Sans commentaires

Le Financial Times a établi récemment une analyse comparative des performances des ministres de l’économie de la zone euro. Les résultats, et le classement qui en découle, sont synthétisés dans le tableau suivant :

Explication des critères de classement :

– la première colonne indique le déficit (ou l’excédent) public en pourcentage du PIB;

– la seconde colonne indique l’évolution du déficit (ou de l’excédent) depuis 2001;

– la troisième colonne indique l’évolution du taux de prélèvements obligatoires (prélèvements sur PIB) entre 2001 et 2004;

– la quatrième colonne est un indicateur assez frustre de compétitivité : la part des impôts sur la consommation dans les recettes fiscales totales (si ce chiffre est élevé, cela signifie que les prélèvements sur le travail et le capital sont faibles).

On peut trouver ces critères contestables, et ils le sont; on peut constater aussi que c’est sur la base de ce genre d’indicateurs que les ministres des finances définissent leur action et leur bilan. On peut donc appliquer des critères qu’ils prétendent s’appliquer eux-mêmes. On peut noter enfin que les ministres actuels ne sont pas tous en place depuis le début des années 2000, ce qui veut dire que les bonnes – ou les mauvaises – performances ne peuvent pas forcément leur être imputées en totalité.

J’ai dit que je ne ferai pas de commentaires. Mais bon, quand même, hein… pour une fois, c’est pas moi qui l’ai dit.

(merci à Jean Dubois pour l’information).

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Alexandre Delaigue

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7 Commentaires

  1. On peut dire plusieurs choses :

    1)Attribuer ces chiffres aux ministeres des finances revient a leur donner un poids demesure. Rappelons que la conjoncture economique est un element qui influe fortement sur les recettes fiscales et, par mecanisme, sur le deficit public.

    2)On constate que des Etats ont reussi a retrouver l’equilibre alors que d’autres sont dans une impasse. Les pays d’Europe ont en regle generale reussi a redresser leurs finances a coups de reelles reformes structurelles.

    3)Il est certain que la non-resorbtion des deficits structurels posera des problemes dans le futur.
    Au dela de toute analyse economique sur les deficits et la dette, le simple bon sens devrait faire comprendre a tout un chacun que personne ne peut vivre sur le long terme avec une somme inferieure a celle qu’il depense.

    ecotone.blogspace.fr/

  2. Ecotone : oui, sauf que les différences de conjoncture sont minces entre pays de la zone euro. Donc pour ceux-là la comparaison a un sens. Rappelons aussi que ces critères de comparaison, quoi qu’on en pense, sont ceux sur lesquels les ministres se fondent pour exposer leur bilan. Il est donc logique de leur appliquer ces critères qu’ils s’appliquent à eux-même.

  3. Les 2 premiers indicateurs, sont discutables, comme le sont tout indicateurs, mais sont acceptables. Les 2 derniers ne le sont pas. Ils ne traduisent en rien une quelconque performance économique (sauf erreur de ma part, il n’y a aucun rapport démontré entre la performance de l’économie et de tels indicateurs), mais tendent à révéler la conformité du choix de politique économique à une certaine idéologie (par ailleurs parfaitement respectable, mais là n’est pas la question).

  4. Cacambo : Pour le troisième critère, à la limite, mais il faut noter que les ministres eux-mêmes s’évaluent avec celui-ci. Pour le quatrième, pas d’accord. Si vous voulez avoir un fort état-providence à coût minimal, il vaut mieux privilégier les taxes sur la consommation (et compenser par la redistribution) que des taxes à forte incidence, type taxes sur le travail et le capital. le FT présente cela comme un indicateur de compétitivité, mais c’est recevable de façon générale comme indicateur de bonne politique budgétaire.

  5. Alexandre :

    Nous n’avons pas la même logique : reprendre des criteres que s’appliquent des Etats à eux-mêmes est tout simplement rentré dans le jeu d’une comparaison "arrangée".
    Aussi, même si la conjoncture varie "peu entre pays", il y a en zone euro des économies plus dynamique que d’autres notamment car elle savent attirer l’entreprise avec de la fiscalité faible (Irlande par exemple oû les taux d’imposition des sociétés sont proche de 12%, taux le plus en Europe sans prendre enc ompte les pays de l’Est).
    Certains pays souffrent de délocalisation alors que d’autres bénéficient de relocalisation.

    La distinction des deux volets depenses/revenus aurait été primordiale pour une comparaison plus raisonnable.

    ecotone.blogspace.fr/

  6. ecotone : Des pays "souffrent" des délocalisations ? Je vous conseille d’aller jeter un coup d’oeil sur le blog d’Olivier Bouga-Olga (obouba.over-blog.com/). Tout comme l’idée qu’on ne peut vivre à long terme en dépensant plus qu’on ne gagne, c’est une idée reçue qui, appliquée aux États, est tout bonnement fausse. La lecture des archives du présent blog le prouve abondamment.

  7. alexandre:
    Oui la France souffre bien des délocalisations puisque ces mouvements impliquent des pertes d’emploi et des personnes au chômage pour une longue durée.
    Quand à la dette, je ne vous citerai pas l’exemple du Brésil.
    S’agissant des pays européens industrialisés, la croissance de la dette ne date que depuis une 30ène d’année… Depuis des années donc, la france finance ce magnifique modèle social à crédit. EN ce sens, elle vit au dessus de ses moyens.
    La lecture de votre blog est très enrichissante. Vos arguments s’agissant de la dette manquent de pragmatisme pour l’économiste pédagogique que vous êtes sensé être. Mettre l’économie au service du politique ne me dérange pas. Faire de la politique sous couvert de pédagogie, est une autre affaire.

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