Un professeur certifié en fin de carrière gagnerait 4 100 euros net, selon Copé (France Info, ce matin), réputé ministre du budget et de la réforme de l’Etat.
Hélas pour les intéressés (et moi, par ricochet), c’est loin de la réalité (qui est en dessous de 3 000 €). C’est une énormité qu’on ne peut très probablement pas mettre sur le compte d’une étourderie.
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Le truc, c’est juste de comprendre la façon dont il fait ses calculs : si le certifié en question est prof principal, s’il fait 3 heures sup par semaine et si on divise sa rémunération nette annuelle par 10 (pour ne pas compter juillet et aout), on ne doit plus être loin du montant qu’il avance…
Juste pour les 10 mois. Le problème, c’est que présenter les vacances d’été tantôt comme des mois gratuits et tantôt comme des mois non payés, c’est incohérent. Ensuite, et surtout, puisqu’il est question d’impôt sur le revenu (donc base annuelle), ça ne tient pas. En fait, on pourra le tourner dans tous les sens, c’est n”importe quoi. Mais avec Copé, on a l’habitude.
mouaih, quand on veut faire détester une catégorie professionnelle, on dit qu’elle est surpayée.
à chaque grosse grève SNCF il y a des gens pour dire que les conducteurs de TGV gagnent plus de 6000 euros par mois.
c’est toujours le meme argument, il contient toujours une somme exorbitante (en fait pas exorbitante, juste très supérieure au salaire médian, de sorte à rendre envieux plus de la moitié des français), les mots "en fin de carriere" et un flou ne permettant pas de savoir s’il s’applique à "tous" à "90%" à "le mieux payé en france" à "en théorie en incluant toutes les primes possibles y compris si elles sont incompatibles" ou plus probablement juste à "personne".
c’est juste lamentable, j’espère que ça ne marche pas.
Je précise un point : il y a tellement de choses à dire sur le statut, les missions, les revenus des enseignants, etc. que je trouve déplorable de sortir ce genre de chiffres erronés. D’où ma réaction.
En tous cas, il persiste et signe, ressortant l’argument au JT de France 2 à 13h00. A mon sens, connaissant la sensibilité du public concerné, il a dû préparer ses arrières.
Même sans avoir préparé les arrières, on peut mentir, être désavoué par les faits et, par un miracle médiatico-démocratique, être considéré longtemps après par le plus grand nombre comme celui qui a dit la vérité. Copé est en train de devenir un spécialiste de cette démarche. Il lui suffit de jouer vilement avec des préjugés. On aurait du continuer à lui payer en intégralité son appart de 235 m²… Là, le pauvre chou semble dégoûté de la politique.
maintenant que la rumeur est partie… les décrieurs de service publique vont s’en donner à coeur joie… c’est de la com de l’UMP… pas très républicain et démocratique… très eux en somme…
Je vais essayer de trouver une fiche paie d’un certifié de fin de carrière, y compris avec heures sup. Ca risque de faire rire. A savoir d’ailleurs, ces heures sup ne sont comparativement pas très élevées chez les profs en fin de carrière. On peut se demander pourquoi. Après tout, avec de la bouteille, la charge de préparation d’une heure de cours est bien plus faible à 55 ans qu’à 25 ans. Et obtenir les heures en question, quand il y en a à partager, n’est pas un problème, d’autant plus qu’on a fait ses preuves. Mon hypothèse est que c’est lié au fait que la plupart n’aiment plus beaucoup leur métier et la désutilité marginale du travail compense largement l’utilité marginale du revenu, dans leur cas.
J’ai parcouru hier le quotidien régional de chez moi. Et j’ai été satisfait de constater que l’édito descendait Copé en flamme. Au moins, pas mal de gens le verront. Mais, en effet, je doute que cela suffise à éteindre l’idée/rumeur.
J’ai lu dans 20 minutes (oui, bon, y a mieux comme source d’information) qu’un informaticien avec 10 ans d’expérience gagnent aussi 4100 euros par mois.
Là encore, j’en connais beaucoup (j’en suis un également) et rigoureusement personne ne touche des salaires pareils sauf peut être quelques gros chefs de projet ou quelques indépendants.
Je vais envoyer mon CV à la mairie de Meaux ou pour être webmaster de l’UMP.
D’après la grille de rémunération des profs certifiés sur le site du ministère de l’éducation nationale (http://www.education.gouv.fr/per... un prof certifié en fin de carrière gagne entre 2 454 et 2 921 € hors heures sup et indemnités. Soit au maxi 2 921 x 12 = 35 052 € par an. En supposant qu’il s’agisse d’un prof principal qui touche l’indemnité de suivi et d’orientation des élèves (2 206 € annuel), pour arriver à 4 000 € par mois (49 200 € annuels) il manque 11 942 € ce qui représente presque 10 heures suplémentaires hebdomadaires soit plus de 50 % des heures dues (un certifié a une charge de 18 heures de cours hebdomadaires) !
Il me semble que le problème des salaires de la fonction publique est qu’ils se sont pas fixés par rapport à un prix d’équilibre sur le marché, mais par une décision politico-administrativo-syndicale.
Par ailleurs, la transparence n’étant pas de mise, donc tous les doutes sont permis sur l’équité (le seul critère qu’il reste à défaut d’équilibre concurrentiel) de ce type de salaire et des conditions de travail. Il me semble important de diffuser l’information lorsqu’on en dispose pour mettre le doigt sur ce qui est équitable et ce qui ne l’est pas.
Enfin, même si les évaluations sont toujours difficiles et dépendent de la nature des emplois. Je me propose par exemple de vous informer que les conducteurs de train conduisent en moyenne 600 heures par an (source: J-P Orfeuil de Paris XII) et ont leur retraite à 50 ans. C’est objectivement très peu pour ce qu’ils gagnent… On en revient au problème des régimes spéciaux de retraite, qui me semble largement plus inéquitable que le salaire des profs certifiés.
Toujours est-il que tant que la transparence n’est clairement pas systématique pour les emplois publics, chacun connaissant un abus peut supposer qu’il y en a d’autres ailleurs. L’un des critères qui peut alors être intéressant de mesurer est la "file d’attente" ou le turn-over (ceux qui partent avant la retraite) pour cet emploi.
Le problème n’est d’ailleurs pas systématiquement un biais dans les emplois publics, et peut aussi s’observer dans diverses situations de secteurs régulés, comme par exemple dans le transport collectif urbain : halshs.archives-ouvertes….
peut etre voulait il dire aggrege ?
Pour un certifié au bout de 7 ans d’ancienneté, prof principal, compter 1400 Euros par mois. A peine de quoi vous placer dans la classe moyenne selon Copé.
William, la transparence existe, pour peu qu’on cherche un peu.
Sur le site de la fonction publique, tu trouveras les grilles de carrière type de la fonction publique. Les professeurs certifiés sont là : http://www.fonction-publique.gou...
Tu remarqueras que ces grilles sont en indice et non en valeur absolue.
Il te suffit de connaître la valeur de l’indice 100. On le trouve sur Légifrance ici : http://www.legifrance.gouv.fr/te... (article 3).
Soit 5 397,95 Euros (par an) à compter du 1er juillet 2006.
Ainsi, hors primes et heures supplémentaires, un certifié en fin de carrière au dernier échelon qu’il puisse atteindre (indice 783) gagne 783×5397,95/100 = 42266 euros par an (brut). Soit 3523 euros par mois (brut).
Si tu enlèves les charges (en gros 23%, à vérifier) cela fait 2719 euros par mois.
Si tu veux ne pas te taper tout le calcul tu peux aussi aller là : sepnord-cfdt.net/salaires…
Reste ensuite les heures supplémentaires (HS) et les indemnités de suivi et d’orientation (ISO).
Disons qu’en gros un prof a entre 1 et 2 HS par semaine, mettons 1,5 HS : 1733 euros (annuel brut) soit 111 euros mensuel net.
L’ISO : 1 144,16 euros (annuel brut) soit 74 euros mensuel net.
Enfin la prime de professeur principal (tout le monde n’est pas prof principal) : au mieux en Seconde : 1 344,50 euros (annuel brut) soit 87 euros mensuel net.
Au total, un professeur certifié prof principal en seconde avec 1,5 HS gagne donc 2991 euros nets.
A erick : Désolé, je n’ai pas publié ce commentaire qui débordait trop du sujet. Mais il exprime un réel problème. J’espère que vous ne m’en tiendrez pas trop rigueur.
SM