C’est ce que pourrait être le Rapport Stern, qui paraît aujourd’hui. Ecrit par l’ancien chef-économiste de la Banque Mondiale Nicolas Stern, ce rapport (si l’on en juge par les commentaires divers) réévalue à la hausse les coûts du réchauffement climatique et recommande une action rapide, indiquant qu’elle serait avantageuse d’un point de vue d’analyse coût-bénéfice. Le rapport faisant plus de 700 pages, j’avoue n’avoir lu pour le moment que des commentaires.
Un effet heureux de ce rapport pourrait peut-être d’enfin faciliter le dialogue entre économistes et autres scientifiques sur la question du changement climatique. Ce dialogue a été jusqu’à présent très infructueux et conflictuel pour diverses raisons; entre autres, le fait que le débat sur le sujet n’a jamais été serein; le mépris dont font l’objet de façon générale les économistes, tout particulièrement lorsqu’ils font des analyses coût bénéfice mettant en balance des effets climatiques et des points de PIB; le peu de goût des économistes pour le très mal fagoté protocole de Kyoto; leur préférence pour les solutions décentralisées et indirectes, plutôt que les grands plans. Un rapport de ce type pourrait peut-être de changer les choses de ce point de vue.
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"Un effet heureux de ce rapport pourrait peut-être d’enfin faciliter le dialogue entre économistes et autres scientifiques sur la question du changement climatique."
et peut être même les politiques les plus réticents :
fr.news.yahoo.com/3010200…
Trackback manuel : j’ai parlé de ton billet et du rapport stern ici : chezmatthieu.blogspot.com…
Les californiens prévoient de lutter contre l’effet de serre tout en gagnant de l’argent, via la recherche et le lancement de start-up innovantes. On pourrait les imiter…
Je viens de lire l’abstract court. On y lit :
Using the results from formal economic models, the Review estimates that if we don’t
act, the overall costs and risks of climate change will be equivalent to losing at least
5% of global GDP each year, now and forever. If a wider range of risks and impacts
is taken into account, the estimates of damage could rise to 20% of GDP or more.
Le each year m’interpelle. Comme le taux de croissance moyen est d’a peu près 3%, cela se traduirait par une récession moyenne de 2 % chaque année. Je n’ose même pas évoquer une récession moyenne de 17 % ou plus chaque année pendant le siècle prochain. Il s’agirait de la fin du monde.
Heureusement, l’astract long ne parle plus que de :
In summary, analyses that take into account the full ranges of both impacts and
possible outcomes – that is, that employ the basic economics of risk – suggest that
BAU climate change will reduce welfare by an amount equivalent to a reduction in
consumption per head of between 5 and 20%.
Le per head est quand même beaucoup plus rassurant. Ce qui se traduit par un taux de croissance qui passerait de 3% à 2,5 % sur les 50 prochaines années. Mais c’est à mettre en relation avec :
In contrast, the costs of action – reducing greenhouse gas emissions to avoid the
worst impacts of climate change – can be limited to around 1% of global GDP each
year.
Du coup, on peut vraiment se poser la question : est-il vraiment nécessaire de faire quelque chose maintenant contre le réchauffement climatique.
D’autant plus que le corps du rapport détaille un peu les chiffres avancés. Les dégâts causés par le réchauffement climatique serait essentiellement causés par une augmentations des évènements climatiques extrêmes (tempêtes, innondation…). Sans réduire le réchauffement climatique, c’est dommage anticipé et corrigé en modifiant simplement les conditions d’urbanisations.
Dans les pays du tiers monde, les dégâts potentiellement plus grave, sont causés pour beaucoup par l’augmentation du paludisme, la sous-nutrition et de façon générale les effets de la pauvreté que le réchauffement climatique augmenterai. La aussi, pourquoi ne pas traiter les effets plutôt que la cause ?