Un dossier spécial France dans The Economist

Le numéro daté d’aujourd’hui de The Economist contient un dossier spécial sur la société et l’économie française. Le résumé, sans surprises (The Economist est rarement surprenant lorsqu’il aborde l’économie française) est : la France va mal, mais si la prochaine alternance politique amène un réformateur courageux, aucune de ses difficultés n’est insurmontable. Au delà de cette évaluation très convenue, le dossier (hélas payant) comporte quelques bonnes synthèses sur divers sujets : particulièrement les articles consacrés au dualisme de l’économie française, à l‘hétérogénéité du système d’enseignement supérieur, et aux minorités. Le reste du dossier est plus ordinaire. Quelques chiffres étonnants glânés au passage :

– 80% du Viagra consommé dans le monde est produit dans l’usine Pfizer d’Amboise;

– La Banque de France, qui n’a plus depuis le passage à l’euro la charge de mener la politique monétaire, a 14 000 employés; la Banque d’Angleterre, qui doit toujours mener la politique monétaire britannique, en a 1836;

– en 1987, à la création de l’indice Cac 40, 24% des dirigeants des entreprises de l’indice étaient des polytechniciens ou des énarques; aujourd’hui, ce chiffre est passé à 50%;

– 81% des musulmans britanniques se déclarent plus musulmans que britanniques; 46% des musulmans français se déclarent plus musulmans que français.

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Alexandre Delaigue

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8 Commentaires

  1. "- La Banque de France, qui n’a plus depuis le passage à l’euro la charge de mener la politique monétaire, a 14 000 employés; la Banque d’Angleterre, qui doit toujours mener la politique monétaire britannique, en a 1836;"

    J’essayais à la grosse louche de me faire une idée du sur effectif de la secu dans mon billet "vive le smic à 1900 €" je suis arrivé à un facteur de 4. Mais là, ça bat tout les records !

    patrick-madrolle.laissez-…

  2. Les différences entre le Banque de France et la Banque du R-U, ne seraient-ils pas dûent au simple fait que l’une est une instituion d’émission de monaie, alors que la première, bien ayant perdu sont rôle d’émétrice, reste un banque pour particuliers en plus de ces autres rôles ordianires comme les statistiques sur le secteur institutionel?

  3. Xavier : comme quoi, j’avais tort : the economist sait être surprenant sur la France. Sur le fond, pas tellement, sur la forme, c’est osé.

    Sarc : la BdF a les mêmes choses à faire que la Banque d’Angleterre, sauf l’émission de monnaie. Par ailleurs la différence d’effectif est énorme, et injustifiable.

  4. La BDF s’oocupe entre autre des surendettement, des interdits de chéquiers et de pas mal d’autres choses…

    On peut par contre se demander s’il c’est bien son rôle.

    Dans les trucs curieux de la fonction publique après la chute du mur, l’apprentissage du russe a beaucoup chuté en france.

    Et les professeurs de russe dans les lycés ont été petit à petit dispensé d’enseignements. Mais pas de rémunération. Je ne sais pas si l’histoire est vrai, mais c’est en tout cas la conviction d’Alain Cotta

  5. J’allais effectivement évoquer la question du surendettement. Sans savoir si c’est bien le rôle de la banque de France ou pas, il est logique que ça occupe de gens. Qu’en est-il en GB ?

  6. – "en 1987, à la création de l’indice Cac 40, 24% des dirigeants des entreprises de l’indice étaient des polytechniciens ou des énarques; aujourd’hui, ce chiffre est passé à 50%";

    Il faut rajouter qu’ils sont de moins en moins nombreux à sortir chaque année de polytechnique.
    A ce titre, le livre de Alain Minc "le crépuscule des petits diuex" est très instructif : les élites du style polytechnique sont tendent à disparaitre mais occupent une part importante des gros postes.

    Les polytechniciens suivent effectivement une formation très poussée, mais peut-on réellement parler d’élites lorsque l’on sait que l’égalité des chances au départ n’est que pure théorie?

    Je parlerais davantage de reproduction sociale qui diffère de la méritocratie.

    En ce sens, la proposition de DSK mérite débat.

    ecotone.blogspace.fr/

  7. Euh… 1800 employés contre 14000, soit, banque de france, bon. Mais pour gérer le parc informatique (la BdF est à coté de chez moi), déjà 500 personnes me semblent peu. Donc 1800, ils font quoi? Ya pas des gens qui y bossent via des sociétés de services qui ne sont pas comptés dans ces 1800 ?

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