La bonne lecture du jour

C’est cet article de David Warsh consacré au livre de Claudia Goldin et Lawrence Katz, the race between education and technology. Ce livre est une version augmentée de cet article, dont on trouvera un résumé ici. A partir d’une analyse approfondie du développement du système éducatif américain au cours du 20ème siècle, ils aboutissent à la conclusion que la longue période de réduction des inégalités et de hausse de la productivité des USA est venue du développement du système éducatif secondaire, permettant aux compétences de la population de s’accroître à un rythme compatible avec les évolutions technologiques; de la même façon, c’est parce que la progression de l’enseignement plafonne que les inégalités augmentent aujourd’hui. Conclusion : il faut aujourd’hui une nouvelle phase de démocratisation scolaire pour éviter que la productivité ne stagne.

On peut rapprocher cela des analyses de James Heckman (voir ce récent article sur Vox-EU) mais aussi du dernier livre d’Eric Maurin. Au moment de la rentrée, on peut se rappeler que la démocratisation scolaire, et la recherche de moyens de l’étendre aujourd’hui, est primordiale pour la croissance économique et la prospérité.

Share Button

Alexandre Delaigue

Pour en savoir plus sur moi, cliquez ici.

8 Commentaires

  1. "on peut se rappeler que la démocratisation scolaire, et la recherche de moyens de l’étendre aujourd’hui, est primordiale pour la croissance économique et la prospérité."

    Et l’on notera qu’en France, il est probablement plus facile d’ouvrir une armurerie qu’une école se destinant à l’enseignement primaire ou secondaire.

  2. Après on nous dira que les économistes ne trouvent rien… Il semble que les preuves commencent à s’accumuler gentiment. Et j’étais pas convaincu par nature.

  3. Cette thèse était déja présente dans le livre d’Emmanuel TODD, "l’illusion économique" il y a dix ans.

    Il se basait lui sur l’étude des différences entre les différents pays en terme de démocratisation scolaire et d’homogénéité dans les revenus. Les grandes périodes de développement de chaque pays étant liées aux moments de généralisation du niveau primaire, puis secondaire.

    Il faisait le constat que la réduction des inégalités s’arrêtait dans un pays quand la démocratisation de l’enseignement ne progressait plus, et que seuls les pays scandinaves, la suède étant mise en avant, étaient arrivés à ne pas bloquer à 20% de diplômés du supérieur.

  4. Avant de recommander une nouvelle phase de démocratisation scolaire, il reste à expliquer comment l’offre d’enseignement scolaire et supérieur s’adapte à la demande de main d’oeuvre qualifiée.

    N’est-il pas curieux de voir que l’offre a augmenté "plus vite que la demande" (en quantité) de 1915 à 1940 ce qui a fait baisser les prix (salaires)? tandis que le phénomène s’est inversé après?

    Dans "L’inflation scolaire", Marie Duru-Bellat souligne deux risques :
    – surinvestir dans l’éducation
    – mal mesurer la demande
    gusifang.blogspot.com/200…

  5. Gu Si Fang : en théorie, le marché est à même tant de ne pas trop surinvestir dans l’éducation que de trop mal mesurer la demande.

    Just do it.

  6. Doit-on comprendre qu’après avoir distribuer des bac généraux et des licences dans des pochettes surprises, il va falloir distribuer des Bac+5 et des doctorats gratuitement?

  7. AK: Ce qu’on nomme "démocratisation scolaire", c’est par exemple le choix fait par De Gaulle en 1953 de rendre l’enseignement en collège obligatoire pour tous (il n’était alors obligatoire que pour les garçons, le nombre de places alors offertes en collège tenant compte de ce point)

  8. Une question toujours sans réponse : l’éducation crée les emplois et le progrès? (URSS, Cuba, une longue période de progrès avant que l’éducation de masse ne donne ses premiers résultats en France, période pendant laquelle les entreprises faisaient beaucoup de formation interne à leurs frais.?
    Corrélation éducation/recherche et progrès/emplois de plus en plus qualifiés ; quel sens?

Commentaires fermés.