Le classement Amazon.fr des ventes dans la rubrique "Essais et documents de l’économie"

Très parlant. Deux complotistes (4 et 5), deux hétérodoxes (2 et 3) et un populiste (1).

Aujourd’hui, vers 18h, ça donne ça :

Remarque : pour l’équivalent sur Amazon.com (popular economics), ça donne ceci :

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12 Commentaires

  1. Montréal est une ville qui à la particularité d’être francophone et anglophone. On y trouve donc des librairies avec un rayon économie français et un rayon anglais.
    Dans les faits ça ressemble à ce que vous avez posté : un rayon français dominé par Attali, un rayon anglais plein de popular économics de très bonne qualité.

  2. Parlant oui, mais révélateur ? Les catégories ne soient pas construites de la même façon de chaque côté de l’Atlantique, la comparaison perd donc tout son intérêt. La rubrique américaine est une sous-catégorie de "Business & Investing", alors que la française est une sous-catégorie de "Sciences humaines".

    Entre des manuels pour devenir riches et des "essais" généraux, évidemment, pas de points communs. De là à en tirer une conclusion générale, il faut être fou comme un D2. Bref.

    Sinon, je ne vois pas trop ce que viendrait faire Attali (enfin le robot qui met en livre les fiches de ses "documentalistes") dans l’affaire.

    Réponse de Stéphane Ménia
    “la française est une sous-catégorie de “Sciences humaines” “. Que dalle… D’abord, la comparaison est mise en remarque, justement parce qu’un ancien D2 n’est pas forcément aussi con que ça (et n’a pas forcément autant de temps que ça pour faire une analyse comparative fouillée amazon.fr vs amazon.com). Donc le point essentiel reste que ces auteurs ont un grand succès sur amazon.fr. Ensuite, vous connaissez visiblement mal la classification amazon.fr dans ses subtilités. Car, voyez un peu comment on arrive à ce classement en cliquant ici. Autre chose ?

  3. Il y a de quoi être … atterré…

    Réponse de Stéphane Ménia
    Ou au moins se poser des questions. Il faut faire gaffe : le classement change vite.

  4. Ouhla, la vanne sur les D2 est mal passée, mes désoles.

    On peut très bien arriver à votre classement en partant de Sciences humaines > économie. Faites l’expérience.

    Sinon, j’ai bien noté que vous n’avez pas le temps de prendre celui de vérifier les différences entre .fr et .com (mais, je m’excuse de poser la question, pourquoi une notule de blog alors ?), mais que vous maitrisez quand même sur le bout des doigts le .fr. Dont acte.

    Cordialement, tout ça.

    Cordi

  5. Pardon de vous embêter encore, mais si vous prenez par exemple la catégorie Entreprises et bourse > économie > politiques de l’emploi, on a en top popularité 1) la TG de Keynes 2) un bouquin de Rocard de… 1997 3) un rapport du commissariat au plan de… 1995. (cf. http://www.amazon.fr/gp/bestsell...

    Mettons que le classement soit véridique (pas moyen de vérifier de toute façon), il m’apparaitrait délicat d’en tirer quelque enseignement que ce soit. Ou alors il faut que Rocard se présente d’urgence à la primaire socialiste, il pourrait faire un tabac et il ne le sait pas, le pauvre.

  6. on peut aussi constater que les universitaires americains font des efforts pour faire des bouquins accessibles (levitt, matthew kahn, stiglitz, krugman) là où peu de fracais occupent l’espace, laissant la pkace aux maris, minc et attali. A part d. cohen, duflo et les econoclastes (et oui) je ne me souviens pas du dernier bouquin de vulgarisation des tirole, gollier, d’autume ou wasmer. l’economie sans tabou de b. salanié a du occuper la tete des classements en son temps.

    Réponse de Stéphane Ménia
    C’est certain. Je crois que c’est encore plus frappant pour les blogs, où on ne trouve pas grand monde chez les économistes confirmés en France. Pour Etienne Wasmer, c’est un peu spécial. Il n’a certes pas rédigé de livre de vulgarisation. Mais il a un blog, son manuel de micro est en soi un exercice de vulgarisation et il s’investit sur des questions de diffusion de la culture économique. Pas impossible qu’un jour ça lui prenne de pondre un bouquin de ce style. N’oubliez pas non plus que des gens comme Krugman ou Stiglitz sont venus assez tardivement dans leur carrière à ces écrits. Je pense que les économistes français entre 30 et 45 ans sont plus sensibles à cet aspect. Mais bon, il faut bien bouffer et publier…

  7. D’ailleurs, de mémoire, il me semble n’avoir vu en rayon ni sexe drogue et économie ni nos phobies économiques. Par contre, j’ai vu l’abrégé de l’action humaine.

    Réponse de Stéphane Ménia
    Hum, dans un sens, j’ai envie de vous dire qu’à choisir entre les deux, il est légitime que Mises soit mis en rayon plutôt que nous. D’un autre côté, il est vrai que mettre la charrue avant les boeufs n’est que rarement une bonne idée….

  8. Ce n’est pas nouveau mais cela me laisse néanmoins sans voix à chaque fois. Votre malhonnêteté intellectuelle est atterrante.
    Vous n’avez pas lu le livre d’Holbecq, "La dette publique une affaire rentable" alors comment pouvez-vous le juger ?
    Et si vous le lisez vous trouverez surement des reproches à lui faire mais certainement pas celui de complotiste.
    Vous faites partie de ces pseudos économistes dont les certitudes ne bougeront jamais et qui, pendant que nous vivons une crise historique,continuent, comme si de rien n’était, à discuter du sexe des anges et à pondre des articles minables.
    Pitoyable

    Réponse de Stéphane Ménia
    Amen.

  9. je ne crois pas qu’on puisse dire que krugman et stiglitz aient investis tardivement dans les ecrits de vulgarisation. il a, de memoire, publié "la mondialisation n’est pas coupable" vers 1995 soit encore dans sa pleine période de production scientifique. je crois suurtout que les francais preferent publier des bouquins de recherche, des manuels ou des reperes. ce sont peut etre aussi les editeurs qui sont frileux et preferent traduirent le dernier sen ou le dernier stiglitz. ceci dit, on trouve quand meme quelques ouvrages grand public et il est vrai qu’ils n’ont peut etre pas le succes qu’ils devraient avoir mais l’absence des top researchers se note aussi dans les blogs (cote americain presque toutes les stars ont le leur : delong, becker, levitt, kahn, glaeser, …) et à la radio ou à la télé (maris est chroniqueur lui !). c’est soit un probleme culturel (economistes ou public) soit un probleme d’incitations.

    Réponse de Stéphane Ménia
    Oui, vous avez raison pour Krugman, il a commencé assez tôt. Pour les éditeurs, ce n’est pas mon sentiment, mais ça se discute. Le souci est qu’en France, si j’ai bien suivi certains débats relativement récents, dans l’ensemble, la seule chose qui est reconnue, c’est la publi revue scientifique. Cela tient au fait que tout enseignant est supposé être chercheur et qu’il n’existe pas une séparation de fait entre universités orientées recherche et universités orientées enseignement comme ce peut être le cas aux Etats-Unis. Le problème est à la fois un problème culturel (plutôt côté public) et d’incitations (côté universitaires). Quoi qu’il en soit, pour finir sur une touche optimiste, on a fait quelques progrès depuis 15 ans dans les ouvrages disponibles, notamment sur la forme.

  10. Prétendre qu’il existerait un lien de causalité entre ce classement et le fait qu’un américain sur six vive désormais de tickets de rationnement serait certainement excessif.

    Par contre, remarquer que la typologie de tels classements ne semble guère corrélée au destin des plus faibles pose la question de l’utilité réelle de la science économique.

    Réponse de Stéphane Ménia
    A vos souhaits.

  11. Qualifier le bouquin d’Holbecq de complotiste, je trouve ça un peu sévère. Je n’ai pas le malheur d’être complotiste ni l’honneur d’être économiste, mais je l’ai lu en bon citoyen lambda de base et il me semble soulever des questions et des considérations qui mériteraient des réponses de nos élites si sures d’elles-même. Mais bon, je lirai avec réel intérêt la contre-analyse que vous en ferez probablement.
    De même, renvoyer Généreux et Mélenchon dans leurs buts sans autre forme de procès sous le vocable bien pratique (et très utilisé ces temps-ci) de populiste, c’est un peu court jeune homme, non ? C’est aussi fin, convaincant et démonstratif que Plantu assimilant Le Pen et Mélenchon.

    Réponse de Stéphane Ménia
    Merci de m’appeler “jeune homme”. Cela ne m’arrive plus souvent…

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