Sarkozy, meilleur économiste de France

Les réactions sont déjà nombreuses aux propos tenus par Sarkozy au sujet du temps de travail et de la richesse (“La France ne s’est pas encore remise du choix historiquement stupide qui veut faire croire qu’en travaillant moins on peut gagner davantage.”). Je ne peux que m’associer au fou rire (jaune) collectif concernant ses élucubrations, ou tout au moins sa vision unilatérale et très préindustrielle de la croissance économique.
Emmanuel nous donne deux graphiques parlants. Olivier Bouba Olga présente en quelques étapes les clés de la nullité sarkozyenne : la productivité. Quant à Antoine, d’Optimum, il en rajoute opportunemment une couche dans le détail
C’est l’occasion de relire ses classiques et pourquoi pas Paul Krugman au sujet des dragons asiatiques et de l’URSS. La croissance est un mélange de transpiration et d’inspiration. Mais c’est l’inspiration qui crée toujours, in fine, le plus de richesses. En fait, il sera difficile de trouver un économiste, de quelque bord qu’il soit, pour affirmer le contraire. Que l’on débatte aujourd’hui du temps de travail (du taux d’activité et du taux d’emploi), cela n’a rien en soi de criticable. Mais la déclaration de Sarkozy ne saurait être la base d’un débat sérieux. Evidemment, il va entrer dans notre bêtisier pour ce remarquable non sens.
Au sujet de la croissance économique et de ses déterminants, vous pouvez lire cette page.

Au passage, je ne résiste pas non plus à la tentation de reprendre cette information et de me retenir de quelques sarcasmes sécuritaires. Quand je pense que les guignols reprennent lundi, je sais qui va remplacer Pascal Chimbonda en guest star quotidienne…

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9 Commentaires

  1. Je l’ignorais, en effet. C’est vrai aussi que c’est anecdotique. Et pour tout dire, ça ne me suprend guère. L’iportant, est bel et bien la phrase de Sarkozy. J’aimerais que l’on cesse de le présenter comme un “américain”. Sa sortie au Medef n’a rien de libérale, et très peu d’américain. Or, malheureusement, on a trop tendance en France à classer en “économiste” ou “économiciste” (chacun retient le vocable qu’il souhaite) ceux qui se réclament d’un modèle américain. Ce qu’il a dit est, au mieux, tès discutable.

  2. Les "intellectuels" n’ont qu’à soutenir Jospin…

    C’est qui d’abord les "intellectuels" ? Agnès Jaoui, et la gauche cav’ ?

  3. Bon, allez, on arrête sur doc Gynéco et les stars du showbiz. Ce n’est pas l’important. Je ne publierai plus de commentaires sur ce thème.

  4. La phrase exacte de Nicolas Sarkozy c’est "la France ne s’est pas encore remise du choix historiquement stupide d’EXPLIQUER AUX GENS qu’en travaillant moins on pourrait gagner davantage". Ca introduit une subtilité dans l’analyse. Il critique un discours politique plus qu’il n’affirme une loi économique. Par ailleurs il faut savoir qui est le "on" dans la phrase (le pays -donc le PIB- ou la personne qui travaille moins). Il implique aussi une causalité, donc le graphique qui montre la corrélation entre baisse du temps de travail moyen et hausse des salaires ne réfute rien. La vérification empirique de la théorie sarkozienne du travail ce n’est pas si simple! 🙂

  5. Je me joins a Jean Dubois pour souligner la difficulté de réfuter ces propos, volontairement à la limite du politique et de l’économie. Ne serait-ce que parce que le temps de travail est un bien piètre indice du poids réel du travail dans la vie d’un homme.
    Un travail de déconstruction de sa phrase est indispensable, et nottamment au niveau des présupposés qu’induit chaque mot. Gagner d’avantage. Parle-t-il de pouvoir d’achat ou de bien-être? A mon avis il parle bêtement du premier en faisant croire au second.
    Deuxième présupposé, l’idée qu’un questionnement qualitatif du travail est impossible et revient uniquement à une tendance honteuse à l’oisiveté.
    On peut aussi relever "historiquement", que j’ai bien du mal à saisir à vrai dire. Etant un bon politicien, il doit sans doutes faire référence à la tradition sociale qui existe en France, et par voie de conséquence au contenu de la constitution de 46, au poids du PCF dans les années 45, puis de la gauche simplement, ainsi que des réformes issues de cette "balance of power" politique (pour parler en termes diplomatiques). Peut-être oublie-t-il un peu vite l’héritage stakhanoviste, la Bataille de la production, et plein d’autres concepts tout aussi nationalistes que ses diatribes puantes.

    Peut-être serait-il bon de le renvoyer à ses cours d’anthropologie ou l’on apprend, entre autres, que les individus de certaines "sociétés primitives" n’ont BESOIN que de 2h de travail par jour. Qu’elles trouvent leur bonheur dans d’autres rites, qu’elles donnent une signification radicalement différente à l’utilité, etc.

    PS : je remercie chaleureusement l’UMP pour ses diverses mesures visant à précariser l’emploi et empêcher tout renouvellement social. A nous le chômage, à nous l’oisiveté. L’UMP, parti non-officiel de la décroissance?

  6. Bien le bonjour ami économiste (freakeconomics? 🙂 Je me permets de répondre un peu tard à ce sujet, mais je suis de l’avis de Mr Dubois, c’est une absurdité que de faire croire aux peuples français que le travail et ce qui va avec, (encore une fois pour les français) c’est-à-dire le salaire que c’est par les RTT que l’on va s’enrichir. Ca me rappelle ça la bonne idée des jeux télés ou de l’Euromillion: C’est facile de devenir riche, il suffit de jouer ! Avec un peu de chance (?) ça peut peut-être fonctionner, comme les 35H?

    P.S: votre système de protection anti-spam avec cette question 8×2 attention car bientôt les robots seront intelligents 😉 !

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