L’endettement public est un faux problème. Ce qui compte, c’est la nature de la dépense publique et la justice ou l’efficacité du système fiscal. Courte (re)démonstration.
Vous avez un revenu annuel de 100, vous avez un patrimoine de 500.
1 – Le gouvernement vous prend 50, et vous reverse 50. Vous avez toujours le même revenu et le même patrimoine.
2- Le gouvernement vous emprunte 50, et vous reverse 50. Vous avez toujours le même revenu et le même patrimoine.
3 – Le gouvernement vous prend 40, vous emprunte 20, et vous reverse 60. Vous avez toujours le même revenu et le même patrimoine.
4 – Le gouvernement vous prend 40, emprunte 20 à un étranger nommé Helmut Chang, et vous reverse 60. Votre revenu passe à 120, mais vous avez une dette de 20 à rembourser à Helmut Chang. Là, il y a deux possibilités. Vous pouvez décider de mettre de côté ce supplément de revenu, dans ce cas, à la fin de l’année, vous aurez exactement de quoi rembourser Helmut. Ou alors, vous pouvez consommer ce revenu supplémentaire; dans ce cas, il vous faudra piocher dans votre patrimoine pour rembourser Helmut. Dans ce dernier cas, l’opération revient à consommer une partie de votre patrimoine pour élever temporairement votre consommation. dernière possibilité: à la fin de l’année, vous envoyez paître Helmut Chang, et déclarez que vous faites défaut sur votre dette vis à vis de lui. Vous avez augmenté votre consommation temporairement au détriment d’Helmut. Il s’en souviendra: plus jamais il ne vous prêtera le moindre sou.
5 – A longueur d’éditorial, le célèbre journaliste Jean-Claude Lephiteux s’indigne de la situation du budget de l’Etat décrite en 3. Le gouvernement est un panier percé, dit-il : chaque fois qu’il collecte un euro, il dépense un euro 50! Une famille qui se comporterait comme cela serait ruinée! il faut gérer convenablement les finances publiques! Les électeurs sont convaincus par cette imparable logique, le budget de l’Etat est au centre de la campagne électorale. Le candidat Jules Batave propose de maintenir les dépenses publiques à 60, et de supprimer le déficit en augmentant les impôts à 60. Le candidat Nestor Razmokit préfère réduire les dépenses publiques à 40, tout en maintenant les impôts à 40. Le candidat Gérard Dumillieux trouve qu’il faut couper la poire en deux, et propose de monter les impôts à 50, et de baisser les dépenses à 50. Quel que soit le candidat finalement élu, votre situation sera exactement la même: vous aurez toujours le même revenu et le même patrimoine.
6 – Le gouvernement vous prend 40, utilise cet argent pour acheter un magnifique abattant de toilettes plaqué or au prix de 40 qu’il vous donne ensuite. Sauf que vous n’avez aucun besoin d’un abattant de toilettes doré. Tout au plus, vous auriez dépensé 10 pour acheter cet objet. Votre revenu est désormais de 60 + un objet qui vaut selon vous 10, mais qui a coûté 40. Il y a un problème : l’Etat dilapide votre argent pour des choses inutiles. Notez bien que le problème est le même, que le gouvernement vous ait prélevé l’argent sous forme d’impôt, qu’il vous l’ait emprunté, ou qu’il l’ait emprunté à Helmut Chang. Le vrai problème est la nature de la dépense publique.
7- Le gouvernement vous prend 40, et utilise l’argent pour vous fournir un service utile que vous auriez volontiers payé 50. Grâce au gouvernement, votre consommation a augmenté: il vous reste 60 et vous avez consommé un service valant 10. Notez bien que la situation est la même, si le gouvernement vous a emprunté l’argent, s’il l’a prélevé, s’il l’a emprunté à Helmut Chang. Le vrai problème est toujours la nature de la dépense publique.
8- cette fois-ci, vous n’êtes pas seul : il y a vous, et une autre personne identique à vous, en revenu et patrimoine. Le gouvernement vous prélève 40 à chacun, mais vous reverse 20 et reverse 60 à l’autre. Là, il y a deux possibilités :
8-1: vous êtes marié avec l’autre personne. Dans ce cas, les points 1 à 7 s’appliquent.
8-2: vous trouvez que l’autre personne ne mérite en aucun cas un tel traitement de faveur. Dans ce cas, vous aurez tendance à chercher à minimiser le prélèvement que vous subissez, demanderez au gouvernement d’emprunter à Helmut Chang pour payer l’autre personne, pour ensuite dire que la dette publique est un problème qui nécessite de manière impérieuse de réduire les dépenses dont bénéficie l’autre personne. Plutôt que de recourir à ce moyen détourné, vous feriez mieux de résoudre vos différends avec l’autre personne.
La réalité est plus complexe que cette présentation, bien évidemment. Mais la conclusion demeure: l’endettement public est un faux problème. Ce qui compte, c’est la nature de la dépense publique et la justice ou l’efficacité du système fiscal.
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Pas de préférences, pas d’incitations : ne confondons pas économie et comptabilité ! Bon OK c’est de la macro, faut pas trop en demander…
Excellent !
Et de la sorte, pourrait-t-on aller plus loin ?
Point 4: Après s’être endetté auprès d’Helmut Chang, le gouvernement vous donne 60. Mais si le système de redistribution est en panne, certains ménages utilisent cet argent pour consommer. Et lorsqu’il faut rembourser Helmut, tout le monde n’est pas à égalité : certains auront pu investir et s’enrichir avec cet argent, d’autres n’auront plus que leurs yeux pour pleurer, et devront travailler plus pour gagner moins.
Naturellement, toute ressemblance avec une quelconque réalité ne serait que pure coïncidence…
Il y a tout de même quelques points à affiner dans la démonstration :
– "L’endettement public est un faux problème" : sauf quand vous n’arrivez plus à rembourser votre dette (cf. Grèce, Portugal, et d’autres).
– Plus un pays s’endette, plus les intérêts qu’il paye sont élevés : 43 milliards € / an pour la France, ce qui se traduit par autant d’impôts en plus. Le poste ‘intérêts’ en France est plus élevé que le coût de l’éducation nationale.
– Quand un état est endetté, il lui reste peu (ou plus) de marge de manœuvre pour investir. L’Etat français n’investit que 10 milliards €/an alors que la dépense publique est supérieur à 1 000 milliards € / an.
– L’Etat "reverse" : oui, mais une partie seulement puisqu’il faut au passage payer les gens qui s’occupe de gérer tout l’endettement, sa distribution, réaliser et voter les lois qui la sous-tende, etc. Pour info, le fonctionnement de l’Etat coûte 450 milliards €/an qui est financé en partie par nos impôts et en partie par l’endettement.
– Enfin, quand un état s’endette il créé autant de monnaie nouvelle qui n’a pas sa contre-partie dans l’économie réelle. En clair la masse monétaire augmente sans qu’il y ait une contre-partie. Ce qui a pour conséquence de créer de l’inflation. Beaucoup disent 2% / an ce n’est rien. Alors multipliez ces 2% d’inflation par 40 ans de vie active, et calculez ce qu’il vous reste.
Le calcul actuariel montre qu’il vous reste moins de la moitié. Imaginez la pays appauvri de moitié (tout chose égales par ailleurs) dans les 40 prochaines années.
Jean Aubriac
Professeur d’économie – Université Nancy 2
Merci pour cet éclairage incandescent. On en reste un peu ébloui.
J’avais des interrogations résiduelles concernant les intérêts de la dette, mais votre article suivant les lève tout aussi brillamment.
Merci encore.
Bien à vous,
l’Ankou
Moi j’aimerais bien que l’Etat arrête de faire mon bonheur a l’insu de mon plein gré et me laisse juge de la manière dont je veux dépenser mon revenu.
Car si je suis complètement d’accord avec vous sur le principe, en pratique je trouve que l’Etat de ce pays se soucie peu de la dépense efficace.
Supposons que l’Etat décide que la consommation de baguette doit être un service public. Comme nous sommes en France, il va embaucher des boulangers afin de fabriquer des baguettes qu’il va vous facturer a 1€ d’impôt ou de dette.
Et puis comme il y a un peu de mou conjoncturel, il va embaucher des boulangers en plus pour faire un traitement social du chômage; ou alors créer des emplois de jeunes boulangers.
Comme les coûts augmentent, le choix sera alors de vous facturer la baguette a 1,20€ ou alors d’emprunter 20 cts. Et puis lorsque, de boulangers en boulangers, la baguette sera a 1,50€ et que l’on ne pourra plus emprunter ou que le poids de l’impôt sera jugé insupportable, alors on fera un traitement comptable de la baguette.
Après tout, un peu moins de farine et une baguette a 190g au lieu de 250 aura le mérite de traiter aussi le risque d’obésité, etc.
Toute ressemblance avec une situation réelle sera complètement involontaire bien sur.
@Merlin
Cette situation n’est pas impossible.
Toutefois, le secteur privé concurrentiel n’est pas non plus exempt de surcoûts :
– La concurrence a un prix : le marketing et la publicité dévorent une bonne partie de l’argent que vous donnez pour obtenir un produit
– Le secteur privé doit retirer des marges. Conséquentes, c’est mieux.
– Et les armées mexicaines ne sont pas évitées pour autant ! En fait, des gens qui n’ont rien à faire et le cachent avec célérité, on en trouve partout, et de plus en plus à mesure que les effectifs croissent.
Et si votre nationalisation du secteur de la panification reste imaginaire, je vous livre ici quelques exemples, malheureusement trop récurrents de par le monde pour n’être que des exceptions :
– La gestion de l’eau par le privé, qui coûte de deux à *dix* fois plus cher que la gestion publique (se référer à l’expérience menée par le conseil général des Landes).
– La privatisation des autoroutes, qui n’a abouti qu’à la hausse des prix.
– La privatisation du rail anglais : hausse des prix, défauts d’entretiens, délabrement généralisé. Accidents en série.
– L’électricité Californienne : les économies sur les investissements ont créé un défaut d’offre, qui a propulsé les prix aux sommets. Que du bonheur pour l’opérateur privé, qui gagne sur les deux tableaux. Les Californiens, eux, se sont équipés de générateurs pour palier les multiples pannes de l’été…
– La santé, principalement privées aux USA, leur coûte 15% de leur PIB (2004), soit 50% de plus qu’en France, pour des performances somme toute médiocres (trois ans d’espérence de vie en moins qu’en France).
Notez bien, toutefois, que je viens en paix. J’ai laissé mon étoile rouge sur le palier. Je veux juste exprimer le fait que dans une société humaine, l’efficience est moins une affaire de structure qu’une affaire d’homme et de motivation.
J’ai vraiment du mal a concilier les points de Jean avec la demonstration d’Alexandre, en particulier les couts engendres par la dette (commentaire 3, le 2e paragraphe).
En effet, il me semble evident que le remboursement des interets n’est pas "productif"; mais je pense avoir bien compris la notion d’effet de levier apporte par l’investissement.
Quelqu’un peut il m’eclairer? Existe t-il une notion de niveau d’endettement optimum?
L’argumentation en point 4 ne semble pas tenir des intérêts de la dette. Si Helmut Chang me prête 40, je lui dois bien plus de 40 à long terme. C’est même ça qui l’incite à prêter.
Sur le sujet de la nature de la dépense publique, le dernier rapport de la Cour des Comptes (comme les précédents, d’ailleurs) est fort intéressant…
Si vous emprunter 40 à helmut, et que vous le dépenser en investissement utile (éducation, infrastructure, système de santé, salaires…). Cet investissement va produire un bénéfice à plus ou moins long terme, c’est ce bénéfice qui va vous permettre de rembourser les 40 +X% à Helmut quand la dette arrivera à maturité. La encore c’est la nature de la dépense qui fera si le recours à la dette était une bonne ou mauvaise chose.
@Vincent Grenier:
Parler de secteur privé concurrentiel en France est un oxymore. La France est un pays corporatiste ou personne ne fait concurrence a personne (sauf Free, et encore a l’insu du plein des gouvernements successifs).
Croyez moi je me bagarre tous les jours avec cette situation. En France le lobby est tout. Même les grandes surfaces se partagent le territoire ce qui fait qu’il est moins cher d’acheter en Allemagne qu’en Alsace. Tout est fait dans ce pays pour la protection du producteur.
Dire que Veolia ou Suez sont des boites privés est un figment de votre imagination. Veolia et Suez sont des lobbies avec de puissants relais politiques. Ils ne se font pas concurrence, ils se partagent le marché en arrosant tous les politiques. Ce sont des corrupteurs. Et ce pays est corrompu jusqu’a la moelle.
Il se trouve que je connais bien la privatisation du rail Anglais. Je vivais a Londres a l’époque. Le rail Anglais a été privatisé parce qu’il était vétuste, mal géré (les fonctions publiques sont des zones de non-management) et que le gouvernement Major pensait que le privé allait investir et etre efficace. La privatisation s’est passé dans la hâte, a la veille d’une élection majeure ou tout le monde s’attendait au retour du Labour. John Smith, le leader de l’époque avait promis de renationaliser le rail. Conséquence les acteurs sérieux ont soigneusement évité d’être candidat et seul les spéculateurs se sont intéressés au problème.
La privatisation de l’électricité Californienne est un autre exemple de privatisation foireuse. Tout était privatisé, mais il était impossible d’augmenter les prix de détail. De plus il était impossible d’investir dans de nouvelles centrales pour cause de nimbyisme actif. Prix de détails maintenu bas pour des raisons politiques, impossibilité d’investir, absence de retour sur investissement, croissance de la consommation: Bingo!
Il est clair que lorsque vous foirez les privatisations parce que vous voulez le beurre, l’argent du beurre et les fesses de la crémière, vous avez des problèmes.
Quand a la santé aux US, je connais mal, mais je concours avec vous. En fait je trouve que la santé en France est aussi un corporatisme effréné qu’il faudrait vraiment socialiser comme en Angleterre.
Je dirais même que la Santé en France se rapproche le plus de mon boulangisme. Cette pseudo santé libérale, qui n’a de libérale que le nom coûte cher pour ce qu’elle est.
J’ai nettoyé mes crocs sanguinolents d’ultra libéral. En fait je pense que le pragmatisme et l’approche pas a pas avec expérimentation et amélioration incrémentale est ce qu’il y a de mieux.
Je trouve aussi que si on laissait chacun faire les choix qui lui conviennent le mieux, en assurant le service public minimal, tout le monde s’en porterait mieux.
Tous les choix de société sont légitimes a conditions qu’ils soient et que leurs consequences soient clairement expliqués. L’usage de la dette permet de masquer les choix – c’est en cela que la dette doit être évitée autant que possible.
Vive l’impôt sur le revenu payé par tous au premier franc. Comme cela personne ne penserait qu’il y a un pot d’or au pied de l’arc en ciel.
Si on veux un système social démocrate alors faisons comme au Danemark ou 40% des contribuables payent l’impôt au taux maximal (dans les 65%). Pas comme en France ou la moitié de l’IR est payé par 2% des contribuables qui servent de tètes de Turc a tous les démagos de droite et de gauche.
I rest my case.
Après trois jours de réflexion intense sur votre papier (c’est à prendre comme un compliment !), je suis arrivé à mettre le doigt sur ce qui me gène dans le raisonnement — du point de vue d’un ignare en économie, mais j’essaie de me soigner.
Si on se base sur le scénario 4, disons le scénario de référence, il me semble que l’analogie ne prend pas en compte deux choses:
1) Si vous empruntez 20 à M. Chang, vous devrez lui rembourser 21, et pas 20. Bien sûr, la théorie dit que dans ce cas, les 20 en plus dans votre patrimoine vont vous rapporter 1 (ou même plus si les choses se passent bien), ce qui compensera avec avantage les intérêts de votre emprunt. Là on retombe, je crois, sur le coeur de votre argument: tout dépend de l’efficacité de la dépense publique. En l’occurence, a-t-on un moyen d’évaluer ce point, et de savoir si l’endettement des pays européens leur a plutôt rapporté, ou plutôt couté, de l’argent? J’avais lu qq part une note comparant l’évolution du PIB et de la dette de la France, suggérant qu’on était plutôt dans la seconde situation.
2) Votre scénario s’arrête à la fin de l’année 1 : votre revenu est passé à 120 mais vous avez une dette de 20. Mathématiquement, il ne fait aucun doute que 120-20 = 100, et donc rien n’a changé. L’année suivante vous devrez rembourser votre dette : si votre revenu reste à 100, après remboursement il vous restera 80. Vous avez donc un revenu de 120 la première année, de 80 la seconde, soit 120+80 = 200 sur deux ans ce qui est pareil que 100+100. Ok, sauf que on sait tous qu’il est nettement plus facile d’augmenter ses dépenses que de les réduire : l’année où votre revenu ne sera plus que de 80, alors qu’il était de 120 l’année précédente, vous risquez de trouver la vie un peu difficile; et le fait de savoir que, au fond, vous ne faites que revenir à l’état de départ ne sera qu’une piètre consolation.
Bonjour
Pardonnez mon point de vue de Béotien, mais j’ai un problème avec votre argumentation :
dans le cas du financement par un emprunt, il y a aussi des intérêts à payer à Helmut Chang, tous les ans jusqu’à ce que l’état lui rembourse les 20 qu’il lui a emprunté. De mon point de vue sur l’année, cela ne change rien : j’ai obtenu 60 de l’état en payant 40 d’impôts. Et si l’état à offert à mon voisin un abattant de toilette en or avec ces 60, je suis bien d’accord que le problème est plus au niveau de la dépense qu’au niveau de l’origine de l’argent.
Mais si l’état choisi d’emprunter, il devra payer des intérêts jusqu’à ce qu’il décide de rembourser. Donc, cela revient me semble t’il à augmenter mes impôts de 1 pour toutes les années suivantes.
Je comprends bien que si l’état utilise intelligemment ces 20 empruntés, il va gagner de l’argent, sans impacter mes impôts. Mais si il était capable de le faire, il aurait pu aussi me prendre ces 20 en impôts pour les diminuer avec son retour sur investissement.
Il y a donc là je trouve une grosse différence entre un financement par les impôts et un financement par la dette.
Merci de bien vouloir m’éclairer.
Cdt