Parce qu’on est aussi des hommes et qu’il n’y a pas que l’économie dans la vie

Rarement aussi hors sujet que ceci sur ce blog. Je m’en excuse pour ceux qui seraient inutilement mobilisés par ce qui suit. Mais le vertébré sexué, civilisé, érotisé et socialisé que je suis a vraiment du mal à supporter qu’une personne soit lettrée, intelligente et produise des choses aussi ridicules.

Eliette Abecassis nous offre un échantillon de connerie à l’état pur. Une de ces splendides sorties qui signent l’impossibilité à exister médiatiquement autrement qu’en tombant dans la stupidité la plus absolue. Selon elle, les affiches des infidèles donnerait à voir une dégradation extrême de la femme, sa dépersonnalisation et que sais-je encore de déshumanisant. Elles feraient l’apologie de l’homme maniant la femelle comme un objet sexuel sans reconnaître son existence en tant qu’être humain. Son texte est sans aucune nuance, radical, définitif. Les deux héros, l’un se faisant tailler une pipe par une femme sans visage, l’autre en tenant une autre par les jambes, sans visage visible encore, seraient pour le cerveau masculin un point de repère enviable en matière de pouvoir de séduction et symbole de coolitude absolue. Madame Abecassis, il est temps que vous sortiez dans le vrai monde pour y rencontrer de vrais gens, des hommes en particulier.

En fait, il y a trois façons de voir le problème.

La première est de supposer que le réalisateur veut dénoncer ce qu’Eliette Abecassis voit comme une apologie. Il eut été dans ce cas plus utile de le questionner.

La deuxième est de se dire que les mecs qui envient les héros sont perdus pour la société, pour le sexe, pour le bonheur et finalement pour la vie. Qu’ils regardent ces affiches, se paient des putes en pensant les posséder ou se marient avec des femmes suffisamment stupides, naïves, névrosées, volontaires ou fragiles pour se laisser avoir est indifférent. Le monde est un endroit hostile, mal configuré, peuplé à part non négligeable de barbares modernes. S’insurger contre cela en produisant des généralités pathétiques est autant de temps perdu pour produire du sens et de l’intelligence. Est-ce bien digne d’une professeur de philosophie ?

Enfin, la dernière façon de voir les choses est de considérer que féminisme crétin rime avec guerre des sexes et qu’à force de bêtise, on s’aliènera les XY qui ne trouvent pas que les héros du film ont quoi que ce soit de très enviable ou même de sympathique. Quel homme normalement constitué bande sur une femme sans visage (accessoirement, sans corps, sans poitrine, sans chute de reins, je ne cite que le plus prosaïque pour finalement considérer que ces femme sont sans… tout en fait ; bref, qui fantasme sur un chignon à hauteur de pénis ? Statistiquement, je veux dire) ? Quel amateur de sexe digne de ce nom s’extasie devant deux jambes à la renverse (aussi bien galbées fussent-elles) sans entrevoir le reste de la personne ? J’y vois du sexe tronqué, sans envergure, misérable. Et c’est là que je m’agace qu’on puisse considérer que “je” (moi, homme) puisse estimer cela autrement que comme, au pire, un avatar de la communication de consommation (on dit un buzz, je crois) et, au mieux, comme une invitation à peine dissimulée à se moquer de ces deux types pris dans des positions littéralement inconfortables pour se livrer à l’acte sexuel. Si c’est comme cela que “me” voient les féministes, je me dis simplement que les femmes ne méritent pas pareil soutien. Quand on a la possibilité de publier sur le Huffington Post français, on a des responsabilités, il faudrait s’en souvenir.

Cela dit, ça n’engage que moi et est écrit avec, je l’espère, aussi peu de recul que le texte que je critique.

PS : encore désolé pour le hors sujet. Ne vous inquiétez pas, on s’occupe de la dette. Deux textes sont en cours de rédaction.

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9 Commentaires

  1. Encore une castratrice (pour être adepte de la censure faut pas chercher plus loin…)
    La censure, c’est aussi un aveu d’incompetence des éducateurs, hors de par sa profession elle en fait surement partie ce qui ajoute a son ridicule.

    Tout ce qui touche au sexe a tendance a rendre ces gens soit disant intelligents complétement cons…les hormones sans doutes.

  2. Effectivement, c’est vraiment le degré zéro de la réflexion sur ce thème. C’est effrayant.

    Mais je constate aussi que les promesses de billets d’éconoclaste sur la dette suivent l’exemple de la dette elle-même: on promet régulièrement qu’on remboursera très bientôt, et la dette grossit, grossit. Au début il était question d’un billet, maintenant de deux…

    Je dégrade la note de ce blog.

  3. ça confirme simplement qu’il y a des choses qui ne valent pas la peine d’être lues. Et lorsqu’on doit faire des choix (toujours) sur l’allocation du temps à consacrer à la lecture, il faut prendre soin d’éviter ce genre de conneries.

    Donc au lieu de perdre votre temps avec ça, on attend des papiers sur la dette

  4. Je ne peux m’empêcher de penser que l’article d’Abecassis en dit plus sur sa représentation à elle des hommes – tous des machos plus ou moins bien refoulés – que sur la représentation de la femme dans la société actuelle.

  5. Il existe 3 types de féministes :

    – Les jeunes mariées a des vieux riches qui culpabilisent.

    – Les glandeuses qui se servent du féminisme pour ne pas faire leur part du travail de couple.

    – Celles qui ne sucent pas.

  6. Je ne comprends rien à l’accusation initiale de sexisme dans ces affiches, mais après tout, j’ai 28 ans, je dois être trop jeune/mâle/dominant pour comprendre.

  7. Pourquoi s’énerver pour un article sans aucun intérêt ? Concentrons nous sur dette et euro …

  8. Ah tiens, enfin un article intéressant sur la dette de la fin de l’euro de la crise mondial !

    En fait, non.

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