Alexandre, interrogé par Guillaume Guichard, c’est à voir ici.
Vous noterez l’à-propos des commentaires (les quatre premiers pour le moment). J’ai déjà dit à quel point j’étais déprimé par l’ouverture des commentaires sur les sites de journaux en ligne. Je le répète. Il faut trouver un moyen de sauver la presse. L’un dans l’autre, ça tourne au tapin.
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"Il faut trouver un moyen de sauver la presse."
Encore faudrait-il être certain que faire quelque chose aiderait davantage la presse que ne rien faire.
La recherche de "l’interactivité" augmente sans cesse à la radio, à la télévision, dans les journaux, sur internet…Et la plupart du temps les réactions du public sont de mauvaise qualité, surtout quand il s’agit d’opinions ou d’idées générales. A l’écrit cela se voit encore plus, ou gêne davantage . Mais n’est-ce pas un bon indicateur d’un niveau de l’opinion pour les politiciens en campagne(mais peuvent-ils faire autrement ?),et, par suite,pour les électeurs,de la stratégie des candidats ?
M.Delaigue a toussé, c’est la preuve qu’il n’est pas sûr de ce qu’il dit et qu’il tâche tant bien que mal de cacher sa gêne (légitime au regard des énormes contre-vérités qu’il énonce avec une mauvaise foi que le bon sens démasque sans peine) derrière des tics nerveux et une chemise récupérée sur le corps d’un Bee Gees.
j’ai commencé par le premier livre, que je trouve très stimulant et plein d’humour. Pourtant, il y a quelque chose qui ne passe pas. Pour le chapitre sur le tabac, avouez que c’est bien une loi qui a enfin permis aux non-fumeurs d’apprécier un repas au restaurant. Le pire, c’est que je ne vois pas la faille dans le raisonnement, et je me demande si du coup je ne dois pas également relativiser les autres chapitres. Ai-je fais un contresens?
Réponse de Stéphane Ménia
L’un des messages du chapitre est que si les non fumeurs détestent tant que ça la fumée, il devrait y avoir, sans loi, des restaurants non fumeurs. Le fait est que c’était peu le cas. L’argument du marché est probablement plus discutable en ce qui concerne les salariés, même si certains éléments peuvent encore le soutenir. En revanche, côté clients… Vous dites que “c’est bien une loi qui a enfin permis aux non-fumeurs d’apprécier un repas au restaurant”. Maintenant, je vais vous répondre que c’était bien qu’il n’y ait pas de loi qui intedise aux fumeurs d’apprécier une cigarette avec le café… Les restaurants sont des lieux privés, où l’on va si on le souhaite. Moi, par exemple, je ne vais pas dans les restaurants karaoké. Et je ne vais pas demander à ce qu’on y arrête les karaokés, sous prétexte que j’aimerais bien y manger. Non, je n’y vais pas, sauf si j’estime que la compagnie d’amis chanteurs vaut la souffrance de mes tympans. Si demain, le patron d’un établissement de ce genre s’aperçoit qu’il perd trop de gens comme moi, alors il arrêtera le karaoké. Pourquoi en irait-il différemment pour le tabac ? Personne n’a jamais demandé d’interdire les établissements non fumeurs, par exemple.
@Clement : vous trouverez là l’explication ultime de l’intérêt de la loi sur le tabac :
http://www.optimum-blog.net/post...
Sans ça, Stéphane aurait raison =)
Sur la clope, je suis totalement conquis par l’argumentaire d’optimum.
Je crois par ailleurs qu’un fumeur, étant sous l’influence d’une addiction (privation de liberté qui se fait passer pour l’expression d’une liberté), est fondamentalement incapable d’être rationnel et objectif sur ce type de question. Tous ses raisonnements sont biaisés par les stratégies de son addiction.
Quant à la loi, a minima, elle se contente de trancher de façon arbitraire entre les intérêts de deux communautés. Une porte doit être ouverte ou fermée. A moins de considérer, avec Optimum, que les deux communautés y trouvent en fait leur compte au final. Ce qui est fort défendable.
Réponse de Stéphane Ménia
Oui, enfin, il faut se rappeler tout de même que l’hypothèse de départ sur les préférences, à savoir “j’ai remarqué que quasiment tous les fumeurs que je connais ne fument pas dans leur appart ou leur voiture, ou alors seulement à la fenêtre” me semble assez discutable. Comme si la moindre odeur de tabac froid ou le moindre nuage de fumée était intolérable pour un fumeur. On sait tous effectivement que les wagons fumeurs d’antan étaient irrespirables quand ils étaient plein et que les éviter était plus malin. Mais quand peu de voyageurs y étaient, c’était pas mal. Sur l’addiction, il y a débat. En gros, vous avez la théorie de l’addiction rationnelle et la position de Schelling sur le sujet. La réalité doit être quelque part entre les deux et on se demande bien pourquoi des gens arrêtent de fumer si l’addiction rationnelle est un leurre. Quant à dire que les deux communautés y trouvent leur compte, foutaises. Tout au plus, la ségrégation permet de se regrouper entre gens aux affinités identiques… En réalité, on se demande bien pourquoi le principe des zones fumeurs et non fumeurs qui ne fonctionnait pas si mal dans beaucoup d’endroits ne continue pas à être la règle, avec d’éventuels critères exigeant que la séparation ne soit pas ridicule (et qu’on ne me parle pas des terrasses chauffées…). Néanmoins, avec plus de deux ans de recul, on constate que les zones fumeurs se développent. On peut constater, me semble-t-il, que ce sont aussi les zones où les places sont les plus chères. J’imagine qu’il faudra s’interroger sur le sens de ce phénomène. Enfin, il y a une forme de paternalisme sous-jacent dans le billet de Vil et dans votre fin de commentaire : empêcher les fumeurs de fumer, c’est bien pour eux. Ben tiens…
Nan mais Stéphane j’avais précisé que mon hypothèse était complètement injustifiée au-delà de mon ressenti, hein, t’énerve pas, vieux toxico!
Ceci dit, SI ("And that’s oooone big if", comme dit Brad Pitt dans Inglorious Basterds) on accepte l’hypothèse "le fumeur préfère sortir fumer et ne pas puer, plutôt que fumer dedans et puer", ça ne me paraît pas paternaliste de les empêcher de fumer, puisque c’est ce qu’ils souhaiteraient faire à condition que tout le monde fasse pareil (ou plutôt, ils souhaiteraient que tout le monde le fasse, et seraient prêts à le faire aussi "en échange"). Coordonner (même par la contrainte) les décisions des fumeurs pour atteindre un équilibre optimal de non-fumage (on ne parle ici que de l’externalité du tabac, ie l’odeur, et pas de l’effet sur la santé du fumeur) n’est pas plus paternaliste que signer un traité contraignant de non-prolifération nucléaire pour s’empêcher mutuellement de continuer l’inutile course à l’armement.
Bon, ceci dit, vu que tu dois avoir plus de tabac que de sang dans les veines, je comprends que tu le prennes personnellement :p
Réponse de Stéphane Ménia
Eh, j’t’ai parlé à toi ? C’est à FC que je causais, vieux débris !
Euh… j’arrive ici par hasard, mais je me permet de vous signaler que huit études épidémiologiques en Italie, aux USA et en Suisse ont montrée une très nette diminution (25 à 40% selon les études) des admissions pour infarctus du myocarde des non fumeurs et… des serveurs et garçons de café depuis l’interdiction de fumer dans les lieux publics. Ce, quelques mois après la mise en place des différentes lois.
Pour les professionnels de la restauration, le bénéfice est sans appel.
Réponse de Stéphane Ménia
Si je me souviens bien, l’étude italienne a été discutée ici. Il faudrait que je retrouve.
Oui, elle a été discutée. Comme celle du Montana, comme l’étude suisse dans la région des Grisons. Mais le problème, c’est qu’elle vont toutes dans le même sens. On peut discuter l’importance de la diminution, la part respective des différents facteurs (sensibilisation etc..)mais… au bout d’une dizaine d’études, même si on ne peux pas utiliser l’outil "on remet le tabac et on voit si ça fait remonter les infarcts", ça commence à sentir réellement le lien de cause à effet.
Si je comprends bien l’argument, si l’arrêt du tabac était si demandé, il aurait dû y avoir des restaurants non fumeurs en grande quantité. A-t-on le droit de retourner l’argument du maitre de ces lieux? Si c’est si demandé, il devrait y avoir foultitude de lieux fumeurs (privés). J’attends de voir des amis fumeurs demander de sortir dans un lieu fumeur…