Chez Libé, Mathieu Lindon s’énerve sur une certaine idée de la dette, dans un article intitulé “Aux chiottes la dette“. Un seul commentaire en bas d’article :
“Combien de fois faudra-t-il expliquer aux journalistes et aux politiques que l’inflation galopante allemande date de 1923 et pas d’après 1929? La crise de 29 c’est plutôt la déflation, la baisse des prix. Comme aujourd’hui malgré certaines apparences. Maintenant si la planche à billets dollars…”
J’ai relevé le passage en cours d’article et me suis dit que ça ne valait pas le coup de faire le malin. Ce n’est pas grave, au fond, ça ne change pas le sens ou la crédibilité de l’argument général. Et puis, ce commentaire, seul, pas très agressif au fond, plutôt paternaliste, ça donne une autre tête à l’ensemble. Et là, on se dit que grand moment de solitude, en tant que blogueur, on pourrait le vivre aussi. Se tromper, ça arrive, se faire reprendre pour cela, pareil. Mais là, juste la sale remarque, c’est rude. Il s’en remettra. Un moment intéressant et futile.
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Bien vu, je ne résiste pas à publier ces petits extraits de Mises alors conseiller du gouvernement Autrichien.
herve.dequengo.free.fr/Mi…
1930
[…]
En passant en revue la politique monétaire et bancaire allemande entre le déclenchement de la guerre et la catastrophe de 1923, le point le plus surprenant est l’ignorance absolue, y compris sur les principes les plus élémentaires de la science monétaire, de la part de littéralement tous les hommes d’État, politiciens, banquiers, journalistes et soi-disant économistes allemands. Il est impossible pour un étranger de se rendre compte jusqu’où allait cette ignorance. Pour cette raison, dans les trois dernières années de l’inflation allemande, certains étrangers en vinrent à croire que les Allemands avaient ruiné leur propre devise de manière intentionnelle afin d’entraîner d’autres pays dans leur chute et d’échapper au paiement des réparations. Prêter une telle accusation de satanisme secret à la politique allemande est une erreur. Le seul secret de la politique allemande était le manque totale de familiarité de l’Allemagne avec la théorie économique.[…]
herve.dequengo.free.fr/Mi…
[…]
A la longue, l’inflation prend fin par l’effondrement de la monnaie légale, qui est une catastrophe, analogue à celle qu’on connue les Allemands en 1923. Le 1er août 1914, la valeur du dollar était de 4 marks et 20 pfennigs. Neuf ans et trois mois plus tard, en novembre 1923, le dollar était coté à 4 milliards 200 millions de marks. En d’autres termes, le mark ne valait plus rien, il n’avait absolument aucune valeur.
Il y a quelques années, un auteur célèbre écrivait « à long terme, nous sommes tous morts ». C’est une vérité évidente, quoique triste. Mais la question pratique est de savoir combien de temps durera le court terme ? Au dix-huitième siècle vivait une dame fameuse, Madame de Pompadour, à qui l’on prête ce mot : « Après nous, le déluge ». Madame de Pompadour eut du moins la chance de mourir dans le court terme. Mais sa remplaçante au même poste, Madame du Barry, survécut au court terme et fit décapitée au long terme. Pour bien des gens le « long terme » devient rapidement le court terme, et d’autant plus court que l’inflation a déjà duré plus longtemps.[…]
Futile peut être sur le moment… mais que c’est bon de voir les journalistes repris surtout dès le premier commentaires.