Le cas Maris

Le sujet est probablement d’une importance limitée, mais une affaire picrocholine se développe dans la blogosphère autour de Bernard Maris et de son dernier livre. Léconomiste a tiré le premier avec un billet au vitriol contre Maris, inspiré par la sortie d’un récent livre qui vaut à l’auteur un entretien dans Libération et un passage aux matins sur France culture. Caveat Emptor répond en trouvant la critique excessive et un peu coporatiste; s’ensuit un débat très intéressant sur la question de la gratuité, relevé par François. Versac s’amuse de mon commentaire lapidaire sur Maris; aujourd’hui, Guillermo prend une défense modérée de Maris. Il y a largement de quoi lire; je vais donc me contenter d’expliquer ce que j’ai apprécié, autrefois, chez Bernard Maris : et pourquoi ce n’est plus le cas désormais. Désolé de raconter ma vie, mais n’est-ce pas ce à quoi servent les blogs avant tout?

S’il y a une critique avec laquelle je ne suis pas d’accord, que ce soit chez Guillermo ou chez Florent, c’est l’idée d’un combat entre les tenants de la Règle – les économistes qui critiquent Maris – et le contestataire isolé qui cherche à tenir un discours différent contre vents et marées. Premièrement, parce que si je suis aujourd’hui très virulent envers Maris, c’est après l’avoir apprécié, disséqué, puis rejeté. Sur éconoclaste, nous avons consacré 5 notes de lectures à ses différents livres, ce qui fait de lui l’auteur de livres le plus commenté de notre site, devant Paul Krugman : l’hommage se suffit à lui-même. Ces notes ont été parfois élogieuses, parfois critiques, mais toujours approfondies et développées; rien n’est donc plus faux que cette image de gens dans leur tour d’ivoire qui se gaussent de ceux qui n’ont pas l’heur de respecter les canons de l’académie.

Paradoxalement, c’est peut-être le fait d’avoir trop lu Maris, de l’avoir trop apprécié dans le passé, qui me rend critique aujourd’hui (et je serai prêt à parier que le parcours est le même pour Léconomiste). Ses deux livres “des économistes au delà de tout soupçon” et “les 7 péchés capitaux des universitaires” ont été des moments importants de mon parcours intellectuel. Dans le premier j’ai trouvé une critique radicale et redoutablement efficace, qui m’a conduit à ne plus jamais voir comme avant l’enseignement que je recevais; j’en ai retiré un doute permanent qui a été un moteur constant pour progresser dans ma discipline. Dans le second, j’ai trouvé de larges confirmations de mes intuitions sur la réalité du monde universitaire; j’ai appris depuis à en apprécier la proximité, mais pas trop proche. Par la suite, la lecture de Maris m’a appris à me méfier des experts, des journalistes, de ces gourous qui donnent une image détestable de l’économie, celle d’une discipline composée intégralement d’idéologues se cachant sous un vocabulaire savant, ou de prévisionnistes ridicules discutant dans le poste de l’impact sur le moral des ménages de la hausse des taux d’intérêt.

Le problème, c’est qu’aujourd’hui, j’ai l’impression d’avoir été floué sur la marchandise. Je me sens floué de voir Maris, le critique du monde universitaire, s’y trouver comme un poisson dans l’eau et y faire carrière, surtout après avoir lu sa description de la façon d’y faire carrière; je me sens dupé de le voir professeur d’économie, gourou à la radio, à la télévision, dans la presse, dans de multiples livres, voire même candidat d’un parti politique, après l’avoir vu dire pis que pendre des grotesques experts médiatiques et des gourous audiovisuels. Ce n’est pas l’attitude hypercritique qui me gène : elle a ses limites mais est aussi nécessaire. Ce que je ne supporte plus, c’est la contradiction complète entre le discours et les actes. Quel crédit accorder à une critique du népotisme du monde universitaire faite par une personne qui a confortablement construit sa niche? Quel crédit accorder à une critique des économistes experts et gourou faite par celui dont la carrière entière a été celle d’un gourou? Quel sens donner aujourd’hui à une promotion de la gratuité faite dans des entretiens promotionnels pour la vente d’un livre? Comment comprendre la critique des experts médiatiques par un individu qui dispose d’une large complaisance de multiples médias, à la télévision, la radio, dans la presse? Je peux admettre qu’on crache parfois un peu dans la soupe; mais dans le cas de Maris, trop c’est trop. Je ne supporte plus ce double langage, cette attitude schizophrène consistant à critiquer un système tout en se gavant de ses largesses.

A cette question s’ajoute un problème de fond – ou plutôt, dans le cas de Maris, d’absence de fond. Lorsque je lis dans cet entretien à libération des phrases lourdes, farcies de name-dropping (comme disait Spinoza, l’éthique ça gratte) , je dois me déclarer peu interessé. “la mondialisation n’est pas heureuse, c’est sado-maso”; “au rêve de fin du travail, on substitue le travail sans fin”, le “hamster dans sa cage” “le système règne avec le prix de l’angoisse” et autres… Désolé, mais dans ma conception, la pensée ne se résume pas à des aphorismes qu’on peut floquer sur un T-shirt.

Derrière ces phrases, ces questions sur la gratuité ou le travail, je détecte des problématiques familières; mais je les préfère traitées par des gens qui les présentent de façon approfondie et nuancée. On peut critiquer l’économie orthodoxe autant qu’on le voudra, c’est là qu’on trouve les éléments les plus solides pour traiter de problématiques comme l’environnement, l’excès de travail, la consommation ostentatoire, etc. Cela exige, il est vrai, une quête douloureuse d’une vérité relative et contingente, qui oblige bien souvent à devoir admettre que ce que l’on croyait n’est pas vrai; il est infiniment plus confortable d’en rester au stade de la péroraison.

On pourra dire que Maris, en réalité, accomplit oeuvre utile en introduisant ces problématiques, probablement trop compliquées, dans le débat public; c’est l’argument de Guillermo et Caveat Emptor qui y voient un utile contrepoids à un discours politique dominant. Effectivement : à tant vouloir critiquer Jean-Marc Sylvestre, Maris a fini par en devenir la copie en négatif. A trop détester, on devient l’esclave de l’objet de sa détestation. Il y a certainement des gens à qui cela plaît : moi, cela ne m’intéresse pas. Bien au contraire : c’est précisément le problème français en matière économique que de n’être considérée que comme une branche du discours politique. Maris se prétend héritier de Keynes : mais ce n’est pas avec des gens comme lui que les économistes deviendront, comme l’espérait celui-ci, des “savants humbles et compétents, comme les dentistes”.

Et quels sont les besoins en matière de discours économique en France? Rendez-vous dans n’importe quelle grande surface culturelle genre Fnac, que trouve-t-on au rayon économie? D’un côté, des manuels insipides, souvent rédigés par des enseignants locaux qui en imposent l’achat à leurs étudiants pour la réussite aux examens (car c’est ainsi que l’édition fonctionne dans ce domaine); au milieu de cela, parfois, une pépite, un livre intéressant, noyé dans la masse. De l’autre, des livres pratiques (gagner en bourse avec Jean-Pierre Gaillard…); et un immense rayon “alter-économie” largement achalandé.

Le premier “antimanuel” de Maris a été, dans ce cadre-là, un grand succès de librairie. Tant mieux pour lui; mais je m’inquiète d’une situation dans laquelle tout le monde se rue sur les antimanuels sans jamais chercher à comprendre les manuels; ou que de bons livres de vulgarisation (comme celui de Bernard Salanié) soient moins lus que des brûlots critiques. Ce n’est pas une spécificité française d’ailleurs; mais cela contribue largement à l’ignorance économique nationale. Présenter un discours anticapitaliste en France comme une forme d’anticonformisme, c’est une arnaque du même tonneau que de promouvoir la gratuité en faisant la promotion d’un futur succès de librairie; mais après tout, n’est-ce pas un milliardaire qui a chanté “Imagine no possessions”?

Maris, donc, a cessé de m’intéresser; et les externalités négatives générées par sa production intellectuelle (comme celle de multiples commentateurs économiques, de bords politiques variés) me semblent désormais relever de la taxe Pigovienne. Je préfère de loin mon chemin au sien; et promis, demain, on parle ici de science lugubre, à base de croissance économique en Europe et de questions de productivité.

NB : les commentaires sont ouverts mais seront fortement restreints. Il y a déjà largement de quoi discuter du sujet par ailleurs pour multiplier les départs de conversation.

Alexandre Delaigue

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17 Commentaires

  1. Passons sur Maris, à qui je repprocherais davantage ces passages télés que sa position universitaire (tant mieux pour lui que l’Université se soit montrée moins rigide qu’il ne le pensais).

    Les lectures "économiques" les plus intéressantes que j’ai pu découvrir grâce à ce blogs, et d’autre ailleurs sur le web, étaient toujours descriptives. Comme l’article sur la journée mondiale sur le sida, ou comme le fameux livre de Levitt. Il s’agissait à chaque fois d’expliquer, a posteriori, un phénomène.

    Aussi lorsque je lis "l’économie orthodoxe […] c’est là qu’on trouve les éléments les plus solides pour traiter de problématiques comme l’environnement", je suis à la fois plus que sceptique, mais aussi un peu désespéré.

    Je continue à penser que l’écomonie peut expliquer. Mais "traiter" ce n’est pas ce qu’elle fait de mieux. Elle se montre, dans ce rôle là, toujours un peu trop idéologique à mon gout.

    On peut toujours espérer que par un subtile mécanisme d’équilibre et de taxes les activité de pèches se modifient de tel sorte que tous les poissons n’aient pas disparu depuis 2050 comme annoncé. Mais il me semble un peu irréaliste, et un peu tard, de compter sur l’économie pour "traiter" le problème du réchauffement, qui n’est pas un problème économique.

    Si dans 100 ans il reste encore des économistes, ils pourront toujours expliquer pourquoi l’espèce humaine aura survécu (jeanzin.free.fr/index.php…
    mais je compte pas sur eux pour traiter le problème du réchauffement.

    C’est un peu le problème du marteau: celui qui n’a qu’un marteau comme outil considère tous les problèmes comme des clous. L’économiste ne se permettrait-il pas de considèrer tous les problèmes comme des problèmes économiques?

  2. Si je peux me permettre, il y a plein de Maris et ils ont chacun leur niche; parfois ils sont stimulants, mais la plupart du temps ils satisfont un marché de convaincus ou de gogos en donnant une patine academique a des raras sans interets.
    Pour moi un véritable économiste c’est quelqu’un comme Emily Oster que vous m’avez fait découvrir.

  3. Je crois que c’est le bon ton, en tout cas celui qui permet d’éviter de tomber dans le piège qui a saisi le pieds de leconomiste.
    J’ai personnellement eu un peu le même parcours, c’est sans doute pour ça aussi que ce post me parait pertinent.
    Je voudrais enfin ajouter une remarque relative au fait que les gens qui lisent B. Marris ne sont pas encouragés à approfondir car il dynamite tout. Or ce n’est pas l’objet d’un ouvrage de vulgarisation. A mon sens, ce n’en est donc pas un, c’est un essai politique ou d’idéologie.

  4. Alexandre Delaigue: j’ai visité quelques liens où il y a des débats sur la question Maris. Ce qui m’a sidéré c’est la haine des propos et le retour immédiat au vieux combat "libéralisant vs marxisant". Je ne sais pas ce qu’il faut tirer comme conclusion de ce constat, mais je sens que cela signifie quelque chose… En tous cas, l’avantage c’est qu’on voit clairement qui est "libéralisant" et qui est "marxisant"… 😉

  5. Bien vu sur mon itinéraire intellectuel. En fait, je connaissant déjà les thèses de Maris avant même d’avoir entendu parler du personnage: j’en avais reçu un concentré lors de mes deux ans de prépa B/L. Et du coup, je mesure ma chance d’avoir eu ensuite un Daniel Cohen comme enseignant. Ses livres pêchent par généralisation excessive, mais il est parfait pour montrer à des étudiants profondément convaincus que l’économie orthodoxe n’est qu’une vaste imposture que les hétérodoxes n’ont pas le monopole des grandes idées qui brassent les questions importantes.

  6. Je suis passé par un bac ES (aujourd’hui je suis étudiant en sciences éco), et j’ai beaucoup souffert en L1 (que au premier semestre en fait) : mais où étaient donc passés les grands débats idéologiques que je détestais mais qui structuraient les cours de SES ? Que disait donc ce prof que j’ai considéré (à tort et seulement dans un premier temps) comme un gros con de libéral ?

    Et puis, peu à peu, force a été de constater que l’enseignement des SES au lycée n’a rien à voir avec l’économie en tant que science, qui existe indépendemment de ces stériles débats idéologiques auxquels se livrent les lycéens et leurs profs.

    Je ne suis pas certain de la relation mais je pense que si des gens comme Bernard Maris ont une aussi large audience, c’est notamment lié (mais pas seulement) à l’enseignement économique au lycée, qui d’économique n’en a que le nom…

    Aujourd’hui, le prof de L1 que j’ai considéré comme un gros con de libéral, je peux aisément le qualifier de meilleur prof d’éco que j’ai eu. Non parce que c’est lui qui m’a fait comprendre la portée de la science économique (quoique…), mais surtout parce que j’ai appris à reconnaître un économiste brillant d’un imbécile. C’est la raison pour laquelle j’ai cessé de m’intéresser à Bernard Maris, soldant ainsi mon enseignement lycéen.

  7. bernard Maris est très drôle, c’est une lecture amusante mais bon, au bout d’un moment je n’arrive pas à le suivre, ça sent trop la mauvaise foi.

    Dans un numéro récent de Charlie Hebdo (que je lis toutes les semaines), il raconte, pour la nième fois, que l’économie n’est pas une science.

    Il adore raconter ça, Oncle Bernard.

    mais à ce moment-là il tombe dans l’autocontradiction la plus totale.

    car comment fait-il pour nous expliquer que Keynes c’est bien, et que Friedman c’est mal? (la plupart du temps) = il reprend au moins pour partie les méthodes de raisonnement économique, et surtout, il use à fond de l’argument d’autorité ("moi je suis à l’université") attaché à la réputation de science de l’économie.

    Donc ça me saoûle :
    – se prévaloir de la scientificité de l’économie pour défendre sa chapelle
    – nier la scientificité de l’économie pour débiner ses contradicteurs

    En outre, son discours est truffé de contre-vérités.

    Dernière perle au compteur : dans le dernier numéro de novembre de Charlie, il nous explique que la directive services (dite "bolkestein") dans sa version originale visait à appliquer la règle d’origine en matière sociale.

    or c’est FAUX et archi FAUX, l’article 17 de ladite directive exclut expressément de son champ d’application le droit du travail (traité par la directive 96/71).

    Pour finir ma véritable initiation à l’économie je la dois à Paul Krugman, super auteur d’un super manuel, et à des gars comme ceux d’econoclaste.

    Je suis loin d’être un experte, mais il me semble qu’il y a beaucoup de subversion à dire et à démontrer , par exemple, que les importations ne sont pas nécessairement une mauvaise chose, qu’à anoner que le gratuit c’est super et que les patrons et ben y sont méchants.

  8. La télé a besoin de stars et d’experts clairement identifiables.
    Antoine Sferr est le spécialiste du moyen orient.
    Philippe Manoeuvre est le docteur es rock and roll, et lorsque je vois Maité, je m’attends à ce qu’elle me parle de cuisine. On n’invitera guère Maite pour parler des taux directeurs.
    Maris est donc la caution économiste de gauche à la télé. Le système médiatique est ainsi fait. Maintenant il faut bien mettre un contradicteur à Jacques Marseilles qui écume également les plateaux télés.
    Qui se dévoue chez les econoclastes ?

  9. Pour Olivier Simard Casanova.
    Je suis prof de SES depuis 5 ans et il me semble qu’avec la jeune génération de prof (de SES) ton pb ne devrait plus se passer (enfin ,je l’espère).

    Les débats idéologiques ne sont pas en odeur de sainteté chez les inspecteurs et heuresement.

    Toutefois, il reste toujours quelques irréductibles qui font un simple affrontement néoclassiques (les méchants) / Keynes et ses potes (les gentils), mais ils disparaissent.

    Je crois que tu n’as pas eu de chance.

  10. M : je pense que vous montez sur vos grands chevaux un peu vite avec le terme "traiter". Si cela peut vous rassurer, je ne voulais pas écrire que ce sont les économistes qui doivent décider; simplement que les outils d’aide à la réflexion sont dans l’économie orthodoxe.

    Vulgos : c’est normal, dans la mesure ou Maris est exclusivement dans le champ idéologique, pas dans le champ scientifique (et ne venez pas me les briser en me rappelant que les deux ont une intersection non vide, je le sais 🙂 ).

    OSC : Oui et non. En soi le programme de SES n’est pas terrible parce qu’il est lourd et ennuyeux, poussant facilement au schématisme (comme d’ailleurs tous les programmes concoctés par le ministère de l’éducation nationale, l’économie ne fait pas exception); mais (cf Nicolas Gros) il est possible d’en faire un enseignement intéressant.

    Coco : merci de préciser les choses avec clarté.

    Buzzcocks : le problème vient ce ce que le temps des media n’est pas celui des explications scientifiques. Parler d’économie dans les media exigerait moins de débats, moins d’experts, et plus de descriptif. Ce que fait Tim Harford à la BBC par exemple.

  11. Une petite citation de Joan Robinson, pour ceux qui pensent détenir La vérité de ce qu’est un bon enseignement d’économie (un "enseignement intérréssant"):
    " La finalité de l’étude de l’économie n’est pas d’acquérir un ensemble de réponse toutes faites aux questions économiques, mais d’apprendre à ne pas se laisser duper par les économistes. "

    Je pense que le programme de SES au lycée est dans cette logique la. Je passe mon CAPES de SES cette année, donc les généralités sur la "jeune génération de prof" sont à éviter. D’ailleurs comment peut-on enseigner la sociologie et penser en terme si simpliste par "la jeune génération de prof n’est pas aussi bornée que les profs de SES gauchistes" et "si les inspecteurs le disent c’est que c’est vrai".

    Sinon, j’aimerais savoir en quoi le programme de terminale est ennuyeux, et surtout que serait un "enseignement intérréssant"?

  12. Sur le programme SES ennuyeux :
    econoclaste.org.free.fr/d…

    J’ajouterai que ce n’est pas une spécificité SES : les programmes de lycée en physique, sciences naturelles (pardon, SVT), français, peuvent faire l’objet des mêmes critiques. En SES, le phénomène est amplifié, c’est tout. Quant à un enseignement intéressant, le principe de base de sa définition c’est qu’il n’en existe pas de recette universelle qu’un ponte ministériel peut décrire sur une feuille de papier; Que cela dépend donc de la capacité de l’enseignant à s’adapter aux circonstances. Mais bon, tout cela est franchement hors-sujet, non?

  13. Je ne comprends pas pourquoi vous reprochez à Maris d’être devenu professeur d’université.
    On peut critiquer certains travers des universitaires et devenir professeur d’université.
    Ce qui est critiquable, c’est de reproduire les mêmes défauts, pas de devenir prof.
    Je me souviens d’un de ses livres (lettre ouverte aux économistes) qui était assez drôle et juste.
    Et à l’époque, vous aviez fait sur votre site une critique assez favorable, si je me souviens bien.

    Merci en tout cas pour votre site que je fréquentais il y a 4 ou 5 ans (et qui me semblait être devenu inactif). Je l’ai redécouvert par hasard hier. Continuez!

  14. Buzzcocks : "Qui se dévoue chez les econoclastes ?"
    Moi, je peux être d’une parfaite mauvaise foi et d’une prétention sans limites quand on met assez de zéro sur mes chèques. En plus, caution de service, je peux faire, c’est pas trop profond. :o)

  15. Le problème, c’est qu’une discipline comme l’économie ne peut être enseignée à la télé que par un sage. L’économie, c’est sérieux et compliquée. Donc l’intervenant économiste télévisuel doit paraitre instruit et savant donc il sera forcement agé.
    Puisque dans l’imagerie populaire, le vieux est forcement plus instruit et savant (Gandalf le magicien est bien un vieillard barbu dans le Seigneur des Anneaux).

    Je ne connais pas bien l’age des participants des Econoclastes mais je pencherais pour de jeunes trentenaires. Thomas Piketty intervient dans des médias écrits mais on ne voit pas sa bobine à la télé. Il pourrait pourtant jouer le contradicteur "de gauche". Mais non, il sera appelé à la télé quand ses tampes grisonneront un peu.

    Donc en attendant, on aura Maris comme expert économiste "de gauche".

    Toutefois, pour des émissions boursières, il est toutefois bienvenu de mettre un jeune loup ou un entrepreneur dynamique genre Charles Beigbeder. Le jeune qui réussit, ca passe bien à la télé, il peut donc aisement parler de droit du travail trop rigide etc… Mais le professeur d’économie de télé, non, il doit ressembler à un professeur.

  16. Deux petites questions : Bernard Maris décrocherait-il un poste de professeur à l’université aujourd’hui ? Pourquoi ?

  17. Il y a trois ans et demi, j’ai voulu profiter de l’été faire une étude sur le chômage, et j’ai donc écumé les bibiothèques (non spécialisées) et certaines librairies (un peu plus spécialisées)
    Il y avait effectivement tout un tas de livres sur "comment trouver un emploi" mais sur ce que je cherchais, rien ou pas grand chose. J’ai fini par prendre un livre de Fitoussi qui ne m’a pas du tout convaincu et par faire mon miel du rapport de Jean Pisani Ferry au Conseil d’Analyse Economique, intitulé je crois, vers le plein emploi
    Evidemmment, j’aurais pu trouver des choses dans l’abondant littérature alter mondialiste , mais je cherchais des solutions applicables, pas du rêve sur papier!
    Heureusement qu’il y a Daniel Cohen et bien sûr ce blog et quelques autres!

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