Les salariés du public mieux payés que ceux du privé

C’est ce que souligne Le Figaro, titrant “Salaires : avantage aux fonctionnaires”, s’appuyant sur l’enquête sur les salaires 2008 de l’INSEE. D’après mes travaux, le taux de chômage est également nettement plus faible chez les fonctionnaires. Explications…

En ce qui concerne le taux de chômage, je n’insiste pas.

Pour ce qui est de l’écart de salaire moyen, de l’ordre de 3 000€ annuels, je vous propose le petit jeu suivant : à partir du texte du Figaro et de cette page, expliquez quelles informations utiles le premier oublie de préciser.
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EDIT : Il est assez connu que la structure des qualifications de poste dans la fonction publique élève le niveau général des rémunérations par rapport à la moyenne du secteur privé où la proportion d’ouvriers et d’employés est plus élevée. Comme l’ont souligné des commentaires, on compare des choses incomparables en l’état.

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14 Commentaires

  1. Déjà, il faudrait comparer le public d’État et le privé à structure de l’emploi similaire :
    * si les postes du public d’État sont en moyenne plus qualifiés que dans le privé, c’est normal que les salaires y soient plus élevés
    * si la moyenne d’âge des salariés du public d’État est plus élevée, c’est normal que les salaires y soient également plus élevés

    J’ai aussi l’impression qu’un salarié à temps plein compte pour autant dans la moyenne donnée qu’un salarié à temps partiel. Par conséquent, s’il y a plus de travailleurs à temps partiel dans le privé, c’est normal que les salaires y soient plus faibles.

    3 cartouches balancées au pif, il doit bien y en avoir une qui doit toucher. Non ?

    Réponse de Stéphane Ménia
    La première…

  2. Plus qualifié dans quel sens ? Le diplome que possède celui qui les occupe, ou le diplome requis au minimum pour l’occuper ? Si l’état emploie des bac+4 pour leur faire faire un travail de bac+0 en les payant un salaire de bac+2, est-ce une exploitation rationnelle des ressources ? (par exemple un assistant parlementaire pour lui faire distribuer du courrier 😉 )

    Et la démotivation que rescend celui qui est sur-qualifié pour son poste dans le cadre d’une évolution de carrière tellement encadrée qu’elle laisse très peu de place à l’individualisation ne pourrait-elle pas être un des facteurs de la mauvaise qualité perçue des services publics ?

    En trollant un peu moins, je pense que la vérité est globalement plutôt que le public paye mieux les postes faiblement qualifié avec des avantages annexes (stabilité du travail, absence de temps partiel) très sensibles pour ce type de poste par rapport à la situation du privé, qu’il paye moins bien les postes très qualifiés, et qu’il paye un peu moins bien les postes moyennement qualifié, mais avec une charge et un stress en général inférieur. Tout cela reste très banal, et les études intéressantes seront celle qui démontreront sérieusement le contraire pour l’une des trois catégories.

    Réponse de Stéphane Ménia
    Non, ce sont bien des postes en moyenne plus qualifiés. C’est laid ce que vous essayez de faire.

  3. Le Figaro oublie de préciser ce qui est comparé. peux t on comparer deux groupes distincts dont la composition est hétérogène: pourcentage de cadres dans le public et privé, d’hommes et de femmes (les femmes sont presque aussi bien payé que les hommes dans le public que dans le privé or certains services de l’état sont très féminisés), niveau de qualification, niveau de qualification, etc… j’aurais tendance à dire (en éxagérant) que le Figaro sur ce coup là fait oeuvre de propagande !

  4. Il manque le salaire moyen de la fonction publique territoriale (20 028 euros). L’intégration de la fonction publique territoriale dans la moyenne des fonctionnaires ferait baisser cette moyenne (de combien ? On n’a pas la répartition des fonctionnaires dans les trois catégories état, hôpital, territoire).

    Il est très intéressant de noter qu’on ne compare pas la même chose ! D’après la dépêche AFP, les « fonctionnaires d’Etat [ont un] niveau de qualification […] plus élevé que les salariés du privé ». Pour que le parallèle soit valide, il faudrait comparer les fonctionnaires d’état avec les cadres du privé (46 221 euros net).

  5. Moi il y a plusieurs choses que j’ai du mal à comprendre dans cet article :
    – comment le salaire moyen dans le privé peut etre inférieur au smic pour la tranche d’âge des moins de 30 ans ? Sauf à prendre en compte le chomage (tres élevé dans cette classe d’age), mais du coup la comparaison est biaisée puisque par définition il n’y a pas de chomage dans la fonction publique…
    – et surtout, comment la moyenne globale peut etre supérieure au salaire moyen de la tranche la plus forte (23300 pour l’un et 21700 pour la tranche des plus de 45 ans) ?

    Bref, encore une fois, du maljournalisme qui ne vole pas plus haut que ses commentaires, classiques sur le site du figaro…

  6. @ Lotus :
    – le temps partiel i.e. moins de 35 h par semaine, soit chômage partiel – moins de 12 mois travaillés, soit les deux)
    – pour les plus de 45 ans, c’est le "revenu" moyen annuel, donc incluant les gens au chômage. Alors que 23300 est le salaire moyen, donc sans les chômeurs.

    Ou comment tout mélanger. Remarquable de mauvaise foi.

  7. Yes ! J’ai gagné un flux RSS d’éconoclaste… Ha bah mince tiens, je l’ai déjà.

    Réponse de Stéphane Ménia
    Ben non, relisez bien… “les deux derniers”, pas les premiers…

  8. Desolé, mais, ce qui détermine le prix d’un service c’est l’offre et la demande de celui-ci sur un marché libre.
    Pas une pseudo échelle de qualification.
    Le figaro à donc tort… lui aussi.

    Réponse de Stéphane Ménia
    Oui, exact, il a tort de comparer l’incomparable pour conclure implicitement que les fonctionnaires sont favorisés.

  9. La sécurité de l’emploi ça a une valeur importante depuis des décennies, encore plus par les temps qui courent. Le degré de mobilité géographique pour retrouver un emploi dans le privé est important et couteux, sans compter la réadaptation à une nouvelle entreprise et le risque de se faire éjecter sans contre partie lors de la période d’essai. Le manque à gagner en cas de chômage c’est aussi là.
    Le régime de retraite serait à comparer aussi.

    A niveaux de qualification égaux en tenant compte de ces paramètres sur plusieurs années la comparaison serait un peu plus valable mais probablement pas en faveur du privé.

    Réponse de Stéphane Ménia
    Allons, allons… Vous n’allez quand même pas prendre la défense du Figaro et de sa laconique “analyse”, quand même, vous qui avez aligné en quelques lignes dix fois plus de bases de réflexion sur le sujet. Je veux bien essayer d’établir des comparaisons, mais pas comme eux.

  10. Bah! Le problème de cette comparaison, qu’elle soit bien ou mal menée, c’est qu’elle ressasse une fois de plus cette figure des deux chiens de faïence public-privé. Il serait plus intéressant d’ouvrir la comparaison sur les modes de fonctionnement de l’un et l’autre, on y trouverait parfois plus de points communs que le Figaro ne le pense ou même que bien de ceux dit de gauche imaginent.

    Mais bon, les médias aiment bien les marronniers et autres ritournelles.

  11. Vousz oubliez de précisez que le pouvoir d’achat se mesure sur une vie entière. Or les fonctionnaires ont une retraite calculée sur les 6 derniers mois d’activité contrairement aux salariés du privé (25 meilleures années).Enfin ils ont la sécurité de l’emploi donc dans une logique de flexicurité on peut imaginé qu’il est normal que les salariés du privé aient un meilleur salaire.
    vousêtes aussi unpeu de mauvaise foi!!!!

    Réponse de Stéphane Ménia
    Bon, c’est le week-end non sens, visiblement. Je répète donc : la surreprésentation des cadres dans la fonction publique explique la différence de salaires, qui n’est pas si spectaculaire en fin de compte. Les cadres du privé ont des revenus plus élevés que ceux de la fonction publique. Comparer deux choses aux structures totalement différentes est absurde. Si je suis de mauvaise foi, vous êtes de quoi ? Vous avez le droit de détester les fonctionnaires, mais n’espérez pas que vous pourrez défendre les “erreurs” du Figaro. Au fait, savez vous à combien Delpla et Wyplosz estiment la sécurité de l’emploi pour un fonctionnaire de 30 ans gagnant 2 000 € par mois, compte tenu du risque de chômage des CDI ? A un versement de 12 000 €.

  12. @ stéphane :

    " Au fait, savez vous à combien Delpla et Wyplosz estiment la sécurité de l’emploi pour un fonctionnaire de 30 ans gagnant 2 000 € par mois, compte tenu du risque de chômage des CDI ? A un versement de 12 000 €. "

    Tiens, ça m’interesserait de savoir comment ils ont calculé ça.
    Vous avez un lien, une référence ?
    Merci d’avance

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    Réponse de Stéphane Ménia
    Evaluation du risque de chômage en CDI, conversion en perte de revenu, actualisation, ajout d’une prime de risque. Par contre, j’ai pas de lien, c’est dans leur livre “La fin des privilèges”. A mon avis, ils ne vendraient pas à beaucoup de fonctionnaires ce principe. Mais pas parce que ça ne reflète pas la valeur de l’emploi à vie. Non, justement, parce que les gens s’en font une telle idée, qu’il serait idiot de lâcher la rente à ce prix, que je qualifierai improprement d’objectif… Néanmoins, ça donne un ordre d’idées, même en multipliant par deux ou trois. Un an de préparation à un concours pour gagner l’équivalent de 35 000 € (hypothèse haute), voilà un investissement bien peu rentable pour un bac+3 ou +5 (qui réussit le concours en plus).

  13. Au delà de la critique de la méthodologie simpliste du Figaro, sur quels critères peut-on évaluer la politique salariale de la fonction publique ?

    Ratio nb de candidats aux concours / nb de postes offerts ?
    Différence entre niveau de qualification des reçus vs niveau minimal requis ?
    Taux de démission ?

  14. En discutant avec mes amis fonctionnaires , on s’aperçoit qu’ils ignorent ce qui se passe VRAIMENT pour les gens du privé ,surtout pour ceux qui travaillent dans les petites entreprises où les salaires sont inexorablement depuis 1993 tirés vers le bas !De plus vous oubliez qu’à l’heure actuelle , il n’y a qu’une personne de plus de 55 ans Sur 3 , qui arrive en retraite avec un travail ( vous enlevez les commerçants , les indépendants et les fonctionnaires : cela fait que celui ou celle du privé qui y arrive est une exception …). Seul un demandeur d’emploi sur 2 est indemnisé , et celui qui se trouve sans emploi pendant 5 ans avec des périodes de formation , risque de plus en plus souvent de se retrouver radié du chomage , et ainsi de se retrouver au RMI , sauf si son conjoint travaille , dans ce cas il n’y a même pas droit !!! Qu’il soit Employé, cadre, cadre supérieur ou Bac + 7 ! Voila la réalité et avec les nombreuses lois réstrictives appliquées depuis peu : ça s"aggrave encore …Autrement dit, le cadre moyen , Bac + 5, qui gagne 2500/3000 € /mois qui se retrouve au RMI – s’il y a droit – ne touche plus que 390 € soit 4680 € Annuel !au lieu de 36000 € /an …Ce qui fait une différence de plus de 31 320 € sur 1 an ( alors la sécurité de l’emploi estimée à 12000 € ….c’est léger ).
    Rappel : à ceux qui croient que le RMI , c’est le rêve : on ne cotise plus pour la retraite …!

    Réponse de Stéphane Ménia
    Votre diatribe ne mène à rien. Le problème posé par cet article du Figaro reste le même : on y compare l’incomparable sans aucune autre forme de procès. Vous semblez chercher à démontrer quelque chose dont il n’est même pas question ici. Alors, je le répète : vous pouvez haïr ces fumiers de fonctionnaires, souhaiter secrètement leur extermination, cela ne changera rien au fait que cet article du Figaro est d’une nullité perverse de première, destinée à exciter les gens. Ce qui marche bien.

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