On vous le dit…

Les incitations se nichent partout
Bonnes fêtes à tous.

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16 Commentaires

  1. Que l’Etat paie les femmes pour avoir des enfants, quelle horreur! Dans le passé déjà, des régimes pas sympathiques du tout, mûs par une idéologie expansionniste et conquérante, ont encouragé la natalité. Je suppose qu’aujourd’hui la motivation est plus prosaïquement de sauver le système de retraites par répartition qui ne résisterait pas à un taux de fécondité de 1 enfant par femme. Les "bébés économiques" sont donc subventionnés aujourd’hui par ceux dont ils devront produire les retraites demain. Plutôt que d’épargner sous forme de fonds de pension, on préfère ainsi épargner sous forme de fonds de main d’oeuvre. Personnellement je trouve l’idée abjecte, pas vous? Mais au fait, que faisons-nous en France dans ce domaine?

    Sur ce, bonne fêtes et bon réveillon à Econoclaste. Un grand merci pour vos articles, et dans l’attente de vous lire en 2007…

  2. Ce n’est pas pour me faire l’avocat du diable, ou autre… mais… hum…

    L’existence même des congés maternités, des allocations familiales, etc. tout cela constitue t’il aussi des références à des "régimes pas sympathiques du tout" ?

    Pourtant, me semble t’il, ces mesures ne sont pas là par altruisme, parce que les politichiens désiraient faire de zolis cadeaux aux femmes enceintes, mais bel et bien pour que le taux de natalité de notre pays ne dégringole pas.

    Ce que certains peuvent voir comme une mesure ignoble en raison de l’incitation provoquée, je la vois personnellement comme une mesure de soutien aux parents désirant avoir un enfant avec moins de contraintes. (Financières… qui amènent des contraintes multiples par la suite.)

    Je ne vois pas la différence entre le système d’allocation familial et ces primes… à moins d’avoir loupé quelque chose ? (Dans ce cas, rectifiez moi…)

    Sinon, marrant que l’incitation financière se loge à ce niveau, pour les "femmes désirant retarder leur acouchement sans mettre en danger la vie de leur bébé". :oD

    Bonnes fêtes aux Econoclastes, et idem que plus haut : continuez à nous régaler avec vos articles économiques. :o)

    Amicalement,
    AJC

  3. Je ne trouve pas ça plus choquant que de les allocations familiales ou le fait de subventionner l’éducation. La maternité génère des externalités positives, la subvention a pour but de les internaliser.
    Après, on peut voir du cynisme partout, et dire que l’éducation constitue un "fond de main d’œuvre qualifiée". C’est un peu ce que pensent les syndicalistes étudiants gauchistes qui voient d’un mauvais œil toutes les formations ayant pour but d’accroître la productivité des travailleurs du secteur privé, preuve selon eux que l’Université est au service du Grand Capital.

  4. Pourquoi vous vous excitez tous (ou presque) ? La seule chose réellement notable pour moi ici n’est pas la mesure en elle-même, somme toute assez banale quoiqu’ambitieuse, mais le fait que des femmes essaient de retarder l’accoouchement suite à une inictation fiscale.

  5. D’accord sur le fait que la référence historique n’était pas indispensable. En revanche, mon commentaire est bien dans le sujet des incitations. Une simple aide serait acceptable. Mais vous dites justement que l’aide a un effet notable sur les comportements. Elle doit donc être vue moins comme une aide que comme une incitation à avoir plus d’enfants. Mais est-ce une bonne idée?

    Le sujet mérite qu’on s’y penche. Un des arguments en faveur de la mesure allemande est qu’elle est indispensable pour sauver le système de retraites et éviter une baisse démographique "catastrophique" (sic).

    Examinons le scénario suivant : M. et Mme Dupont veulent s’acheter une voiture, et pour cela ils doivent soit réduire le reste de leur consommation, soit entamer leurs économies. Ne souhaitant faire ni l’un ni l’autre, ils font un enfant et trouvent le moyen de l’endetter à la naissance afin qu’il rembourse plus tard leur achat. Ou, ce qui revient au même, ils cassent leur plan d’épargne retraite pour s’acheter un bolide, et font en sorte que leur enfant s’occupe de leur retraite. Cet exemple est volontairement caricatural, mais il montre bien le dilemme. Comme dirait un biologiste, il y a un conflit d’intérêt entre les parents et les enfants sur la taille optimale de la couvée…

    Encore les Dupont sont-ils responsables de la décision qu’ils prennent pour leur propre enfant. Mais les politiques familiales d’Etat sont une incitation par laquelle la collectivité encourage tous les Dupont à avoir des enfants pour que tout le monde puisse consommer. Il n’y a plus de responsabilité parentale dans ce schéma.

    Pour résumer : quelle bonne raison peut-on avoir d’inciter les gens à faire des enfants à tout prix plutôt que de les laisser faire ce qu’ils préfèrent – des enfants ou autre chose?

    PS : L’un de mes deux garçons est né un 26/12. Bébé fiscal? 😉

  6. L’Etat peut vouloir fournir des incitations, financières si nécessaires, pour tout comportemen qu’il estime bénéfique à la société dans son ensemble, et insuffisamment récompensé au niveau individuel. Ainsi, on peut désirer, pour des raisons extra-économiques, une natalité plus importante en France. L’erreur est de justifier cette volonté uniquement par des arguments économiques, et réciproquement de n’y voir que des justifications économiques.

    Sur ce, bonne année à tous.

  7. Question tout à fait inconoclaste (et qui a donc sa place sur ce blog) : les allocations familiales fonctionnent-elles ? Pour dire ça beaucoup plus crument, peut-on transformer de l’argent en enfants ? Existe-t-il des études sur le sujet ?

  8. @ leconomiste

    Pourriez-vous pousser votre raisonnement jusqu’au bout? Vous semblez dire que l’Etat a de bonnes raisons d’encourager la procréation. Quelles sont ces raisons selon vous? (politiques, philosophiques, religieuses, etc si vous considérez que l’économie n’est pas le bon critère)

  9. @Gu Si Fang : Je crois que léconomiste veut simplement vous dire que l’économie n’a pas à déterminer les fins de la société, mais fournir les moyens pour les atteindre, une fois ces fins données.

  10. Merci à leconomiste et SM pour cet échange. Comme je reste sur ma faim, et pour ne pas encombrer le blog, j’ai écrit un billet pour exposer mon point de vue ici :

    gusifang.blogspot.com/200…

    Le point de départ est la question (à ce jour sans réponse) : "Qu’est-ce qui justifie la politique familiale française?"

  11. J’avais trouvé les deux études de Salanié et Laroque sur la démographie suite à votre conseil ; maintenant que j’ai l’opinion de Gary Becker sur le sujet, je suis comblé ! 🙂

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