Sur la taxe carbone

A lire, la tribune de Gollier et Tirole. A retenir :
– l’absence d’exemption requise
– la possibilité de redistribution forfaitaire
– l’insuffisance notoire des 14 euros par tonne de CO2
– l’incohérence potentielle avec le marché européen de droit à polluer (ETS)

Mais c’est bien trop court. En particulier, pour un texte à destination du grand public, il manque ce soupçon de compassion pour tous ceux qui apprennent aujourd’hui que pour sauver l’environnement dans 50 ans, ils vont prendre plus ou moins fort tout de suite. Pprobablement pour rien, puisque not’Président adoré aura vite fait d’aménager le système pour tous les habitués de son guichet. Restera une minorité amère, qui tentera de se présenter au guichet à la prochaine réforme. Quandt à l’environnement…

Bref, même si elle est suggérée dans l’article, l’idée que la taxe doit croître au cours du temps pour être politiquement acceptable (et effectivement monter haut dans un horizon lointain) ne me semble pas assez soulignée.

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6 Commentaires

  1. On restera malgré tout stupéfait de constater que même un économiste nobélisable semble considérer que la totalité des activités humaines sont des activités choisies par celui qui les exerce.

    Car ne serait-il pas plus logique de faire payer la taxe par ceux qui choisissent quelle activité humaine doit avoir lieu plutôt que par ceux qui doivent vendre leur force de travail pour survivre et faire ce qu’on leur commande de faire en échange d’un toit ?

  2. Bonjour,

    Ce zèle soudain depuis le mois de juillet autour de la taxe carbone me fait dire que notre président veut juste ce mettre en scène pour arriver à Copenhague en donneur de leçon.

    Je suis surpris que Tirole et Gollier ne critique pas une taxe de 15€ alors qu’il préconnise une taxe de 45€. Ne feraient-ils pas que comme les Verts en espérant que cette taxe ne soit qu’un cheval de Troie pour une taxe bien plus forte plus tard ?

    J’ai une question qui me taraude : ne serait-il pas plus simple politiquement de soumettre toutes les entreprises à un système de quotas quitte à ce que tous les prix augmentent plutôt que d’affronter la vindicte populaire ?

    Réponse de Stéphane Ménia
    Sur le cheval de Troie, peut-être, oui. Mais c’est risqué. Mieux vaut rien du tout qu’un truc qui redistribue selon la capacité de lobbying, sans réduire les émissions. Pour les quotas, de tous les instruments, c’est pour les économistes le moins pertinent.

  3. Quant à moi, j’ai un problème avec le terme "redistribution forfaitaire" – je ne comprends pas le mot "forfait". Si quelqu’un pouvait m’expliquer ce qu’il a en tête (et même s’il donne un exemple): veut-il dire la même somme pour tous? Une somme déterminée a priori sans tenir compte de la consommation de chacun (c’est-à-dire ne tenant pas compte, par exemple, du fait qu’on soit campagnards ou pauvre)?

  4. Et moi je ne suis pas d’accord avec l’incohérence potentielle avec l’EU ETS. L’EU ETS s’occupe des émissions industrielles tandis que la taxe (contribution) prendrait en charge tout le reste (mis à part l’aviation qui devrait entrer dans l’EU ETS), ce sont deux choses pour le moins décorrélées.
    Je ne suis pas non plus d’accord avec le "prix d’équilibre" de 15€, l’EUA vaut certes 15.5€ en ce moment mais ce n’est pas un prix d’équilibre, la saisonalité, la recession et bien d’autres facteurs peuvent diviser par deux ou multiplier par 2 ce prix sans qu’on arrive encore bien à comprendre pourquoi ni comment.

  5. La taxe carbone nous a été vendue pendant la campagne presidentielle 2007 comme une taxe permettant de taxer les produits importés de pays qui ne respectaient pas les normes environnementales.
    Source : site de l’UMP sur la taxe carbone : http://www.u-m-p.org/proposition...
    Morano pendant la campagne (minute 3) : http://www.dailymotion.com/user/...
    Aujourd’hui cette dernière vise à taxer les ménages et les entreprises uniquement françaises.
    Autant on pouvait reprocher à ses prédécesseurs de ne pas respecter leurs promesses, autant on peut reprocher à Sarkozy de faire l’inverse de ce qu’il avait promis

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