D’humeur taquine. Mais… à méditer.
– Libéralisons, libéralisons, libéralisons.
– Oui, mais quoi ?
– Ben, le marché du travail, bien sûr. C’est là que ça se joue le chômage.
– Admettons. Mais quand on veut le libéraliser, les travailleurs vont dans la rue.
– Oui, mais bon, ça fait du foin, mais ça marche pas.
– Sauf quand… ce sont ceux de l’industrie pétrolière.
– Ah, ceux qui sont les plus protégés, non pas par le code du travail, mais par la structure non concurrentielle de leur marché (du fait de spécificités technologiques, dans ce cas) ?
– Oui, c’est ça.
– Et on fait quoi pour libéraliser les marchés ?
– Ben, rien. C’est ce qu’on appelle une politique non pas “libérale”, mais “pro business”. On protège les intérêts des entreprises, sous couvert de “dynamiser l’économie”, qui ne l’est pas, en fait. C’est comme pour la grande distribution, sous prétexte de protéger les petits commerçants, on restreint les conditions d’ouverture de grandes surfaces et on crée des monopoles locaux. Pendant ce temps, les hypers peuvent automatiser les caisses et virer les caissières. De toute façon, c’est chez eux ou nulle part que tu vas remplir ton caddie.
– Oh, mais on a quand même libéralisé les autocars. Ok, du coup, là, les autocars…
– Tu m’étonnes…
– Mais pourquoi ils font ça, alors, puisqu’ils n’en ont pas besoin ?
– Un peu plus de protections, c’est toujours mieux. Et puis, Philippe Martinez le leur a demandé.
– Ah, ben oui. Mais ça les embête pas de perdre des jours de salaire ?
– Aucune idée. Pas sûr qu’ils les perdent. Ils ont du pouvoir, je te dis.
– Et puis, vu que le prix du litre d’essence a pris 5 centimes en trois jours (Edit : Ok, ça pourrait ne pas être lié dans l’immédiat), même leurs patrons s’en tapent (Edit : Hum, ou pas. Ou alors, c’est un bon moyen pour faire passer autre chose).
– Ben, oui… C’est le principe des marchés peu concurrentiels. Les patrons et les salariés se gavent bien. En choeur. Les autres, moins.
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“C’est ce qu’on appelle une politique non pas « libérale », mais « pro business ».” Exactement. Une politique libérale serait plutôt pro-market.