habitants avec.
Remarquez, ca s’est déjà vu. Napoléon avec la Louisiane, la Russie avec l’Alaska, Gêne avec la Corse, le sultan machin-chose pour Mayotte, la Chine impériale pour Hong Kong….
Quand viendra l’heure de la France, on commencera par quoi, la Flandre à feu la Belgique, l’Alsace-Lorraine à l’Allemagne, la Savoie à l’Italie, le pays Basques aux Basques, les Bretons et les normands racheteront leurs indépendances ?
Si les taux d’intérêt des emprunts réalisés sont supérieurs au taux de croissance sur une longue période: n’est-ce pas là qu’il y aurait à terme un risque de soutenabilité? Les politiques menées par le Canada ou par la Suéde pour sortir d’un engrenage ont été plutôt un succès et ont permis de revisiter les politiques publiques menées.
@stéphane : "Je suis athée"
Moi aussi ! Enfin, surtout en politique.
Je ne crois pas qu’Ulysse Roi d’Ithaque ait vaincu le cyclope avec un pieu et une peau de mouton.
Que Persée prince d’Argos ait vaincu la gorgone Méduse avec son bouclier comme miroir.
Que les roi de france aient soigné qui que ce soit par l’imposition des mains.
Que Sarkozy ait vaincu la crise avec des dettes et des effets de manche.
A chaque époque ses mythes politiques.
Réponse de Stéphane Ménia
J’évite de discuter avec les individus aux identités multiples.
désolé
Alf c’est pour Ami du Laissez-Faire.
A.L.F si vous préférez.
Réponse de Stéphane Ménia
Ah, non, c’est moi qui suis désolé, du coup… Mais ces derniers temps, on a un ou deux rigolos dans le genre.
éconoclaste expliquer depuis longtemps qu’on a tort de s’exciter sur la dette publique. L’idée de base est qu’à dépenses publiques identiques, il n’y a pas une grande différence entre financement par la dette et par l’impôt car les ménages peuvent être ricardiens, le chiffre de la dette publique n’a pas grand sens car on pourrait y inclure la dette implicite de la Sécu et – pourquoi pas ? – les promesses électorales des candidats, etc.
Vous pourriez cependant réviser votre analyse sur un point.
Le raisonnement macro, en agrégats, ne permet pas de rendre compte d’une différence cruciale au niveau micro entre dette et impôt : on sait à peu près qui paie l’impôt (c’est dans le code fiscal 2010) mais on ne sait pas qui paiera la dette (ça sera dans le code fiscal 2030) ni l’inflation (il n’y a pas de code de l’inflation…).
"Je prends à Pierre pour donner à Paul" n’est donc pas du tout pareil que "Je donne à Paul maintenant, et on verra plus tard à qui je prendrai" (dette) ni "Je donne à Paul et je prends au hasard aux autres" (inflation).
L’endettement public, qui correspond au second mécanisme, introduit artificiellement de l’incertitude. Et cette incertitude pénalise les entrepreneurs potentiels, ceux qui justement sont susceptibles de générer la croissance future dont on aurait besoin pour payer la dette.
Dans une économie avec une forte dette publique et privée, cette incertitude se traduit par la dissolution plus ou moins forte de la propriété privée. Si l’Etat a des problèmes de financement on risque de prélever dans le futur une partie de mon patrimoine ou de ma production, mais je ne sais pas combien, pour le donner à d’autres. Si je suis propriétaire d’une entreprise, financée partiellement par de la dette, mon titre de propriété dépend de la politique monétaire de la BCE. Si elle est laxiste, je m’enrichis au détriment du reste de la population. Si elle est restrictive, elle fait faillite et je ne suis plus propriétaire de mon entreprise. A l’extrême limite, on ne sait plus qui est propriétaire de quoi, comme c’est le cas avec des banques qui ont 3% de fonds propres.
Autrement dit, la spécificité du financement par la dette publique par rapport à l’impôt c’est que les droits de propriété reposent fortement sur des luttes politiques. On sait quels effets cela a sur la croissance (et sur l’anxiété de la population, pour faire référence à votre dernier livre).
Encore un conglomérat billet/commentaire des plus indispensables à la compréhension de l’environnement. Mon avis quant à J. Attali, c’est qu’il n’est pas crédible dans la mesure où le catastrophisme fait de l’ombre aux problèmes qu’il est censé résoudre : on voit par exemple que de dire que l’Himalaya va fondre en 2050 pour avouer après que c’est en fait beaucoup plus tard va dans ce sens. A quand un Claude Allègre de l’économie ?