La Corée du Sud transpire-t-elle encore ?

Cet article sur le burn out croissant des sud coréens m’a immanquablement rappelé ce vieil article de Paul Krugman (1994) concernant le miracle asiatique. Krugman y expliquait que la croissance des 4 dragons (Taïwan, Singapour, Hong Kong et la Corée du sud) était basée sur l’accumulation des facteurs de production, davantage que sur le progrès technique. “La transpiration plutôt que l’inspiration”, pour reprendre l’expression de Krugman.

Il faut être sérieux, la Corée du sud n’est pas (ou n’est plus) l’URSS, pays auquel Krugman comparait à l’époque le “miracle” asiatique. Pour ne retenir que deux indicateurs, le PIB par habitant (en Parité de pouvoir d’achat) de la Corée du Sud est très proche de celui de la France et ses performances en matière d’innovation ne sont plus à démontrer. Mais la productivité du travail y est modeste parmi les pays de l’OCDE. Un reliquat de transpiration…

Lisez l’article de Krugman (qu’on peut retrouver dans son classique La mondialisation n’est pas coupable). Même si pas mal d’éléments factuels sont dépassés, il contient de la bonne économie.

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3 Commentaires

  1. Bonjour,
    Est-ce que le recueil de Krugman existe dans une version anglaise? Si oui quel est le titre en anglais?

    Réponse de Stéphane Ménia
    Oui, bien sûr. Le titre original est Pop Internationalism.

  2. une remarque en passant : de mémoire,selon le même OCDE, la Corée est le seul pays mesuré à afficher une enviable croissance de la productivité du travail de l’ordre de 3% ces quinze dernières années.

    Bref, s’il est bien un endroit où l’on voit les effets de l’informatisation dans les courbes de productivité, c’est bien là bas.

Commentaires fermés.