Un petit entretien rapide dans le libé d’aujourd’hui autour du moral des ménages.
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C’est quoi exactement le moral des ménages ? Depuis quand le "mesure"-t-on ? Est-ce comme les records de températures (chaudes ou froides) que Météo France nous annonce régulièrement ("Il a fait 34° à Strasbourg ! Vous rendez compte 34° à Strasbourg en plein été, on avait pas vu ça depuis 19XX !"!!??)?
Je suis en désaccord total avec ton article
Que le niveau observé du moral des ménages et celui de la popularité du gouvernement soient fortement lié est une évidence : le lien a toujours existé et je me souviens d’un article il y a plus de dix ans qui comparait trimestre par trimestre les 2 courbes pour montrer ce lien
Maintenant, que la cause soit la confiance dans le gouvernement et la canséquence celle des ménages, il faudrait le prouver !
A priori, c’est plutôt le contraire : c’est la situation économique qui influe sur le moral des ménages et celui ci sur l’opinion qu’ont les ménages du gouvernement. On pourrait supposer aussi qu’il y a une seule cause, la situation économique, et deux conséquences : le moral et l’opinion sur le gouvernement
Or les causes de la situation économique sont d’abord internationales et tu dis toi même que la preuve a été faite que le volontarisme ne marche pas
Tu signales d’ailleurs un indice fort que le problème est international en notant que la situation est la même en Allemagne. Tu aurais pu rajouter l’Espagne ou l’Irlande
Réponse de Alexandre Delaigue
La question étant de savoir pourquoi diable la conjoncture macroéconomique a un impact sur l’avis sur le gouvernement : c’est peut-être à force de prétendre sans arrêt pouvoir maîtriser celle-ci, au mépris du bon sens. Ce n’est pas une spécificité nationale mais il y a peu de pays ou l’illusion volontariste a été aussi affirmée – et peu de pays ou la baisse de moral est si marquée depuis peu.
Le moral des ménages se mesure en faisant un sondage auprès de ces derniers:
http://www.insee.fr/fr/indicateu...
Le mécanisme est normal est le rouage bien huilé : l’illusion ne peut être suivie que par la désillusion. Mais qui aurait voulu entendre dans une campagne présidentielle, et dans quel pays, que la bulle immobilière allait éclater, que le système financier allait vaciller, que le crédit allait devenir rare et cher, que pétrole aura filé vers les 200$ ? Personne ne voulait concevoir cela, et celui qui l’aurait annoncé dans ses discours eût passé pour Cassandre sans aucune chance d’être élu.
Les êtres se nourrissent d’espoir (et c’est heureux) que les politiciens de tout bord font carburer à l’illusion.
à Fred : merci.
J’avoue que j’aimerais peu répondre à ce questionnaire… parce que, de fait, mes réponses seraient négatives comme celles de beaucoup de gens ; mais pas plus ni moins qu’il y a 5 ans et ce, en dépit de perpectives économiques bonnes ou mauvaises, passées ou à venir. La "communication" ou l’information "déguisée" influe beaucoup sur le ressenti d’une bonne partie de la population même si celle-ci n’est pas "directement" touchée dans son quotidien par un réel "mal-être" économique… Bref, tout cela pour dire que je ne suis pas convaincue par cet indicateur.
Quand à la situation économique, elle a quand même beaucoup à voir avec la situation monétaire, elle-même ayant beaucoup à voir dans la confiance qu’a l’opinion en le sérieux du travail des banques et des banques centrales, lequel a beaucoup à voir avec les directives gouvernementales.
Donc, au fond, l’opinion d’Alexandre Delaigue est certainement plus sensée qu’on ne le pense, mais pas forcément pour les raisons invoqués : la démagogie au pouvoir diminue la confiance en la capacité de la monnaie à jouer son rôle.
Cette notion de "morale des ménages" demande quand même à être sérieusement relativisée. On connaît la boutade (apocryphe ?) de Binet à propos de l’intelligence : "l’intelligence c’est ce que mesure mon test".
Cf. http://www.cahiers-pedagogiques….
S’il y a un domaine dans lequel la boutade est transposable, c’est bien celle du "moral des ménages" : "le moral des ménages, c’est ce que mesure mon sondage". Si on peut penser que la pression atmosphérique existe indépendamment du fait d’être mesurée, c’est sans doute moins vrai du "moral des ménages", indicateur composite produit par le sondage.
Très bon entretien ! A propos de l’Allemagne : je me demande toujours si ceux qui vantent ses réformes et son solde commercial prennent le temps de regarder des indicateurs réels, comme le taux de croissance ou l’évolution des salaires.