Phelps et le dynamisme économique de l’Europe

La présentation que Phelps a faite hier au forum de Paris a été publiée aujourd’hui dans le Wall Street Journal. Mérite d’être médité.

Alexandre Delaigue

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4 Commentaires

  1. Peut on vraiment dire que les performances économiques européennes sont a la traine de celles américaines, comme l’affirme Phelps ?
    L’article suivant de The Economist ne permet pas de l’affirmer…(souscription requise)
    http://www.economist.com/busines...

    Je vous invite à aller voir ce post et celui-là sur la question de la productivité et de la croissance en Europe, qui font le point sur la question. Pour faire vite : l’écart entre Europe et USA est moins grand et moins préoccupant qu’on a tendance à le penser; il subsiste néanmoins.

  2. Article effectivement intéressant, qui (Phelps semble d’ailleurs en avoir conscience) exprime ce qui pour les historiens un truisme : à la question "pourquoi l’Europe est-elle sortie du moyen-âge ?", la réponse la plus définitive semble être : parce que le salut terrestre était devenu un horizon concevable.
    Par contre, et pour le coup cela ne semble pas être la vision de Phelps, la mise en exergue de causes qu’il faut bien dire idéologiques implique qu’il est tout à fait légitime qu’une société ne choisisse pas la croissance comme objectif, si ses membres estiment ne pas se "réaliser dans le travail". Deux problèmes, toutefois :
    – Si certains ne se réalisent pas dans le travail, d’autres se réalisent encore moins dans le non-travail ;
    – En sens inverse, une société qui ne se fixe pas le salut matériel comme objectif premier peut être mise en tension par des injonctions contraires et permanentes (la comparaison incessante des PIB, des taux de croissance, et les recommandations implicites qui s’en dégagent. D’où une sorte de schizophrénie). Pourrait-il y avoir une explication de la perte de confiance de l’Europe ?

  3. A mon sens, il faut être américain pour voir une unicité culturelle de l’Europe continentale. Ou pour être plus précis des traits culturels communs à la France, l’Italie et l’Allemagne mais non présent en Irlande et en grande bretagne.

    Les indicateurs d’implications au travail mis en avant par Pelps sont à mon sens plus une conséquence du taux élevé du chômage et de l’atonie (relative) de la croissance que son contraire.

    Après tout, quand il est difficile de trouver un job parce que le taux de chômage est élevé. Quant on en a un, on fait tout (en tout cas beaucoup) pour le garder. En particulier en acceptant de mauvaises conditions de travail. En ne prenant pas d’initiative qui puisse se retourner contre nous et globalement en étant malheureux au travail.

    Mais à contrario, ils ne sont pas nombreux les gens qui accueillent avec joie l’annonce de leur licenciement – qui théoriquement – les dégages de toutes obligations professionnelles.

    De plus, j’ai l’impression que le constat que fait Pelps sur l’Europe Continental aurait pu être fait de l’angletterre avant Tatcher. Lorsque des réformes structurelles ont été réalisées, les pratiques « culturels » ont évoluées.

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