La description vaut pour les devises, mais n’importe quel actif peut jouer le même rôle.
– Première phase : des spéculateurs à court terme qui recherchent de hauts rendements, ou des investisseurs exigeant une trop importante prime de risque, poussent la valeur d’une devise à un niveau insoutenable.
– Seconde phase : les gens qui suivent les tendances sur les marchés achètent, parce que les rendements ont été très élevés récemment; de ce fait, ils poussent la surévaluation à un niveau encore plus élevé, sur une si longue période que les économistes orthodoxes ne parviennent pas à l’expliquer.
– Troisième phase : des économistes très intelligents, étonnés par la durée de la surévaluation, développent des théories expliquant que cette fois-ci, les choses sont différentes, et que finalement, la surévaluation est peut-être cette fois vouée à durer éternellement et être soutenable.
– Quatrième phase : Les gens sur les marchés financiers continuent d’anticiper des hausses, encouragés par les théories sur la “nouvelle économie”, qui justifient les rendements extrêmement élevés connus au cours de la période récente. La devise reste donc suspendue au dessus de son niveau normal encore plus longtemps.
– Cinquième phase : les acheteurs enthousiastes et les suiveurs de tendance finissent par se tarir; l’effondrement qui en résulte ressemble à celui d’un jeu à la Ponzi.
Moralité : la phrase la plus dangereuse qu’il soit possible de prononcer en économie est probablement, comme le rappelle Kenneth Rogoff, “cette fois c’est différent“. Cette phrase signifie bien souvent que l’on est à la troisième phase – celle durant laquelle la surévaluation a duré si longtemps que l’on commence à rechercher des explications type “la réalité n’existe pas”.
Autre remarque : avez-vous remarqué ce qu’ont fait les prix de l’immobilier au cours des dernières années?