Petit test

Vous assistez à un spectacle de magie. Le magicien fait appel à deux personnes dans le public, un homme et une femme. A l’homme, il remet un jeu de 52 cartes et lui demande de le mélanger. A la femme, il demande de songer à une carte du jeu. Celle-ci choisit l’as de pique. Le magicien se tourne alors vers l’homme, et sort une carte du jeu que ce dernier vient de mélanger. Quelle est la probabilité que cette carte soit l’as de pique?

Indiquez vos réponses dans les commentaires, de préférence avec une petite justification de la façon dont vous y êtes parvenu; c’est celle-ci qui est la plus importante.

EDIT : merci à tous les participants. Voici quelques éléments de réponse.

 

Ce petit test se trouve cité dans le dernier numéro de More or Less, l’émission de la BBC présentée par Tim Harford, par Paul Wilmott, un spécialiste de mathématiques financières, pour illustrer la façon dont celles-ci sont utilisées. Car il n’y a pas de bonne réponse à cette question, mais plusieurs possibles.

– La réponse immédiate est d’appliquer les probabilités : il y a une chance sur 52 de retirer l’as de pique d’un jeu de cartes bien battu.

– Mais cette réponse néglige le contexte : c’est un magicien qui va retirer la carte. Si l’on veut prendre cela en compte, alors il est possible de considérer que celui-ci a 100% de chances de sortir l’as de pique. On peut raffiner cette réponse : nous ne connaissons pas exactement le talent du magicien, et il peut se tromper. Dans ce cas, il faudra déduire son risque d’erreur de ce taux de 100%.

– Il est possible d’aller même plus loin : ce tour de magie est après tout extrêmement banal, c’est l’un des premiers exercices que l’on apprend lorsqu’on s’exerce aux tours de magie. Si le magicien fait un spectacle, il est possible qu’il souhaite produire un effet sur son auditoire en simulant une erreur. Peut-être qu’il fera exprès de ne pas sortir l’as de pique, mais le fera apparaître dans la poche de la dame quelques instants plus tard, après avoir montré que l’as de pique n’était pas dans le jeu; ou toute autre possibilité.

Ce qui est intéressant, si l’on en croit Wilmott, c’est que lorsqu’il présente ce test à des “quants” de la finance, ceux-ci répondent extrêmement souvent “une chance sur 52” qui est la réponse mathématique. Même lorsqu’il leur explique que l’on doit prendre en compte le contexte, ceux-ci manifestent une grande répugnance à considérer que la réponse chiffrée et mathématique ne soit pas “la bonne”. Ce qu’elle est si l’on prend le problème de façon réduite, mais pas forcément si l’on veut prendre en compte son contexte. Ce que cela suggère, c’est la fausse impression de “vérité” qui ressort de l’utilisation des mathématiques, et la fascination qu’exerce le chiffre sur notre façon de raisonner : le chiffre, pour peu qu’il provienne d’un calcul savant, est affecté d’une valeur psychologique qui conduit à oublier tout le reste. Cette fascination pour le chiffre, nous la retrouvons aussi dans le débat public et la façon dont le nombre, à lui seul, y semble producteur de sens. C’est oublier que dans la vie réelle, tout chiffre est construit.

Cela permet aussi de voir que le débat autour des modèles mathématiques de la finance n’aboutit à rien tant qu’il se limite à dire que les modèles sont “vrais” ou “faux”. C’est une question dépourvue de sens; un calcul peut être “juste” au sens de la logique formelle sans que cela ne nous apprenne grand-chose. Le problème du chiffre et du calcul, c’est qu’ils donnent un sentiment de certitude bien éloigné du degré réel de connaissance qu’ils apportent. Surtout, utiliser le calcul n’est pas neutre; calculer, en pratique, affaiblit certaines de nos capacités cognitives, celles qui relèvent de l’intuition et de la synthèse, ce que montre par exemple Mintzberg à propos des modèles de planification stratégique.

Il est aisé de considérer ce qui s’est produit dans les institutions financières au cours des dernières années de façon simpliste, en s’indignant de la cupidité ou de l’absence de scrupules de quelques-uns, et en se demandant quel ensemble d’incitations a pu produire cet effet – libre ensuite à chacun d’enfourcher son cheval de bataille favori (l’Etat qui déresponsabilise, le marché qui rend fou, la disparition des valeurs morales dans la modernité, que sais-je encore…). La réponse n’est pas là, mais dans les mécanismes organisationnels et psychologiques qui conduisent individus et organisations à substituer le calcul formel à la pensée. Cette connaissance est cruellement absente, peut-être parce que ceux-là même qui seraient les premiers à pouvoir effectuer cette étude – les chercheurs – sont aussi souvent les premiers à succomber à ce travers.

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Alexandre Delaigue

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16 Commentaires

  1. Merci pour cette analyse, iconoclaste à souhait et à juste titre!
    (parole de mathématicien)

    J’ajouterai ceci. Le processus de sélection par les mathématiques, dans l’enseignement en France, conduit plusieurs attitudes dont:
    * une trop grande confiance en « les chiffres » pour beaucoup de ceux qui les manipulent (au sens le plus honnête comme le plus fourbe),
    * et une défiance systématique et irrationnelle pour d’autres, parfois par vexation de ne pas faire partie du « club » des premiers.

    Les mathématiques sont une chose, parfois utile, « les chiffres » en sont encore une autre. Quant aux notions que sont censés représenter ces chiffres… Une étude mathématique, aussi sophistiquée soit-elle, ne pourra qu’être subordonnée à une analyse, espérons-la rationnelle, du contexte et de la problématique.

    Cela est particulièrement pertinent en économie. En économie justement cette analyse contient en général une part non négligeable de subjectif. Cela participe de la subtilité du sujet économique, et de mon point de vue, de son charme.

  2. Je pense que c’est un bon exemple de la différence entre probabiité et théorie des jeux.

    Si on prend en compte le fait que c’est un magicien, la probabilité à calculer est la probabilité conditionnelle étant donné qu’on a un magicien en face.

    Un peu comme les modèles de vote avec valeur commune ou il faut conditionner sa décision au fait qu’il faut être pivotal pour que notre vote est de l’importance ou comme dans les modèles d’enchère avec malédiction du vainqueur ou il faut conditionner notre offre au fait que l’on va gagner et donc avoir le signal le plus haut.

    Le contexte est donc important mais ca aussi ca se modélise.

  3. Quel succès !

    L’utilisation abusive de la Mathématique, en fait la non compréhension totale de à quoi peuvent bien servir les statistiques est un travers extrêmement fréquent en science biologique et/ou médicale.

    On se réfugie derrière la magie des chiffres, on met un joli astérisque dans un graphe … créant un résultat qui n’existe pas. Ou si peu

    C’est nettement plus simple à réaliser et plus valorisant que de "perdre du temps" à border correctement les limites de son champ d’expérimentation. Ca m’affole quand même un peu quand je lis certains articles ou voit procéder certains collègues…

  4. En même temps, l’efficacité du tour de magie en terme de divertissement, sa capacité à surprendre, vient précisément du fait que l’auditoire part avec la probabilité 1/52 en tête, même une bonne part des cyniques qui répondraient "100% parce que c’est un magicien" ne peuvent s’empêcher d’une part d’étonnement de voir leur prédiction se réaliser et le magicien "tromper" les mathématiques…

  5. On trouve exactement le même problème (formulé différemment, puisqu’il s’agissait d’un lancer d’une pièce tombant 99 fois de suite du même côté. De quel côté va tomber la pièce au 100e essai ? ) dans le livre de Taleb : Le Cygne Noir, paru en 2007.

    De l’approche différente des probabilités entre Dr John (le quant, rationnel) et Gros Tony (celui qui flaire l’arnaque), pour ceux qui l’ont lu.

  6. Bonjour,

    Je crois que Willmott n’est pas du tout au courant des méthodes de cartomagie. Dans sa présentation de la routine, le tour est tout simplement presqu’impossible à réaliser.
    Si la spectatrices ne fait que "songer" à une carte, le magicien ne pourra pas la deviner. la seule solution dans ce cas est que la spectatrice soit un "compère". (C’est d’ailleurs un tour totalement idiot puisque le compère n’a qu’à dire : "oui, c’est ma carte" pour n’importe quel tirage : effet sur les spectateurs nul)
    Si la spectatrice énonce à haute voix le carte choisie, alors l’illusioniste n’a plus que deux solutions :
    – posséder un second jeu de cartes classé (un chapelet) caché sur lui, choisir la bonne carte, l’empalmer et faire une substitution de carte dans les mains du spectateur. C’est particulièrement "sportif" à réaliser sur scène notamment parce que les mains de l’illusioniste seront cachées aux spectateur pendant la sélection de la carte, ce qui met la puce à l’oreille. Je n’ai jamais entendu parler d’un tel tour, ni vu quelque chose s’approchant.
    – Avoir un jeu marqué, l’illusioniste cherchant à voir la carte dans le jeu tenu par le spectateur. Là encore, c’est particulièrement "sportif". La solution la plus simple étant que le spectateur soit un compère et choisisse la carte pour l’illusioniste.

    Bref, à moins de faire l’hypothèse que l’illusioniste utilise des compères, la probalité pour qu’un tel tour fonctionne est proche de zéro. En décrivant un tour quasiment impossible à réaliser, Wilmott conduit les personnes interrogées à utiliser les statistiques pour formuler une réponse.

    Exemple de routine où la réponse statistique devrait être moins utilisée:
    Le magicien fait choisir librement une carte par un spectateur. La carte est remise dans le jeu, ce dernier est mélangé par le magicien puis coupé par le spectateur. Puis le magicien retourne chaque carte une à une. Quelle est la probabilité que le magicien devine la bonne carte après l’avoir retournée ?

  7. Très bon billet en effet. Mais pour moi jeune étudiant en économie, une question demeure. Mon professeur de marchés financiers, naturellement assez enclin aux digressions sur la crise financière en ce moment, nous disait la semaine dernière que le problème avait été moins une mauvaise évaluation du risque par les modèles mathématiques, que le fait que les OPCVM et autres n’ont pas écouté leurs modèles, et ont acheté des produits qu’ils savaient surévalués par rapport à leur risque. Ce pour des raisons qui seraient à chercher du côté de la psychologie du financier. Bref une thèse bien audacieuse au regard de ce qu’on lit actuellement.(merci d’ailleurs pour le lien vers l’article de Denis Guedj, c’était de la bonne schadenfreude)Est-elle absurde? Qui faut-il traduire devant le TPI: Nicole El Karoui ou Freud? Et dois-je changer de mentor sur la finance actuelle?

    Réponse de Alexandre Delaigue
    Il n’y a personne à traduire devant le TPI. Simplement comprendre comment on articule calcul et pensée. Cela vaut actuellement dans la finance, mais c’est un problème autrement plus profond et généralisé.

  8. Finalement ce vous mettez en lumière, c’est la différence entre sciences économiques et économie.
    La première est une construction humaine basée le plus souvent sur des modèles mathématiques, la seconde est la relation des individus entres eux.

    Il est trop facile de dire aujourd’hui que c’est une mauvaise utilisation des outils mathématiques qui a conduit à la crise des subprimes. Ce qui a conduit à la crise c’est la combinaison de l’incompétence des individus et de l’appat du gain.
    N’importe quel banquier avec un peu d’expérience sait que la prise de décision en matière de risque ne repose jamais sur des modèles mathématiques. Or aujourd’hui, la volonté de vouloir toujours gagner plus a conduit négliger les régles qui régissent la prise de décision en matière bancaire. Qu’après cela des financiers aient construit des produits sophistés a partir de prêts pourris, cela relève de l’escroquerie pure et simple. N’importe quel autre commerçant aurait depuis longtemps été comdanné pour mensonge sur la qualité de la marchandise.

    Réponse de Alexandre Delaigue
    Non. Vous n’avez pas compris.

  9. C’est un énoncé simple avec une réponse idiote.

    Allez j’en fais un qui ressemble:

    Une personne regarde le ciel. De quel couleur est-il ?

    réponse:

    Plein de gens auraient répondu bleu, huhu c’est idiot, il pourrait être noir si la personne est sur la lune, ou rouge dans une atmosphère martienne légère, ou pas de ciel si la personne est aveugle, vous êtes BIEN EUS.

    La réponse n’apporte pas grand chose, ni l’analyse. En partant d’un énoncé truqué, on peut déduire n’importe quoi de la réponse.
    En l’occurence, le magicien n’a pas montré le paquet à la femme. Il s’agissait peut etre d’un jeu des 7 familles, auquel cas la probabilité est de 0!

  10. Bonsoir,

    Je viens de lire ce billet et les réponses.

    Je suis foncièrement en desaccord avec ce que Wilmott essaye de démontrer.

    L’énoncé est vague, pour y répondre l’individu est obligé de faire un certain nombre de présupposé en cherchant la facilité.
    (il va de soi que le jeu de 52 cartes est un jeu classique et pas des Cartes téléphoniques, ni même un jeu truqué …)

    Personnellement je n’ai pas chercher à y répondre, car j’ai trouvé l’énoncé trop vague.

    La seule chose qui est révélée par cette expérience c’est simplement que chaque individu va trouver en lui-même ses propres hypothèses pour combler les imprécisions.

    C’est pour cela que certains ont répondu 100% (c’est un magicien alors il va réussir…)
    Ou que d’autres ont répondu 0% car c’est peut être un jeu des 7 familles…

    La seule réponse à mon sens Valable est : Je n’ai pas assez de données pour répondre.

    Réponse de Alexandre Delaigue
    Le problème, c’est que vous croyez qu’il n’y a qu’une réponse valable…

  11. Bon:les chiffres sont d’abord subjectifs!la preuve vous la donnez,et tous ceux qui vous répondent ici)croient à leur objectivité,elle ne tient pas compte des vivants humains que nous sommes.C’est une des explications des crises financières:pour des résultats financiers,ceux ci détruisent des emplois et des firmes jusqu’à les réduire en cendre,Où est le gain pour les vivants?il n’y en a aps.Quand toutes les entreprises auront été détruites par le capital financier,l’argent ne se pourra pas être mangé!

  12. @Delaigue : j’ai immédiatement et en quelques secondes raisonné comme vous par référence au contexte et, sans doute, habitué aux exercices de probabilité qui EXCLUENT tout artifice occulte susceptible de biaiser le hasard. Ce billet rejoint l’escroquerie Madoff dans la mesure où elle ne fut possible que dans le contexte d’euphorie boursière. Le problème, c’est que la prise en compte du contexte et de ses mécanismes occultes voue à l’échec tout calcul probabiliste car, s’il y a "un truc", la probabilité qu’il soit mis en pratique est inconnue. Dans l’exemple du magicien, on ne peut pas savoir selon quelle probabilité il va faire semblant de se tromper pour amuser les spectateurs.

  13. Je dirais la moyenne pondérée de plusieurs évènements probables qui sont :
    A/ Le magicien n’est pas un magicien
    8/ Le magicien est un vrai magicien talentueux et il réussit le tour
    C/ Le magicien fait son tour avec une certaine probabilité de le réussir (dans le cas il ne réussirait pas il rebondirait sur un autre tour donnant à l’ensemble l’illusion d’un tour réussi).
    Pour A, j’estime a 1/10 que ce soit le cas 1 car vu le texte c’est un vrai magicien mais on sait jamais. Mieux vaut être prudent.
    J’estime à 4/10 que ce soit B et 6/10 que ce soit C (plus confiance a C que a B).
    A à la probabilité de 1/52 pondéré de 1/10 soit 1/520
    B à la probabilité de 1/1 pondéré de 4/10 donc 4/10
    C peut avoir une probabilité de 1/3 (estimation de magicien) pondéré de 6/10 donc 6/30
    Cela nous fait donc 1/520 + 4/10 + 6/30 = 0,6

    L’avantage de cette approche est que l’on peut jouer sur certains paramètres lié au contexte. Certains sont des paramètres de confiance, d’incertitude, de marge, …

  14. (suite) Si il y a "plus de chance" que le magicien n’en soit pas un, soit 6/10, il reste donc 4 à se partager, je dirais 3/10 que ce soit un magicien talentueux et 1/10 que ce soit un "combineur" mais moins habile donc 1/5 pour réussir le tour, donc
    1/52*6/10 + 1/1*3/10 + 1/5*1/10 = 0,33
    On observe bien que moins on pense que c’est un magicien plus la probabilité baisse.

    On peut donc établir une loi de distribution de cette probabilité en fonction du contexte modélisé par des paramètres qui eux-mêmes sont fonction de certaines estimations … etc… Bienvenu dans le monde de la finance qui s’écroule dès qu’il n’y a plus de confiance.

  15. 100% car le magicien est de mêche avec l’homme et la femme "auxquels il fait appel"..personne ne peut connaître l’avenir…même à quelques secondes;

  16. Probabilité: 1 soit 100% de chance de réussir le tour, mais il y a deux variantes 52/52 et 0/52 division par 0 impossible et donc infini allant vers 1, je m’explique:

    Prémisses:

    (1) il FAUT ABSOLUMENT prendre en compte le contexte, on nous demande de résoudre un vrai cas, pas de disputer la théorie d’une hypothèse académique sans relation au terrain….

    (2) Le magicien donne un spectacle, que celui-ci soit gratuit ou non, on assume qu’il s’agit d’un jeu à répétition (voir Théorie des jeux). La stratégie gagnante ici, c’est pour le magicien de gagner la première partie car sinon les autres parties (le magicien se fait emprisonner pour fraude suite à la première partie) ne se joueront peut être pas. On assume que le magicien se produit pour être (re)connu gratuitement ou gagner de l’argent, donc qu’il souhaite poursuivre le jeu.

    (3)Ce sont moins les théories de statistiques théoriques ou de théorie des jeux qu’il faut prendre en compte que l’élasticité du travail (…et oui!) et des salaires dans la région où se produit le magicien par rapport au prix du spectacle.Car cela conditionnera le nombre de compères (jeu à répétition, tricherie gagnante) que peut se permettre le magicien.

    (4) car….même si la télépathie etc existe, il n’y a pas de magie à répétition garantissant un résultat suffisament spectaculaire pour assurer la continuation d’une tournée ou d’une carrière et éviter de se faire vider de la salle de spectacle (voir par ex. les révélations des usurpations du phénomène par Uri Geller -en direct à la télé en plus). Preuve: si la magie existait, d’une part certains économistes auraient des prévisions toujours justes et/ou des entreprises hi-tech seraient déjà côtées au Nasdaq avec comme "propriétary technology", des brevets déposés sur des procédés intrgrés à des suites de Business Intelligence, ou bien les fleurons de l’électronique militaire des différents pays producteurs en aurait déjà développé des versions à électronique embarqués dans des missiles ou systèmes de navigation. Donc, pas de feu sans fumée: pas de magie.

    (5) ne pas oublier que le problème est posé -:) (hihi)…par nos amis les Britanniques! Car leur fameux Disraéli tonnait autrefois: " …for there are lies, bloody lies and then, there are statistics"! (…car il y a les mensonges, les foutus mensonges et [leur dammant le pion] il y a les statistiques……). Donc si le problème est posé par des GB, il faut penser à ça: qu’il s’agit sûrement des failles du raisonnement statistique par rapport à la réalité de terrain, une thématique où il faut le dire, ils excellent dnas l’art de produire des résultats applicables à l’évaluation économique. Ex: la Evidence-Based Medicine (recommendations médicales découlant de progrès scientifiques mais SEULEMENT après avoir été validés ET revalidés par des études scientifiques de long terme et pas juste sur la base des claironnantes annonces des labos. Tristement, ce terme, "Evidence-Based" Medicine qui n’a même pas encore trouvé sa traduction en France (ou une traduction si pauvrette que personne n’en comprend le sens "la médecine apr les preuves et si je dis que ça amrche, c’est uen preuve). C’est dire si on rame entre théorie probable du rendu d’un test diagnostique et sa valeur réelle sur le terrain en France, confondant à profusion les deux (voir Pubmed et sa base de données à qui cela interesse: consulter n’importe quel sujet -OK faut bosser un peu, il faut lire une ou deux douzaines d’articles- pour voir l’évolution sur le temps d’un test diagnostique et sa caducité apparaitre alors qu’ "on" -et toujorus les mêmes- vient juste d’en réclamer ses très grands apports chez nous)…..mais rapport bien sûr aux cotations en bourse du producteur ou plus insidieux, de ses investisseurs, des producteurs sans lien mais dans des domaines apparentés, d’électronique, de biochimie,etc….

    (6) donc combinant 1-5 il s’ensuit qu’il faut considérer comme prémisse -même sans plus d’infos-que le ratio utile à développer pour analyser le scénario probable est:

    xmanip/p(x)

    où xmanip, c’est la probabilité manipulée de tirer la bonne carte (ici modélisé par le nombre de cartes au total, n, moins le nombre de cartes non-manipulées, donc 52-0=52)et ensuite on rapporte xmanip sur la probabilité théorique (1/52), celle à laquelle pense tous les économistes sans expérience de terrain (Pardon! je suis méchante, surtout déjà en début d’année, mais j’ai mes raisons).

    Ce ratio varie donc de 0 (aucune tricherie) à 1 (tricherie maximale) par rapport à l’hypothèse 0 (toutes chances égales). C’est en même temps le degré de stupéfaction (de décalage) entre ce que le public pense être probable et ce qu’on arrive en finale à lui fait croire être probable. A la valeur =1, le public est mystifié au maximum. On peut faire évoluer le modèle et y ajouter une pondération portant sur le pourcentage de crédules dan le public (multiplié par 100=100% de crédules. On obtient ainsi un prévisionnel du comportment de Panurge sur les marchés suite à une annonce de rentabilité promise -en dépit de toute réelle chance de gain- d’où l’achat massif de junk bonds par espérance de battre le marché (de retirer son gain avant les autres imbéciles en pariant sur l’imbécilité et la non-réactivité des autres)sur telle ou telle émission.

    Ici, je prétends que le Mystification Impact Factor (ne cherchez pas dans la littérature professionnelle je l’ai inventé pour ce post) est 1 (en utilisant le modèle proposé) et que c’est LA CLE pour tout comprendre de cette experience: il indique le degré de stupéfaction accompli par ce divertissement. C’est donc bien l’indicateur clé du degré de mystification des foules présentes ou se soumettant à cette énigme… ou la subissant sans y avoir réellement réfléchi.

    On peut comme proposé plus haut agréger/pondérer l’indicateur par la masse du public et passer du Mystification Impact Factor individuel (qu’on pourrait aussi appeler IMF) pour ensuite calculer le Enlarged Mystification Impact Factor, même chose mais sur le public complet…

    En bref: si le jeu est mis en scène (voir prémisses de scénario probable 1-5) et que la probabilité manipulée est de 52/52 (tricherie totale et à coup sûr) on obtient l’effet de mystification maximal.

    Comment est-ce possible sur scène et concrètement?

    Probabilité 52/52 de gagner avec un jeu trucqué: toutes les cartes sont des as de pique: la valeur de xmanip est donc 52-52=0 et le Mystification Impact Factor est de: 0/[Probabilité théorique, donc 1/52] donc garanti infini, le spectacle se faisant dans le noir, le mélangeur de carte ne voit rien….et on se rapproche des résultats du jeu non trucqué mais avec des compères…..

    Probabilité 52/52 de gagner avec un jeu entier (le Mystification Impact Factor est de [52-0=52]/[1/52]= 1, mystification totale puisque en plus le jeu supporte l’inspection/l’audit -voir Enron si on a oublié!!!!!]: Il y a deux variantes:
    VARIANTE 1, jeu de cartes non trucqué:le magicien a un compère ponctuel (pays où le ratio entre le salaire des intermittents est équivalent ou légèrement inférieur à la médiane, la femme, qui est la sienne ou une groupie de passage qu’il a séduite avant de monter sur scène en lui promettant un dîner après le spectacle (…ou une commission sur le spectacle!). Elle choisit toujours l’as de pique (ou n’importe quelle autre carte convenue avant le spectacle), qu’il a en double dans sa manche, et le bonhomme qui mélange les cartes reçoit un vrai jeu qu’il peut mélanger et mélanger consciencieusement et à loisir….Variante: la compère est la femme du magicien (liée par des interêts communs durables et masqués), mais il lui faut changer de look à chaque spectacle, pour ne pas être reconnue, donc coût des perruques etc à intégrer dans l’opération. Il faut faire un trade-off entre loyauté entres compères (dilemme du prisonnier si on se fait prendre, donc mettre son partenaire nommé dans le coup ou prendre un partenaire kleenex différent dans chaque ville qu’on dénonce et à qui on fait porter le chapeu si tout va mal?) et evaluer le risque, résultat d’une évaluation psychologique de la compère….Tient-elle la route? Peut on compter durablement sur sa aprticpation à la supercherie.Est-ce un partenaire…idéal si on se fait prendre?

    Mise-en-scène 2: là où le ratio honoraire-des-intermittents/revenu médian national est favorable à engager plus pour berner mieux:il y a deux compères en permanence, les mêmes ou des intermittents du spectacle locaux qui n’auront qu’interêt à se taire (=retrouver du travail dans le même milieu ou par le même magicien quand il revient). Dans ce contexte, on voit bien que c’est l’élasticité des salaires qui détermine le type de supercherie: plus l’écart entre revenu médian et intermittents du spectacle est grand (supérieur ou inférieur, ce qui importe c’est la pénurie ou les barrières d’accès à leemploi des intermittents) plus le pouvoir d’achat du magicien (nombre de compères achetés) est consolidé. A chaque spectacle, ils se mettent d’accord sur une carte, qu’ils font varier pour mieux berner les théoeticiens (s’il y en auraient d’assez obsédés ou bornés pour payer et revenir voir le spectacle (perdre leur mise) et noter les cartes qui sortent (=espérer par vanité battre le casino). Compère 1 mélange et place la carte qui sera désignée à une position dans l’éventail de cartes convenue avant le spectacle, par exemple, la troisième carte à partir de sa main gauche. A noter que même cette position peut varier pour mieux berner l’auditoire. Compère2, la femme, énonce la carte par ailleurs convenue avant le spectacle. Le "magicien" s’en va tirer "au hasard" (haha les théoriciens 1/52, c’est bien pour cela qu’il y a du béton qui s’éffrite avant l’heure -des entrepreneurs qui ont forcé sur le sable- et des ponts qui s’effondrent -des mouvements de terrain incalculables- ou que le Titanic a sombré -des icebergs qui n’ont pas LE DROIT d’être là en telle saison) la troisième carte à gauche et….le public est mystifié et fait la bonne part de pub à ce spectacle (trucqué mais personne ne le voit à part des gens comme moi qui ont appris à voir et qu’on fait taire par des moyens pas toujours très républicains mais bon je passe, c’est le problème classique des minorités qu’on n’entend pas dans une démocratie etc….), qui va donc trouver acquéreur dans la prochaine ville (place boursière) et la partie va se jouer n-fois etc…juqsu’à ce qu’un jour compère 1 ou 2 découvrent qu’ils gagneraient bien plus à écrire un livre sur les manipulations du magicien…(et argh on croit leur livre plus que le mien puisque ça vient d’eux-même)et la presse s’en empare…et le discrédit s’étend à d’autres spectacles, et…le public est paniqué et veut se faire rembourser ses billets (ceux qui ont acheté d’avance) mais les caisses sont vides (avances sur les locations de salle, les frais etc…dépenses de frimes aussi pour le magicien et ses compères) car il a fallu payer la mise en scène, les lumières, les annonces -la presse! pour la pub- avant d’avoir la recette totale, donc…l’état doit intervenir et garantir les remboursements et les autres spectacles car les locations de salles à d’autres artistes sont bloquées et, et, et…. je croie que j’écrirais bien un roman…..

    Bonne année à tous et que 2009 amène la lumière aux théoréticiens sans expérience de terrain qui osent tout de même professer et conseiller, voir investir ou construire! Certes, il n’y a pas de vérité absolu, elle est toujours relative au contexte, mais on se voile la face à vouloir prétendre qu’un modèle affirme une vérité absolue sans failles de raisonnement.

    Une seule chose me semble vraie, c’est la finalité de ce à quoi la réflexion de cette expérience devrait conduire: la régulation, doit on en avoir ou pas est déjà une discussion dépassée- ne suffit pas (ne se substitue pas aux notions de morale) à encadrer les dysfonctionnements de marché, car même les lois sont manipulées ou sujettes au lobbyisme des acteurs en situation de force. Adam Smith fut le premier à l’écrire et à critiquer ses propres théories de marché, mais personne ne lit ses oeuvres en entier….dommage, dommage qu’il nous faille sans cesse réinventer ce qui a déjà été pensé….

    A l’étudiant plus haut qui se pose des questions sur l’anticonformisme de son prof: ce prof a l’air interessant, il semble savoir de quoi il parle, quelle précieuse bouffée d’air frais dans les locaux enfermés de l’université!

    Merci pour ce blog très interessant! En espérant que les théoréticiens s’interessent de plus près à la mystification des foules, un phénomère, très, très rationnel et …modélisable comme il me semble immodestement l’avoir démontré!

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