Libérons, libérons…

Olivier Bouba-Olga se rit du paradoxe Attalien consistant à présider une commission sur la croissance en même temps qu’il met en doute l’utilité de l’économie. Si la croissance n’est que l’affaire de ceux qui la font, on peut se demander où est l’intérêt d’une commission sur le sujet. Un technocrate ne vaut pas plus qu’un économiste. Par ailleurs, pour qui apprécie la cohérence des propos, on peut se demander s’il n’y a pas un souci quand on est capable d’écrire d’une part que les travaux des lauréats du Nobel d’économie sont forcément jugés ridicules 50 ans après et, d’autre part, de laisser publier ce genre de conversations entre amis. Visiblement, les idées d’un (voire plusieurs) économiste peuvent dépasser la date limite de consommation.

4 Commentaires

  1. Je ne sais pas si c’est réellement un paradoxe : on peut tout à fait gagner sa vie en exerçant une activité en laquelle on ne croit pas au fond.

    A la limite, on a presque intérêt à exercer une profession consistant à exercer une activité qu’on croit inutile : en effet, si on est convaincu que ce qu’on fait n’a aucune utilité, on peut raisonnablement espérer que l’on ne répondra jamais à aucun besoin, et donc, qu’on laissera inchangé le besoin auquel on prétend répondre (sans y répondre) en exerçant l’activité en question, ce qui est une excellente raison de croire en la pérénité de son emploi.

    J’imagine que ce soit être le cas de nombreux informaticiens professionnels spécialistes de Microsoft Windows serveur.

    Remplir le tonneau des danaïdes est certes sans utilité, mais si c’est payé, c’est toujours ça de pris.

  2. Je trouve ça marrant de ne pas se prendre au sérieux, et c’est plutôt très rare dans le milieu universitaire…
    Peut-être que si certains économistes, comme certains politiques ou d’autres, se prenaient moins au sérieux, ils seraient de fait beaucoup plus crédibles…

    J’espère que vous ne pensez pas à Attali quand vous dites “ne pas se prendre au sérieux”. Il y a, comme partout, chez les économistes des gens qui ne se prennent pas au sérieux. Tenez, un super exemple est Xavier Sala-i-Martin (attention, l’intro de sa page n’est pas accessible sous Firefox, mais sous Internet Explorer. A sa décharge, il faut dire qu’elle date un peu…).

  3. Non, non, non, Attali ne pense pas que les travaux des Nobels d’économie seront méprisés et ridicules dans 50 ans : il les méprise déjà. C’est aux Nobels de littérature qu’il laisse ce généreux délai (celui d’il y a 50 ans étant Albert Camus).

    Diantre, aurais-je mal lu le grand Jacques ? Possible. Précision utile, indeed. Mais bon, Si Attali cesse de se référer à Camus cette année, tant mieux pour Camus.

  4. Je vous trouve profondément injuste, SM!

    C’est vrai, quoi, on tape pas sur Attali sans avoir bombardé Minc avant. Les valeurs se perdent!

    Minc n’a rien fait cette fois-ci…

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