Malentendu ou facilité ?

S’il y a une idée scientifique qui s’est plutôt bien diffusée au fil du temps, c’est que relever une corrélation n’est pas démontrer une causalité. Il faut s’en réjouir. Néanmoins, à y regarder de plus près, tout est loin d’être parfait. D’abord, l’idée que corrélation n’est pas causalité (qu’on notera CNPC par la suite) est très contingente chez la plupart des gens. Quand la corrélation va dans le sens de ses préjugés, on a tendance à l’oublier. Ensuite, son utilisation pose à mon sens problème dans l’usage quasi complotiste qui en est régulièrement fait. Qu’un auteur avance qu’une relation entre deux variables est avérée et l’argument CNPC est vite dégainé, balayant d’un revers le travail économétrique mis en avant. Certes, il y a de bonnes raisons de se méfier des résultats de travaux économétriques sans disposer du recul suffisant. Entre le choix des données, les méthodes utilisées ou même les erreurs, les études fallacieuses ne manquent pas. Mais du scepticisme au rejet pavlovien, il y a une marge. L’économétrie est une discipline complexe. Juger en profondeur de la qualité d’une étude peut nécessiter beaucoup de temps et de compétence, même pour un spécialiste. Dans un tel domaine, plus que dans d’autres, c’est sur le travail des pairs que repose la validation des travaux. En d’autres termes, quand on n’est pas économètre, on doit faire confiance un minimum au jugement académique et considérer l’état des connaissances tel qu’il est : une construction progressive qui peut être affinée, voire remise en cause.

Cela dit, je comprends qu’on puisse adopter une attitude négative. De nombreuses études sont résumées dans des journaux généralistes sans aucune précision sur la méthodologie employée. Souvent, les références précises de l’étude ne sont même pas communiquées, ce qui rend un éventuel travail de vérification encore plus coûteux pour le lecteur lambda. Dans ces conditions, il est tentant de cultiver un doute radical et se demander si CNPC, d’autant que les articles de journalistes qui interprètent mal les études ne manquent pas non plus… Dans certains cas, des critiques ultérieures sont publiées, mais ce n’est évidemment pas systématique. Au surplus, les études les plus citées par la presse ne sont pas forcément les plus fiables ; ce sont régulièrement les plus vendeuses médiatiquement parlant.

Un autre problème vient s’ajouter à cela. Lorsque des économistes publient des livres orientés vers le grand public, il me semble qu’ils ne perçoivent pas toujours que leur message sur les aspects empiriques devrait être davantage détaillé. J’ai pris conscience de cet aspect en lisant récemment le livre de Philippe Aghion et Alexandra Roulet, Repenser l’Etat. De nombreux graphiques présentent des corrélations pour appuyer leurs dires. On peut se réjouir que les auteurs appuient leur propos par des éléments statistiques. Mais ils ne dépassent pas l’affichage d’une régression et en déduisent une causalité sans autre commentaire. Pour le besoin d’un cours, j’ai lu attentivement l’un des articles cités. Et il se trouve qu’il s’agit d’un travail économétrique méthodologiquement solide, autant que je puisse en juger. Ce qui n’apparaît pas immédiatement à la lecture du livre. On peut comprendre que le manque de place justifie de faire bref ou simplifié sur les aspects techniques. Mais je pense que taire complètement les aspects méthodologiques est une erreur. Il ne s’agirait pas de leur consacrer dix pages sur chaque étude citée. Mais de signaler très simplement que derrière la régression retenue en illustration, il y a un travail de validation qui la soutient peu ou prou. Tous les économistes ne sont pas victimes de ce biais. Eric Maurin ou Esther Duflo, par exemple, prennent beaucoup de temps dans leurs ouvrages grand public pour justifier les résultats de leurs travaux, quitte à donner parfois une lecture que certains jugeront fastidieuse, mais qui peut généralement être ignorée pour les plus pressés. Dans la fabrique de la défiance, pour citer un ouvrage récemment lu, les auteurs se débrouillent pas mal aussi. Il me semble que procéder de la sorte est un moyen d’asseoir sa crédibilité et une invitation à approfondir les connaissances du lecteur. Le corps du texte n’a même pas à être mobilisé pour cela. Une simple note de bas de page, du type “Le lecteur intéressé pourra prendre connaissance des aspects méthodologiques dans telle publication, la causalité évoquée ici est soutenue par une analyse économétrique plus poussée qu’une simple régression” me semble une façon efficace de montrer qu’on ne cherche pas à jouer sur la connaissance limitée du lecteur. Ceci concerne évidemment les travaux sérieux… Les économistes pensent probablement que les gens prennent spontanément l’économétrie au sérieux. Ils devraient y penser deux fois.

En définitive, il est donc peut-être possible de dissiper largement ce malentendu sur l’usage de l’économétrie de façon simple. A moins que je ne me berce d’illusions sur l’honnêteté des lecteurs et que brandir le CNPC à tout bout de champ ne soit juste une façon de se donner un air savant tout en souhaitant ne pas trop se fatiguer les neurones…

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18 Commentaires

  1. La sagesse ne serait-elle pas de considérer une corrélation comme l’indice d’une causalité, ou plutôt de plusieurs causalités possibles sans en démontrer aucune, et à partir de là de passer à la deuxième partie du travail scientifique qui est de rechercher les relations causales à l’oeuvre dans le monde réel et qui expliquent cette corrélation ?
    Bien sur, CNPC, mais C n’est pas rien non plus. C’est un début de piste précieux. Seulement faut finir le boulot, comme doit le faire n’importe quel scientifique digne de ce nom. Et pour ça, il faut sortir de l’économétrie et passer à l’économie proprement dite.

  2. Ce qu’il y a aussi, c’est qu’il faut un peu se poser la question "est-ce que l’hypothèse d’un lien entre ces variables avait un sens au départ ?".

    Beaucoup des lecteurs de ce blog se souviennent sans doute du travail d’un statisticien qui a fait une régression de tous les malades de toutes maladies d’un hôpital sur tous les signes astrologiques, jusqu’à trouver une corrélation importante entre un signe et une maladie. Ici, l’idée était qu’en prenant suffisamment de cas qui ne peuvent être que des coïncidences, la coïncidence finira par se produire.

    Par contre, on trouve peu de gens pour penser que la corrélation entre "recevoir une balle dans la tête" et "mourir" n’est pas une causalité.

    Mais dans les cas les plus courants, l’auteur fournira quand même un raisonnement heuristique expliquant pourquoi il pensait que cette corrélation méritait d’être vérifiée. Dans ce cas, répondre CNPC ne suffit pas.

    Quoique, je comprends ceux qui répondront simplement CNPC quand quelqu’un balance juste une corrélation sortie de son contexte, en insinuant des conclusions qu’il n’ose pas formuler explicitement (je parle des cas de sous-entendus racistes, bien sûr).

  3. Je ne trouve pas que l’idée CNPC soit très répandue. J’irai même jusqu’à dire que c’est l’un des concepts les moins bien compris et les plus maltraités dans les conversations de tous les jours.
    Cependant, on peut effectivement voir des CNPC à toutes les sauces dans le petits cercles des auteurs et commentateurs de la blogosphère mais il s’agit là d’un petit monde, peu réprésentatif.

    Concernant la littérature grand public, la lecture d’Aghion et Roulet m’a vraiment scandalisé. Savoir que le résultat est solide n’autorise pas à en faire une fausse démonstration, même dans l’intention de gagner en fluidité. Une mise en garde est la moindre des choses; ici cela était asséné comme un argument ultime. Le pire étant que ce faisant ils affaiblissent la thèse qu’ils entendent soutenir en prêtant le flanc à des critiques faciles et légitimes.

  4. Ma corrélation préférée (et soutenue par le MEDEF):
    en cas de maladie, ne restez pas chez vous mais venez à l’usine:
    les chiffres sont sans appel, personne n’est mort d’une longue maladie sur son lieu de travail (alors que c’est plutôt fréquent dans un lit).
    Ce qui tue les gens, ce n’est pas la maladie, mais les arrêts de travail!

  5. "Dans un tel domaine, plus que dans d’autres, c’est sur le travail des pairs que repose la validation des travaux. En d’autres termes, quand on n’est pas économètre, on doit faire confiance un minimum au jugement académique et considérer l’état des connaissances tel qu’il est : une construction progressive qui peut être affinée, voire remise en cause."

    Le profane en économométrie n’ignore que rarement les limites bien connues des processus de sélection et constructions des hiérarchies entre pairs : surtout s’il les vit au quotidien dans sa propre activité professionnelle.

    Dès lors, il aura toujours un peu de mal à déléguer sa capacité de réflexion relative à la gestion de son propre intérêt aux experts professionnels : qu’ils soient médecins, juristes, ou quoi que ce soit d’autre.

  6. Puisqu’il est question du livre d’Aghion et Roulet, je ne l’ai pas lu car je fais l’hypothèse que le recension de Stéphane en donne une idée fidèle et qui ne me donne pas envie d’en savoir plus.

    Je n’ai donc pas été "scandalisé" comme Xavier, mais bien que ce soit un peu (et même plus) HS dans ce fil, je me permets quelques remarques (libérales…) qui s’ajoutent aux réserves que Stéphane formule à juste titre :

    « le rôle donné à l’Etat est justifié sur la base de défaillances de marché »
    Si c’est la seule « justification », elle est extrêmement fragile. Les « défaillances du marché » sont par définition des écarts entre ce que le marché produit spontanément et ce qu’un observateur (par exemple un économiste sur la base d’un raisonnement théorique) ou un acteur (par exemple un chef d’entreprise parce que c’est son intérêt) pense qu’il devrait produire. Cette notion même suppose la définition ex ante d’un idéal qui est soit arbitraire, soit intéressé.

    « l’Etat est susceptible de subventionner la recherche et développement pour inciter les entreprises à innover »
    Mais dans le dernier chapitre, ils écrivent : « davantage de démocratie et de décentralisation dans la gouvernance d’un pays, d’une université ou d’une entreprise, stimule la créativité des individus ». En bonne logique, Aghion et Roulet devraient alors recommander qu’on laisse les entreprises décider toutes seules de leurs investissements en RetD, sans commencer par leur confisquer une partie de leurs profits pour pouvoir ensuite les "subventionner" avec.

    « la vision "néolibérale" qui s’appuie sur la thèse du trickle-down »
    Je ne sais pas ce que Aghion et Roulet appellent « vision néolibérale », mais le libéralisme tout court a des fondements autrement plus sérieux et solides que la thèse du trickle-down, dont il peut très bien se passer.

    « les contraintes de crédit limitent la capacité des entreprises ou des individus à emprunter pour réaliser leurs projets d’innovation »
    C’est vrai, mais est-ce à dire que les entreprises et les individus devraient pouvoir emprunter sans limites ? La bonne question est de savoir si les contraintes naturelles qui résultent de l’action des marchés doivent être supprimées par l’Etat. Au vu de la crise actuelle, il semble bien que c’est au mieux imprudent et au pire catastrophique.

    « les entreprises ne prennent pas en compte l’impact de leurs décisions (procédés de production, embauche, délocalisation, etc.) sur le capital humain, sur le patrimoine technologique, sur l’environnement et sur le climat social. »
    Affirmation assez gratuite. Il existe de plus en plus d’exemples du contraire. En tous cas pas assez étayée pour servir de base au raisonnement.

    La discussion sur l’éducation (ch 1) montre à l’évidence que l’Etat peut se tromper, et ça n’a rien à voir avec le fait que l’Etat soit plus ou moins libéral (en réalité, il ne l’est jamais par définition). La vraie question, que Aghion et Roulet ne semblent pas aborder, est : un vrai système libéral d’établissements autonomes en concurrence ferait-il mieux ou moins bien ?
    Mêmes remarques pour les systèmes de santé.
    Apparemment, Aghion et Roulet ne se posent pas la question : « l’éducation et la santé doivent-ils être gérés par l’Etat ? », mais « étant admis par principe que l’Etat doit gérer l’éducation et la santé, comment doit-il le faire ? »

    « ce qui mine les PME est le rationnement du crédit »
    Demandez à un créateur d’entreprise ou à un patron de PME. Il vous parlera d’abord des réglementations et du coût du travail. Là encore, au lieu de se demander comment résoudre des problèmes que l’Etat a lui-même créés, il vaudrait peut-être mieux qu’il commence par ne pas les créer.

    Au total, il me semble que Aghion et Roulet ne justifient pas l’approche social-démocrate par opposition à une approche plus libérale, mais la posent en principe et se demandent comment la mettre en œuvre de la façon à leurs yeux la plus efficace. Comme ils ne remettent pas en cause l’intervention de l’Etat, ils ne peuvent pas non plus la justifier ni la « réhabiliter », mais seulement en discuter les modalités. C’est un débat de social-démocrates entre eux, pas entre social-démocrates et libéraux.

  7. J’ai un commentaire un peu général.

    Les éléments mis en avant par Stéphane s’appliquent à d’autres disciplines scientifiques, par exemple la recherche historique (oui, c’est une discipline scientifique… du moins c’est une méthode scientifique). Il me parait essentiel de rappeler la méthodologie, les hypothèses, les sources, bref de laisser à voir au lecteur l’échafaudage qui soutient la démonstration et ses conclusions. Au fond, c’est notre méthode qui fait notre légitimité en tant que participants aux débats publics. Si, pour des raisons de forme, nous ne présentons plus ce que nous faisons en amont des conclusions, celles-ci peuvent apparaitre comme des arguments d’autorité et nos débats comme des querelles de personnes ou d’idéologies.

    Par ailleurs: je prends un peu les débats en cours, mais les hôtes de ce blog ont-ils des commentaires sur le commentaire d’Elvin? Grand merci d’avance, et félicitations pour le blog.

  8. Comme le remarque à juste titre Louis, la démarche scientifique est certes universelle, mais la crédibilité d’une discipline scientifique provient au moins autant de ce qu’elle a révélé de manière appréciable par tous que du respect de la méthode.

    Einstein en son temps trouva judicieux, pour faire avancer sa science, de s’adresser aux politiciens pour que soit lancé le projet Manhattan. Ce ne sera pas le diminuer que de remarquer que ce n’est pas cela qui aura grandi ses disciples. En élaborant trop souvent des prescriptions politiques sur la base de résultats scientifiquement irréprochables, l’économiste sera, comme Einstein, confronté par le public à la question de savoir si qui que ce soit voulait que cette question soit posée à cet instant en ces termes.

    Sans doute parce qu’un choix social accepté s’élabore d’une manière autrement plus exigeante qu’un modeste résultat scientifique.

  9. ‘Demandez à un créateur d’entreprise ou à un patron de PME. Il vous parlera d’abord des réglementations et du coût du travail. ‘
    Il est certain que pouvoir faire ce que l’on veut avec des esclaves est tres rentable. Il fait chier l’etat a empecher ca….
    Le manque de tresorerie est un gros probleme, mais ca l’etat y peut pas grand chose (a par sur les delais de paiments), donc forcement ils parlent des problemes du a l’etat en premier. Meme si le vrai probleme est ailleurs (dont vendre des produits que les gens veulent…)

  10. Bonjour elvin (8)

    "Les « défaillances du marché » sont par définition des écarts entre ce que le marché produit spontanément et ce qu’un observateur (par exemple un économiste sur la base d’un raisonnement théorique) ou un acteur (par exemple un chef d’entreprise parce que c’est son intérêt) pense qu’il devrait produire. Cette notion même suppose la définition ex ante d’un idéal qui est soit arbitraire, soit intéressé."

    Pas forcément. Si le peuple est souverain, il a parfaitement le droit de décider que spontanément le marché n’assure pas la production de tel ou tel service de manière satisfaisante (éducation, santé, sécurité…) et qu’il appartient à l’état de pallier cette carence.

    Or la souveraineté du peuple ne peut pas être rejetée comme arbitraire ou intéressée, cela n’aurait pas de sens.

    "« les contraintes de crédit limitent la capacité des entreprises ou des individus à emprunter pour réaliser leurs projets d’innovation »
    C’est vrai, mais est-ce à dire que les entreprises et les individus devraient pouvoir emprunter sans limites ? La bonne question est de savoir si les contraintes naturelles qui résultent de l’action des marchés doivent être supprimées par l’Etat."

    En matière de crédit les contraintes ne sont pas naturelles et ne résultent pas de l’action des marchés, mais de celle de l’État.

    Essayez par exemple de battre votre propre monnaie, ou de créer votre banque sans obéir aux règles édictées par la BCE ou par l’état si vous ne me croyez pas.

    D’une manière générale, considérer comme naturelles les contraintes qui résultent de l’action des marchés tant que l’état ne s’en mêle pas (et donc les autres comme artificielles) ne vaut pas mieux qu’une pétition de principe.

    En effet, une fois que vous aurez décrété naturel le fait d’être racketté tous les 200 m par des bandits de grand chemin dans les pays dépourvus d’État comme la Somalie, et artificiel celui de devoir se soumettre aux contrôles de la répression des fraudes sur les marchés français où l’état assure à tous, commerçants et consommateurs, une excellente sécurité, vous ne serez pas très avancé.

    "« les entreprises ne prennent pas en compte l’impact de leurs décisions (procédés de production, embauche, délocalisation, etc.) sur le capital humain, sur le patrimoine technologique, sur l’environnement et sur le climat social. »
    Affirmation assez gratuite. Il existe de plus en plus d’exemples du contraire. En tous cas pas assez étayée pour servir de base au raisonnement.
    "

    Là, je crois que vous inversez la charge de la preuve.

    Pourquoi les entreprises tiendraient-elles compte des coûts externes de leurs activités si la puissance publique ne les leur facturent pas d’une manière ou d’une autre ? Depuis quand un comptable est-il autorisé par son patron à payer pour ce qui est gratuit ?

    "« ce qui mine les PME est le rationnement du crédit »
    Demandez à un créateur d’entreprise ou à un patron de PME. Il vous parlera d’abord des réglementations et du coût du travail."

    A mon avis, ni l’un ni les autres.

    De quels patrons parlez vous ? De ceux qui voudraient vraiment créer des richesses ?

    Pour ne citer qu’un seul exemple : même si le travail et le crédit étaient gratuits et illimités, on ne pourrait toujours pas construire un seul logement supplémentaire dans les grandes villes françaises, car les normes d’urbanisme malthusiennes l’interdisent (hauteur limite de construction, coefficient maximal d’occupation des sols, zones inconstructibles, sites classés…)

    Si vous êtes un vrai libéral en guerre contre les carcans réglementaires qui étouffent l’activité dans notre pays, alors de grâce laissez en paix ce pauvre code du travail, en loques, dont il ne reste déjà pas grand chose, et attaquez-vous aux véritables ennemis : le code de l’urbanisme et celui du commerce.

    (attention, cela veut dire que vous n’allez pas combattre les syndicats ouvriers, mais les propriétaires et les patrons en place. Des ennemis autrement plus violents, puissants et retors)

    Cordialement

  11. Oh Stéphane ! Moi qui vous prenais pour un garçon sérieux…
    Tous les chefs d’entreprise savent bien que leur premier problème est de fabriquer des produits que les gens veulent. Et le deuxième est de les fabriquer pour moins cher que ce que les mêmes gens sont prêts à les payer. Et tous à part quelques psychotiques préfèrent le faire avec des employés heureux, et aucun n’a envie de travailler avec des esclaves.
    Le "rationnement du crédit" n’est un problème que pour ceux qui marchent tellement bien qu’ils ont envie d’investir (et franchement ceux-là ne sont pas à plaindre), et à l’autre extrême pour ceux qui marchent tellement mal qu’ils qu’ils ne peuvent survivre que sous perfusion (et ceux-là il vaudrait mieux qu’ils fassent autre chose).

    Maintenant, désolé, c’est Aghion et Roulet, et les clichés qu’ils prennent pour des réalités, que je critique, pas vous Stéphane.

  12. ‘Et tous à part quelques psychotiques préfèrent le faire avec des employés heureux, et aucun n’a envie de travailler avec des esclaves.’
    C’est beau le monde que vous decrivez mais justement ce sont en general plutot les psychotiques qui veulent le pouvoir et donc qui l’obtiennent dans la grande majorite. D’ou le role de l’etat (auquel on les retrouve souvent egalement) de contrebalancer le pouvoir.
    Pendant qu’ils se battent entre eux ca laisse un peu de repit aux autres, le malheur etant justement qu’ils se sont allies , d’ou les attaques contre ces ‘privileges sociaux’ si ‘envahissant et limitant l’entreprise’

  13. Le CNPC-award de la semaine : Marine Le Pen, qui dit qu’il faut "un peu d’inflation" parce qu’on constate que c’est pendant les périodes où il y a un peu d’inflation qu’on a les phases de forte croissance.

  14. Et concrètement, comment vérifie t’on la causalité économetriquement parlant ? ça m’intéresse 🙂

    Réponse de Stéphane Ménia
    La première partie du livre de Luc Behaghel Lire l’économétrie est une excellente introduction sur le sujet.

  15. Je sais que ce billet date un peu, mais j’ai eu une alerte rouge dans mon cerveau, récemment.

    Un article qui disait que les possesseurs de liseuses électroniques lisent plus de livres que les autres.

    Là, je me suis dit "présentation du résultat qui inverse cause et effet".

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