Analyse coût-bénéfice appliquée à la pose d’un triangle de signalisation

Un triangle positionné avant un véhicule à l’arrêt sur une autoroute est bien pratique pour signaler ledit véhicule et peut éviter des accidents. Mais, hélas, le fameux triangle ne se positionne pas seul. L’automobiliste arrêté doit donc prendre un risque. Apparemment, les sociétés d’autoroute estiment que les gains espérés sont plus faibles que les coûts probables.

Ça me fait penser à ce que je dis souvent quand on me dit que rouler trop vite c’est mal. Sachant que la probabilité d’avoir un accident croît avec la durée passée sur la route. Sachant que la probabilité d’avoir un accident croît aussi néanmoins avec la vitesse. Il existe une vitesse optimale et ce n’est pas celle des vieux qui se traînent comme des merdes escargots.

Quoi qu’il en soit, voilà une nouvelle qui risque de faire de l’activité dans les tribunaux. Notons que cette position n’est certainement pas valable sur des routes secondaires ou dans certains cas sur autoroute.

EDIT (9/03/09) : l’usage du triangle sur autoroute va officiellement devenir facultatif.

8 Commentaires

  1. Il faut rendre obligatoire une petite plate-forme téléguidée sur laquelle serait placé le triangle de signalisation, afin d’aller le positionner au bon endroit. Le conducteur actionnerait la télécommande en restant à l’abri derrière la barrière de sécurité de l’autoroute.

    Ce petit véhicule téléguidé circulant sur autoroute à contre-trafic présentant évidemment un risque, le permis de conduire serait complété par deux épreuves : une de téléguidage de cette plate-forme, et une épreuve d’évitement sur autoroute de plate-formes mal guidées.

    Un Service d’Homologation des Plates-Formes Mobiles de Positionnement des Triangles de Signalisation est à créer au Ministère de l’Equipement.

    C’est pourtant simple.

  2. Bonjour,

    vous dites "Sachant que la probabilité d’avoir un accident croît aussi néanmoins avec la vitesse."

    Ce n’est pas si évident. Un chercheur de l’université de Montréal, Marc Gaudry, a si je me rappelle bien montré que la probabilité d’avoir un accident diminue lorsque la vitesse augmente. Les raisons seraient que les conducteurs rapides ont des véhicules récents plus puissants mais aussi plus sûrs. Une autre raison est que si on roule vite on est plus concentré sur la conduite et le risque de somnoler diminue.
    En revanche, lorsqu’un accident se produit les conséquences sont évidemment plus graves en cas de vitesse élevée.
    Mais peut-être que le vrai danger trouve sa source dans les différences relatives de vitesse entre les véhicules, plus que dans la vitesse absolue.

  3. @ JP
    Quand des véhicules arrivent en face l’un de l’autre, ou perpendiculairement à une intersection, ce n’est pas la "différence relative" de vitesse qui fait mal! Vous me semblez manquer "relativement" de jugeote et d’humour!

    L’horloge la plus souvent à l’heure exacte, c’est une horloge arrêtée: deux fois par jour.

  4. Heu, oui, il y a une vitesse idéale où l’on ne passe pas trop de temps sur la route et où l’on ne risque que peu d’accidents dus à la vitesse. C’est l’arrêt. Laisser sa voiture dans le garage et hop tout est réglé.
    Quand au fait d’être plus attentif en roulant plus vite, c’est oublier le facteur de stress lié à une vitesse que l’on n’a pas l’habitude d’atteindre (si on a cette habitude, on est de nouveau moins attentif), stress qui provoque des manœuvres dangereuses et inappropriées.

  5. "Ça me fait penser à ce que je dis souvent quand on me dit que rouler trop vite c’est mal.(…). Il existe une vitesse optimale"

    Mon pifométre modélisateur me dit que, si le temps passé sur la route décroit comme 1/V, le danger (et les conséquences potentielles !) d’un accident augmente plutôt comme v^n, avec n>1. Je subodorre donc que la vitesse optimale au point de vue sécurité est assez faible (outre que manifestement pour v=0 le risque est nul… mais la fonction ne doit pas être continue en 0).

  6. J’ai conscience de la fonction "appeau à écolo" du paragraphe "Ça me fait penser à ce que je dis souvent quand on me dit que rouler trop vite…". Il a d’ailleurs bien fonctionné vu les commentaires postés ci-dessus.

    Je vais néanmoins succombé à cet appeau. J’espère sincèrement que c’est du second degré. Parce que sinon, il faut savoir que la suite de ce type de paragraphe c’est : "donc j’ai une voiture puissante pour pouvoir doubler en sécurité et tatati et tatata…" Ce type de raisonnement me rappelle aussi celui des gens qui achètent un 4×4 pour être en sécurité. Cette course à "l’armement" me semble dénuée de sens et la vitesse 0 mentionnée ci-dessus me semble effectivement la plus intéressante !

    Pour être un peu plus sérieux et économique, rappelez vous qu’un vélo roule plus vite qu’une voiture si vous divisez les kilomètres parcourus par la somme du temps passé à circuler et du temps passé à travailler pour se payer le vélo ou la voiture…

    Réponse de Stéphane Ménia
    Ben, je n’ai pas défini ce que rouler trop vite signifiait… Et mon calcul est valable pour un vélo, une trottinette ou même un coureur à pied. Bref, c’est un calcul d’optimisation assez général. En ce qui concerne la vitesse de 0, on appelle ça une solution en coin. A priori, elle n’est pas mieux ou moins bonne qu’une autre solution optimale (enfin, rassure moi, tu ne veux pas dire une vitesse de zéro en plein milieu de la chaussée ?!). Mais c’est généralement la solution du mort.

  7. vitesse élevée = risque d’accident = vitesse instantanée
    temps passé sur la route = vitesse moyenne (si je fait du 120 en agglomération et du 50 sur autoroute, je risque plus que si je fait l’inverse même si mon temps de parcours est le même et donc ma vitesse moyenne)

    Il n’y donc pas de vitesse optimal car on ne parle pas des mêmes vitesses

  8. C’est pourtant pas compliqué. Pour pouvoir disposer le triangle de sécurité en toute sécurité, le conducteur doit auparavant disposer un triangle de sécurité de sécurité, par exemple 15 mètres avant son véhicule. Ainsi protégé, il peut sans danger disposer le triangle de sécurité à 3 mètres.

    Le principe de cette solution géniale (et qui aurait l’avantage insigne de faire doubler les ventes de triangles de sécurité) est emprunté au fameux problème du Sapeur Camember: si l’on fait un trou pour enterrer des déchets, où enterrer ensuite la terre du trou? Réponse de l’adjudant: "il fallait faire un trou deux fois plus grand, triple buse".

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