Le post surprenant du jour est chez Marshall Jevons.
Ou l’on apprend que le vibromasseur était au départ un traitement contre l’hystérie féminine permettant aux médecins de regagner des parts de marché…
Rachael Maines, auteur de The Technology of Orgasm: “Hysteria,” the Vibrator, and Women’s Sexual Satisfaction, a observé que ces cas (d’hystérie) étaient très rentables pour les médecins, puisque les patientes ne couraient aucun risque de décus mais avaient besoin d’un traitement permanent. Le seul problème était que les médecins n’appréciaient pas la très ennuyeuse activité de massage : la technique était difficile à maîtriser par le docteur et des heures pouvaient être nécessaires pour atteindre “le paroxysme hystérique”. Le recours aux sages-femmes, devenu courant, impliquait une perte d’affaires rentables pour les docteurs.
Une solution fut l’invention des dispositifs de massage, qui faisait passer la durée des traitements d’heures à des minutes, supprimant le besoin de sages-femmes et augmentant la capacité de soin d’un docteur. Au début du 19ème siècle, des dispositifs hydrothérapiques étaient disponibles à Bath, et au milieu du 19ème siècle, étaient populaires dans de nombreuses stations thermales chic d’Europe et des USA. En 1870, un vibromasseur à ressort était disponible pour les médecins. En 1873, le premier dispositif électromécanique était utilisé dans un asile en France, pour le traitement de l’hystérie.
On apprend aussi que ce traitement est décrit dans le corpus hippocratique, dès le premier siècle. Sur le sujet, Baptiste Coulmont reste le spécialiste.
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Malgré une recherche dans l’article original, je n’ai pas bien compris la partie qui devait être massée pendant des heures par le corps médical afin de traiter l’hystérie féminine.
Ma première hypothèse de travail ne colle pas en effet avec la description de l’activité comme ennuyeuse ou difficile a maitriser.
Pourriez vous m’éclairer Marcelle Segal?
J’avais même, il y a quelques années, fait une recension de l’ouvrage dans une
revue de doctorant. Avec un autre sur la masturbation non-technologique :
coulmont.com/articles/not…