Sans vouloir tirer sur l’ambulance…

Didier Lombard peut-il rester à la tête de France Telecom ? Ce ne sont pas les méthodes de gestion de FT qui me font poser la question. Ce sont les capacités visiblement limitées du PDG en matière de communication (au sens noble du terme). C’est ennuyeux en ce moment. D’accord, c’est probablement un bon spécialiste des réseaux (je l’imagine en tout cas). Mais est-ce l’homme de la situation actuelle ? Question ouverte. J’ai tort, à votre avis ?

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6 Commentaires

  1. Je suis frappé par le mode de communication effectivement et plus encore par cette introduction en forme d’excuses pointant que ce type de management serait imposé par la concurrence….où les cadres ne se suicident pas, eux !!!.
    Dans une stricte logique managériale voire cynique, le PDG de France Telecom a échoué: … un cadre mort n’est pas un bon cadre.

    On se prend à espérer qu’il n’ait pas fait exprès d’être si mauvais communicant pour passer la suite à un nouveau PDG déja pressenti et bien placé dans un cabinet ministériel, ce qui ne serait pas sans rappeler le trajet d’un certain M Perols

  2. Les questions qu’on peut plutôt se poser c’est :

    – Qu’y-a-t-il de neuf, hormis l’emballement médiatique ?

    – Emballement des communicants professionnels mis à part, était-on content de lui jusq’alors ?

    – Quel message exprime l’entreprise en changeant de patron à cet instant au vu des circonstances ?

    J’avoue pour ma part mal voir en quoi une entreprise de télécoms devrait se soucier des conséquences perceptibles de l’existence d’un certain débat public qui n’a certainement rien de spontané.

  3. Bof: Vous ne pouvez pas nier a minima que ce débat public a probablement des conséquences sur l’ambiance de travail au sein de l’entreprise.

  4. Une entreprise, et particulièrement une société cotée à actionnariat anonyme n’est ni une MJC, ni un centre social : c’est une personne moral qui sert de support à l’épargne, et notamment à l’épargne retraite des français, et qui rend également une palette de services assez étroite sur un marché à priori relativement ouvert.

    Rien n’étant parfait, il est fréquent de voir la qualité des services rendus par une entreprise, l’ambiance de travail, ou les résultats financiers fluctuer en fonction de la communication organisée par ses adversaires ou de bienveillants intellectuels. L’entreprise y trouve l’occasion d’une introspection qui n’est que très rarement malvenue.

    L’ambiance de travail relève à mon avis assez peu du PDG : elle relève de l’adaptation locale que le management local parvient (ou non) à faire des directives généralement quasi-publiques et appréciables par une tierce partie un peu introduite venues d’en haut. Si challenge il y a, il est pour eux : je me demande quel cadre parvient à sourire en apprenant qu’un de ses subordonnés ou de ses anciens subordonnés s’est tué en l’accusant de sa mort.

    Mais de ceux-là, curieusement, on ne parle pas : comme au village d’Astérix le gaulois, à la fin, on pend un barde pour mieux se réconcilier et on gaspille les ressources en chantant et en buvant. Le procédé, j’en conviens, est économe. Mais quel message exprime-t-il ?

    Quel message reçoivent les actionnaires, les clients, les partenaires industriels ? Avec, au final, quelles conséquences pour l’emploi, et… l’ambiance de travail ?

  5. Cela me paraît bizarre de juger un PDG sur ses qualités médiatiques. D’habitude, ils ne sont pas recrutés dans les émissions de téléréalités.

    Ce qu’on peut reprocher à Lombard, c’est de ne pas avoir développé préventivement un système de communication de crise et de n’avoir pas détecté il y a un mois ou deux qu’il risquait de devoir s’en servir.

    A sa décharge, il ne gère pas d’usine classé SEVESO, et les produits qu’il distribue ne sont aussi sensible que ceux de la pharma ou de la grande distribution.

    On peut aussi lui reprocher de ne pas connaître ses limites et d’avoir accepté un interview à Liberation qui visiblement n’avait pas été préparé. Tout cela est-il suffisant pour exiger sa démission si on n’en fait pas un enjeu politique ou syndical ?

  6. "Ce ne sont pas les méthodes de gestion de FT qui me font poser la question." Et apparemment les commentateurs sont d’accord.

    Auquel cas, je me demande pourquoi on se fait chier, depuis le 19e siècle, à protéger la santé des travailleurs.

    Un parallèle qui me fait réfléchir : si une entreprise se monte demain et expose ses salarié(e)s à de fortes doses d’une substance chimique également présente dans l’environnement, et que cette entreprise cause par ce biais la mort de plusieurs de ses salarié(e)s, dans des proportions égales, ou alors légèrement supérieures à celle de l’exposition environnementale à cette substance dans une fraction comparable de la population générale, cette substance sera inscrite dans un tableau de composants dont l’utilisation est soit proscrite (comme le tabac), soit fortement contrôlée en milieu industriel (comme une large gamme de solvants), et les décès donneront lieu à des indemnités (comme c’est le cas pour les morts de la silicose et d’autres maladies pulmonaires causées par des agents qui vont de certaines sciures au benzène).

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